Le groupe
Biographie :

Danko Jones est un groupe de rock canadien originaire de Toronto, en Ontario. Il est composé de trois membres, le chanteur et guitariste Danko Jones, le bassiste John Calabrese et le batteur Rich Knox (qui a remplacé Atom Willard). Formé en 1996, le groupe joue en première partie de concerts pour de nombreux groupes, surtout au Canada et au Nord-Est des États-Unis. Il acquiert rapidement la réputation d'être un "groupe de scène". Le trio enregistre ses premiers maxis en 1998, l'un intitulé "Sugar Chocolate", l'autre éponyme. Ils enregistrent un nouveau maxi auto-produit en 1999, intitulé "My Love Is Bold", qui renforce leur popularité, notamment grâce au single "Bounce". Après une compilation de leurs premières démos et enregistrements réalisés en 2001 par Bad Taste Records et intitulée "I'm Alive And On Fire", le groupe réalise son premier album, "Born A Lion", en 2002. Ils sortent ensuite : "We Sweat Blood" en 2003, "Sleep Is The Enemy" en 2006, "Never Too Loud" en 2008, "Below The Belt" en 2010, "Rock And Roll Is Black And Blue" en 2012, "Fire Music" en 2015, "Wild Cat" en 2017, "A Rock Supreme" en 2019, "Power Trio" en 2021, et "Electric Sounds" en 2023. Le trio a notamment joué en première partie du concert des Rolling Stones à Toronto en Août 2006 et comme première partie de la tournée européenne de Motörhead en 2008.

Discographie :

1998 : "Danko Jones" (MCD)
1999 : "My Love Is Bold" (MCD)
2001 : "I'm Alive And On Fire" (Compilation)
2002 : "Born A Lion"
2003 : "We Sweat Blood"
2006 : "Sleep Is The Enemy"
2008 : "Never Too Loud"
2010 : "Below The Belt"
2011 : "Mouth To Mouth" (MCD)
2012 : "Rock And Roll Is Black And Blue"
2015 : "Fire Music"
2017 : "Wild Cat"
2019 : "A Rock Supreme"
2021 : "Power Trio"
2023 : "Electric Sounds"


Les chroniques


"Electric Sounds"
Note : 15/20

Nous sommes loin de l’époque du hair metal, où les Poison, Mötley Crüe et autres Cinderella et Warrant régnaient en rois et maîtres. Les groupes de rock modernes comme Danko Jones, Three Days Grace, 3 Doors Down ou bien Shinedown pour ne nommer que ceux-ci produisent des albums plus sérieux et flirtent souvent avec le metal.

Nous voici donc devant le onzième album de la formation canadienne Danko Jones, fondée en 1996. Comme je le mentionnais en début de chronique, le groupe fait partie du deuxième ensemble présenté, en ce sens qu’il livre avec "Electric Sounds" cet exact mélange entre le rock brut et le metal, en passant par les hymnes de stades à la Bon Jovi, peut-être le sens mélodique en moins. J’ai bien aimé aussi quand le groupe y va à fond le punk comme sur la surprenante "She’s My Baby". Le groupe récidive d’ailleurs sur la pièce suivante, assez déjantée, "Eye For An Eye".

Il est rare que je fasse des commentaires sur le sujet des paroles, mais je me lance. Je comprends que c’est du "rock and roll" mais est-ce vraiment nécessaire de faire dans les clichés de la boisson, la drogue, etc… ? Bon, certains me diront que de parler de dragon ce n’est pas mieux, mais je crois sincèrement qu’il y a moyen de faire du rock intelligent avec du contenu. Fin de l’éditorial. Au-delà de ce constat un peu snob, je le concède, le but d’un bon album de rock est d’avoir du plaisir et je crois qu’à ce niveau, l’expérience de Danko Jones transparaît. Clairement, ce groupe est fait pour le live et je suis certain que ces chansons livrées sur scène feront le boulot.

Reste maintenant à voir comment sera reçu cet album auprès des amateurs du groupe, qui frôle maintenant près de trente ans de carrière.


