Le groupe
Biographie :

Deserted Fear est un groupe de death metal allemand formé en 2007 et actuellement composé de : Simon Mengs (batterie / Macbeth, ex-Nick Hellfort), Fabian Hildebrandt (guitare / basse) et Manuel Glatter (chant, guitare / ex-Dawn Of Revelation). Deserted Fear sort son premier album, "My Empire", en Septembre 2012 chez FDA Rekotz. Le deuxième album, "Kingdom Of Worms", sort en Octobre 2014, toujours chez FDA Rekotz. "Dead Shores Rising" sort en Janvier 2017 chez Century Media, suvi de "Drowned By Humanity" en Janvier 2019, et de "Doomsday" en Mars 2022.

Discographie :

2012 : "My Empire"
2014 : "Kingdom Of Worms"
2017 : "Dead Shores Rising"
2019 : "Drowned By Humanity"
2022 : "Doomsday"


Les chroniques


"Doomsday"
Note : 18/20

Deserted Fear s’apprête à sortir son nouvel album. Pour ses quinze ans, le groupe composé de Manuel Glatter (chant / guitare), Fabian Hildebrandt (guitare/basse) et Simon Mengs (batterie) nous dévoilent "Doomsday", son cinquième album. Le groupe est également accompagné par Seppl (basse) sur scène.

Après une introduction lente mais majestueuse, le groupe attaque avec "Part Of The End", une composition lancinante et très accrocheuse qui ne lésine pas sur les riffs lourds et un chant massif. Les mélodies entêtantes se joignent à la rythmique épaisse avant que le groove d’"Idols Of Triumph" ne prenne la suite, accompagné par des patterns agressifs. Le titre propose également des harmoniques aériennes, puis "Follow The Light That Blinds" nous entoure dans ses riffs oppressants. Si des éléments plus énergiques se font entendre dans la rythmique, l’ambiance reste pesante, nous offrant un son sombre pour remuer le crâne avant que "Fall From Grace" n’apporte des leads plus tranchants. Le son est très entraînant, en particulier sur le refrain, mêlant dissonance et efficacité brute, puis le groupe nous propose un moment de répit avec "As Its End", un court interlude oppressant qui débouche sur "Reborn Paradise", un titre plus brut.

Les sonorités old school se font plus présentes, notamment sur les hurlements, et le groupe les utilise pour offrir une base dissonante aux leads mystérieux, puis "The One Desire" fait renaître la rage avec une rythmique plus énergique. Lourdeur et noirceur s’allient pour créer des riffs abrasifs très efficaces, tout comme sur la puissante "Call Of Emptiness", une composition aux riffs agressifs. Les refrains font freiner la rythmique pour accroître l’oppression et nous enfermer dans ce voile de noirceur avant d’attaquer à nouveau, tout comme sur la glaciale "Voices Of Fire". Après cette introduction lancinante, le groupe fait exploser sa rage et des influences aériennes pour nous dévoiler un son majestueux, qui prendra fin avant que "Doomsday", le dernier morceau, ne commence. Basé sur ce même mélange de noirceur et de death metal qui sévit depuis le début de l’album, le son nous propose des harmoniques intéressantes qui restent rapidement en tête, refermant l’album avec cette masse sonore pesante.

Le style de Deserted Fear est basé sur des influences pesantes et sombres, qui lui permet de développer des riffs massifs sur "Doomsday". Le passage au live sera sans nul doute intense, peu importe lesquelles des compositions efficaces jouera le groupe.


Matthieu
Mars 2022




"Drowned By Humanity"
Note : 19/20

Arrêtez tout, Deserted Fear vient nous offrir "Drowned By Humanity". Créé en 2007 par Simon Mengs (batterie / Macbeth), Fabian Hildebrandt (guitare / basse) et Manuel Glatter (guitare / chant), ils ont également joué un temps avec Albrecht Probst (basse), mais leur collaboration s’est arrêtée en 2014. Concernant leur discographie, les Allemands sortent donc leur quatrième album, et leur soif de destruction est toujours aussi intense.

On commence sobrement avec "Intro", un sample énigmatique qui plante le décor : l’album sera froid. Et cette impression se confirme avec la malsaine "All Will Fall". Un riff à la fois imposant mais également très mélodique se lance alors, puis une voix violente et profonde l’accompagne par la suite. Parfois saccadée, mais toujours soutenu par une basse ronronnante, la rythmique n’a qu’un seul et unique but, nous faire headbanguer. Et ça marche. La recette est la même sur "An Everlasting Dawn", un mélange de riffs old school glaciaux et une guitare lead mélodique qui rend la composition sombre mais éthérée. La magie opère et la rythmique tourne toute seule, me faisant à nouveau hocher la tête, tout comme sur "The Final Chapter", déjà révélé il y a quelques semaines. Piochant un peu dans le thrash metal pour certains passages, mais également dans le black mélodique pour un refrain surpuissant, les Allemands frappent très fort avec ce morceau qui va rapidement devenir un incontournable.

