En cette année 2016, Degradead dévoile son nouvel album fièrement intitulé "Degradead" pour fêter les 15 ans d'existence du groupe. L'album est présenté comme très rapide, technique avec beaucoup de blast beat et une batterie lourde tandis que les parties vocales comportent plus de chant clair.

Après la très courte intro du morceau "Afterlife" (qui effectivement est rapide) et deux hurlements du chanteur, arrive un chant ni trop distordu ni trop clair, tout à fait compréhensible (en étant un minimum habitué) et un peu dans un style core. Le chant devient assez vite plus grave avant d'être totalement clair (bien que légérement rocailleux). Vous l'avez compris, Mikael va jouer sur ses différents timbres de voix tout le long de l'album. L'instru joue de même sur les sonorités avec par exemple la coupure très mélodique au milieu de ce premier morceau. Avec "Victimize", le groupe confirme des influences core en plus de son côté death et thrash. Ajoutez à cela des mélodies maîtrisées et des changement de voix, d'instru et de rythme inattendus et vous obtenez un style à part entière... celui de Degradead. Le groupe semble parfois faire preuve d'un esprit d'ouverture avec des passages plutôt incrustés dans un style rock comme au début de "A New Dawn" ou l'intro accoustique de "Dark Veil", ou encore des refrains en chant clair, parfois très clair. Un morceau retient mon attention : "The Blinding Crusade", ou plutôt "THE BLINDING CRUSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAADE ! ! !", c'est comme ça que le morceau commence, difficile de rendre compte à l'écrit de l'effet que m'a fait ce passage de l'album alors je vais me contenter de dire : "Wooooah". De plus, ce morceau résume bien tout ce que le groupe sait faire et aime faire. Chant en tout genre, batterie rapide, solo, passage plus calme... "Say Your Last Goodbye" est un morceau que je décrirais comme étant du power metal (power deathcore thrash metal pour être exact). L'instru a en effet ce côté "épopée" qui raconte les exploits d'un chevalier. La piste suivante "The Extinction" délivre encore un autre type de chant avec une voix modifiée de manière à paraître étouffée. Le groupe s'amuse réellement à tester toutes les possibilités vocales. "Dark Veil", par exemple, s'offre un cri très grave, puis plus aigu, puis un chant clair, le tout entrecoupé de sons de cloche.

En revanche, sur la fin de l'album, il y a comme une impression d'essouflement du plaisir d'écoute. C'est dommage car malgré la variété vocale et instrumentale du groupe, il y a une sensation de répétition, Degradead ne prend jamais vraiment le temps de se poser et propose de tout, très vite... trop vite. Tout s'enchaîne sans qu'on ait vraiment le temps de prendre du plaisir sur un passage ou un autre. "Degradead" reste tout de même un bon album avec un groupe qui montre de grosses capacités techniques. Chacun y trouvera son compte car cet album est très accessible à une large portion de fans de musique extrème.

Le groupe suédois Degradead nous revient avec un quatrième album baptisé "The Monster Within". Et attention, cet album ne comporte même pas d'introduction pour l'introduire. On est d'emblée plongé dans le coeur de l'action avec "One Against All". Pas tip top l'entrée en matière, peut-être que le contenu sera meilleur ? Eh bien, j'en reste très mitigée. Je m'attendais quelque peu à une ambiance atmosphérique, conférée par des sonorités mélodiques (qui sont soit disant propres au groupe), et en fait je me surprends à écouter quelque chose qui ressemble de près à du metalcore. C'est d'ailleurs surtout le chant clair qui confère ce style. Bon, première déception, malgré que ce soit bien, que la compo soit clean et qu'elle me fasse penser au jeune groupe All The Shelters. Déçue donc du fait que ce n'est pas ce dont à quoi je m'attendais. Il en est d'ailleurs de-même pour le titre suivant, "The Monster Within". Le morceau "For Better or Worse" sauvra-t-il la mise ? Eh bien non, le chant screamé est bien trop opposé au style death mélodique. Cependant, instrumentalement ça sonne déjà plus mélodique par moments. Ah, on s'en approche enfin !

