Le groupe
Biographie :

Dagoba est un groupe de power metal de Marseille, composé de quatre musiciens, formé à la fin de l'année 1997. Après quelques années d'existence et quelques changements de line-up, le groupe se stabilise autour de Shawter (chant et machines), Franky (batterie), Isakar (guitare) et Werther (basse). Ils sortent un maxi 6 titres en 2001 intitulé "Release The Fury" qui leur permet d'être connus et reconnus. En 2003, ils sortent le premier album du groupe et se lancent à l'assaut des salles françaises et européennes. C'est après trois ans de tournée intense et de composition que Dagoba revient avec son deuxième album "What Hell Is About" et une signature sur le label Season Of Mist. Le nouvel album, "Face The Colossus", sort chez Season Of Mist au mois d'Octobre 2008. En Mars 2010 Dagoba signe sur le label XIII Bis Records (Nine Inch Nails, Loudblast, L’Esprit Du Clan). Le quatuor retourne à l’Hyperion Studio afin d’enregistrer son quatrième opus "Poseidon". L'album est enregistré par l'ingé son officiel du groupe, Bruno "Brew" Varea et mixé par Dave Chang (Earthtone9, Stampin Ground, Orange Goblin). Sortie prévue le 30 Août 2010. Le 22 Juillet 2012, Izakar annonce son départ du groupe, Z (The Coyotes Dessert, ex- Where Eagles Dare, ex- Caedes) devient le nouveau guitariste. Le cinquième album, "Post Mortem Nihil Est", enregistré et mixé par Logan Mader (ex-Machine Head), sort le 27 Mai 2013 chez Verycords. "Tales Of The Black Dawn" sort deux ans plus tard, en Juin 2015, toujours chez Verycords. Le 25 Mai 2016, un communiqué officiel annonce le départ de Franky Costanza et de Yves Terzibachian pour mésentente professionnelle. C'est Nicolas Bastos (L'Esprit Du Clan, Deep In Hate) à la batterie et Jean-Laurent Ducroiset (XPlore Yesterday) à la guitare qui rejoindront le groupe en Juin. L'album "Black Nova" sort le 25 Août 2017 chez Jive Epic. Richard de Mello (Déluge) intégre le groupe la même année. Quatre ans plus tard, ce sont Kawa Koshigero (basse) et Théo Gendron (batterie / Exocrine) qui arrivent en 2021, avant la sortie de "By Night" en Février 2022 chez Napalm Records.

Discographie :

2001 : "Release The Fury" (EP)
2003 : "Dagoba"
2006 : "What Hell Is About"
2008 : "Face The Colossus"
2010 : "Poseidon"
2013 : "Post Mortem Nihil Est"
2014 : "Hellfest MMXIV" (DVD)
2015 : "Tales Of The Black Dawn"
2017 : "Black Nova"
2022 : "By Night"


Les chroniques


"By Night"
Note : 15/20

Dagoba annonce son retour avec "By Night", son nouvel album. Depuis 1997, le groupe créé en France par Shawter (chant / samples) s’est créé une place dans la scène française, puis internationale, avec notamment des dates en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Pour ce huitième album, qui sort en 2021, le groupe est complété par Richard de Mello (guitare? Deluge), Kawa Koshigero (basse) et Th2o Gendron (batterie, Master Crow, Exocrine, Widespread Disease).

On débute avec "Neons", une composition assez moderne aux samples étranges qui s’intensifient peu à peu avant de laisser place à "The Hunt", le premier extrait de l’album. Très efficace, le titre nous propose immédiatement un groove accrocheur couplé à des influences death mélodique et des tonalités indus, qui crée une place pour le chant clair lors des refrains, alors que les cris sont très présents sur les couplets, comme pour "Sunfall" et ses tonalités sombres. Le morceau est très brut mais également assez accrocheur, créant un contraste avec les parties massives, alors que "Bellflower Dawn" reste dans l’efficacité pure et ce groove assez mélodieux. Quelques accents metalcore viennent renforcer les différences de registre vocal, tout comme ces leads lancinants, puis "On The Run" propose un chant féminin pour accompagner Shawter. créant une quiétude entraînante qui se renforcera peu à peu.

"Break" nous offre une pause assez moderne avant que "City Lights" ne renoue avec l’efficacité pure. Les riffs sont assez simples mais accrocheurs, permettant au chant d’occuper la place principale, alors que "Nightclub" mêle cette modernité aux accents synthwave avec un groove lourd. Les leads accompagnent ce chant entêtant, puis le son devient plus lourd sur "Summer’s Gone" et ses samples entêtants. Le titre propose des parties très puissantes comme des refrains accrocheurs, puis le groupe revient sur des tonalités imposantes avec "The Last Crossing" et sa rythmique efficace. On sent clairement que les premières influences de la formation sont de retour, ce qui leur servira sans aucun doute avec ce morceau taillé pour la scène, puis l’album prend fin avec "Stellar", une outro très moderne et assez sombre, qui dévoile tout de même des tonalités entêtantes avant de s’éteindre.

Dagoba a très clairement évolué. Le son est beaucoup plus moderne, beaucoup plus accessible, mais toujours très efficace, "By Night" dévoile des influences supplémentaires que le groupe n’hésitera pas à déployer sur scène pour fédérer une fosse.


