"The Alliance"
Note : 18/20
Quand on vous dit que la puissance allemande dépasse certaines limites, ce n’est pas
forcément que l’on parle de voiture. En effet, Cypecore n’a rien d’un véhicule tout terrain,
mais les riffs puissants du groupe allemand vont vous convaincre en quelques instants.
Formé en 2007 et actuellement composé de Dominic Christoph au chant, Christoph
“Chris” Heckel à la basse, Nils “Nelson” Lesser et Evan K aux guitares, le groupe a sorti
un premier album un an à peine après sa formation. Jouant un death mélodique bien burné
et à la production imposante, ils enchaînent rapidement avec un deuxième en 2010 puis se
laissent désirer jusqu’à 2015 où ils teasent des singles de leur troisième album. Si Tobias
Derer (batterie) décide de partir du groupe en 2017, il a cependant enregistré "The Alliance",
le quatrième album du combo avant son départ. Vous êtes prêts ? Quelle question, bien sûr
que non vous ne l’êtes pas.
On commence par un sample futuriste sobrement nommé "Intro", qui nous installe gentiment
une ambiance spatiale, avant de déboucher sur "The Alliance", le premier titre. Après un écho
lointain, Dominic commence à hurler sur une rythmique ravageuse. Les riffs ont beau ne
pas verser dans une technicité extrême, ils sont incroyablement lourds et ne font pas de
quartier. Le soin apporté au mix tant dans les choeurs que dans les harmoniques permet
aux Allemands d’enfoncer le clou en permanence, et ce n’est pas parce que "Dissatisfactory"
est moins martiale qu’elle nous prouvera le contraire. Un son très moderne et qui abuse
gentiment d’orchestrations et arrangements pour nous aplatir lentement, frappe après
frappe. Vous êtes encore debouts ? Plus pour longtemps, car "Dreamsmasher" ne vous offrira
aucun répit. Si l’introduction de ce titre peut faire penser à du djent avec ses nombreuses
pauses, la rafale d’harmoniques qui suit n’en sera que plus hallucinante. Un peu de chant
clair soutenu par des arrangements pour adoucir le tout, mais ce n’est que pour repartir de
plus belle et dévaster le paysage alentour.
Un peu plus psychédélique que les autres compositions, "Aeons" viendra briser quelques
nuques en toute simplicité pendant que les guitaristes s’acharnent sur leurs manches et que
Dominic nous déverse sa rage en continu. Les arrangements font une fois de plus des
merveilles lors des parties lead. Bien qu’un peu long, ce titre prendra de l’ampleur grâce au
break fou qui sévit avant de nous lâcher sur "Reject The Stream". C’est donc un son plus brut
qui sort des instruments sous-accordés des Allemands, et il est aisé de voir à quel point les
hurlements du chanteur sont plus insistants. Une influence à la Soilwork peut-être ? Alors
attendez "Remembrance" pour vous en assurer, car ce titre à la longue et lancinante
introduction vous prouvera que le groupe possède bel et bien son identité propre. La voix
cybernétique sur une rythmique progressive mais puissante ne ressemble à rien de connu,
tout en piochant des influences un peu partout dans le metal.
Vous pensiez que c’était fini ?
Alors je vous laisse profiter de la dernière salve avant "The Voice Of Conviction". Ce titre
revient tranquillement vers une rafale de riffs parfaitement dosés entre quelques samples
pour peaufiner leur style prenant et développer un univers quasi cinématographique.
Je vous ai vu venir, vous aviez peur que le groupe devienne redondant, mais "Leviathan"
vient sauver le navire avant même qu’il ne commence à s’enfoncer. Bien sûr le son ne
bouge pas d’un pouce et l’identité des Allemands est présente, mais cette alternance entre
rapidité et atmosphère en fait quelque chose d’absolument magnifique, et on hésite à
headbanguer au rythme des frappes ou se laisser porter. Un peu plus sombre, "Values Of
Death" confère une dose supplémentaire de sérieux au groupe, qui bénéficiait déjà d’une
énergie à toute épreuve. Sur la fin, les musiciens se passent le mot afin de nous envoyer
valser grâce à une rythmique aussi pachydermique qu’inattendue. Alors que l’on essaye de
s’en remettre, "The Gift Of Failure" prend le relais. Puisant dans leur inépuisable machine à
riffs, ce titre complexe est une véritable tornade qui frappe de toute part en permanence. Par
contre, je vous promets qu’"Outro", en plus de faire un magnifique titre de fin pour observer les
crédits d’un film défiler, est calme. Des sonorités atmosphériques électroniques, des
passages au son clair planant, et une voix distante.
Je connaissais le groupe par son deuxième album, et il m’avait marqué par sa puissance.
Celui-ci restera dans ma mémoire par sa modernité et ses influences qui se mélangent en
permanence. D’In Flames à Sybreed, en passant par Septicflesh, Soilwork et Born Of
Osiris, tout y est. Si on pourrait croire à un imbroglio imbuvable et impossible à démêler,
c’est tout le contraire. Un magnifique album qui s’impose à nous.
"Take The Consequence"
Note : 15/20
Tiens, du metal qui se rapproche de l’indus metal, ça fait bien longtemps que je n’en avais pas écouté. Les Allemands de Cypecore, dans "Take The Consequence", développent ce style dans un environnement sombre et futuriste comme le démontre la pochette (pas très joyeux tout ça).
Entamant leur album dans une introduction me faisant penser à la bande originale du film Matrix, celle-ci légèrement un peu trop longue rend assez impatient et ne donne pas à hésiter à passer sur la piste suivante. Et c’est là que l’on découvre le style metal de Cypecore. La guitare de "Values Of Life", se focalisant uniquement sur des bases rythmiques, est à la fois lourde, rapide et accrocheuse. L’accompagnement de la double-pédale furieusement déchaînée avec un chant hurlant et prenant montrent la force de Cypecore dans cette chanson. Les petits moments au clavier électronique retiennent l’attention apportant un certain passage ambiant réflétant les bases du metal indus. La piste suivante de "Lie Of Redemption" à l’introduction metal beaucoup plus longue reste dans la même veine que la première piste avec des moments à la guitare claire plus doux et embellissant la piste. Pour "The Balance", il y a des moments inégaux comme le chant sur guitare claire qui casse la piste mais avec des refrains bien lourds qui pètent bien.
Pour vous décrire en résumé les autres pistes, elles restent dans la même lignée que ce que j’ai décrit précédemment, alors si vous êtes à la recherche de quelque chose de bien lourd sans grande technicité particulière, sans solos ultra techniques de 200 notes d’affilée mais juste quelque chose pour se défouler dessus, je vous le conseille. Même si par moments, il peut sembler répétitif, le fait de se plonger dedans en l’écoutant du début à la fin vous fera remuer la tête de par l’énergie indus metal qui s’en dégage.