Le groupe
Biographie :

Disbelief est un groupe de metal extrême allemand, originaire de Gundernhausen, dans le Land de Hesse, formé en 1990 et actuellement composé de : Karsten "Jagger" Jäger (chant / Morgoth), Jochen "Joe" Trunk (basse / ex-No Silence), David "Dave" Renner (guitare / ex-Painful), Fabian "Fab" Regmann (batterie / Never Comes Silence, ex-Wytchcraft, The Whispering, ex-Dragonia's Pain, ex-Landbierband, ex-The Final Exam) et Marius Pack (guitare / Defective Reality, ex-Verdict). Disbelief sort son premier album, "Disbelief", en Mai 1997 chez Grind Syndicate Media, suivi de "Infected" en Juin 1998, de "Worst Enemy" en Avril 2001 chez Massacre Records, de "Shine" en Mars 2002, de "Spreading The Rage" en Octobre 2003, de "66sick" en Mars 2005 chez Nuclear Blast, de "Navigator" en Février 2007 chez Massacre Records, de "Protected Hell" en Avril 2009, de "Heal" en Mai 2010, de "The Symbol Of Death" en Avril 2017 chez Listenable Records, et de "The Ground Collapses" en Mars 2020.

Discographie :

1997 : "Disbelief"
1998 : "Infected"
2001 : "Worst Enemy"
2002 : "Shine"
2003 : "Spreading The Rage"
2005 : "66sick"
2007 : "Navigator"
2009 : "Protected Hell"
2010 : "Heal"
2017 : "The Symbol Of Death"
2020 : "The Ground Collapses"


Les chroniques


"The Ground Collapses"
Note : 17/20

Cette fois, il n'aura fallu que trois ans à Disbelief pour revenir avec "The Ground Collapses", onzièeme album du groupe. Toujours droit dans ses bottes, le groupe continue sur le chemin qu'il s'est lui-même tracé et balance une nouvelle série de parpaings dans les mâchoires qui auraient l'outrecuidance de passer par là.

Pour les deux du fond qui dorment depuis quinze ans, Disbelief pratique un death / thrash assez massif et lourd très porté sur les ambiances sombres et poisseuses, le genre à faire dans la dentelle et à aimer la poésie. Le morceau éponyme ouvre l'album sur quelques notes de clavier bien glauques et des arpèges en son clair bien noirs eux aussi, tout ça juste avant de balancer de gros riffs puissants et bien sales sans aucune transition pour enchaîner sur une bonne accélération des familles à la limite du blast ! Bref, Disbelief ne s'est clairement pas calmé et continue à nous rouler dessus sans aucune pitié à coups de guitares massives et de riffs rouleau compresseur. L'ambiance générale est toujours aussi apocalyptique et le groupe donne toujours l'impression de se faire passer dessus par une division complète de blindés. Les morceaux ne dépassent pas les quatre minutes pour la plupart d'entre eux et l'impact est maximal, Disbelief va à l'essentiel et ne rallonge pas ses morceaux si la musique ne l'exige pas. La production est surpuissante une fois de plus et que ce soit les guitares ou les coups de double grosse caisse, tout est fait pour décoller le papier peint avant de pulvériser le mur qui va avec ! Les mélodies qui hantent ce nouvel album sont comme d'habitude froides, sombres, parfois parsemées de dissonances et contribuent à renforcer cette ambiance de désillusion, de champ de ruines et d'apocalypse. Ajoutez à ça ce fameux groove destructeur propre à Disbelief et vous avez tout ce qu'il faut pour déplacer quelques vertèbres, d'ailleurs un morceau comme "The Waiting" est à la fois terriblement malsain et une incitation au headbanging en même temps. Quant à "Colder Than Ice", il porte extrêmement bien son nom et balance une ambiance pas très éloignée de certains groupes de black mid-tempo et mélodiques.

Le point fort de Disbelief, c'est cette capacité à nous captiver à chaque album avec une musique relativement monolithique reposant principalement sur le mid-tempo, la forme laisse à penser que la variété n'est pas de mise mais les apparences sont trompeuses. Le groupe varie les ambiances qu'elles soient froides, sombres ou brutales et, tout en restant sur un rythme de char d'assaut, nous amène d'un climat à l'autre en n'oubliant jamais de nous concasser les os à coup de riffs monstrueux. Ce groove imparable et surpuissant est l'autre arme terrible de Disbelief et on a beau connaître la recette par cœur, on se fait avoir à chaque fois tant le tout est efficace et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Tout aussi efficace que peut être "The Ground Collapses", il transpire comme ses grand frères la catharsis et l'authenticité et un morceau comme "Soul Destructor" se fera un plaisir de remettre les sceptiques au pas. De toute façon, quand le groupe ne vous met pas à genoux avec ses mélodies ou harmonies noires comme le charbon, c'est qu'il vous colle une mandale derrière les oreilles avec ses riffs destructeurs mais dans tous les cas vous prenez cher. Ce nouvel album est tout aussi éprouvant que son prédécesseur et fait plus de dégâts en étant majoritairement plus mid-tempo que pas mal de groupes qui ruent dans les brancards en permanence. Si vous écoutez une version digitale de l'album, comme celle présente sur le Bandcamp de Listenable Records par exemple, ou la version vinyle, sachez que les deux versions CD ont un morceau supplémentaire, à savoir "Depth Of Sorrow" et vu la qualité de l'album, ce serait dommage de se priver d'une mandale supplémentaire.