Matthieu
Février 2022




"Black Nova"
Note : 18/20

Dagoba, Dagoba, Dagoba… Que dire sur Dagoba ? Vingt ans de carrière, ça paraîtra peu pour certains, mais il y a vingt ans j’avais deux ans alors vous comprendrez que ça me semble lointain. Pourtant, plus que jamais, Dagoba est moderne. Commençons par cette pochette signée Seth Siro Anton (aussi connu sous le nom de Spiros Antoniou, chanteur et bassiste de Septicflesh). Celle-ci dégage déjà le côté "modern metal" (au sens large) que Seth sait si bien donner à ses œuvres visuelles (et musicales) à la fois sombres et complexes. Bon, il faut bien avouer qu’il n’en est pas à son coup d’essai pour avoir travaillé avec des groupes comme Exodus, Moonspell, Spoil Engine, Paradise Lost, Decapitated, Adam "Nergal" Darski (Behemoth), Soilwork, Kamelot, Once Human, Arch Enemy… Autant dire que son CV est bien rempli.

Maintenant que la pochette est validée par mon œil expert, passons à la musique. Inutile de s’attarder sur l’introduction "Tenebra", elle ne sert qu’à amener le premier morceau, "Inner Sun". Celui-ci a été le premier "single" dévoilé par Dagoba avant la sortie de l’album et a eu l’avantage de vouloir me faire écouter le reste. En effet, là où certains ont été déçus par la dose assez conséquente de nappes electro du morceau, je n’y ai personnellement vu que le reflet d’un désir de nouveauté de la part du groupe. Le morceau est clairement très frais et, au risque de me répéter, ultra moderne. L’electro ne fait qu’apporter une ambiance absolument nécessaire qui permet au morceau de respirer au même titre que le refrain en chant clair. Pour les plus sceptiques, posez-vous devant le clip absolument sublime et laissez-vous porter… Et si certains ne sont toujours pas convaincus, alors passez au titre suivant, "The Legacy Of Ashes". Moins d’electro, pas de chant clair, uniquement du son représentant Dagoba sous sa forme la plus brute (mais pas la plus intéressante selon moi). Le groupe revient ensuite à la formule observée en tout début d’album avec le second morceau dévoilé avant la sortie de l’album, "Stone Ocean", alors comme pour "Inner Sun", je me cite : "Pour les plus sceptiques, posez-vous devant le clip absolument sublime et laissez-vous porter…".

Finalement, ceux qui ont été déçus par "Inner Sun" et "Stone Ocean" doivent écouter l’album pour se faire une véritable idée de ce qu’il est. Il est bien plus brutal que ce que ces deux "singles" annonçaient. Il semble être l’album de Dagoba le plus travaillé au niveau des sonorités à ce jour. Le départ de Franky et de Z n’est pas une fatalité pour le groupe, en revanche l’arrivée de Bastos et de J.L. Ducroiset est un magnifique passage de relais pour ce groupe uni à nouveau. L’album se termine parfaitement avec "Vantablack" qui est probablement mon morceau préféré de l’album. Vingt ans de carrière c’est beaucoup, pourtant, plus que jamais, Dagoba est moderne.


John P.
Octobre 2017




"Tales Of The Black Dawn"
Note : 14/20

On ne présente plus Dagoba, pilier du metal français, dont la notoriété s'étend désormais à la scène internationale. Deux ans après la sortie de "Post Mortem Nihil Est", les Marseillais, qui n'ont pas chômé entre temps, sortent leur nouvel album "Tales Of The Black Dawn". N'ayant pas trouvé mon compte à l'écoute de son prédécesseur, c'est avec curiosité que je me plonge dans ce nouvel opus.

Tout commence par un titre instrumental en guise d'ouverture. L'ambiance sonore nocturne accueille une ambiance musicale sous tension, puis nous passons aux choses sérieuses avec "The Sunset Curse" qui est également le premier extrait à avoir été diffusé. Premier constat, la guitare et la basse sont assez audibles (ce qui fait plaisir, vu que le manque de guitare et de basse dans le mix est un point qui a souvent été soulevé). Pour ce qui est du morceau en lui-même, il est assez typé "single" : couplets agressifs et refrain mélodique chanté en clair. Il y a de bonnes idées mais pourtant ce titre ne me parle pas plus que ça au final, sûrement à cause d'une structure un peu réchauffée. Néanmoins la manière dont le morceau se termine est très bien amenée. On poursuit avec "Half Damn Life" qui d'entrée à un côté assez "retour aux sources" avec une rythmique rapide et saccadée sur les couplets et un refrain qui joue plus sur la lourdeur, le tout porté par la voix puissante de Shawter. Là, ça me parle bien plus ! "Eclipsed" rentre direct dans le lard avec une salve de double pédale. Un poil moins efficace à mon goût mais tout de même de bonne facture. "Born Twice", qui a d'ailleurs bénéficié d'un clip, prend la relève. Nettement au dessus des morceaux précédents, ce titre propose des riffs efficaces et une bonne dynamique, bref, clairement un des meilleurs morceaux de l'album ! "The Loss" opère dans un registre plus tempéré, et si j'aime beaucoup les couplets, je suis malheureusement moins emballée par le refrain en clair à la ricaine, mis bon, c'est une question de goût. Une intro inquiétante, voici "Sorcery", ses riffs mélodiques et son chant énervé. Un titre réussi qui rejoint "Born Twice" parmi les meilleurs morceaux de l'album. "O. Inverted World" n'est pas loin derrière avec une puissance de frappe qui fait mouche (Il est juste dommage que l'intro soit si courte !). On revient sur un titre plus mélodique avec "The Dawn", qui aurait pu, de par sa structure, faire office de single (mais je trouve bien plus judicieux d'avoir sorti "Born Twice" à la place). On arrive donc au dernier morceau de l'album, "Morning Light", qui dure pas moins de 6 minutes bien maitrisées qui se terminent à l'aube d'un nouveau jour.