Le groupe repart dans les riffs rapides et efficaces pour "Reflect The Storm", le tout sur un blast ravageur, renforcé par les hurlements de Manuel. Soudain, la double pédale se lance sous une guitare lead planante au possible, et ce moment me paraît hors du temps. Il relance littéralement une machine qui ne s'essoufflait pourtant pas, et qui va tout de même ralentir pour "Across The Open Sea", un sample qui permet de temporiser. Mais cette pause n’est que de courte durée, car "Welcome To Reality" nous assène un violent coup. A nouveau, les riffs des Allemands font mouche, et je me surprends à remuer la tête sur leur rythmique. Ce hurlement cru et spontané juste avant le refrain est d’une puissance et d’une intensité… Une fois cette surprenante composition terminée, le groupe enchaîne avec "Stench Of Misery", un autre morceau qui transporte totalement l’esprit de l’auditeur, et qui envoie le mien à des années-lumière lors des parties lead.

Notre nuque est maintenant parfaitement chaude, alors on continue avec "A Breathing Soul", un titre un peu plus lent mais qui sait accélérer lorsque le besoin s’en fait sentir, et qui allie ce côté groovy du son old school et cette froideur de la modernité. Cependant, la froideur ne signifie pas que le titre n’a pas d’âme, bien au contraire ! Et vous allez également vous en rendre compte sur "Sins From The Past", un morceau qui lorgne sur le thrash, mais également sur une ambiance très sombre. On reprend de la vitesse pour "Scars Of Wisdom", le morceau qui allie à la perfection mélodies, basse omniprésente et fureur à la suédoise. L’album est fini ? Mais non ! "Die In Vain", le premier morceau bonus de l’album, est également un titre qui oblige au headbang pour peu que l’on soit sensible aux compositions axées old school, alors que le réenregistrement de "Tear Of My Throne" me donne envie de me lancer dans un mosh incontrôlé. Tellement de violence concentrée en une seule composition, c’est presque indécent.

Outre le mixage absolument parfait, on m’aurait dit que "Drowned By Humanity" était sorti en 1995, je l’aurais cru sans aucun souci. Deserted Fear réalise un vrai coup de maître avec cet album qui allie férocité, mélodicité et riffs dantesques, et je ne peux que vous conseiller d’aller d’urgence l’écouter. Je suis même prêt à vous faire une ordonnance falsifiée pour ça, mais je vous assure que vous en avez besoin sans même le savoir. Sur scène ? C’était déjà génial, alors je pressens une montée en gamme !


Matthieu
Février 2019




"Dead Shores Rising"
Note : 15/20

Un petit retour vers le death metal, ça faisait longtemps, même si ce n'est pas du death old school pur jus. Cette fois, c'est "Dead Shores Rising", le troisième album des Allemands de Deserted Fear qui nous intéresse.

Après une petite intro pleine de claviers, c'est "The Fall Of Leaden Skies" qui nous accueille avec ses riffs bien death metal et une pointe de death mélodique à la suédoise. Formule que l'on va souvent retrouver chez Deserted Fear qui aime visiblement mélanger les riffs old school à la Dismember avec l'héritage des groupes mélodiques suédois du début des années 90 du style In Flames, Dark Tranquillity et autres At The Gates. Mélange plutôt réussi il faut avouer puisqu'on retrouve la dose syndicale de mélodie, de brutalité et de groove qui permet un headbanging massif dans le salon. Alors certes ça n'invente rien mais le mélange est assez rare et assez efficace pour pouvoir être apprécié sans pour autant jouer au petit jeu du "tiens, à qui me fait penser ce passage ?". De toute façon, c'est très simple, on dirait vraiment Dismember qui aurait mangé du At The Gates et du vieux In Flames au petit déjeuner (d'ailleurs Thomas Lindberg "apparaît sur "The Path Of Sorrow"), et franchement ça passe plutôt bien et ceux qui trouvent le death mélodique à la suédoise trop mou pourraient peut-être apprécier Deserted Fear. Parce que oui? ces gars-là sont assez nerveux et sans partir dans du blast à outrance? leur musique reste assez virulente pour convaincre certains bourrins. D'autant que les morceaux sont assez compacts et que leur durée ne dépasse que rarement les quatre minutes, ce qui prouve que le groupe va à l'essentiel et cherche l'impact et l'efficacité.

