"Xul"
Note : 18/20
Devangelic reprend du service. Créé en 2012 en Italie, le groupe mené par Mario Di
Giambattista (guitare, Vulvectomy, Corpsefucking Art) et Paolo Chiti (chant,
Antropofagus, Esophageal, Interminable Corruptions, ex-Putridity), complété par
Marco Coghe (batterie, Posthuman Abomination, Vulvectomy, Catastrophic Evolution)
et Alessio Pacifici (basse, Dr. Gore) annonce la sortie de "Xul", son quatrième album, chez
Willowtip Records.
L’album débute avec "Scribes Of Xul" qui va présenter les éléments mystiques avant de
laisser la base brutal death s’exprimer à pleine vitesse, couplant riffs massifs, hurlements
caverneux et blast. On retrouve les inspirations orientales dans des leads entêtants et
occultes, mais également dans le break majestueux et lourd qui intervient avant la dernière
partie, nous menant à "Which Shall Be The Darkness Of The Heretic" et sa rage brute. Les
parties vocales se diversifient légèrement, proposant un violence omniprésente pendant que
les musiciens assurent une rythmique solide et old school extrêmement agressive, qui
laissera "Udug-Hul Incantation" dévoiler des sonorités sombres avant que la violence ne
s’exprime. Le titre reste assez rythmé tout en jouant avec des sonorités ambiantes
étouffantes que l’on retrouvera dans un registre plus apaisant sur "Famine Of Nineveh", un
interlude oriental mystérieux. La quiétude sera écrasée par "Sirius Draconis Capricornus" qui
déploie rapidement ses riffs techniques et extrêmement lourds ainsi que ses hurlements
sauvages sans oublier les éléments ambiants qui lui donnent sa touche spirituelle et
imposante, puis par "Worship Of The Black Flames", et son introduction glaciale.
Le titre est
plus vif que le précédent, et il proposera également un chant plus sombre et apocalyptique
tout en autorisant les musiciens à placer des parties complexes avant de nous mener à
"Ignominious Flesh Degradation" et à sa rage explosive. Le morceau est court mais très
rythmé, laissant des accélérations puissantes nous mener à "Hymn Of Savage Cannibalism",
le deuxième interlude de l’album, qui est certes sombre, mais ironiquement très apaisant et
planant. Ces sonorités envoûtantes nous conduisent à "Shadows Of The Iniquitous", une
nouvelle vague de haine sombre et dévastatrice qui joue sur le contraste entre parties
rapides et sonorités pesantes avant que "Sa Belet Ersetim Ki'Am Parsusa", le dernier
morceau, ne nous enveloppe dans des sonorités lancinantes avant de nous piétiner avec un
son brut, aidé par des patterns saccadés et parfois complexes.
Devangelic réunit parfaitement des sonorités mystiques occultes avec un brutal death
dévastateur. Si vous aimez la rage, mais aussi la noirceur, "Xul" sera un parfait compagnon
qui vous envoûtera avant de vous écraser sous ses riffs solides.
"Ersetu"
Note : 18/20
Devangelic , poids lourd du brutal death italien, revient avec "Ersetu", son nouvel album.
Créé à Rome en 2012, Mario Di Giambattista (guitare, Corpsefucking Art, Vulvectomy)
et Paolo Chiti (chant, Antropofagus, Sewage, Esophageal, ex-Putridity…) mènent la
barque à grands coups de riffs depuis la première démo. En 2016, le groupe recrute Marco
Coghe (batterie, Posthuman Abomination, Catastrophic Evolution) puis c’est en 2019
qu’Alessio Pacifici (basse, Buffalo Grillz, Dr Gore, ex-Perfidy Biblical) se joint à la
formation juste pour la sortie de leur troisième album.
Et quel album ! Après une introduction inquiétante et mystique sur "Swarm Of Serpents", rien
n’arrête le mastodonte italien ! Entre riffs brutaux sous accordés, rafales de blast beat au
débit impressionnant et hurlements gutturaux qui n’ont rien à envier aux maîtres de la scène,
le groupe nous violente pendant plus d’une demi-heure sur ces neuf titres ravageurs. Une
double pédale assassine remplace parfois ce mur de blast et des leads perçants se glissent
entre deux couches de graisse de la rythmique qui nous roule littéralement dessus, mais les
Italiens avancent à bonne allure.