Pour conclure, moi qui n'avais pas accroché au précédent album, ce nouvel opus me plaît bien plus. Pour autant, force est de constater que je ne retrouve toujours pas ce "petit quelque chose" qui pourrait me rendre vraiment enthousiaste. Ce "Tales Of The Black Dawn" est certes travaillé, et Dagoba sait faire dans la qualité, mais musicalement, je pense que le tout est assez convenu, dans le sens ou la recette Dagoba ne propose pas un bonus pour faire monter la chantilly. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on se retrouve souvent avec la même recette, et même si elle a des bases qui ont fait leurs preuves, on finit par se lasser. Oui, cet album fait le job, et en sachant que Dagoba s'attaque au marché américain, "Tales Of The Black Dawn" a certainement les qualités requises. Je pense qu'une personne qui découvre Dagoba sera très satisfaite de cet opus. En revanche, quelqu'un qui a suivi l'évolution du groupe, restera sans doute sur sa faim. Il est certes, difficile de faire évoluer sa musique au fil des années, mais Dagoba a déjà pris des risques avec "Face The Colossus", et je pense que c'est ce qu'il manque sur leurs deux derniers albums. Néanmoins, Il ne s'agit pas d'un mauvais album, il a ses qualités, notamment le fait qu'on entende bien la guitare (même si à des moments les samples prennent le dessus), une basse plus présente, Franky est toujours aussi impressionnant, la voix de Shawter est indéniablement puissante, et il y a de réelles bonnes idées dans les compositions. Espérons juste que Dagoba arrive à sortir un peu de ses codes à l'avenir.


So Faya
Juin 2015




"Hellfest MMXIV"
Note : 15/20

Et voilà, comme il se devait, Dagoba était présent une fois de plus au Hellfest, pour l’édition 2014. Dagoba, c’est très certainement en France, le groupe qui passe après Gojira. Un groupe incontournable qui ne cesse de tourner et de faire entendre et parler de lui. Un groupe qui n’a plus rien à prouver, qui avec chaque album séduit de plus en plus de nouveaux fans, et qui offre à chaque concert, un show unique débordant d’énergie, d’émotions et de folie. Et j’insiste bien sur la folie, car lorsque l’on visionne le DVD de la performance de Dagoba qui a été filmée au Hellfest, on ne peut que dire "C’est de la folie" ! Voyons ça ce plus près.

Le live de Dagoba au Hellfest a été diffusé sur Arte (eh oui, du metal sur Arte, à croire que les mentalités en France commencent à changer !) avant de sortir en DVD, accompagné d’un CD live. Et tous les absents du festival, en se munissant du précieux sésame, comprennent pourquoi ils en ont fait un DVD. Ce show est nul doute le plus impressionnant de toute la carrière de Dagoba. Des scènes et des belles, ils en ont faites, mais celle-ci, avec un public aussi large et déchaîné, c’était une première. Et les 4 Marseillais ont de quoi être fiers ! Retour sur ce fameux live qui ne finit pas de faire parler de lui…

Les zicos ne sont pas encore en place, que la fosse est déjà archi pleine. A croire que les festivaliers attendaient tous avec hâte et impatience les Dagoba au sang chaud. Ils étaient tous là, collés les uns les autres, s’étendant sur une très large surface, à attendre le groupe, à attendre de pouvoir s’éclater comme il se doit. Ca y est, Franky s’empare de ses fûts et voilà que les premiers bras se lèvent parmi la foule, une foule qui acclame "Dagoba" en choeur et à répétition. Franky qui repart en coulisse avant de revenir, accompagné de ses coéquipiers. La pression monte, même si le groupe est habitué à monter sur scène, il faut dire que cette fois il ne s’agit pas d’un concert habituel. Toutefois on le sait, ils arriveront à gérer leur stress et finiront par se régaler, au bout du compte !

Voilà, l’heure a sonné, il est temps d’entrer en scène en prenant son courage à deux mains, et d’assurer le show. Et on commence avec pour premier titre "I, Reptile", issu du dernier album en date, "Post Mortem Nihil Est". Un titre qui résonne sur une large surface du site du Hellfest. Ca ne fait que commencer, mais l’ambiance semble déjà être à son comble. En même temps avec le titre "The Man You’re Not" ça ne peut que l’être. C’est un des morceaux qui fait toujours son effet en live, que le public reprend toujours choeur avec rage. Le son est bon, vraiment très bon, il n’y a rien à redire de ce côté-là. Même à travers un écran, c’est comme si on y était. C’est magique. Et là voilà, le frontman Shawter qui ordonne à Clisson de séparer la fosse en deux. Telle la volonté de Dieu, celle-ci est exécutée. Et voici que les deux parties de la fosse se rentrent dedans, sur le morceau "The Nightfall And Its Mistakes". Il n’y a pas que des fans de Dagoba dans la fosse, mais pourtant, tout le monde tombera d’accord sur le fait que ce show, ou plutôt devrais-je dire ce putain de show, est un pur concert digne des plus grands qui réussit à entraîner tout le monde, notamment lors d’un circle pit. En effet, pour annoncer "Black Smokers", Shawter invite tout le monde pour un circle pit, sous cette chaleur de plomb et ce sol si sec, qu’il en fera de la poussière !

