Le groupe
Biographie :

Dope Stars Inc. est un groupe défini comme du rock alternatif industriel formé fin 2002 / courant 2003 à Rome. Fondé par Victor Love (chant, guitare, synthé, batterie), Darin Yevonde (basse), Brian Wolfram (guitare) et Grace Khold (designer) ; actuellement composé de Victor Love, Darin Yevonde et Fabrice La Nuit (guitare), Dope Stars Inc. a cinq albums à son actif, ainsi que trois EPs. De nombreux labels ont contribué à son histoire, Trisol Music Group. Subsound spécialement en Italie, Metropolis Recors en Amérique du Nord, et d’autres labels plus petits comme Deathwatch Asia au Japon.

Discographie :

2003 : "10,000 Watts Of Artificial Pleasures" (EP)
2005 : "Neuromance"
2006 : "Make A Stars" (EP)
2006 : "Gigahearts"
2009 : "Criminal Intents/Morning Stars" (EP)
2009 : "21st Century Slave"
2011 : "Ultrawired"
2015 : "TeraPunk"


Les chroniques


"TeraPunk"
Note : CloneStarsInc/20

Il y a des jours où la chronique d’un album est un pur bonheur grâce à des claques artistiques. Pas cette fois. Alors que dire quand on a ressenti absolument rien à part du vide et de l’ennui ? Pas évident, mais point de critique sans explication structurée. A priori, ce mélange de new wave, de rock, d’indus, de goth et que sais-je d’autre, a tout pour me plaire avec les goûts pluriculturels que j’ai en musique. Mais ça, c’est seulement sur le papier.

L’album "TeraPunk" n’a, à mon sens, aucune direction musicale, aucun fil conducteur, aucune personnalité. Si la diversité et l’originalité sont de grandes qualités que je recherche assidument chez les groupes, elles nécessitent néanmoins d’avoir du talent pour mettre au carré quelque chose qui paraît au premier abord inclassable. On en est loin ici. J’ai la mauvaise impression d’avoir en écoute un disque "fourre-tout" ! "Qui veut un peu de rock ? Qui veut un peu new wave ? J’ai du bon poisson aussi, messieurs dames !"

En toute objectivité, Dope Stars Inc. a pioché des riffs, des styles et des mélodies dans moult groupes en tous genres et ne s’est forgé absolument aucune personnalité artistique. On passe allègrement de Rob Zombie version l’Ile aux Enfants peuplée de monstres gentils avec "It’s Going To Rain For You", "Many Thanks" ou "You Have No Chance" (c’est moi ici qui n’ai pas de chance de subir ça…), à du Pet Shop Boys vitaminé avec "Take It".

"Sinon vous prendrez bien un petit The Sweet ("Do It Yourself" - oui messieurs c’est ce qu’il aurait fallu faire, composer vous-mêmes plutôt que de pomper les vieux groupes) ? Vous êtes sûrs ? Sinon je peux vous proposer aussi du IAMX avec ma ballade mielleuse "Along With You" ? Faites votre choix messieurs dames, on casse les prix !". Et que dire du dernier morceau "The Believer" qui se termine tellement abruptement que c’est la fin la plus bâclée au monde (j’en fais trop ?). Je ne continuerai pas d’égrener la liste des morceaux, vous avez compris le non-intérêt que j’y ai trouvé. D’aucuns diront que cet album est très dansant. Très bien. C’est vrai, il est rythmé et sautillant mais est-ce que cela peut suffire ? Sinon ressortons les albums de Patrick Sébastien et plaidons que "Oh mais on ne peut pas dire que c’est nul…. Puisque c’est DANSANT". Car vous l’aurez compris, la critique n’est pas au niveau du style musical (je suis, je pense, assez ouverte d’esprit et objective en général), mais bien du fait que cet opus n’apporte rien de nouveau sous le soleil. Préférez-lui vos vieux albums des artistes que j’ai cités auparavant. Rien n’est pire que la copie de mauvaise qualité.

Les gars de Dope Stars Inc. ont pris bien trop de temps à peaufiner leur look d’éphèbes peinturlurés (bientôt un duo avec Tokyo Hotel ??) plutôt que de se pencher sérieusement sur leurs compositions. Je préfère m’abstenir de donner une note, qui serait à l’image de l’album, proche du rien.