"Dead Becomes Alive" sonne enfin death metal. Ca y est, le groupe a enfin su retrouver son identité. Le début était peut-être une plaisanterie. Ils ont bien caché leur jeu, j'ai vraiment faillit croire que tout leur album était pondu pareil, mais non, ils arrivent enfin à me surprendre. Même si, j'aurais préféré être surprise par autre chose. "We'll Meet Again" est à nouveau un titre particulier. Il s'agit cette fois d'un morceau acoustique introduit par une longue intro à la guitare acoustique avant de faire apparaître une batterie très calme, loin de son bourrinement habituel, puis d'une voix claire qui chante comme si elle chantait une ballade. A mi-chemin, il est évident qu'une pause repos et détente est bien méritée et attribuée, mais là, avec ce que le groupe vient de nous faire traverser, la position de ce morceau n'est pas correcte, elle aurait du venir bien plus tard pour être davantage appréciée. Mais au moins, on est certifié que le groupe touche un peu à tout et qu'il n'a pas fini de se dévoiler !

En écoutant "The Dark Mind", une vague impression de déjà entendu s'empare de moi. Pas entendu du groupe, mais d'un autre. Degradead s'inspirerait-ils de ses collègues ? En tout cas, pour ce morceau en particulier, ils ont bien fait. Succès assuré. Le chant est enfin apprécié et musicalement ça envoie du lourd. Et on poursuit avec "Scars Of Misery" qui est tout aussi sur une bonne lancée. Et on finit sur une conclusion très sauvage avec "Sorrow Never Betrays" où cette fois le chant est très strident et agressif. Etonnant pour une conclusion d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, malgré une mauvaise entrée en matière, très difficile d'ailleurs, le groupe a su se rattraper vers la fin, ce qui promet d'être positif pour le prochain album, s'il y en a un !

"A World Destroyer"
Note : 14/20

Troisième album des Suédois et première fois que j’entends parler de ce groupe. Est-ce dû à mon ignorance ou alors parce que le groupe ne possède pas réellement le niveau pour s’imposer parmi les plus grands ? D’entrée, il est facilement reconnu les riffs du groupe In Flames à leur début, même si les sonorités et la façon d’enregistrer les compositions restent assez différentes. Et même chose concernant le chant, celui-ci alterne le chant rauque et le chant clair. Et c’est ainsi sur les trois premières pistes de l’album. Celles-ci ne sont pas du tout mauvaises, je prends énormément de plaisir à écouter mais bon, il semblerait que le groupe cherche encore son identité. La piste suivante "The Final Judgement" casse un peu cette routine par un chant vraiment hurlant et une composition composée d’accords plus lourds. Dommage qu’elle casse un peu l’ambiance de l’album mais elle permet de démontrer ce que le groupe peut posséder comme autre style. "Broken" et "Part Of The System" repartent dans le style des premières chansons avec toujours ce plaisir d’écoute. Une petite différence arrive avec le piste "No One Prevail" avec en plus de l’influence d’In Flames des faux-airs du groupe Dark Tranquillity. Cette piste étant ma favorite de l’album regroupe tous les ingrédients dont une mélodie simple et accrocheuse pour marquer les esprits positivement. Je ferai l’impasse sur les deux dernières pistes car cela reviendrait à me répéter pour le style et l’influence du groupe. Je voudrais parler de cette bonne surprise de la piste "Cold Blood" avec un très beau passage de chœurs sombres masculins. Très bonne initiative du groupe même si l’on aurait voulu qu’il y en ait beaucoup plus. Vous l’aurez compris, le groupe Degradead joue la carte de la sécurité sans trop réellement se démarquer des autres groupes. Cet album "A World Destroyer" n’est pas du tout mauvais en lui-même avec en plus une bonne production sonore ainsi qu’un travail fourni par le groupe très satisfaisant. Maintenant, on attend la suite avec beaucoup plus de surprises surtout quand on en est à la production d’un troisième album.

JU Août 2011