Franky marque une pause pour inciter le public à crier, toujours plus fort. Et voilà que le groupe enchaîne avec "When Winter", le deuxième morceau du set issu du nouvel album. Un morceau qui fait toujours effet lors de ses parties en chant clair. Niveau sensibilité et émotion, on est au summum. Toutefois, Dagoba n’est pas un groupe qui fait dans la sensibilité, habituellement. Et c’est d’ailleurs pourquoi ils enchaînent avec "The Great Wonder", un morceau qui est parfaitement bien intégré à la setlist puisqu’il sollicite la participation du public, tant sur les paroles, qui doit crier "wonder" et "after", que sur le mouvement dans la fosse, entre les bras tendus, les pogos, les headbangs, etc. Mais attention au public de ne pas trop s’épuiser, parce que ce qu’il l'attend va au-delà de toute attente…

Shawter l’annonce, "Attention les gars, on va passer aux choses sérieuses". Voici qu’arrive le moment le plus incroyable de toute l’édition du Hellfest 2014, le wall of death lancé sur le titre "It’s All About Time". Effectivement, lorsqu’il a annoncé vouloir voir un "fucking wall of death", lui comme tous les autres ne s’attendaient pas à l’ampleur que cela allait prendre. La foule s’est donc séparée en deux, sauf que ce n’étaient pas que les premiers rangs, non, mais bien TOUTE la fosse, s’étendant quasiment jusqu’à la grande roue ! Entre le bassiste Werther et le chanteur Shawter qui criait "Plus loin ! Plus loin !", ça ne pouvait que s’étaler jusqu’au bout ! Il faut dire qu’il n’y avait pas de timide parmi le public, et que tout le monde cherchait à se prêter au jeu. En même temps, ils auraient eu tort de s’en priver. Voilà qu’enfin, ils se rentrent dedans, créant un gigantesque mur de la mort... et mur de poussière ! C’est violent, c’est impressionnant, c’est inoubliable. Vraiment, cet instant restera à jamais gravé dans les archives du Hellfest. Une scène spectaculaire qui même à travers l’écran, reste incroyable. Comment rester de marbre devant cet évènement ? Franchement, ça secoue, ça envoie du tellement lourd qu’on ne peut que s’incliner face à eux. Bravo les Dagoba, vous êtes époustouflants !

Enfin, toutes les bonnes choses ont une fin. Les gars concluent en beauté avec leur traditionnel "The White Guy", avant de pouvoir quitter les lieux et de revenir à la réalité. Un retour à la réalité qui leur a très certainement été rude, avec ce qu’ils viennent de vivre ! Un grand bravo aux musiciens donc, et au public, sans qui forcément ce live n’aurait pas été ce qu’il est. Quel régal que fut ce DVD ! Désormais on attend avec impatience la sortie du prochain album, dont le nom a été dévoilé il y a peu, "Tales Of The Black Dawn".


Cassie
Avril 2015




"Post Mortem Nihil Est"
Note : 12/20

Pourtant, il semblait prometteur, ce "Post Mortem Nihil Est" ! Un changement de line-up –prometteur, selon les convictions du chanteur Shawter–, les services de Monsieur Seth Siro Anton pour une pochette aux couleurs éclatantes, la promesse d’une guitare nettement plus présente dans le mix –mix réalisé par Logan Mader à Los Angeles– et, surtout, cette certitude inébranlable d’avoir produit le meilleur album du groupe à l’heure d’aujourd’hui –oui, devant ce "What Hell Is About" qui continue à hanter les mémoires. Et les premières chroniques lues m’ont effectivement donné bon espoir, l’une d’elles parlant même de ce nouveau disque comme le meilleur album potentiel à sortir en France cette année. Rien que ça ! Alors Dieu sait ce que je ne m’attendais pas à la douche froide qui m’a accueillie.

Bien sûr, il y a de bonnes choses à prendre, comme partout. Par exemple, une agressivité originelle, notamment dans le chant, qui manquait certainement sur les deux albums précédents, quelques titres exceptés. "The Realm Black" s’écoute très agréablement pour cette raison, son rythme pesant et, effectivement, son instrumental mis plus adroitement en valeur… du moins jusqu’au solo, où on regrette la présence des samples (encore elles !) et un manque de clarté du côté mélodique au profit du côté rythmique.

"I, Reptile", premier morceau extrait de l’album et d’ores et déjà disponible à l’écoute, se défend plutôt correctement aussi, avec sa lourdeur à la Soulfly. Arrivée donc à la fin de la troisième piste, rassurée, je me disais que l’erreur du premier titre éponyme dont je parlerai dans un très bref instant n’était que passagère. Malheureusement apparemment pas si "passagère" que cela, en fait. Je ne peux en vouloir à personne : après tout, le bassiste Werther avait avoué à un de nos collègues il y a peu que les Marseillais désiraient vivement conquérir le marché américain et que, de ce fait, "recherchaient un son avec une grosse artillerie, qui réponde aux attentes de ce marché". Pas de tracasserie, les titres eux-mêmes répondent sans problèmes aux "attentes du marché", avec ce schéma quasi systématique morceau agressif coupé par des refrains en voix claire et, pardonnez-moi, la plupart du temps excessivement clichés et rendus pénibles par des effets vocaux ruinant le timbre organique, et nettement plus plaisant, du chanteur.