Pour la production, si je vous dis que c'est masterisé et mixé par Dan Swanö, vous devriez vite comprendre que ça sonne parfaitement bien. Gros son mais pas trop propre non plus histoire de garder la couche de crasse sur le guitares qui colle si bien à ce genre de death mi mélo (et non pas mimolette) mi bourru. Je disais plus haut que Deserted Fear ressemblait à Dismember qui aurait copulé avec le vieille scène mélo suédoise mais par moments on pourrait aussi croire à un Amon Amarth qui se serait laissé pousser plus de couilles. "Dead Shores Rising" est globalement mélodique et les amateurs de gros death bien gras et bien rentre-dedans risquent quand même de rester sur leur faim. Les riffs de bûcheron sont là mais une grande part est laissée à la mélodie, le groupe en profite plus d'une fois pour ralentir le tempo. Mais si ce côté mélo ne vous gêne pas et ne vous donne pas de boutons, vous pouvez y aller, ce troisième album est très convaincant dans sa façon de ressusciter une scène qui a quasiment disparu et de la mélanger avec du death plus velu. Deserted Fear est le genre de groupe qui doit faire un bon carton en live, c'est suffisamment accrocheur et nerveux pour faire voler les crinières. Bon, on aimerait parfois que ça tape un peu plus fort et que le groupe se lâche plus niveau violence mais c'est quand même plutôt bien foutu.

Voilà donc un troisième album pas révolutionnaire mais efficace pour Deserted Fear. C'est tout de même très mélodique donc les plus velus d'entre vous risquent de ne pas apprécier totalement, à moins que les gros riffs de bûcheron qui parsèment l'album arrivent à vous convaincre.


Murderworks
Avril 2017




"Kingdom Of Worms"
Note : 17/20

"Un des groupes les plus talentueux à l’heure actuelle" dixit Dan Swanö ! S'il dit ça le gars, c’est que ça doit être vrai, puisqu’il est connu pour être une sommité dans le death metal... Je blague bien sûr. Peut-être qu’il a sorti cette phrase car le son de ces Allemands ressemble à du death suédois.

Après une intro qui fera monter la sauce avant l’arrivée sur scène des musicos, la réelle composition d’ouverture du skeud commence. Je me rends vite compte que le Dan Swanö a peut-être bien raison car la platitude d’un death metal plutôt basique se trouve transcendé par la façon dont Deserted Fear aborde le sujet. "Forging Delusions" comme "Kingdom Of Worms" se la jouent Dismember époque "Like An Everflowing Stream". Ces deux morceaux sont vraiment bien ficelés car pour un death somme toute basique, il n’en demeure pas moins extrêmement entraînant et suffisamment varié pour qu’on se prenne vite au jeu. Des riffs gros comme des truites saumonées d’Arctique, un chant rauque et bien dosé, sont pour l’instant les atouts gagnants de ce début d’album. Un peu plus loin dans le disque se trouve "The Agony", le titre se démarque un peu de ce qui vient de me passer entre les oreilles grâce un excellent riff qui sert d’ossature aux 4:19min que dure le morceau, mais à part ça... Les compos passent sans qu’une seule ne se grave dans mon esprit et je suis déjà à la moitié des 42 minutes de l’album. Tout est bon, bien léché, bien foutu, bien produit, bien mis en place, mais ça reste un peu trop classique, sans grande surprise, ni plans un peu foufous qui rendraient "Kingdom Of Worms" exceptionnel. Le groupe est bon, très bon, suffisamment technique pour attirer l’attention et largement au-dessus du lot en ce qui concerne la rythmique. La première partie du disque est jouée à un tempo un peu plus rapide que la seconde qui, elle, met l’accent sur les gros rythmes death metal. "With Might And Main" est un bel exemple de ce que j’avance. En fait, chaque composition est sincèrement excellente et Deserted Fear s’escrime à reprendre les bonnes vieilles recettes du death metal afin de leur donner une nouvelle saveur, l’idée est bonne et la réussite est au bout, sans pour autant me pousser à crier que c’est un des meilleurs groupe de death metal du monde actuellement. Musicalement, ok, c’est vraiment très bon ! Peut-être un peu moins bon dans les passages plus rapides. Dismember, Bolt Thrower sur certain plans, restent des valeurs sûres en ce qui concerne l’inspiration et le style de death metal mais à part ça, je trouve que le skeud s’essouffle un peu sur "Mortal Reign" et sur "Last Of A Fading Kind". Le côté répétitif prend possession du disque sur les titres 9,10 et 11.

Trois morceaux en trop, sans compter l’interlude de mi-album et l’intro, une fois ces "parasites" retirés, on a le temps d’apprecier le sens du riff et de la mise en place des compos de "Kingdom Of Worms". La pochette du skeud me fait penser à celle du groupe Psychrist qui nous avait sorti un MCD exceptionnel il y a bientôt une vingtaine d’années, belle pochette donc ! Je ne rejoindrai pas Dan Swanö sur sa phrase vendeuse car il s’est occupé du groupe pour la finalisation du skeud, par contre, sur le fait que le groupe est juste excellent, je me rejoins moi-même et c’est déjà pas mal !


Davidnonoise
Octobre 2014


Conclusion
L'interview : Simon Mengs

Le site officiel : www.desertedfear.de