"The Ground Collapses" est dans la lignée de son prédécesseur et confirme que Disbelief ne nous veut pas du bien avec une ribambelle de morceaux aussi destructeurs qu'écrasants et sombres. On retrouve ce groove associé à ces riffs surpuissants qui vous broient sans pitié et qui achèvent les survivants avec des mélodies puant l'apocalypse à plein nez. Alors écoutez vos tendances masochistes et faites-vous du bien en écoutant ce nouvel album à fond les ballons !


Murderworks
Avril 2020




"The Symbol Of Death"
Note : 16/20

Nous n'avions plus eu de nouvelles de Disbelief depuis la sortie de "Heal" en 2010, un album qui avait dû en laisser plus d'un sur sa faim puisqu'on pouvait y trouver pas moins de trois reprises. L'attente aura été récompensée puisque le groupe revient enfin avec un nouvel album blindé ras la gueule, "The Symbol Of Death".

Depuis 2010 il y a eu un gros changement de line-up puisqu'on ne retrouve que Jochen "Joe" Trunk et évidemment Karsten "Jagger" Jäger du précédemment album. On voit donc l'arrivér de trois nouveaux membres à savoir : David "Dave" Renner à la guitare, Fabian "Fab" Regmann à la batterie et Alexander Hagenauer à la guitare. Cette fois pas de reprises, l'album est constitué de treize morceaux originaux pour une bonne heure de musique. Et malgré les sept années passées depuis "Heal" et les changements de line-up, Disbelief n'a pas perdu sa patte, on retrouve dès "Full Of Terrors" ce mélange death / thrash aux ambiances lourdes et sombres marié à quelques passages mélodiques bien sentis et surtout à un groove à décorner un buffle. La production est à l'avenant avec un son massif, puissant, organique, bref taillé pour ce style de metal imposant aux riffs rouleau compresseur. le groupe privilégie les mid tempi et on se prend chape de plomb sur chape de plomb jusqu'à ce que "Rest In Peace" vienne aérer un peu le tout avec une dose de mélodie un peu plus importante et un tempo bien plus nerveux. Karsten produit un chant toujours aussi versatile et aussi arraché, on sent que le bonhomme balance toutes ses tripes dans ce qu'il fait. Depuis longtemps la mélancolie tient elle aussi une place importante dans la musique de Disbelief et "The Symbol Of Death" ne fait pas exception à la règle. On retrouve globalement la personnalité que le groupe affiche depuis toujours, même si j'ai l'impression que cette fois l'ambiance générale est plus sombre et plus plombée. L'adversité a laissé des traces mais le groupe est de retour et je dois dire qu'il est plutôt efficace sur ce nouvel album.

"The Symbol Of Death" est globalement plus lourd, plus pesant que ses deux prédécesseurs qui envoyaient la sauce plus souvent. Pas de quoi s'alarmer cependant puisque les morceaux lourds et puissants sont monnaie courante dans la discographie de Disbelief, surtout que ceux que contient ce nouvel album sont du genre persuasifs. Sur un morceau comme "One By One", malgré le fait que le tempo ne s'emballe pas plus que ça on sent tout de même une forme de violence contenue, plus insidieuse que frontale. D'ailleurs, contrairement à ce que font beaucoup de groupes, à savoir ralentir le rythme au fur et à mesure que l'on s'approche de la fin de l'album, Disbelief fait ici l'inverse et les morceaux deviennent de plus en plus durs. Le mid tempo reste majoritaire mais on sent que la tension monte de plus en plus, "Into Glory Ride" fait même limite penser à un groupe comme Hail Of Bullets par moments ! En tout cas voilà un groupe qui lâche rien et qui revient en forme alors qu'on ne l'attendait plus, la preuve indiscutable que c'est bien la passion qui guide ces gars-là. "The Symbol Of Death" ne révolutionne pas le style Disbelief mais il en montre un visage légèrement différent, plus écrasant, plus insidieux mais toujours aussi efficace et accrocheur. La mélodie et la mélancolie ont toujours leur place dans la musique du groupe et même si la formule a été légèrement retravaillée, Disbelief ne trahit jamais sa personnalité.

Voilà donc un nouvel album quasiment inespéré après sept années d'absence, un bon cru en plus de ça ! On retrouve la patte de Disbelief, avec peut être un visage plus sombre et plus lourd, je doute donc que ce nouveau méfait déçoive qui que ce soit surtout que le bestiau est plutôt efficace dans son genre.