Miss Bungle
Octobre 2016




"Ultrawired"
Note : 16/20

Je suis la première à regretter la disparition lente et fourbe des CDs promotionnels au profit de l’échange des désormais fameux MP3. Solution de facilité de la part des groupes et des labels ? Paresse ? Ou simple répulsion de ma part vis-à-vis d’un format aussi froid et sans vie que les corps déposés à la morgue ? Chacun aura son opinion sur la question, et il serait a priori inutile de relancer ici pour la centième fois un débat sans fin. Ceci dit, le sujet a maintenant sa place : il faut dire que l’on parle ici d’"Ultrawired", quatrième et récente sortie de Dope Stars Incorporation, alias Dope Stars Inc.. Je ne vous cache pas ma stupéfaction lors de ma découverte de tout le matériel disponible pour la promotion de l’album, notre cher Internet interposé ou pas. Au programme : MP3, artwork et courte biographie, naturellement, mais également une retranscription intégrale des paroles (quel bonheur !), ainsi que de nombreuses, voire très nombreuses informations sur le concept d’"Ultrawired", des détails sur sa méthode on ne peut plus originale de distribution (sur laquelle nous reviendrons dans peu de temps), et tellement d’autres fichiers qu’on n’en finit plus d’en faire le tour !

Arrêtons-nous un instant sur une idée très particulière : contre le téléchargement illégal, chacun développe ses propres techniques, allant d’une efficacité discutable à une lutte imparable (eh oui, ça existe encore ! Du moins jusqu’à la sortie officielle, ça va de soi). Pas Dope Stars Inc. ! Non, eux ont préféré le procédé du téléchargement légal et gratuit via leur site officiel. Bien entendu, le format traditionnel et toujours tellement apprécié existe encore, également vendu (de deux manières différentes ; les curieux sauront) via le site officiel. Je ne vais pas m’attarder sur les détails, j’en aurais des pages entières sans parvenir pour autant à en parler de manière exhaustive ! Venons-en à la musique. Les influences glam rock dont les Italiens font part sont de loin plus observables dans les dégaines des différents membres du groupe (toute veste en cuir et eye-liner sortis) que dans… tout le reste, en fait ; des compositions jusqu’au logo, plutôt bercés dans un industriel prononcé que dans les riffs gras.

Si comparaison il viendrait à faire, elle serait tournée vers un Combichrist beaucoup plus naturellement que vers un Mötley Crüe, même si lorsque les idoles sont là, l’inspiration en découle très souvent. Le lieu commun avec la bande à Nikki Sixx et consort : un groove implacable. L’électronique occupe une place primordiale –il est vrai aussi qu’il était logique que cette caractéristique soit encore plus appuyée sur un disque qui traite des réseaux sociaux et du cyberespace, et Dope Stars Inc. n’en occulte néanmoins pas un fun qu’on aurait envie d’appeler "typiquement rock 'n’ roll". Vous savez, ces compositions simples, capables d’accrocher un sourire sur toutes les lèvres ! Les fans de hard rock / glam / hard FM / que je sache n’y trouveront pas leur compte ; les amateurs de disques délurés apprécieront. Une fois de plus, cette nouvelle offrande des Italiens n’arrive qu’à titre de pur divertissement, et personne ne sera foncièrement étonné par ce qu’il entend. Un album de plus dans la discographie. Sauf qu’on en revient une fois de plus à dire que quand quelqu’un maîtrise à la fois sa passion et son art propre, il serait idiot, voire déplacé, de venir cracher dans la soupe !

Donc "un album de plus", peut-être : un bon album, ça oui ! Enthousiasmant et entraînant, à l’image de chacun de ses quatorze titres. Pour la première fois (à ma connaissance tout du moins), un groupe d’une envergure internationale propose une nouvelle sortie en ne semblant miser presqu’uniquement sur le téléchargement (avec ou sans bonus, au choix de chacun). Si on aurait pu craindre une sorte d’abandon, de renoncement (qui se serait sans aucun doute perçu dans des compositions banales et stéréotypées), la joie de découvrir que Dope Stars Inc. s’est donné à fond égale sans difficulté aucune la consternation face à la démarche. Peut-être que la "TCL generation" est la forme à laquelle il serait bon de s’habituer. Ceci dit, compter sur la générosité des auditeurs est-elle vraiment une solution à long terme ? Pas de débat ici : juste un bon disque. Et, pour une fois, personne n’aura d’excuse pour ne pas l’écouter !


Gloomy
Septembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.dopestarsinc.com