Le groupe
Biographie :

Der Weg Einer Freiheit est un groupe de black metal allemand formé en 2008 et actuellement composé de : N.K. (guitare, chant / Illusion Of Strength, ex-Frostgrim, ex-Fuck Your Shadow From Behind, ex-The Unexpected), Tobias Schuler (batterie / Arthedain, Fuck You And Die, ex-Scars Of My Enemy), Nico Ziska (basse / Bait) et Nicolas Rausch (guitare / The August). Der Weg Einer Freiheit sort son premier album, "Der Weg Einer Freiheit", en autoproduction en Février 2009, suivi des EPs "Agonie" et "Wacht / In Die Weiten", de "Unstille" en Juin 2012 chez Viva Hate Records, de "Stellar" en Mars 2015 chez Season Of Mist, de "Finisterre" en Août 2017, et de

Discographie :

2009 : "Der Weg Einer Freiheit"
2011 : "Agonie" (EP)
2012 : "Wacht / In Die Weiten" (EP)
2012 : "Unstille"
2015 : "Stellar"
2017 : "Finisterre"
2021 : "Noktvrn"


Les chroniques


"Noktvrn"
Note : 19/20

Der Weg Einer Freiheit se réveille. Officiellement créé en 2009 par Nikita Kamprad (chant / guitare/basse, Illusion Of Strength, ex-Fuck Your Shadow From Behind, session pour Los Males Del Mundo), le groupe est maintenant complété par Tobias Schuler (batterie, Arthedain, Fuck You And Die), Nico Ziska (basse, Bait) et Nicolas Rausch (guitare, The August) pour la sortie de "Noktvrn", leur cinquième album.

L’album débute lentement avec "Finisterre II", une introduction qui fait écho au dernier album du groupe. La mélodie lancinante nous envoûte sans perdre de temps avant de nous laisser avec "Monument", une composition aussi majestueuse et sombre que brute et éthérée. La dissonance rencontre l’intensité et des hurlements glaciaux, que ce soit sur un blast déchaîné ou sur une partie plus pesante, créant une ambiance apocalyptique qui se poursuit sur "Am Rande Der Dunkelheit", une composition sombre et angoissante. L’explosion de noirceur nous étouffe immédiatement, créant un nuage sonore de terreur, de haine et de sonorités viscérales qui mettent en avant les mélodies folles et surtout ce contraste entre violence et douceur qui sévit jusqu’à la fin du titre, avant qu’"Immortal" ne prene la suite.

Accompagné par Dávid Makó (The Devil's Trade, Stereochrist), le groupe propose une dualité entre le chant clair mystique de l’invité et son propre univers, créant un clivage dissonant, intense et surprenant, puis "Morgen" renoue avec l’intensité brute. Hurlements, rythmique effrénée, blast et dissonance envoûtante nous prennent à la gorge avant de ralentir pour des tonalités majestueuses mais pesantes. On sent la noirceur et la déchéance qui peuplent les riffs jusque dans notre âme, tout comme sur la longue "Gegen Das Licht". Le titre prend le temps de développer son ambiance obsédante et léthargique qui ne cesse de croître jusqu’à ce que la rythmique s’embrase, juste avant d’accueillir un chant agressif et brut. Plusieurs changements de rythmes sont à prévoir, mais le groupe les place intelligemment, et toujours sous le signe de la noirceur, ce qui crée une cohérence entre la violence et la lenteur pesante, puis une douce voix prend place sur l’introduction de "Haven", le dernier morceau. La douceur se heurte à la froideur, et le son croît jusqu’à rencontrer une rythmique lente mais lancinante, qui prendra fin après un dernier murmure.

Une fois de plus, Der Weg Einer Freiheit nous entraîne dans l’ombre tout en nous émerveillant. "Noktvrn" propose bien évidemment cette base de black metal brut, viscéral et prenant, mais également des accalmies plus planantes, plus mystérieuses et plus aériennes qui sauront nous émerveiller.


