Le groupe
Biographie :

Destroyers Of All est un groupe de death / groove metal progressif portugais formé en 2011 et actuellement composé de : Bruno Silva (basse / Antichthon), Filipe Gomes (batterie / Grimlet, Existence:Vøid, ex-Crystalline Darkness), Alexandre Correia (guitare / ex-Strikeback), Guilherme Busato (guitare / ex-Seventh Seal, ex-Tales For The Unspoken) et João Mateus (chant). Destroyers Of All sort son premier album, "Bleak Fragments", en Mars 2016 chez Mosher Records.

Discographie :

2013 : "Into The Fire" (EP)
2016 : "Bleak Fragments"


La chronique


Amis de la simplicité au revoir, Destroyers Of All débarque avec son premier album "Bleak Fragments" et son péché mignon est de brouiller les pistes. Annoncé comme évoluant dans du death metal progressif, on se rend vite compte qu'il y a bien plus que cela dans la musique de ces Portugais, on va donc encore faire quelques tours de montagnes russes.

Rien qu'en voyant la durée de l'album, on sait qu'on ne doit s'attendre à une musique directe ou simpliste : 10 morceaux pour une bonne heure, la plupart des morceaux tapant donc forcément dans les 6 minutes. Quand on écoute l'album, on se rend compte que ça sent bien plus le thrash que le death, le début de "Hollow Words" nous rappelle d'ailleurs pas mal de grands noms du thrash des 80's, Testament en tête. Mais tout ça n'est qu'une feinte et Destroyers Of All va bien vite montrer plusieurs autres visages, avec par exemple des claviers dignes des derniers Emperor, des passages plus purement metal moderne, des passages qui auraient pu atterrir chez des groupes de black atmosphérique, d'autres purement prog ou heavy, voire effectivement death, bref il y en a pour tout le monde sur ce premier album ! En dehors de quelques transactions un peu abruptes, il faut dire qu'il règne une certaine cohérence sur cet album, même si, comme je viens de le dire certains passages, auraient pu être liés d'une façon un peu plus naturelle. "Bleak Fragments" ne donne jamais l'impression d'être un fourre-tout sans queue ni tête pour autant, la présence du thrash en fond permettant de garder une ligne directrice. A noter que le niveau technique est assez élevé, ce qui est appréciable quand un groupe s'amuse à mélanger autant d'influences. Surtout que le rythme est tout de même assez soutenu, on a quelques blasts mais même quand ça ne bourre pas à fond les ballons, ça reste nerveux et agressif. Pas mal de mélodies et d'ambiances assénées à coup d'orchestrations viennent émailler toute cette effervescence.

En dehors de quelques petites incohérences, il faut dire que c'est tout de même sacrément bien foutu tout ce bordel, les rares petits faux pas proviennent de la jeunesse du groupe et seront à coup sûr rectifiés par la suite. Mais honnêtement pas de quoi être découragé, l'album est complexe et riche sans être incompréhensible. Il va évidemment falloir s'acharner pour saisir tout ce qui se passe pendant une heure mais l'envie d'y retourner devrait se faire ressentir. En tout cas, malgré le fait que "Bleak Fragments" soit le premier album du groupe après seulement un EP, on sent déjà une personnalité, même si on peut évidemment citer quelques influences comme je l'ai fait un peu plus haut. Destroyers Of All arrive à créer un brassage de genres qui donne au final une mixture très particulière et par conséquent difficile à situer. Le death et le thrash s'y taillent la part du lion mais quasiment tout le spectre du metal y passe, au point qu'on peut entendre des vocaux qui sonnent comme un hommage à Mercyful Fate sur "Unexistence", vocaux qui précèdent de peu un passage tout droit venu de la samba ! Le minimum syndical d'ouverture d'esprit est donc requis pour apprécier cet album à sa juste valeur, parce que si le metal n'y est pas révolutionné il y est célébré dans la plupart de ses sous genres. Pour ce qui est de la production, il faut croire que les groupes de metal ont enfin compris que la basse devait être entendue puisqu'elle se fait une belle place ici, comme chez pas mal de groupes ces derniers temps, ce qui fait bien plaisir. En dehors de ça, le son est plutôt puissant et assez clair pour qu'on puisse distinguer ce qui se passe, indispensable quand on pense au nombre de notes et de sonorités différentes qui se croisent pendant une heure.

Un premier album prometteur, varié, riche et complexe qui souffre encore de quelques petites incohérences dans certains passages qui ne s'enchaînent pas de façon totalement naturelle. En dehorsde ça, c'est quand même globalement bien fait, peut-être un poil long aussi mais on sent clairement le potentiel et l'envie d'en découdre.


Murderworks
Mai 2016


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.destroyersofall.com