Le groupe
Biographie :

Deliverance naît en 2012. Créé et emmené par Etienne Sarthou (AqME, Grymt, Lazy...) et Pierre Duneau (Memories Of A Dead Man), le groupe s'enferme immédiatement en huit-clos afin de poser solidement les fondations de sa personnalité musicale. Exigence artistique et volonté de créer une entité unique seront l'ADN du projet. Fort d'un premier EP "Doomsday, Please" acclamé par les spécialistes, Deliverance se lance corps et âme dans l'écriture de son premier album "Chrst" sorti en 2017 tout aussi bien accueilli. La formation revient début 2020 avec un titre évocateur : "Holocaust 26:1-46". "Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn" sort en Novembre 2022.

Discographie :

2013 : "Doomsday, Please" (EP)
2017 : "Chrst"
2020 : "Holocaust 26:1-46"
2022 : "Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn"


Les chroniques


"Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn"
Note : 1620

Il est temps pour Deliverance d’ouvrir à nouveau les portes de son univers. Créé en 2012 à Paris, le groupe réunissant Pierre Duneau (chant, Memories Of A Dead Man), Etienne Sarthou (guitare, Freitot, Karras, ex-AqME), Fred Quota (batterie, ex-Abrahma) et Sacha Février (basse) annonce sa signature avec Les Acteurs De L’Ombre Productions ainsi que la sortie de "Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn", leur troisième album, en 2022.

"Salvation Needs A Gun", le premier titre, nous fait immédiatement plonger dans un black metal direct et rapide, accompagné par ce chant brut, mais également par des samples et orchestrations plus lancinantes. Le groupe proposera également des sonorités modernes mais entêtantes ainsi qu’un break épuré et pesant avant que les influences sludge ne viennent nous écraser tout en nous menant à "Venereal", une composition aux racines old school affirmées. Le son oppressant est parfaitement géré par ces riffs lents et crasseux, mais également par les claviers saturés, qui contrastent énormément avec les premières notes sombres mais apaisantes d’"Odyssey", un très long morceau. Mais la quiétude sera rapidement rejointe par d’autres éléments aériens très progressifs, puis par un chant clair doublé de choeurs féminins avant d’être remplacés par une voix saturée. L’avancée cesse soudainement, avant de s’ancrer lentement dans une saturation abrasive et saccadée qui devient de plus en plus lourde jusqu’à exploser, mourir et revenir pour nous conduire à "Up-Tight" et ses patterns accrocheurs.

Les claviers expérimentaux viennent ajouter une touche entêtante à cette rythmique simple et efficace, qui sait également accélérer pour devenir plus sauvage tout en gardant sa folie bruitiste comme sur "Neon Chaos" qui recouvre certaines parties vocales d’effets cybernétiques. La rythmique reste constante et pesante mais nous offre également quelques éclats plus vifs recouverts de blast avant de s’ancrer dans une quiétude apaisante et mélodieuse qui nous guide sur "Fragments Of A Diary From Hell", la dernière composition, qui est également l’une des plus longues. L’ambiance mystérieuse est rejointe par les effets modernes qui se montrent de plus en plus inquiétants, puis par une voix samplée, et enfin par les riffs lents et lancinants. L’atmosphère devient rapidement chaotique, mêlant hurlements, rythmique étouffante, voix samplées et de plus en plus de leads dissonants jusqu’à la partie finale aussi brute qu’imposante.

La noirceur est le principal atout de Deliverance. Avec "Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn", le groupe manie aussi bien les influences black metal acérées que les racines sludge oppressantes et lourdes, faisant de l’album un condensé aussi apocalyptique qu’agressif.


Matthieu
Novembre 2022




"Holocaust 26:1-46"
Note : 18,5/20

En ces temps troubles, où le meilleur moyen de sauver ta mère c’est de rester chez toi avec ton chat, écouter un album qui s’appelle "Holocaust 26:1-46" d’un groupe nommé Deliverance, clairement, ça a un petit goût amer. Je me console en me disant que le film du même nom de 1972, est à priori un excellent film au vu des critiques, et que je vais avoir le temps de le regarder.