Matthieu
Novembre 2021




"Finisterre"
Note : 18/20

Der Weg Einer Freiheit est un groupe avec lequel j’ai une histoire particulière, que j’avais déjà racontée dans une précédente chronique. D’abord très sceptique car on m’avait vendu le groupe comme tellement extraordinaire que ça me semblait vraiment improbable que ce soit vrai, j’avais finalement pris une véritable claque à l’écoute de leur nouvel album. Mais l’expérience m’a souvent prouvé que mes coups de coeur musicaux étaient dangereux, car je m’exposais à une déception encore plus intense si je n’arrivais pas à m’enthousiasmer pour les albums qui suivaient. J’étais donc un peu inquiète, réusissant à me stresser toute seule, en écoutant "Finisterre".

Tout d’abord, l’album s’ouvre sur "Aufbruch" et immédiatement frustration. J’adore l’allemand parlé, il faut vraiment que j’apprenne cette langue et ça m’exaspère de ne pas comprendre ce qui se raconte. Vous commencez à être habitués, il y a toujours des histoires de frustrations linguistiques dans mes chroniques. C’est récurrent chez moi, je crois qu’on ne me changera plus. Le titre installe tout d’abord une ambiance très pesante et mélancolique avant de briser totalement cette bulle et de déchaîner un océan de violence sur nous. DWEF envoie la sauce et... balaye littéralement toutes mes craintes. Il y a une telle richesse dans la composition dès le premier titre que j’en aurais presque des palpitations dûes à la joie. Il y a ce mélange entre un côté primaire très affirmé, mais qui s’entremêle de façon parfaite avec la complexité de la composition des allemands... Coup de coeur immédiat, c’est tout.

Suit "Ein Letzter Tanz" qui est, si j’ai bien suivi, le titre le plus long proposé par le groupe, et qui propose à son tour une telle diversité qu’il est difficile de ne pas être admiratif devant le travail abattu par DWEF. Tout est tellement recherché, et tellement maîtrisé avec cette apparente facilité qui les caractérisent... Le résultat s’impose comme simplement magistral. L’album nous propose ensuite sa pièce centrale, divisée en deux parties, "Skepsis", qui est également un bijou. La production soignée nous permet de discerner chaque instrument, et la qualité incroyable de chaque musicien. La fureur qu’on peut trouver avec le jeu de la batterie est tout simplement remarquable. L’album se clôture (déjà !) sur "Finisterre", qui met en avant un côté un peu plus old school mais dont la conclusion m’a donné de véritables frissons. Voilà, c’est le genre de musique que j’ai envie d’écouter. C’est inspiré, c’est beau, c’est grand, je suis fan, c’est tout.

On l’aura compris, je n’ai plus envie de douter de Der Weg Einer Freiheit. Le travail qui a été abattu dans la composition de cet album me laisse admirative. On est en train d’assister à la montée en puissance d’un groupe majeur de la scène allemande, et c’est un plaisir de les accompagner dans leur aventure musicale. Ce nouvel album trouvera sans aucun doute une place de choix dans ma playlist. Plusieurs écoutes seront d’ailleurs nécessaires pour en saisir toutes les subtilités, tant la richesse des compositions est grande. MAIS, car il y a toujours un mais, je ne pense pas que le groupe ait réussi à détrôner ce qui restera pour moi son chef d’oeuvre actuel, "Stellar". On s’en approche, mais ce n’est pas encore tout à fait ça. Ou alors peut-être est-ce juste moi qui n’arrive pas à me détacher de l’album qui a provoqué mon premier coup de coeur envers le groupe ? A voir...