Quelques cris plus viscéraux viennent doubler les growls
caverneux notamment sur "Upon The Wrath Of Divinties" ou "Vomiting The Infected" et c’est une
moshpart digne du slam death qui vient frapper peu avant la fin d’"Eyes Of Abzu", contrastant
avec les riffs dissonants et atmosphériques de "Subterranean Revelations" ou "Throne Of
Larvae". Une légère pause grâce à un sample, et la machine repart de plus belle. La basse
vrombissante complète à merveille ces harmoniques sanglantes et ces atmosphères
développées par les guitares, le tout surmonté par une véritable mitrailleuse derrière les fûts.
Et soudainement, après cette avalanche continuelle de son pachydermique, l’ultime sample
de "Cryptic Resurrection" nous annonce la fin de l’ouragan.
Bien que Devangelic soit relativement jeune par rapport aux fondateurs du genre, les
Italiens n’ont rien à leur envier ! Au contraire, "Ersetu" témoigne d’une bonne dose de
créativité et permet au groupe d’aligner une demi-heure de brutalité quasi non-stop. Une
performance remarquable qui, je l’espère, lui ouvrira des portes !
"Pathogenesis"
Note : 16/20
Alors si tu aimes Deeds Of Flesh, Disgorge et autres groupes de poutrage intensif, ce disque-là est une aubaine pour tes oreilles, car nos voisins italiens jouent exactement les copycats de ces deux groupes qui ne font pas dans la demi-mesure.
On ne va pas s’emmerder la pine en chiant comme on dit si bien par chez moi, ni tortiller du boulard pendant des heures, le brutal death de Devangelic se boit sans avoir subi la moindre distillation. C’est un truc d’hommes, de vrais...
Des blasts et une double omniprésente sont la marque de fabrique de ce premier album sans concession. Moi qui raffole de brutal death primaire, j’en ai pour mon grade. Le son pour l’écoute et la chronique de l’album sont à un niveau déraisonnable, je m’en fous, mes voisins sont vieux, ils n’entendront qu’un grondement lointain… Merde, j’espère qu’il ne va pas y avoir une intro de film porno dans l’album car sinon je vais passer pour un malade. Je baisse un peu alors ? Bah non en fait.
La pochette offre une vision apocalyptique où de saints hommes sont crucifiés, éventrés, démembrés... Ah tiens, on dirait que Jésus-Christ est de la partie. Merde, sa résurrection n’est pas pour demain vu dans l’état lequel il est. Artwork splendide !
Du côté de la prod', on est dans le must de la prod' brutal death, et ce n’est pas sans me rappeler du Deeds Of Flesh une fois encore. Le son de grosse caisse fait des tic-tic, c’est vachement bien mixé. Les riffs sont eux aussi dans ce qui se fait de mieux, des touches de Suffocation époque "Effigy" se font entendre. Hum, délicieux tout ça.
Malgré cette impression d’écouter de l’excellent Deeds, nos voisins pizzaiolos manient la bolognaise avec brio, les effluves sont bonnes, mon appetit pour leur musique est gargantuesque.
Le skeud fait dans les 35 minutes et j’en suis déjà au septième morceau, "DesecrateThe Crucifix". Au niveau des paroles, c’est bien sûr blas(t)phématoire, il manquerait plus que ça nous parle de pseudo-humanistes qui foutent des fleurs en équilibre sur les matraques des brigades anti-émeutes.
"Ressurection Denied" parle plutôt de piloris qu’on enfonce dans le séant des croyances de tout poil, un sujet éculé certes, mais bon, il faut bien parler de quelque chose.
Le brutal death de Devangelic, habile jeu de mots ma foi, pourrait donner le sentiment qu’il tourne en rond car il reste ultra répétitif. Nonobstant, les initiés à ce genre de douceur savent reconnaître les changements d’un morceau à l’autre, c’est le principal.
Neuf morceaux ultra violents, directs, bien produits, bien exécutés, qui plus est avec un chant guttural de toute beauté.
Moi je dis simplement que le supplice du pal était une bonne chose et que si le brutal death devait être une torture, ça serait le pal, car lentement il s’enfonce en toi, traversant tes viscères, pour te remonter tout ce petit monde dans la bouche, afin de te délecter de toutes ces saveurs interdites.
Bon album pour ceux qui veulent revivre les heures de gloire de Deeds Of Flesh en version italienne.
|