Mathieu
Octobre 2023




"A Rock Supreme"
Note : 18/20

"I’m in a band and I love it. I’m in a band and I love it. All I want to do is play my guitar and rock’n’roll". Voilà comment résumer efficacement ce nouvel album de Danko Jones. En plus, ce n’est pas moi qui le dit, mais le monsieur lui-même. Et puis, c’est clair que ça bien plus de gueule et de peps que si c’était "I’m in a bed and I love it". Bref, dixième album de la carrière du chauve le plus rock’n’roll du Canada, "A Rock Supreme" c’est un peu comme un bigmac : "I’m loving it" !

Complètement déjanté, "A Rock Supreme" respire la plume rocambolesque de Danko Jones. Pas tellement sérieux, mais pas tellement crétine non plus. "A Rock Supreme" dégueule de réalités mais les gerbe au second degré. Outrageusement rock’n’roll, les onze compositions que regroupe cet opus feront à coup sûr passer de bons moments à quiconque a éminemment besoin d’une cure de vitamines D sonores. Avec des textes aussi fins et profonds que "I Love Love" ou "Dance Dance Dance", "A Rock Supreme" revient à ce qui constitue l’âme même du rock’n’roll : le je-m’en-foutisme total et les décibels. Danko Jones se fait ici plaisir. Ce même plaisir évoqué par la piste introductive de cet album, "I’m In A Band". Le seul but de cet album étant de brancher les amplis et de s’éclater en emmerdant profondément les voisins et la société au passage ("You Got Today", "We’re Crazy", "Party"). Danko Jones ne réinvente nullement sa recette, c’est sûr. Mais Danko Jones profite de ses vingt-trois ans pour montrer qu’il se torche plus que jamais avec les conventions sociales, les bonnes mœurs et même les règles fondatrices du rock’n’roll ("That Girl", "Burn In Hell", "Lipstick City"). Et puis, à lui seul, Danko Jones est un parfait sosie ”carrure normale” de The Rock. Un excellent pied-de-nez à cette scène beaucoup trop sérieuse qui semble avoir perdu ses vraies rockstars rebelles !

"A Rock Supreme" est l’album qui ravira les déçus du dernier Royal Republic. Electrique et remuant comme un ver dans le caleçon d’un puceau, "A Rock Supreme" est une démonstration de ce rock sérieux qui ne se prend pourtant pas au sérieux. De ce genre de sons qui cartonnent en festival à l’heure de l’apéro, qui accompagnent parfaitement des têtes piquées dans la piscine ou des virées entre potes totalement débiles. "Go, go, go, go crazy. Yes, we are !"


Rm.RCZ
Juillet 2019




"Wild Cat"
Note : 15/20

Vingt ans de carrière c’est long. Après vingt ans de carrière, Danko Jones continue de nous fournir un rock'n’roll sans prise de tête qui parle des femmes, des femmes, des femmes et même des femmes. Il faut bien croire que le groupe a une inspiration illimitée sur le sujet. Quitte à parler autant de femmes, pourquoi nous avoir collé un chat moche sur cette pochette moche (en tout objectivité bien sûr) ? Peut-être que les plus perspicaces d’entre nous auront fait un rapprochement entre ce gentil minou et la femme, mais je n’ai pas envie de me retrouver avec les associations féministes sur le dos, alors je garde mes mots.

Ma collègue Angie critiquait le fond qu’elle trouvait "creux" sur sa chronique précédente, et je pense pouvoir affirmer qu’elle avait raison, des paroles de Danko Jones doivent s’écrire à peu près comme ça : "She is the light / She is the night / She walks alone / She is a stone / Owhouho owhouhooooooo / She loves rock'n’roooooool and I love rock'n’roooooool too / So why doesn’t she love me ?". Bref vous l’avez compris, ça n’a aucun sens mais ça parle de femmes donc ça passe. Finalement Danko Jones ça s’écrit un peu avec le cœur (et la b*** aussi probablement) pour parler autant de femmes, mais jamais avec le cerveau.