Voilà ce qui m’avait effrayée sur le morceau d’ouverture, crainte essuyée jusqu’à "Yes, We Die" (chanté la plupart du temps en voix claire, pas indispensable, mais différent du reste de l’album), pour revenir brutalement à partir de "Kiss Me, Kraken". Une fois que vous situez correctement l’idée, vous pouvez vous imaginer à quoi ressemble "Post Mortem Nihil Est". Une fois encore, je me répète, il y a du bon à prendre partout. Dans ce cas, "The Great Wonder", ultra-américain, inutile de prétendre le contraire, est sans doute le titre le mieux réussi du lot, avec un refrain à la mélodie certes classique, mais cette fois entêtante, et quelques ponts correctement gérés.

Quant au reste, c’est hargneux, comme promis ! Alors, bon sang, pourquoi la solution facile des refrains sincèrement basiques vient-elle ruiner l’écoute ? Autre promesse faite par le groupe : des guitares plus en avant. Effectivement, la nouvelle recrue Z (bienvenue à lui !) bénéficie d’une place privilégiée par rapport à son prédécesseur Izakar, et, j’avoue, ça fait plaisir d’écouter un groupe ! Si nous ne savions pas que l’album était composé depuis 2010 (comme lu récemment dans une interview de Shawter dont la source m’échappe, toutes mes excuses), nous pourrions louer l’influence du guitariste sur le groupe ! Espérons que ça dure ; les instruments sont tout de même beaucoup plus plaisants à écouter que les machines (d’où la déception "Nevada", instrumental à mon grand désarroi noyé sous les samples). La première chose à signaler est le fait que, malgré l’avancée de la guitare dans le mix, c’est toujours la batterie de Franky Costanza qui tient la vedette. Jusque là, rien n’a changé. Rien n’a changé non plus en ce qui concerne la basse, dont on ne cesse de déplorer l’absence sur les albums. Seconde remarque, malgré une présence effectivement plus notable, il n’est pas nécessaire de chercher une différence remarquable entre les riffs d’hier et ceux d’aujourd’hui. L’idée reste identique ; simple et direct.

Ce nouvel opus, on l’aime ou on passe son chemin. Si certains ont déjà prouvé être largement convaincus, je fais personnellement partie de la seconde vague, celle qui terminera son écoute avec un arrière goût désagréable –les traces d’un certain opportunisme perceptible ? –, jusqu’au sixième album, j’espère. Pourtant, il semblait prometteur, ce "Post Mortem Nihil Est" !


Gloomy
Mai 2013




"Poseidon"
Note moyenne : 18/20

On avait quitté les Marseillais il y a presque deux ans avec un "Face The Colossus" somme toute assez décevant comparé à son monstrueux prédécesseur "What Hell Is About", la faute en grande partie à un mixage surchargé qui nous avait gâché notre plaisir ! Ce qui est sûr, c'est que Dagoba est sur le rythme d'un nouvel album tous les deux ans depuis 2006 et que chaque disque suscite toujours une grande attente. Après le colosse, place au dieu Grec avec "Poseidon" et cet arwork magnifique signé une nouvelle fois Cecil Kim, et représentant un navire pirate échoué. Reste à savoir maintenant si le contenu est à la hauteur de cette bataille navale annoncée !

Mais plantons d'abord le décor, Dagoba a changé de capitainerie mais également de producteur pour ce nouvel album. Exit donc Season Of Mist avec qui le contrat n'a pas été renouvelé, placé désormais à XIII Bis Records. Et exit Tue Madsen, place au duo Bruno Varea (ingé son du groupe) / Dave Chang. Dave Chang, un nom qui ne vous est pas inconnu puisque c'est chez lui en Angleterre qu'avait été mixé le premier album. Retour aux sources donc et même plus, puisque le mastering lui a également été confié. Quant à Bruno Varea, il a "opéré" au Hyperion Studio, là même où avait été enregistré l'album éponyme. Le résultat de tout ça ? J'y reviendrai un peu plus tard. Mais place d'abord au contenu de "Poseidon" avec une intro, répondant au nom de "43° 17'n / 5° 22'e" (coordonnées qui semblent indiquer le point de départ de cet album à... Marseille... ou alors je suis un piètre matelot !).

Et boum ! On se prend un "Dead Lion Reef" en pleine face avec son rythme thrashy et ses ambiances glauques. Chose rare méritant d'être soulignée, l'album débute par le morceau le plus long avec ses 5 minutes 42 mais cela n'est absolument pas gênant. Les titres suivants défilent et un premier constat s'impose : Dagoba a délaissé les artifices pour revenir à une musique plus directe et rentre-dedans, comme au bon vieux temps ! Les morceaux se laissent écouter avec grand plaisir, on distingue aisément les instruments, ce qui n'était pas le cas sur "Face The Colossus" à cause de ces "ambiances" surmixées qui plombaient l'ensemble. Rien de tout ça ici, les "ambiances" sont mises au second plan mais s'intègrent parfaitement pour autant ("I Sea Red"). Quel choix judicieux d'avoir confié le mix à Dave Chang ! Comparé à "Face The Colossus", "Poseidon" sonne presque brut de décoffrage et je ne boude pas mon plaisir ! Deuxième constat : un soin énorme a été apporté aux refrains, je citerai par exemple "Degree Zero", "Black Smokers (752° Fahrenheit)" et "Shen Lung" qui sont accrocheurs au possible et imparables. La principale raison à cela c'est le chant de Shawter qui ne cesse de "progresser", les passages en voix claire sont parfaitement maîtrisés. Et troisième constat : la tracklist est faite de manière à ce que l'auditeur puisse "souffler" le temps de quelques interludes et/ou instrumentaux, tels "The Horn Cape" dont on avait pu entendre un bref extrait dans le trailer et "Ha Long" venu d'Asie.

