Criminal n’est pas près d'abandonner. Créé en 1991 par Anton Reisenegger (guitare / chant, Brujeria, Lock Up, Pentagram Chile), le groupe compte sur Dan Biggin (basse, Annihilated, ex-Pentagram Chile), Sergio Klein (guitare, Tetractys) et Danilo Estrella (batterie, Timecode, ex-Tetractys) pour "Sacrificio", son neuvième album.

Le groupe débute avec "Live On Your Knees", un titre qui pioche autant dans le death que le thrash, mêlant groove et brutalité dans des riffs efficaces. Côté chant, on reste également dans des patterns très agressifs, tout comme sur "Caged", une composition qui place les harmoniques tranchantes au premier plan. Les choeurs nous accompagnent jusqu’à "The Whale", un titre assez brut et accrocheur qui sonnera à mon avis très bien en live pour lancer la fosse, alors que "Zona De Sacrificio" se concentre une fois de plus sur les harmoniques et sur un chant en espagnol plus agressif que chantant pour convaincre. On continue avec "After Me, The Flood", une composition qui pioche dans les racines du hardcore pour une boule d’énergie brute qui convaincra rapidement les plus réticents, surtout avec ce break lourd, puis le groupe propose des tonalités plus dansantes avec "Dark Horse" et sa base remuante.

Le groupe n’hésite pas à mélanger les univers avant "Theocrazy" et son blast assassin sur lequel des riffs rapides se placent, puis "Sistema Criminal" dévoile une introduction inquiétante avant que la puissance brute ne revienne dans la rythmique. Une fois de plus, l’utilisation de l’espagnol reste dans une dynamique d’efficacité pure, puis "Zealots" dévoile des tonalités martiales pour accompagner la rage du groupe. "Age Of Distrust" propose des harmoniques dissonantes et entêtantes avant de placer des leads perçants, puis "Hunter And The Prey" vient à nouveau nous faire remuer avec ce groove agressif. Quelques percussions temporisent le son avant la partie finale, puis "Ego Killer" vient clore l’album avec une lourdeur accrocheuse et des choeurs éthérés qui chevauchent à merveille la rythmique.

Entre thrash, death et hardcore, Criminal trouve sa place. "Sacrificio" est très clairement axé sur de l’efficacité et l’agressivité pure, ce qui va rapidement nous donner envie de rentrer les deux poings en avant dans la fosse.

Si, comme moi, vous ne connaissiez pas Criminal, sachez que "Fear Itself" est le huitième album studio pour ces pionniers du thrash metal chilien. Autant dire que le groupe n'en est pas à son premier coup d'essai !

Pour cet album, le groupe a choisi de s'atteler lui-même à l'enregistrement et au mixage de l'album dans un esprit très old school, et je dois dire que la démarche s'avère vraiment payante ! En effet, le rendu sonne vraiment authentique et très personnel. Le groupe livre sa musique de façon brute, sans artifice, comme nous le montre l'intro très dépouillée qui se contente du grincement des guitares pour créer une ambiance sombre et malsaine. Cette authenticité permet d'apprécier pleinement la performance des musiciens, notamment celle du batteur Zac O'Neil qui bénéficie d'un son de batterie très naturel. On apprécie aussi la très bonne performance vocale d'Anton Reisenegger qui nous livre ici toute sa hargne. Le son tranchant des guitares colle parfaitement au style du groupe. La basse de Dan Biggin, par contre, s'avère très discrète et difficile à distinguer dans le mix.

Mais parlons un peu des morceaux en eux-même. Dans cet album, les Chiliens restent fidèles à leur gros thrash metal à l'américaine teinté de death et de hardcore old school. On retrouve aussi, sur certains morceaux, l'utilisation d'extraits de discours qui renforce la dimension politique présente dans les paroles. La première moitié du CD manquera peut-être de riffs vraiment percutants. Les soli de guitare de Sergio Klein sont très virtuoses mais sont souvent un peu anecdotiques, à l'exception de celui de "The Needle And Knife", à la fois bien senti et bien développé. On retiendra aussi le refrain de "Shoke Doctrine" qui reste bien en tête. Dans la seconde moitié de l'album, l'énergie s'intensifie. A commencer par le brûlot "Summoning The Apocalypse" qui tire vers le death / black. Pour moi, le meilleur morceau de l'album. On relèvera aussi le pachydermique "Deep In The Rot" qui prouve avec brio qu'on a pas besoin d'un son ultra moderne pour sonner lourd !

Au final, Criminal nous propose ici un bon album avec un son très authentique mais qui aura du mal à nous captiver complètement jusqu'au bout de ses douze pistes. En définitive, on aura surtout envie de les croiser en live pour avoir le plaisir recevoir en pleine face la puissance de feu du groupe dans toute sa saveur et son intensité.

"White Hell"
Note : 18/20

Criminal est un groupe chilien de Santiago-même, et non, le metal ne connaît pas les frontières et c'est tant mieux, d'ailleurs j'en profite au passage pour faire un coucou à un de mes très bon amis, Miguel qui est chilien... Donc je me prépare... Coucou Miguel ! Voilà c'est fait ! Commençons pas la pochette, très belle, dans un pur esprit "metal" je dirais même ! Et la musique dans tout ça ? Du gros thrash avec une pointe de death, juste une pointe, car le gros morceau c'est thrash thrash thrash. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, cet album est grandiose ! Chaque titre montre une rage, une maîtrise technique, une agressivité... Les titres s'enchaînent et sont à chaque fois meilleurs que le précédent, tout est fabuleux, que ça soit les riffs acérés, la voix bien rauque hurlante qui transpire la haine, la batterie implacable et volubile tout en donnant un groove impressionnant, et les solos, putain des solos fabuleux juste tapés où il faut, pas trop longs ni trop courts. Les accroches vocales sont parfaites, la dynamique des titres parfaitement maîtrisée. Tout est là pour faire péter les nuques à coup de headbanging et de moshpit dévastateur ! Et la production sonore en un mot : parfaite. Bon, je commence à manquer de superlatifs alors pour résumer, allez acheter ce putain d'album, il est grandiose !

Danivempire Mars 2009