"Transcendental State Of Absolute Suffering"
Note : 17/20
C’est marrant mais le titre me fait penser au film Martyrs, un chef d’œuvre où l’on voit une fille se faire torturer à mort jusqu’à l’abomination suprême du pelage de sa douce peau, dans l’unique but de lui faire atteindre la souffrance ultime, qui la transcendera vers un univers supérieur, pour ne pas dire mystique.
Avec une pochette dans la plus pure tradition brutal death metal, nos amis du Nord alignent sur la piste ce qui fera partie des albums de brutal death metal francais de l’année.
Darkall slaves est un gros poisson dans le monde du brutal à partir d’aujourd’hui car, avec cet album qui fera date dans les milieux avisés, je n’ai pas entendu cette année un truc aussi bien produit et aussi violent et extrême comme le font si bien nos voisins proches ou lointains d’Amérique.
Le but de Darkall Slaves, avec un titre comme "Transcendental State Of Absolute Suffering" (la compo), ne laisse pas le moindre doute sur l’envie première du groupe : tout défoncer et tenir le bout de barbaque aussi haut qu’ils peuvent afin d’empêcher les crèves la dalle de venir leur chiper. En clair : faire un album aussi extrême qu’il leur est possible de faire.
Mission accomplie car avec les vocaux inouïs de violence, les blasts, les gravity, les riffs tantôt slam tantôt brutal death, toute la panoplie du genre est passée en revue à une vitesse phénoménale. Coup de chapeau au batteur par la même occasion car il a dû bien dérouiller, et ce n’est pas terminé car il va falloir assurer l’album sur scène à présent.
Donc musicalement ce n’est pas non plus du poutrage sans fin, car de nombreux breaks viennent se greffer dans les compos, mais la brutalité ainsi que la vitesse priment.
De mémoire d’extrémiste musical, je n’ai pas entendu un groupe français aussi à même de contrer l’envahisseur ricain, car mis à part Benighted, les grands boss du brutal, bien qu’ils officient dans un style un peu diffèrent, je trouvais qu’un espace vide restait à combler : celui de gros brutal death, pur et dur.
Chaque compo de cet album est une puissante bombe, formidablement produite, royalement ancrée dans l’extrême. Ceci dit, n’est pas extrême qui veut, il faut avoir les musiciens qui tiennent la route pour pouvoir produire un tel effort.
Du batteur impitoyable qui assure comme une véritable machine à blasts, au bassiste qui torture ses cordes de ses doigts ravagés par la corne, en passant par les gratteux qui astiquent le manche jusqu’à la délivrance finale du riff novateur. Et pour terminer : le chanteur, impérial, qui règne en maître d’œuvre sur ce dépeçage musical qui va nous mener vers une plénitude transcendantale où la douleur et l’extrême ne sont que pur plaisir.
8 morceaux implacables, violents et tortueux à la fois, qui sont un vrai moment de délectation pour moi car le vide est comblé par Darkall Slaves qui vient simplement de sortir une des bombes françaises extrêmes de l’année !
Real brutal death style !
"Abysses Of Seclusion"
Note : 17/20
Ô toi cher lecteur, si tu utilises Suffocation comme berceuse, que pour toi Hate Eternal est la bande-son idéale pour un dîner romantique, que tu n’en peux plus d’attendre le prochain Origin ou même si tu te surprends à headbanguer en entendant un marteau-piqueur dans la rue, jette-toi d’urgence sur la première galette des nordistes de Darkall Slaves.
Digne rejeton des pires brutasses américaines, le sextet envoie sa purée depuis 2005 et a, depuis, accumulé les premières parties (Vital Remains, Hate, Kronos, God Dethroned) et provoqué moult acouphènes au Houten Death Fest, au Death Feast Open Air ou encore au off du Neurotic.
Mais avec leur récente signature avec le tout aussi finaud label Kaotoxin, il était temps de passer aux choses sérieuses et de démouler leur première… non, pas crotte… galette.
3 titres dont une intro, la messe est dite et le message est bien passé : ils ne sont pas là pour enfiler les perles… 8min40 pied au plancher, sans jamais perdre en intensité, alternant vrombissements subsoniques et harmoniques épileptiques. Et histoire de ne pas faire les choses à moitié, ce n’est pas un hurleur mais deux qui crachent leur amour de l’Humanité à la face de l’auditeur.
Darkall Slaves maîtrise son sujet et fait honneur à la nouvelle génération montante. Allez les gars, on ramollit pas et on envoie la suite fissa.
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