Enfin le constat global est : Dagoba fait du Dagoba ! Pas besoin de chercher midi à quatorze heures, les riffs dévastateurs et la double ravageuse auront raison de vous ! Trois morceaux auront un peu plus retenu mon attention que les autres, les trois derniers de l'album, à savoir : "I Sea Red", "There's Blood Offshore", et "Waves Of Doom", je n'ose imaginer les dégâts qu'ils vont provoquer dans les salles dans lesquelles se produira Dagoba cet automne. Il y a du torpillage en vue ! "Poseidon" remet définitivement les pendules à l'heure et devrait mettre tout le monde d'accord. Si après l'avoir écouté vous êtes encore de ceux qui pensent que Dagoba est un groupe composé de "poseurs" qui surfent sur la vague, je ne peux plus rien pour vous, vous êtes gangrénés par la mauvaise foi... En revanche, pour ceux qui savent apprécier les bonnes choses, "Poseidon" se doit de figurer dans votre CDthèque et dans les premières places de votre top 10 de 2010. Ce n'est pas un conseil, c'est un ordre, moussaillons !!


Petebull
Août 2010
Note : 18/20

Impossible de prétendre le contraire : cet été 2010 me comble ! Après les mille-et-unes bonnes surprises reçues jusqu’à présent, voici maintenant que c’est "Poseidon", le nouvel et quatrième album des Marseillais de Dagoba, qui trouve une place au fond de mon lecteur. Revenons brièvement sur le passé avant d’entrer une bonne fois pour toutes dans le vif du sujet : en 2006, la découverte de "What Hell Is About" ne m’a pas laissée indemne (dit directement : je me suis pris la claque de l’année… au moins !), et depuis le jour où ma route a finalement croisé celle du groupe, elle ne l’a plus quittée. Je ne m’éterniserai pas davantage sur mes petites histoires ; tout ça pour dire simplement que s’il y avait bien une sortie que j’attendais cette année, c’était celle-ci !

Après un "Face The Colossus" en demi-teinte, Dagoba se devait absolument de "redresser la barre". N’y allons pas par quatre chemins : mission accomplie, mon capitaine ! Alors que son prédécesseur semblait expérimenter, tâter des directions musicales que ses géniteurs n’avaient pas encore emprunté, "Poseidon" est le retour aux sources bienvenue, attendu par les-uns, espéré par les-autres. Un retour aux sources qui se permet dans la foulée de surprendre en laissant ses auditeurs sur le carreau, car ce n’est bien entendu pas parce qu’un groupe revient à ses racines qu’il en stagne pour autant ! Pour commencer, ce n’est cette fois-ci plus à Tue Madsen (qui avait, rappelons-le, produit les deux derniers albums en date) que Dagoba a loué ses services pour le mixage, mais à Dave Chang… producteur de l’album éponyme, sorti il y a sept ans. Initiative payante compte tenu du résultat : les musiciens sont à nouveau le centre de l’attention en prenant le dessus sur les samples, toujours présentes, mais mieux dosées, ce qui permet de profiter davantage du soin accordé, comme le témoigne le titre transitoire très asiatique (et bluffant de réalisme) "Ha Long". Puisque je parle de dosage, un autre point gagne tout à se raréfier : le chant clair. Non pas que les capacités vocales de Shawter laissent à désirer (que du contraire, que de progrès depuis "Face The Colossus" !), mais les quelques refrains simples, directs et efficaces ("Black Smokers (752° Fahrenheit)" et "Shen Lung" sont tout simplement imparables) frappent ainsi instantanément les oreilles, et on se plaît déjà à imaginer le public les scander en chœur durant les futurs concerts !

Je pourrais encore débattre longtemps, notamment sur le travail de Franky, toujours aussi impressionnant, ou sur le chant de Shawter qui a gagné autant en assurance sur sa voix claire qu’en substance sur les parties hurlées, ou encore sur le détail des différentes pistes, tant chacune d’entre elles recèle son lot de curiosités et d’intérêt. Mais il est encore préférable de vous laissez découvrir vous-mêmes les secrets de "Poseidon". Du long de ses 43 minutes, celui-ci vous emmènera parcourir les mers du monde entier, du Triangle des Bermudes jusqu’en Asie, avec une ferveur et une assurance admirables. Je n’utiliserai qu’un seul mot pour conclure : merci !


Gloomy
Août 2010
Note : 18/20




"Face The Colossus"
Note : 15/20

Que de chemin parcouru par Dagoba depuis sa création il y a un peu plus de dix ans... Après un premier album qui avait permis au groupe d'être reconnu sur la scène française, suivi par l'énormissime "What Hell Is About" qui lui avait ouvert les portes de l'international (concerts à l'étranger ponctués par une ouverture pour Metallica en Espagne), voilà aujourd'hui le tant attendu troisième album, "Face The Colossus". Dagoba n'en est plus à l'étape de se faire un nom, Dagoba doit désormais convaincre avec un nouveau virage amorcé depuis "What Hell Is About". Décortiquons donc ce "colosse" !

