Le groupe
Biographie :

Dodecahedron est un groupe de black metal avant-gardiste hollandais formé en 2011 et actuellement composé de : Y. Terwisscha van Scheltinga (basse / Escadron, ex-Samaritan), J. Barendregt (batterie / Ulsect, Drown The Moth, Our Oceans), J. Bonis (guitare / Ulsect, Drown The Moth), M. Nienhuis (guitare / ex-Dr Doom, ex-Exivious, ex-Sengaia) et M. Eikenaar (chant / Anaphylactic Shock, Nihill). Dodecahedron sort son premier album, "Dodecahedron", en Janvier 2012 chez Season Of Mist / Underground Activists, suivi de "Kwintessens" en Mars 2017.

Discographie :

2012 : "Dodecahedron"
2017 : "Kwintessens"


La chronique


Dans le genre OVNI musical, Dodecahedron s'est posé là avec son premier album sorti en 2012, présentant une espèce d'hybride black / death technique, avant-gardiste et tordu. Planquez les oreilles sensibles car les fous sont de retour avec "Kwintessens" et apparemment ils ont toujours les fils qui se touchent.

Une petite intro de deux minutes pour mettre dans l'ambiance et ça part en vrille directement avec "Tetrahedron - The Culling Of The Unwanted From The Earth" et sa bonne dose de dissonances en tous genres. D'entrée de jeu c'est brutal, ça blaste, les structures tordues au possible, on tombe dans un dédale musical et on se retrouve une fois de plus complètement perdus. Les premières écoutes tiennent toujours de l'exploration avec Dodecahedron, on essaie de se retrouver dans ce magma sonore, ces morceaux labyrinthiques qui ne vous laissent aucune occasion de vous poser deux secondes pour savoir où vous êtes tombé. Encore une fois le groupe balance un metal entre le black et le death avec des dissonances à tous les étages et des structures pour le moins tortueuses. Et si de nombreux groupes se lancent dans ce genre de metal ces dernières années, Dodecahedron a une folie qui lui est propre, sa musique est totalement possédée et totalement imprévisible tout en étant travaillée dans les moindres détails. Cette musique n'est pas qu'un enchaînement de plans techniques et de riffs tordus comme certains pourraient le croire, il y a une certaine finesse qui se cache sous cette couche de crasse et de brutalité. Les ambiances sont par contre systématiquement d'une noirceur impénétrable et vous tombent dessus comme une chape de plomb. Même si le groupe lève le pied régulièrement et ne passe pas son temps à ruer dans les brancards, il n'empêche que sa musique est dotée d'une intensité éprouvante.

Certains y trouveront peut-être du Deathspell Omega ou du Portal (pas l'ancêtre de Cynic, les Australiens fous) mais honnêtement, en dehors de l'utilisation de dissonances de l'un et le côté possédé et magma sonore de l'autre, il n'y a pas beaucoup de ressemblances. Quelques légers rayons de lumière arrivent à percer sur "Dodecahedron - An Ill Defined Air Of Otherness" avec des mélodies qui m'ont fait penser vite fait à du Devin Townsend ou plutôt Strapping Young Lad, si si je vous assure, je n'ai pas bu ! Bref, tout ça pour dire que cela ne sert à rien de chercher à établir des ressemblances avec qui que ce soit, Dodecahedron a définitivement trouvé son truc et son univers lui est propre. Il y a quelque chose d'hypnotique dans cette musique, l'impression que ce sont les grands anciens et la bande de Chthulu qui vous appellent. C'est rampant, brutal, malsain, crasseux et complètement cinglé, bref ça essaie de vous attirer dans un monde dans lequel vous n'avez pas forcément envie de mettre les pieds. Un album de Dodecahedron, c'est une véritable expérience, les qualités musicales sont bien évidemment là mais ce groupe produit une musique unique qui tient autant de l'occulte que de la folie furieuse. Comme je le disais plus haut, de nombreux groupes de metal se mettent à utiliser les dissonances depuis une paire d'années mais tous n'arrivent pas à crée un univers particulier, Dodecahedron le fait avec une facilité déconcertante.

Deuxième album qui confirme donc tout le bien que l'on pensait du groupe, Dodecahedron étant toujours aussi dingue, expérimental et malsain. Si vous avez aimé le premier album, foncez les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes, si vous ne connaissez pas encore et aimez les univers aussi sombres que tordus, je vous donne le même conseil.


Murderworks
Juin 2017


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.ddchdrn.com