Quand on vous dit que nos régions ont du talent… Créé aux alentours de Poitiers,
Disowning joue du death metal, du vrai bien gras. Malgré que Butcher (chant,
ex-Offending) soit parti au Québec, cela n’a pas empêché Adrien Dieu (basse), Maxime
Pironnet (batterie), Jérôme Tourinan et Peb (guitares, également dans Hyskal) de
composer avec lui pour créer "Human Cattle", le premier album du groupe qui reprend
d’ailleurs quelques morceaux de l’EP présenté l’an dernier.
On commence par "Ghost Area" qui nous ferait presque croire à un morceau calme l’espace
de quelques secondes mais qui enchaîne avec un blast monstrueux, sur lequel le chanteur
hurle de toutes ses forces. Du côté du mix, on mélange quelques harmoniques dissonantes
à de la rapidité un peu old school, et c’est très appréciable. Le titre suivant, "Battle Of
Neverness", est un peu plus planant. La basse prend un rôle plus proéminent, et les
vrombissements de cette dernière rythment autant les passages vifs comme les moments
plus doux, sans jamais s’éloigner de cet excellent mix qui fait la part belle à chaque
instrument. Si vous pensiez que la technicité était mise de côté, je vous conseille "Another
Piece In My Collection", qui ravira les amateurs de notes alignées façon sulfateuse, avec
notamment ce passage lead à la basse.
J’espère que vous n’êtes pas déjà fatigués, car on continue sur cette lignée qui mêle avec
habileté technique et violence sur "Intoxicated By This Illusion", un morceau qui sait se donner
un boost d’énergie lorsque les puristes pourraient crier à trop de technicité. Le son est plus
lourd et plus malsain pour "Suffocated By My Walls", ce qui n’empêche pas le groupe de caler
quelques passages atmosphériques avant de repartir de plus belle pour une démonstration
de death metal, tout comme sur la rapide "The Servants Of Chaos". Même si le break vient
freiner légèrement la rythmique, le solo la fait repartir en trombe. Les quelques choeurs
hurlés nous amènent à "Inner Emptiness", un morceau que je trouve… étonnamment
reposant. Bien que la recette à base de gros riffs ne change pas, il y a ce petit refrain qui
m’apaise.
On tire légèrement sur des harmoniques thrash pour "Alone On This Dark Path", ce qui
permet au groupe de se diversifier tout en gardant une base death metal lourde, mais qui
n’entâche en rien cette énergie. Une touche groovy s’invite pour le refrain, tout comme sur
"Human Cattle", le morceau éponyme. Bien plus ancré dans la fureur et l’intransigeance au
niveau des riffs, ce morceau peut à mon avis provoquer un pit d’envergure dès le début d’un
set ! Et c’est le même constat pour "The Storm Before The Storm", le dernier titre de cet
album, qui m’a donné une très forte envie de remuer la tête comme un forcené.
Avec "Human Cattle", Disowning prouve que la collaboration internationale est possible
lorsque le groupe est soudé. Du death metal pur jus, de la violence, de la hargne et de la
fureur, voilà ce que vous retrouverez ici !
|
|