"Sublimis Ignotum Omni"
Note : 17/20
Après un premier EP en 2022, les Italiens de Dead Chasm reviennent avec un premier album nommé "Sublimis Ignotum Omni". On est toujours sur du death metal old school, brutal, poisseux et donc loin de toute envie de modernité. Ici ça patauge dans le sang et ça marche sans vergogne sur des restes de cadavres putréfiés depuis des décennies au milieu des rats.
"Apparitions" annonce d'ailleurs la couleur avec du bon gros death metal sans fioritures d'entrée de jeu, c'est brutal et malsain et ça ne lève que rarement le pied. D'ailleurs, l'album ne dure que trente-deux minutes et le groupe cherche clairement l'efficacité brute et l'agression maximale. Ce premier morceau ne fait pas dans la dentelle et les rares moments où le groupe passe sur du mid-tempo, les riffs sont tellement crasseux et l'ambiance tellement morbide que cela ne fait aucunement baisser la violence de l'ensemble. Et le reste du temps c'est soit du up-tempo soit du bon gros blast qui tache avec en plus un son de batterie organique et puissant qui fait plaisir à entendre. Globalement, la production est d'ailleurs très bonne et si les guitares et la basse ont la dose syndicale de crasse, on a quand même droit à quelque chose de puissant et de suffisamment précis pour comprendre ce qui se passe là-dedans. Les growls de Lorenza sont profonds et bien glaireux comme le veut la tradition, là encore bien ancrés dans le old school comme on l'aime. Il y a cette ambiance morbide, cette odeur de caveau humide qui manque à beaucoup de groupes de death metal de nos jours. Si vous aimez les groupes sans compromis à la Dead Congregation, dites-vous que c'est dans le même esprit mais en plus brutal et plus sale encore ! Dead Chasm fait un death metal aussi poisseux et fidèle à la tradition que les Grecs susnommés mais opte pour une approche encore plus frontale et brute.
"Sublimis Ignotum Omni" fonce dans le tas et ne fait quasiment jamais retomber la pression, le groupe reste presque toujours pied au plancher et balance un death metal putride et violent comme on l'aime. Même sur des morceaux plus longs comme "Perpetual Realm Of Light" qui va jusqu'à cinq minutes Dead Chasm ne fait pas dans la dentelle, ça tape fort et même si on a droit à des passages mid-tempo ravageurs, le groupe garde une approche brutale et sans pitié. "Ethereal Fragments", quant à lui, s'approche même des six minutes mais là encore le groupe n'en profite pas pour proposer quelque chose de plus aéré ou plus lourd. On reste sur du bon gros brutal qui envoie sans se prendre la tête et on s'en réjouit puisque non seulement c'est ce qu'on est venu chercher mais en plus Dead Chasm est très doué pour balancer ce genre de death metal sans concessions. On sent l'amour du genre, le fait qu'ils connaissent leurs classiques et surtout l'envie de se faire plaisir à jouer le death le plus putride et le plus violent sans jamais être bas du front. "Sublimis Ignotum Omni" a le don pour balancer d'excellents riffs en plus d'avoir une bonne dynamique entre les passages lourds et les très nombreux passages brutaux. Sa courte durée en fait clairement un album imparable qui ne souffre d'aucun temps mort ni d'aucune baisse de régime. "Impious Embrace" est d'ailleurs extrême dans tous les sens du terme puisqu'il contient à la fois les passages les plus lourds et les plus rapides de l'album, comme si le reste n'était pas déjà assez brutal !
Dead Chasm livre donc avec "Sublimis Ignotum Omni" une très bonne carte de visite et fait entendre un death metal old school, putride, brutal, puissant et sans la moindre concession. Ce premier album défonce tout sur son passage et envoie des ambiances poisseuses et bien sales comme on les aime. Tout ça n'invente rien mais bordel que ça fait du bien !
"Dead Chasm"
Note : 16/20
Dead Chasm vient nous frapper avec son premier EP. Créé en Italie par Lorenza De Rossi
(chant / guitare, Stench Of Profit, Psychotomy…), Luigi Corinto (basse, Ira, Perfidous,
Evilspell, ex-Torment…) et Davide Bacchetta (batterie, Fuocco Fatuo, ex-Funest,
ex-Daemoniac, ex-Torment), trois vétérans de la scène italienne, le groupe sort "Dead
Chasm" en 2022.
Dès les premières notes de "Carved Into Obscurity", on sait que le groupe va nous proposer
un death metal gras et old school dans les règles de l’art. Et c’est le cas car la rythmique
frappe avec toute sa puissance, que ce soit lors des riffs lents et oppressants ou pendant
ces phases de blast dévastatrices, tout en accueillant des hurlements morbides en
permanence alors que "Spawned In Desolation" se concentre sur ces tonalités accrocheuses
simples et efficaces. Les leads angoissants se mêlent à la base ravageuse qui pioche dans
le doom pour faire ralentir la rage, puis "Left Unknown" construit une angoisse palpable avant
de relancer la déferlante death metal. Les leads planants et mystérieux laissent le groupe
alimenter sa noirceur avant de nous laisser avec "Slumber", un titre direct et agressif repris
des Suédois de Nirvana 2002, qui dévoilera une énergie brute en toutes circonstances, même
lorsque la partie finale ralentit pour laisser place à une partie lead intense avant de charger
une dernière fois.
Sans révolutionner le death metal, Dead Chasm sait exactement quoi faire pour proposer
des riffs accrocheurs. Avec les trois compositions et la reprise, "Dead Chasm" place une
première pierre grasse et pesante sur le nom du groupe.
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