Description
Historique :

Cathedral, à la sortie de "Forest Of Equilibrium", a provoqué un impact énorme sur la scène hard rock / metal de l'époque. D'une simple idée lancée sur Internet, puis relayée par les réseaux sociaux, patiemment, lentement, "Doom Or Be Doomed : A French Tribute To Cathedral" s'est construit pour réunir ce que le doom français a produit de mieux et pour rendre hommage au plus influent des groupes de doom metal anglais. Chacun d'entre eux est rentré dans l'univers de Cathedral pour le ré-interpréter, parfois le ré-inventer.



La chronique


Laurent Lignon et Stéphane Le Saux se sont dit que Cathedral méritait que la scène doom française lui rende hommage et ont concocté "Doom Or Be Doomed : A French Tribute To Cathedral", une compilation qui regroupe donc douze groupes français pour autant de reprises de Cathedral. L'influence des Anglais sur la scène doom en général est incontestable et ce n'est pas pour rien que le fameux "Forest Of Equilibrium" est bien représenté ici.

En fait, en dehors de "Comiserating The Celebration" et "A Funeral Request", tous les morceaux du premier album de Cathedral sont repris sur cette compil'. Ce n'est vraiment pas surprenant car comme je viens de le dire cet album fait partie des monuments du doom qui ont marqué la scène au fer rouge. La suite s'éloignera de ce doom lent et sale pour partir vers des rivages plus rock / stoner gras et psychédélique, à l'exception de "Endtyme" dont le but était justement d'y revenir. C'est Pillars qui ouvre le bal avec "Mourning Of A New Day" qui vient carrément de la démo rééditée sur "In Memoriam" ! Une reprise assez fidèle à l'originale avec ce tempo pachydermique, ces riffs qui pèsent des tonnes et ce chant arraché qui vomit son fiel pendant huit bonnes minutes. Goat River balance "Ebony Tears" dans une version rallongée pour une durée de plus de dix minutes qui débute avec une bonne volée de larsens pour se mettre en jambes. Le groupe trouve le moyen de ralentir encore le tempo d'un morceau qui n'était déjà pas guilleret au départ et lui donne des allures de cauchemar sonore. Sans partir dans un track by track complet, on peut quand même dire que la plupart des reprises sont assez fidèles et se rapprochent de très près des versions d'origine avec souvent quelques légères variations pour la forme, comme par exemple Misanthrope qui a fait l'effort de traduire et chanter le texte de "Soul Sacrifice" dans la langue de Molière pour mieux coller à sa propre patte. Un effort aussi fait par Barabbas avec "Ride" qui devient "La Cathédrale De La Sainte Rédemption" et qui permet là aussi de personnaliser la reprise et de permettre au groupe d'y apposer touche.

Ataraxie aussi s'est bien approprié "Reaching Happiness, Touching Pain" avec évidemment un chant encore plus torturé que sur l'original et un saxo en plus de la flûte en début de morceau. Pour le coup, on se dit que cela pourrait vraiment être un morceau d'Ataraxie tant le groupe impose sa patte sur tout ce qu'il touche ! Monolithe s'est amusé à renommer "Enter The Worms" en "Enter The Wormholes" histoire de coller à leurs thématiques tout en y ajoutant des claviers qui donnent à cette reprise des airs d'odyssée de l'espace ! Tout ça ajoute une touche encore plus psyché et "out of this world" à un groupe qui était déjà capable de partir loin de lui même. Ce tribute est une bonne initiative à tous les niveaux puisque cela permet de rendre hommage à un groupe qui a eu une influence énorme sur une grosse partie de la scène metal et en même temps de mettre en lumière certains noms du doom français à côté desquels vous pourriez être passés jusqu'à maintenant. De quoi donner envie de se pencher sur leurs productions personnelles et de faire de bonnes découvertes par la même occasion. Comme je le disais, une bonne partie des reprises sont assez fidèles aux versions d'origine mais la plupart des groupes y ajoutent leur patte même si c'est de façon discrète donc oui, il y a un intérêt à écouter ce tribute. Sans compter que même si la production varie évidemment d'un groupe à l'autre, tout le monde s'est quand même pointé avec un très bon son, ce qui garantit une relative homogénéité à cette compilation.

Au final, ce tribute est à la fois un très bel hommage à Cathedral et un bon moyen de mettre un coup de projecteur sur la scène doom française. Allez donc poser une oreille sur la musique de tous les groupes qui ont participé parce qu'il y a de quoi se prendre une bonne paire de baffes et ça devrait vous faire comprendre que la scène doom française n'a rien à envier à qui que ce soit. Et si vous ne l'avez pas encore fait, posez aussi une oreille sur la discographie complète de Cathedral, parce que même si c'est sa facette doom qui est surtout mise à l'honneur avec une bonne place occupée par "Forest Of Equilibrium", le reste vaut largement le coup aussi.


Murderworks
Octobre 2019


Conclusion
Note : Doom/20

Le site officiel : www.sleepingchurchrds.com