Après une courte intro, on plonge directement dans le bain avec le morceau éponyme de l'album. Première constatation, le martelage signé Franky à la double grosse caisse, qui est depuis longtemps la marque de fabrique du groupe, est toujours aussi omniprésent. Les blasts ne sont pas non plus en reste ! A la première écoute, le morceau "Face The Colossus" surprend par son sample digne de "Stars Wars" (à l'époque de la trilogie orginale), pas forcément du meilleur effet. Autre constatation, cet album est dans la continuité parfaite de "What Hell Is About", la brutalité se mêle à des passages plus atmosphériques, et d'ailleurs un titre comme "Back From Life" pourra rappeler des ténors du death atmosphérique tel que Crematory. A noter également une progression assez flagrante au niveau du chant, Shawter est désormais maître de son chant clair et les refrains s'en ressentent ("Back From Life", "The World In Between"). Pour le reste, on est toujours dans une intonation "à la Robb Flynn" (Machine Head). Alors qu'on aurait pu penser que Dagoba pousserait encore un plus loin le bouchon au niveau "power metal marton-pilon" avec ce nouvel album, c'est l'inverse qui s'est produit. Les Marseillais nous balancent des "ballades" ("The World In Between", "Silence #3") auxquelles ils ne nous avaient pas encore habitués. "Silence #3" n'est d'ailleurs pas sans rappeler quelques groupes de la scène metalcore Américaine (Bleeding Through, In This Moment). Je n'aurai jamais pensé que Dagoba nous emmène un jour sur ce terrain-là. Si ces morceaux ne sont pas foncièrement mauvais, ils déroutent en tout cas, mais personnellement je n'adhère pas vraiment à cette évolution vers plus de mélodicité.

"Orphan Of You" et "Sudden Death" m'ont davantage convaincu, ils correspondent tout à fait à ce qu'on est en droit d'attendre du cuvée 2008, des morceaux violents et directs dignes des premiers jets de Fear Factory, où vient se greffer en plus une ambiance typiquement black-metal. Un régal ! "The Nightfall And All Its Mistakes" tire également son épingle du jeu avec une sorte de deathcore sombre et efficace qui ne ressemble en rien au passé discographique du groupe, une bonne surprise donc. Globalement, "Face The Colossus" est donc à la fois un bon album et un album assez difficile à cerner, je pense que chacun pourra faire le tri pour trouver son bonheur. A noter la jolie pochette qui est en fait une peinture réalisée par Cecil Kim, concepteur des jeux "God Of War" et "Final Fantasy". Elle illustre parfaitement l'album. La production, assurée une nouvelle fois par Tue Madsen, est titanesque... mais pas forcément irréprochable. Le mix me dérange quelque peu, la batterie et les machines ayant tendance à noyer tout le reste dans un brouhaha lourdingue et fatiguant. Les machines, les violons, les pianos et tous les différents arrangements symphoniques sont également trop présents tout au long de l'album, une utilisation avec parcimonie aurait un peu plus aéré certains morceaux ("The Crash").

Si "St Anger" de Metallica avait surpris avec sa production en "bois", "Face The Colossus" risque de surprendre avec sa production "too much". Peut-être était-ce le but recherché par le groupe après tout ? Comme je le disais au début de cette chronique, Dagoba tente de nouvelles choses et en est désormais à l'étape du "ça passe ou ça casse" qui a été fatale à de nombreux groupes, et pas des moindres (Machine Head, Fear Factory). Espérons que les prestations scèniques feront voler en éclat toutes ces craintes !


Petebull
Septembre 2008




"What Hell Is About"
Note : 19/20

Après un premier album qui a partagé la France du metal et qui a suscité autant la passion que la jalousie, Dagoba a fait son bonhomme de chemin pendant ces 3 années de silence discographique, le temps de tourner nationalement avec Loudblast notamment, de participer à quelques festivals étrangers avec entre autres Machine Head et Fear Factory mais aussi et surtout le temps de préparer son deuxième opus ! "What Hell Is About" est passé entre les mains de Tue Madsen (The Haunted, Hatesphere, Mnemic...) et il ne nous faut pas plus que les 47 secondes de l'intro pour comprendre que l'écoute de cet album va être un pur régal ! "Die Tomorrow" nous rassure de suite quant aux quelques interrogations qu'on aurait pu se poser... Dagoba est non seulement resté fidèle à son power metal massif mais il ratisse large en allant aussi puiser dans le hardcore, le thrash et le death pour une plus grande diversité mais aussi une plus grande brutalité.. et sans doute pour corriger cette linéarité que certains soulignaient par le passé. Les samples qui accompagnent les morceaux sont toujours aussi présents mais contrairement au précédent album, il ne font pas que "accompagner", ils sont à présent parfaitement incorporés, ils sont là pour apporter une dimension supplémentaire à la musique du groupe et le pari est réussi. Les différentes ambiances "symphoniques" risquent de vous interpeler à la première écoute mais vous vous rendrez compte rapidement qu'elles se fondent très naturellement au milieu de cette déflagration de puissance (la montée progressive à la fin de "The Fall Of Men" est assez impressionnante... mon dieu, quel batteur !). "The Man You're Not" est un de ces titres qui marquent nettement la progression et l'évolution entre les deux albums, Dagoba ne se contente plus de nous assommer mais au moment où on s'y attend le moins, arrive à nous placer quelques notes de piano sans que cela choque nos oreilles, loin de là ! Le chant de Shawter s'est bonifié avec le temps et a pris une autre dimension lui aussi, ses fans auront la chair de poule à l'écoute de "Cancer" ou "The Things Within". Mais comme si tout cela ne suffisait pas, Dagoba nous gratifie de la présence de Vortex de Dimmu Borgir sur les utra-puissants "It's All About Time" et "The White Guy (Suicide)", de quoi nous ramener de bons souvenirs de leur séjour en Norvège. Difficile de trouver des défauts à cet album, on sent toute l'implication et toute la maîtrise d'un groupe qui ne joue plus dans la même cour, Dagoba s'attaque avec cet excellent "What Hell Is About" aux plus grandes sphères du metal, le travail et les sacrifices finissent toujours par payer un jour !


