Le groupe
Biographie :

Critical Mess est un groupe de death metal allemand formé en 2012 et actuellement composé de : Lommer (basse / Cripper, ex-Mental Killing Spree, ex-Moridigan), Benny (batterie / Magna Mortalis, November 13th), Marco (guitare), Elmo (guitare) et Britta (chant / Cripper). Critical Mess sort son premier album, "Human Præy", en Mars 2018 chez Metalville, suivi de "Man Made Machine Made Man" en Juin 2019.

Discographie :

2018 : "Human Præy"
2019 : "Man Made Machine Made Man"


Les chroniques


"Man Made Machine Made Man"
Note : 17/20

Alors que leur premier album date de seulement un an, Critical Mess remet le couvert avec "Man Made Machine Made Man" leur deuxième production. On retrouve donc Britta (chant) accompagnée d’Elmo, Marco (guitares), Benny (batterie) et Lommer (basse) pour un peu de death metal technique tout en puissance. L’album débute avec l’inquiétante introduction de "Revolution 5", un morceau qui adoptera rapidement une démarche assez martiale pour nous amener sur un death metal lourd et qui alterne entre growl viscéral et pig squeal perçant. Côté riffs, on sent que les Allemands ne sont pas à cours d’inspiration, puisqu’entre ce morceau et "Echo", le suivant, c’est la technicité et la vitesse qui primeront, sans jamais donner cette impression lassante que la technicité pure peut laisser. Même constat pour "ANDR" qui met en avant ce côté puissant de la rythmique, avec une batterie qui s’en donne visiblement à coeur joie pendant que les guitares laissent de côté l’aspect technique. Quelques riffs dissonants, et la machine repart, avant de nous laisser avec "Bias". Un savant mélange de passages efficaces et d’autres plus lourds et techniques pour un son entraînant au possible.

Départ un peu inquiétant pour la rapide "Cut The Cord" qui m’a intrigué, et c’est finalement un ouragan qui démarre et qui ne s’arrêtera même pas lors des passages plus atmosphériques aux riffs dissonants. On passe à "Demise" et son blast ravageur pendant que les guitares prennent des accents sombres et que la basse vrombissante encadre le tout. Des tonalités intéressantes, et une composition très solide qui laissera la place à "WOTF". Si vous pensiez à un morceau assez basique, vous vous trompez, car les choeurs hurlés et les changements de rythme donnent une véritable identité propre à ce titre, sans compter les paroles samplées. Mais le titre se termine rapidement pour laisser la place à "Generation Fork", qui met en avant la batterie. A nouveau les leads à la guitare donneront une saveur particulière à ces riffs efficaces.

On s’approche de la fin de l’album avec la puissante "No Gods", un morceau qui met l’accent sur ces sonorités imposantes et des coups d’harmoniques bien sentis pour convaincre. Et c’est chose faite, tout comme la longue "Man Made Machine Made Man", qui prend beaucoup plus le temps de s’introduire et fait durer une rythmique lancinante qui vous fera automatiquement taper du pied. Le final est également un peu plus long qu’à l’accoutumée, mais permet de se préparer pour "Prequel", le dernier titre. On reste donc sur cette recette efficace à base de gros riffs et de batterie martiale surmontés par des hurlements féroces, ce qui donne une excellente conclusion comme on les aime.

Enchaîner deux albums aussi efficaces en si peu de temps est un challenge, et Critical Mess l’a brillamment relevé. "Man Made Machine Made Man" est la deuxième pierre d’un édifice bâti au nom du death metal et qui alterne technicité et brutalité organisée. Les Allemands sont sur la bonne voie !


Matthieu
Août 2019




"Human Præy"
Note : 14/20

En ce moment, la gent féminine n'a jamais autant été représentée dans le metal extrême qu'en ce début d'année 2018 (cf : chronique de Barbarian Prophecies par votre humble serviteur). Très fréquemment maintenant, nous avons le privilège de voir des groupes dont le poste de chanteur guttural ou hurleur est fièrement occupé par une jolie personne, et non pas par un énième barbu poisseux au regard lubrique. "Femmes je vous aime", chantait Julien Clerc dans les années 80, mais je pense qu'à cette période, il ne songeait pas une seule seconde à ce que des demoiselles soient capables de délivrer de tels timbres de voix. Soit, je m'égare, le sujet de cette chronique ne porte pas sur la théorie du genre, mais plutôt sur le premier album de Critical Mess, groupe de death allemand.

Rythmiques pachydermiques ou cavalcades effrénées, "Human Præy" est un concentré de lourdeur et d'énergie ! Le son est gras de chez gras, ça dégouline comme du Pento sur la chevelure d'un marchand de frites, participant d'une manière tout à fait crédible à ce climat de haine qui se dégage tout au long de l'écoute. Pendant 40 minutes, l'assaut sonore ne diminue pas en intensité, bien au contraire, nous voici pris, pauvres auditeurs que nous sommes, dans un tourbillon de décibels soutenu par une batterie qui avance sans faiblir et dont le tout, fusionné au son des guitares, se transforme en un véritable rouleau compresseur de décibels malsains.

Le parti pris de nous en envoyer plein la figure est clairement assumé et explicite dès le début de l'album, Critical Mess est là pour se faire entendre. En délivrant une musique qui n'est pas vraiment originale, la formation teutonne s'en moque royalement et nous fait vite oublier cette carence en misant sur l'énergie. Les riffs sont franchement entraînants, et comportent tout ce qu'il faut pour être de véritables vecteurs de headbanging. Le chant est bien rageur, hargneux, haineux, et se trouve être vraiment cohérent par rapport à la musique du groupe. Le death ravageur ici présent, et qui tire parfois très légèrement vers le grind, est suffisamment varié, sans pour autant sombrer dans le cliché des milles riffs à la minute. Nous sommes ici en présence d'une musique qui tend, par son atmosphère, vers le black metal, sans pour autant perdre cette énergie thrashisante qui la rend si dynamique et attrayante.

Le groove et l'efficacité priment ici sur la technique. L'alternance entre des passages lourds et d'autres plus frénétiques s'effectue avec le souci permanent de préserver la cohérence du disque. "Human Præy" est assez homogène et mature pour un premier album. Beaucoup de membres sont des transfuges du groupe de death thrash Cripper, ce qui explique ce professionnalisme, pour un premier opus.

Finalement assez old school dans sa manière de traiter le metal extrême, Critical Mess s'est construit de solides fondations grâce à se premier album. Il ne faut pas négliger non plus le fait que le grand Jeff Waters est invité sur l'un des titres, "On Rotten Grounds", et se fend d'un solo de guitare technico-mélodique bourré de feeling, véritable signature sonore du Canadien. Pour toutes ces raisons, ne passons pas à côté de Critical Mess. En plus, la pochette est sympa - la justice avec un masque à gaz - et résume tout à fait l'esprit de ce disque édité au format digipack.


Trrha’l
Avril 2018


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/criticalmessofficial