Petit voyage en Suède pour rencontrer le death metal de Desolator . Créé en 2009, le
groupe nous livre son second album, nommé "Sermon Of Apathy". Côté line-up, Jonas
Bergkvist (basse / chant, Ending Quest, Soliloquium, Wolfcross ), Stefan Nordström
(guitare / chant, Ending Ques , Sololoquium, Ashes Of Life, ex-Wolfcross) et Joakim
Rudemyr (guitare / chant, Within The Fall) sont présents depuis le début, mais le groupe
peut compter sur les frappes de Victor Parri (batterie, Eosphorus, Isole, Valkyrja) depuis
2012.
L’album démarre dans la noirceur et la violence avec "Portal Tomb", un titre de death metal
pur jus auquel la formation ajoute quelques influences mélodiques, sombres et finalement
entêtantes. L’ambiance est pesante, et sied parfaitement aux suédois, qui enchaînent avec
la technicité d’"Adversarial Doctrine". Le son reste gras et les harmoniques criardes
contrastent avec ce growl imposant poussé par le trio de vocalistes. La rythmique s’abat
littéralement sur nous avant de repartir dans des riffs plus techniques, puis de revenir sur
des ambiances mystiques et inquiétantes avec "Creatures Of Habit". Si la base death metal
lourde est toujours présente, les riffs du combo sont garnis de ces petites touches vicieuses
et ambiantes, qui présagent généralement une partie violente. Et ça ne rate pas, puisque le
break fait monter la pression avant de déchaîner toute sa puissance.
"Methods Of Self-deception" prend la suite, et c’est un son clair hypnotique qui nous accueille
avant que la saturation ne se joigne à la fête pour nous lacérer et nous piétiner. Un son old
school fera plaisir aux amateurs de la formation, mais permet également aux Suédois
d’accroître leur panel sonore en y incluant ces harmoniques dissonantes. "The Human
Condition" ne prend pas de pincettes et déverse en quasi-permanence une rage
surpuissante et bourrée de petites parties lead tranchantes avant un break inquiétant qui fait
ralentir la formation, mais on retrouve cette hargne avec "Vaticide". Le titre est massif, gras et
pesant, piochant dans des influences brutal death autant que dans le prog death pour un
mélange intéressant avant "The Great Law Of The Dead". Et sur ce long titre, on retrouve non
seulement le savoir-faire du groupe, mais également celui de Karl Sanders (Nile) à la
guitare et d’Oliver Palmquist (Phidion, ex-Tromacide) au chant. Renforcé par ces
pointures du death metal mondial, le groupe nous offre une pièce de plus de huit minutes
qui développe à elle seule une ambiance apocalyptique tout en écrasant absolument tout
sur son passage.
Desolator a pris le temps de travailler sur "Sermon Of Apathy", et ça s’entend. Les codes du
death à la suédoise sont scrupuleusement respectés, et les quatre musiciens se permettent
d’ajouter quelques touches sombres pour parfaire le tout.
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