Mais le fond n’est qu’une partie de la musique, parfois on l’écoute pour la forme. La forme chez Danko Jones, c’est un truc hyper rythmé et espacé avec un riff court et simple durant les couplets et un son plus compact mais tout autant accrocheur sur les refrains. C’est en tout cas la recette qui sera suivie sur les cinq premières pistes : "I Gotta Rock", "My Little Rnr", "Going Out Tonight", "You Are My Woman" et "Do This Every Night". Ensuite, ça se corse avec "Let’s Start Dancing" qui peut, du coup, paraître destabilisante. Danko Jones se met alors à chanter aussi vite que possible, à croire que le groupe n’avait pas le temps de finir l’enregistrement car le studio allait fermer. Ma théorie se confirme avec le titre "Wild Cat" où le chant est tout aussi rapide. Le studio avait réellement atteint son heure de fermeture, ou bien le groupe avait abusé des substances illicites.

C’est ensuite une structure plus classique qui revient avec le reste de l’album, et il n’y a pas grand-chose de plus à dire. Danko Jones c’est exactement ça, ça s’écoute sans réfléchir et il n’y a pas grand-chose de plus à dire mais ce n’est pas une critique négative, des groupes comme ça il en faut. En France on a Jul, au Canada ils ont Danko Jones. Quoi ? Comment ça ma comparaison est exagérée ? Longue vie à Danko Jul… Enfin à Danko Jones.


John P.
Juin 2017




"Rock And Roll Is Black And Blue"
Note : 11/20

Trio canadien à l’efficacité scénique avérée, Danko Jones sort en Septembre dernier son sixième album "Rock And Roll Is Black And Blue" au nom qui en annonce déjà long sur la couleur de la galette. Produit par Matt DeMatteo et Mr Jones lui-même, le groupe n’a pas chômé dans la composition avec pas moins de treize titres à l’écoute.

Panaché de hard rock / stoner / punk…, les sonorités délivrées sautent aux oreilles totalement rock’n’roll, sans aucun doute. Musique au sang chaud parfois clin d’oeil aux constructions des Queens Of The Stone Age, je n’accroche pourtant pas dès la première écoute. Il m’aura fallu plusieurs passages pour digérer le lot et admettre que l’ensemble joue effectivement bien détonnant. Connaisseuse du groupe dans ses grands traits de caractère seulement, c’est bel et bien leur groove à l’efficacité infatigable que j’ai pu retenir des albums précédents.

Actifs depuis maintenant une petite décennie avec un premier full length paru en 2002 ("Born A Lion"), le groupe au chanteur charismatique reste une bombe d’énergie aux rythmes endiablés et textes chauds. Mais voilà le hic. Les paroles sont d’une telle légèreté qu’on ne va sûrement pas chercher dans la profondeur textuelle. Sans compter les quelques intonations de voix par ci par là qui s’acharnent à m’agacer ; "Type Of Girl" me fait l’effet d’un Chris Robertson chantant dans son Black Stone Cherry natal des "woohoho" un peu trop abrasifs à mon goût. Les intonations aigues de "Just A Beautiful Day" m’irritent au plus haut point et la recherche d’écriture approche parfois le degré zéro. D’autres titres restent "moyens", me font remuer la tête dans l’attente d’une transition explosive puis juste souffler d’ennui au bout d’une minute trente.

Les petits hits restant seront peut-être "Conceited" à la sauce B.O de film teenage américain, si l'on devait comparer, le rythme serait fun tel un bon vieux Blink 182, "Don’t Do This" et l'étonnant "I Believed In God" qui naît d’une structure un peu plus sérieuse. Ce qui est étrange dans cet album c’est qu’il y a du très bon et du très mauvais. La forme sonne groovy à souhait, on ne peut pas leur retirer, mais Dieu que le fond est creux !

Un album double donc, qui s’écoute finalement très bien en fond sonore. Je ne garderai pas tout mais l’ensemble n’est pas à gicler non plus. Une chose est sûre, les morceaux restent accrochés à la boîte crânienne tels les "tubes" que l’on peut se surprendre à chantonner par égarement… Bon ou mauvais signe ? Je ne sais pas, "Rock And Roll Is Black And Blue" ne propose rien d’extraordinaire et reste juste sympathique, à savourer plutôt en live j’imagine.


Angie
Mars 2013


Conclusion
L'interview : Danko Jones & John

Le site officiel : www.dankojones.com