Petebull
Avril 2006




"Dagoba"
Note : 19/20

"Ensemble des phénomènes aérodynamiques qui se produisent lorsqu'un mobile se déplace dans l'atmosphère à une vitesse voisine de celle du son." Cela s'appelle le mur du son... Quand ça dure quelques secondes, c'est qu'un avion à réaction a survolé votre maison... Quand ça dure près d'une heure, c'est que vous avez écouté l'album de Dagoba car le groupe Marseillais l'a bel et bien dépassé le mur du son avec cet album éponyme ! Les amateurs de metal bien lourd et bien gras vont être comblés. Dagoba nous sert toute la panoplie de la brutalité : riffs tranchants, rythmique carrée, double grosse caisse ravageuse, voix agressive (même quand elle est censée être mélodique), production énorme, bref... quelle baffe !!! Il suffit d'écouter les morceaux "Maniak" et "The White Guy" pour s'en convaincre. Qu'on se le dise, Dagoba est en train de devenir une référence de la scène metal française. Ceux qui sont restés sur le maxi "Release The Fury" peuvent aller le ranger. Ou plutôt non, ils peuvent garder les titres "Something Stronger", "Rush" et "Gods Forgot Me" afin de se rendre compte à quel point le groupe a progressé dans tous les domaines. Les nouvelles versions de ces compos sont d'ailleurs assez méconnaissables. Autre point commun entre le maxi et l'album, le groupe soigne toujours autant le visuel. Il n'a pas lésiné sur les moyens. Comme pourrait l'attester la pochette, le groupe a plongé dans la crème anglaise pour avoir à présent un son digne de ce nom. Il est en effet allé mixer l'album chez Dave Chang en Angleterre, là où Spineshank et bien d'autres sont passés auparavant. Prenez le couplet de "Rise" de Pantera, le timbre de voix de Robert Flynn de Machine Head, les samples de "Demanufacture" de Fear Factory, le punch des Pissing Razors et vous aurez grosso modo une compo du Dagoba cuvée 2003. Les phocéens s'inspirent donc essentiellement de cette scène américaine, il est de fait difficile de comparer (ou de réduire) le groupe à un autre combo français tant il se démarque avec ce son qui lui est propre. A ce rythme là, on pourra bientôt parler de référence et d'un son "Dagoba". Le morceau qui va en surprendre plus d'un est sans conteste "Another Day". Là où certains y verront, à tort ou à raison, un morceau teinté de néo-metal, il faut surtout y voir une formidable alchimie entre mélodie et agressivité. Que dire de plus sur cet album si ce n'est qu'il est distribué par EMI, une référence, et que vous en aurez pour votre argent !


Petebull
Août 2003




"Release The Fury"
Note : 15/20

Petit retour en arrière en ce début d'année 2009 avec l'EP "Release The Fury" de Dagoba, sorti il y a déjà 8 ans ! A cette époque, la scène française se cherchait encore et était frappée de plein fouet par la vague néo-metal (Pleymo, Enhancer, Watcha...). Les Marseillais de Dagoba, eux, étaient plutôt influencés par la vague néo-metal Américaine mais pas pour longtemps... en effet, à la fin des années 90, le groupe sortit d'abord une démo qui fit parler de lui en région PACA, puis attaqua les années 2000 avec "Release The Fury". Cet EP fort bien produit, est sorti sous forme d'un beau digipack et a bénéficié d'une distribution chez Sony, excusez du peu ! Au programme, 6 titres dans une veine "power-néo-metal", comprenez par là un style de metal influencé par la scène power Américaine (Pantera, Machine Head, Skinlab et Fear Factory). Je rajouterais même la scène Anglaise avec pourquoi pas Kill II This et Primary Slave. Bref, du lourd au programme avec des riffs rentre-dedans, un jeu de batterie déjà fort axé sur la double, et un chant qui rappelle celui de Robb Flynn, ou celui de Phil Anselmo. Ajoutez à cela quelques nappes electro et vous obtenez un EP efficace qui servira de base au premier album du groupe. D'ailleurs, on y retrouvera les titres " Rush", "Something Stronger" et "Gods Forgot Me". Certes cet EP ne brille pas par son originalité, mais il brille par sa qualité d'exécution (tout est carré, froid, voire "clinique") et on distingue aisément les prémices d'un groupe bien décidé à privilégier la puissance ("Something Stronger", "Time 2 Go"). Même si "Release The Fury" parait aujourd'hui assez loin de la puissance qu'est capable de déclencher le groupe aujourd'hui. Comme si cela ne suffisait pas, le digipack renferme également le clip du titre "Rush" avec un visuel très "cyber" digne de Fear Factory... et qui immortalise la gogo danseuse qui faisait son apparition sur certains shows. Dagoba signe son entrée sur la scène metal française en cette année 2001 avec une bien belle carte de visite !


Petebull
Janvier 2009


Conclusion
A écouter : Back From Life (2008)

L'interview : Shawter

Le site officiel : www.dagobaofficial.com