Le groupe
Biographie :

Dominanz est un groupe de black metal industriel norvégien (ex-Cult Of Deception) formé en 2008 et actuellement composé de : Frode Gaustad (batterie / ex-Thy Grief), Roy (chant, guitare, basse, clavier / ex-Ofryskje, ex-Cult Of Deception), Luis F Vilches (guitare / Gravdal, ex-Erase) et Marius L. Fimland (guitare / ex-Clown, ex-Lucky Pigs). Dominanz sort son premier album, "As I Shine", en Août 2011 chez Industrial Silence Productions, suivi de "Noxious" en Novembre 2014, et de "Let The Death Enter" en Mars 2019 chez Mighty Music.

Discographie :

2009 : "Agony And Domination" (EP)
2011 : "As I Shine"
2014 : "Noxious"
2019 : "Let The Death Enter"


Les chroniques


"Embalmed Alive"
Note : 16/20

Amateurs de black metal aux ambiances malsaines, Dominanz saura vous satisfaire. Créé en 2008 des suites du projet Cult Of Deception par Roy Nordaas (chant / guitare / basse / claviers), Frode Gaustad (batterie) et Jørn Inge Tunsberg (guitare, ex-Hades Almighty, ex-Immortal), le groupe s’est finalement séparé de Jørn et est aujourd’hui complété par Luis F. Vilches (guitare, Gravadal) et Marius L. Fimland (guitare). Le troisième album de la formation, "Let The Death Enter", vient de sortir, et nous allons l’écouter ensemble dès maintenant.

"Death Is Watching You" est le premier morceau de cet album, qui commence par un riff clair avant que la saturation ne revienne. Si les racines black metal sont évidemment présentes, les influences indus de la formation sont évidentes, et donnent ce côté froid au groupe. Le chant de Roy est assez particulier, et s’il se rapproche du chant black “traditionnel”, il est parfois doublé de quelques choeurs et échos très intéressants. Les parties lead renforcent cette impression de froideur, et ce n’est pas "Lucifer" qui changera la donne. Quelques harmoniques dissonantes s’invitent dans un riff simpliste mais efficace, et on se retrouve bien vite à remuer la tête sur la rythmique, accompagnée de samples. Titre éponyme de cet album, "Let The Death Enter" nous offre une plongée plus progressive dans l’univers du groupe, avec notamment cette introduction qui approche lentement puis qui s’étend doucement autour de nous.

"Code Of Silence" reprend cette introduction au son clair mais métallique qui amène des samples épiques et inquiétants à la fois, alors qu’un blast fougueux nous assomme. Beaucoup plus lourd que les titres précédents, ce morceau est celui qui prouve que Dominanz est également capable d’être énergique tout en restant malsain. "Occendi Credentis", un long sample à l’ambiance terrifiante, nous fait patienter en attendant "Ruins Of Destruction". Beaucoup plus axé sur le black metal dans un premier temps, le côté indus de la musique des Norvégiens ressurgit d’un coup alors que personne ne s’y attendait. Et c’est finalement l’un des meilleurs morceaux de l’album que le groupe nous offre, en mêlant le meilleur des deux styles, tout comme la rapide "Troops Of Hell", une composition plus martiale que les autres et qui laisse une place particulière à la basse.

On reprend avec "Born With Desire", un titre beaucoup plus lent qui déploie des harmoniques aériennes et planantes pour séduire, ce qui fonctionne à merveille. Les parties lead subliment une base déjà presque ésotérique, et le final ne fait qu’accentuer la chose, alors qu’"Echoes From The Moment Of Death" revient dans la part sombre de l’univers du groupe. Si vous trouvez que l’introduction était déjà sale, attendez quelques minutes que les riffs ne vous explosent littéralement entre les mains. Car oui, c’est sur cette explosion que les Norvégiens comptent, puis sur le contraste avec la douceur. Dernier morceau, "Absence Of The Sun" est très court, mais il n’en est pas moins d’une intensité folle, et c’est à mon avis le meilleur choix que le groupe ait pu faire pour clore cet album en beauté.

Alors qu’on ne l’attendait plus, Dominanz crée la surprise avec un "Let The Death Enter" qui ne laisse pas sur sa faim. Le groupe ne réinvente évidemment pas le style, mais s’approprie divers éléments, les corrompent et les relâchent à travers des riffs inspirés très prometteurs. Mais comme à chaque fois, j’attends de pouvoir observer la formation à l’oeuvre sur scène !


Matthieu
Avril 2019




"As I Shine"
Note : 13/20

Si "As I Shine" est le premier album de Dominanz, les trois musiciens n'en sont pas à leurs premiers pas, et ils apportent à ce nouveau projet leurs influences diverses, ce qui donne un résultat intéressant, à la croisée de plusieurs genres musicaux qu'on n'a pas l'habitude d'associer. La pochette annonce l'ambiance sombre et malsaine qui plane sur tout l'album. C'est sur un "Infinity" rythmé et accrocheur que s'ouvre l'opus. Un chant guttural très metal, du clavier pour l'aspect industriel, une voix féminine froide pour le côté gothique et une atmosphère glaciale et déshumanisée, le ton est donné. "Agony And Domination" est moins rapide, mais très efficace, le fond de clavier apporte une touche atmosphérique et le côté répétitif du morceau crée une intensité réelle. "As I Shine" est plus metal, avec un son saturé dominé par des hurlements gutturaux et une ambiance sombre et lugubre. "Eternal Sin" alterne chant guttural et chant clair très grave typiquement gothique. "Abusos" est une sorte d'interlude au rythme lent, qui joue sur le contraste entre le chant masculin très bas et la voix féminine. "The Philanthropic" adopte une ambiance très gothique, laissant la part belle aux guitares. Le titre suivant, "Last Day Of Your Life", est beaucoup plus industriel, avec des sonorités electro plus présentes. Le rythme est lent, saccadé, intense. Avec "Man On Top" et "From Skin To Heart", on revient à quelque chose de plus agressif et répétitif, et un peu quelconque. L'album s'achève avec le très bon "The End Of All There Is", au tempo lent et à l'atmosphère sombre et froide. C'est donc un premier opus prometteur que nous proposent les Norvégiens de Dominanz. Si l'aspect black metal est assez atténué, il n'est pas non plus complètement absent, apportant du relief à une musique industrielle qui serait par définition uniforme. Certains morceaux sont trop répétitifs, mais il y a de bonnes idées, l'ensemble est cohérent, et le chant varié de Roy Nordaas est un vrai atout. Autre point positif : les sonorités electro restent relativement discrètes, les instruments sont très audibles, avec notamment un côté atmosphérique très appréciable créé par les parties de clavier. Le concept de base est original et mérite d'être creusé sur de futurs albums que l'on peut espérer plus aboutis.


Brünhild La Viking
Février 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/dominanzofficial