Murderworks
Août 2017




"Heal"
Note : 14/20

Déjà 20 ans d’existence et pourtant, une chose est sûre, les vieux Disbelief ont toujours autant la pêche !!! Véritable hommage composé de nouveaux titres et de reprises, cet album n’en est pas moins un véritable album de thrash / death-metal Teuton comme on les aime.

On trouve dès les premières notes le pur son Disbelief, ce mélange si jouissif de thrash à la Kreator et de death-metal bien lourd et bien gras, avec des relents d’Obituary !!! C’est évident sur les quelques passages mid-tempo et la voix de Jagger y est pour beaucoup avec ce côté plus vomi que chanté à la John Tardy. Quand on parle d’hommage… Mais avec son groove incroyablement propice au headbanging, on a bien affaire à du Disbelief en grande forme, ce qui rend cet album vraiment énergique. Et contrairement à pas mal d’album dans ce style, ce nouveau Disbelief n’est pas linéaire pour un sous, vu que le groupe agrémente son thrash-death de plans atmophériques et d’influences core ou purement suédoises pour certains morceaux. Et oui, nos amis Allemands savent aussi être mélodiques… Ce sentiment vient sûrement du fait qu’on est en présence d’un album hommage faisant référence aux nombreux groupes et styles qui ont influencé Disbelief depuis 1990. En tout cas, ce n’est pas pour me déplaire car c’est aujourd’hui assez rare de se retrouver face à un album aussi varié dans un style pourtant aussi fermé.

Comme dit précédemment, cet album nous propose aussi trois reprises assez intéressantes, d’autant plus que Disbelief se les ai parfaitement approprié… Ainsi, elles ne dénotent pas et s’intègrent à merveille dans la play-list de ce "Heal". On assiste bel et bien à une véritable fusion entre le son moderne du Disbelief d’aujourd’hui et des sonorités immémoriales qui ont marqué des générations d’entre nous. On commence avec un "Welcome Home" (King Diamond) assez sympathique… Et quel final mes aïeux, vraiment convaincant !!! Ensuite, on passe à "Red Sharks" (Crimson Glory), mélodique et heavy comme il se doit : voilà qui sent bon les années 80 !!! D’ailleurs, c’est avec le vieux Killing Joke "Love Like Blood" qu’on enchaîne et la qualité de la reprise confirme le talent de Disbelief. Vraiment classe, le groupe arrivant à garder cette touche new wave tout en conservant son propre style et en y intégrant un aspect goth que n’aurait pas renié Peter Steel.

Disbelief termine ensuite son "Heal" avec une nouvelle version de leur titre "Shine", mid-tempo et dissonant histoire de finir de manière originale. Bref, un album intéressant qui célèbre de manière très agréable les 20 ans du groupe mais qui laissera un arrière goût de "pas assez" car on aurait bien aimé avoir un peu plus de nouveauté… Et voilà en gros la seule véritable critique car après plusieurs écoutes, on peut avoir l’impression que cet album n’est là que pour nous faire patienter avant le prochain "vrai" album du groupe !!!


Carcharoth
Mai 2010




"Protected Hell"
Note : 16,5/20

Disbelief, je connais depuis un petit moment, quel ne fut pas mon bonheur quand j'ai vu qu'ils voulaient une chronique, je me suis littéralement jeté dessus ! Le glissage fébrile du CD dans le lecteur pour entendre ce à quoi peut ressembler ce "Protected Hell". Petite intro guitare toute tranquille, telle une petite mélodie annonçant le calme avant la tempête... le chant se superpose à elle, dans une tonalité caverneuse et outre tombale et c'est parti pour une violence profonde et sans nom ! Du break, quelques touches mélodieuses mais point trop n'en faut, et la voix ne décolère pas de sa douleur sourde. Les parties qui se calment ne sont qu'une excuse pour une remontée de violence... J'aime, je m'en délecte ! Disbelief garde un univers oscillant entre les petites mélodies / interludes à la guitare calme et les moments d'ultra violence, la voix me fait penser de temps en temps à celle de Jo de Gojira et ce n'en est que meilleur. Les morceaux sont bien construits. A l'écoute dans le noir cet album pourrait en être angoissant et flippant. Il a cependant, il faut le remarquer, une qualité musicale et instrumentale indéniable et on ne va pas cracher là-dessus. Je n'arrive pas vraiment à définir dans quel style ils se classent, entre un death, un thrash mélodique par moment et une voix qui n'est pas très loin du black par moments... l'univers Disbelief ! Je ne me lasse pas de cet album, comme une bête féroce aux limites perpétuelles de l'explosion, de l'implosion de la colère sourde. Les guitares sont grasses, la voix est vraiment impressionante et possédante, je trouve juste la partie rythmique un peu juste derrière, non pas par sa qualité mais par son volume dans le mix. Les moments de guitare claire sont vraiment sympas mais répétés tous les deux morceaux en intro ce n'est plus la même "surprise", dommage. Mais vraiment un gros plus pour la voix et ses prouesses, elle sidère véritablement... Vous reprendrez bien un peu de violence ?! Allez, laissez-vous faire !


Sam
Mai 2009


Conclusion
Le site officiel : www.disbelief.de