Velgbortlivet
Décembre 2017




"Stellar"
Note : 18/20

Aaaaah Der Weg Einer Freiheit. Ma première rencontre avec ce groupe a été assez spéciale. Il faut avouer que se retrouver en République Tchèque, à un festival, avec un ami totalement et irrévocablement fan de ce groupe, avait quelque chose d’assez surprenant. Bref, j’ai été amenée à penser que ce groupe était génial, et que personne n’avait rien à redire sur le sujet. Sauf qu’au final, je n’ai pas réécouté depuis ce fameux concert. C’est donc avec de grandes attentes que je débute l’écoute de cet album. Parce que si on m’en a dit tant de bien, c’est que ça doit valoir le coup. DWEF a après tout une sacrée réputation, certains n’hésitant pas à le qualifier d’un des meilleurs groupes allemands actuels. Eh bien, c’est ce qu’on va voir !

Commençons donc avec "Repulsion". D’après ce que je vois, il s’agit du seul titre en anglais de l’album. Surprenant donc. Et tiens donc, une voix claire ? Double surprise ! Cette voix se veut mélancolique, se fondant dans la musique. Ce petit côté assez lancinant, disparaît néanmoins très vite au profit du retour à la fibre black metal. Et de ce que j’entends, on ne m’a pas menti. Ces gars maîtrisent le sujet. La première impression sur CD étant donc bonne, j’aspirais donc à présent à un album entièrement génial. "Requiem", titre suivant, était, rien que par son nom, prometteur. Et l’ambiance qu’instaure le groupe sur ce morceau est absolument remarquable. Entre froide désolation et grandiloquence épique, le résultat est à la hauteur de mes espérances. Et que dire de la dernière partie du titre ? Plus en sobriété et en finesse, DWEF impose sa marque. J’ai souvent répété dans mes chroniques que j’aimais quand l’ambiance musicale était travaillée. Tel est le cas ici.

"Einkehr" en remet une couche. Et là, je dois le dire : j’ai eu un véritable coup de coeur. Alternant parfaitement entre violence et mélodie, ce titre est une tuerie. Tout simplement. Le potentiel de ce groupe est incroyable. Bien sûr, on ne trouve pas une originalité démentielle dans ce titre, mais bordel qu’est ce que ça fonctionne bien. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures recettes à ce qu’on dit. Ce proverbe aurait tendance à être prouvé véritable, juste par cet album. Une recette connue, avec des ingrédients de qualité. Parlons à présent de "Verbund", qui est LE déchaînement de violence et de brutalité de cet album. Ce titre est franchement sans répit, et quand il n’y en a plus, il y en a encore. Et il colle foncièrement la pétée. C’est un peu le morceau qui a pour credo : il n’y aura pas de survivant, tuez les tous. Et découpez leurs cadavres en rondelles bien fines, avant de leur verser du désherbant dessus et de les brûler. Faut vraiment pas laisser de traces !

Avec "Eiswanderer", on retrouve un côté plus mélodique. En même temps, vu le bulldozer musical qu’était le titre précédent, ce n’est pas une tâche compliquée à accomplir. Et ce nouveau venu est long. Mais loin d’instaurer de l’ennui, on est captivés jusqu’à la dernière note. Et c’est un tour de force ! Parce qu’on ne va pas se mentir : les morceaux de dix minutes ou plus, on a tendance à faire la cuisine dessus en même temps, pas à rester immobile savourant chaque note. Ce genre de situation n’arrive qu’en de rares occasions, ce qui les rend d’autant plus appréciables. Et on en est déjà rendus au dernier titre "Letzte Sonne", qui est aussi un monument de longueur qui parvient à conserver notre attention jusqu’à la fin. Je disais que c’était une occurence rare, et ça vient d’arriver deux fois dans le même album. A la suite. Si ce n’est pas une preuve que ce "Stellar" est remarquable, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

En conclusion, DWEF mérite bien les éloges qu’on m’en a fait. Je ne m’attendais vraiment pas à un tel album, et je suis ravie de les avoir sous-estimés jusqu’à présent. La surprise n’en est que meilleure, ainsi que mon contentement.


Velgbortlivet
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.derwegeinerfreiheit.de