Je tiens à m’attarder quelques lignes sur l’enveloppe de cet album, un somptueux digipack en finition mat arborant un artwork à la fois simple et sombre où on retrouve même les paroles à l’intérieur. Un plaisir de l’avoir entre les mains. Rapidement, le son qui sort de mes enceintes me confirme le soin qui a été donné à la réalisation de ce disque. Quel son mes enfants ! On ne peut qu’utiliser des adjectifs élogieux pour le qualifier, lourd, précis, parfaitement équilibré et en adéquation avec l’univers. A ce niveau -à c’est un sans-faute.

Clairement, la musique est sombre, noire. On est carrément sur du Vantablack-metal nuancé de sludge et de doom. Au final, on se retrouve avec des morceaux parfois lancinants, tortueux, est-ce encore du black ? On s’en fout. Certains diront que je me suis fait influencer par le titre mais l’album me procure la même sensation de mal-être que le jour où j’ai regardé Cannibal Holocaust, c’est à dire un sentiment à la fois de malaise et de fascination, d’horreur et de poésie qui correspond à ce qu’il y a d’enfoui au plus profond de nous, l’animal endormi, la naturelle cruauté bridée par des années de civilisation, de religions moralisantes. Pour autant, cet opus n’est pas dénué de subtilité et c’est bien là ce qui en fait tout son charme, tout son intérêt. Comme l’homme, capable du pire, comme du plus beau.

C’est en tapant "26:1-46" que vous tomberez sur le Lévitique correspondant, cet ouvrage dont le "but est d’enseigner les préceptes moraux et les rituels religieux de la loi de Moïse" (Wikipédia). Sauf que si vous lisez le passage correspondant, vous découvrirez les menaces abominables, le monde dévasté qui sera servi à ceux qui ne respectent pas ses commandements, ces prescriptions. Deliverance nous en fournit ici son interprétation.


Kévin
Avril 2020




"Letters To Myself"
Note : 17,5/20

Ce matin, après être quelque peu sorti de ma torpeur nocturne, je me plonge dans une production que j’ai reçue il y a quelques temps mais que, dû à un planning professionnel un peu chamboulé ces derniers mois, j’avais mis de côté. Mais ce matin je vais réparer cette erreur. Les amis, j’ai donc le plaisir de vous présenter "Chrst", premier album de Deliverance, formation où l’on retrouve Pierre Duneau (des géants Memories Of A Dead Man) au chant, Etienne Sarthou, batteur d’AqME, mais ici à la guitare, Sacha Février (Mystery Tatoo Club) à la basse, Julien Hekking (AqME, Grymt) à la guitare et enfin Fred Quota (Ahbrama) à la batterie. Cet album voit le jour sous la bannière de Deadlight Entertainment qui nous offre encore une fois une production de qualité.

Pour ma part, je dois vous avouer que je découvre le travail de Deliverance avec cet album, bien entendu je connais pour la plupart les projets  principaux  des protagonistes (je suis un gros fan de MOADM) mais je dois dire qu’avec Deliverance les quatre musiciens nous démontrent que l’on peut être très éloignés parfois de son monde et son univers habituels, effectivement, Deliverance se situe plus dans la mouvance et le style sludge black post-metal, et ce n’est point pour me déplaire. Encore une fois je constate que la scène française est décidément très belle, elle a ses défauts certes (un peu comme tout le monde vous me direz), mais on a quand même de sacrés groupes et ça, ça fait plaisir, et je trouve que Deadlight Entertainment par le biais de "Chrst" reste dans sa politique de sorties aussi diverses que variées mais surtout surprenantes. "Chrst" compte donc 6 titres pour un peu plus de 46 minutes d’ambiances lourdes, pesantes, on peut dire que l’on ne rit pas pendant l’écoute de cet album, on est littéralement plongé dans des ambiances dark. Pas très habitué à ce style habituellement, je trouve néanmoins que les frenchies en sont passés maîtres et je suis bien content de vous présenter une telle sortie aujourd’hui. Si vous ne connaissez pas, allez vous faire secouer les tripes sur le Bandcamp de Deadlight et si vous en avez encore le courage, allez faire un petit tour sur le site du label, il y a de quoi vous faire bien plaisir, j’en suis certain car aimer la musique c’est la soutenir.

En résumé, je dirais que Deliverance nous démontre toute l’étendue de son savoir faire musical avec cet album, ça prend à la gorge et ça ne vous lâche pas. Un super moment de musique, c’est une certitude, à s’envoyer dans une ambiance plutôt feutrée. Grosse claque.


Vince
Janvier 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/deliveranceband