Le groupe
Biographie :

Down Among The Dead Men est un projet né dans l'esprit de Rogga Johansson (guitare, basse / Paganizer, Ribspreader, Fondlecorpse, Humanity Delete, The Grotesquery) et Dave Ingram (chant / ex-Benediction, ex-Bolt Thrower). Ils sont accompagnés de musiciens de session. Le premier album, "Down Among The Dead Men", sort le 22 Novembre 2013 sur le label Cyclone Empire. Le deuxième album, "Exterminate! Annihilate! Destroy!", sort le 6 Novembre 2015, toujours chez Cyclone Empire. Le troisième album, "...And You Will Obey Me", sort en Juin 2018 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2013 : "Down Among The Dead Men"
2015 : "Exterminate! Annihilate! Destroy!"
2018 : "...And You Will Obey Me"


Les chroniques


"...And You Will Obey Me"
Note : 15/20

Vous avez déjà mélangé du death metal avec du crust punk ? Rien qu’à l’idée, ça sent la graisse n’est-ce pas ? Eh bien je peux vous affirmer que oui, grâce à Down Among Dead Men et leur mélange pour le moins atypique. Créé par Rogga Johansson (guitare, basse, jouant également dans un nombre quasi incalculable de groupes dont Paganizer, Mecascavenger, Revolting, The Grotesquery…), Dennis Blomberg (guitare / Those Who Will Bring The Torture, ex- Paganizer) et Dave Ingram (chant / Echelon, ex- Bolt Thrower, ex- Benediction, ex- Hail Of Bullets) en 2013, le groupe sort un album la même année, puis enchaîne avec le second en 2015. Le troisième, "...And You Will Obey Me", est enregistré en 2018 avec comme d’habitude Erik R Bevenrud à la batterie (Stass), mais cette fois Kjetil Lynghaug (Paganizer , Stass, Echelon…) à la guitare à la place de Dennis. A quand remonte votre dernière douche ?

On commence avec "Destroy The Infinite", un titre dont les riffs sonnent clairement death old school, mais la batterie reste à cheval entre le crust et le death. Le mix est volontairement sale, et le rendu est parfait, même la voix de Dave passe par ce traitement magique. On passe à "Devour The Insanity" qui ne lésine pas sur les blasts et les harmoniques criardes pour faire headbanguer un public de connaisseurs, alors que le titre éponyme, "...And You Will Obey Me" est beaucoup plus axé sur une rythmique lourde et épaisse. Le refrain hurlé est de loin le plus entraînant de l’album, et le break avec le sample permet de lancer une partie lead bienvenue dans cet océan de lourdeur. Flirtant avec le grindcore par moments, "The End Of Time" tourne tout seul et on ne le sent absolument pas passer. Les cordes des musiciens sont grasses à souhait et on se demande parfois pourquoi la basse sonne black, mais le rendu criard est plutôt réussi en entraînant.

Si au début d’"Omega" le sample à bout de souffle nous murmure "I am Omega", le reste de la composition part à pleine vitesse. Enfin je dis à pleine vitesse, mais un nouveau passage samplé qui lance un solo minuscule le fera accélérer. Stagnant un peu niveau tempo et intensité, "House Of Blue Fire" nous laisse penser que le groupe commence à s'essouffler, mais le break final relance la machine pour un morceau qui pue le headbang à plein nez, et qui contient un solo plus long que d’habitude. Si comme moi vous n’aimez pas les solos, rassurez-vous car "The Age Of Steel" remontera la rythmique d’un cran avec une basse qui s’entend beaucoup plus et qui ajoute une couche de gras supplémentaire au mélange déjà crasseux du groupe. Même le solo passe bien !

Amateurs de death old school, vous allez vous régaler avec "Eye Of Harmony" et ses harmoniques hurlantes. Les riffs sont puissants et ne vous laissent pas une seule seconde de répit, même lors des passages lead, gardant une certaine cohérence. Le final amène parfaitement la dernière partie de chant, tandis que "Darkness Of Glass" m’a réellement surpris au premier abord. Du thrash ? Du glam burné ? Non, les riffs repassent au death metal malpropre comme on l’aime, mais les influences diverses sont présentes. Le son crust ajoute une plus-value non négligeable au combo, mais le titre qui m’en a mis plein la tronche, c’est le dernier titre, "Panopticon". Rien à voir avec le groupe, ce morceau est juste un parpaing que l’on vous enfonce dans le crâne en continu pendant un peu moins de trois minutes. Vous voyez l’image ? Eh bien je vou encourage à vivre l’expérience en savourant le titre (parce que manger un bloc de béton ne serait que très peu agréable…).

Rogga Johansson est un génie, je ne vous apprends rien. Alors que j’ai pensé qu’il s'essoufflait au milieu de l’album, la présence de Dave Ingram l’a poussé à rebondir et à nous proposer un mélange un peu plus explosif qui, certes, ne révolutionne rien, mais apporte tout de même une bonne dose de plaisir grâce aux influences crust sales qui sévissent sur l’album.


Matthieu
Avril 2018




"Exterminate! Annihilate! Destroy!"
Note : 14/20

Sept ! C'est le nombre d'albums parus en 2015 dont la paternité est revendiquée par Rogga le Rugueux, alias Rogga Johansson. Le viking secondé par l'ex-Benediction / ex-Bolt Thrower Dave Ingram revient avec un nouvel opus de Down Among The Dead Men, après des full-lengths de Johansson & Speckmann, The Grotesquery, Revolting, Putrevore, Necrogod et Echelon (autre projet avec Dave Ingram aux vocaux). Et attendez de voir 2016, le père Rogga ne compte certainement pas en rester là.

Le duo infernal nous a concocté sur "Exterminate! Annihilate! Destroy!" douze petites déflagrations death metal aux influences d-beat et crust, accompagnées de deux reprises. Les morceaux, courts, frontaux et très similaires en apparence, font preuve d'assez de variations et d'inspiration pour tenir le test de la durée. On ne s'ennuie pas ou peu (on admet qu'on décroche un peu sur la fin, les vocaux de Dave Ingram ayant toujours été très linéaires). "War Machines" au riiff death déstructuré, "Pyramids Of Mars" brutal et sans pitié, "Warriors Of The Deep", massif et viscéral ou encore le morceau titre, frondeur et brut, font partie des meilleurs moments de cette destruction sonore sans pitié.

Les reprises, à la première écoute à l'aveugle, nous disent d'elles-mêmes par leur style qu'elles ne sont pas l'œuvre de DATDM. Mais elles sont parfaitement intégrées au sein des titres originaux, ne dénaturant pas le propos général. Le classique de Discharge, "Protest And Discharge", apporte son lot de simplicité et d'efficacité punk tandis que la reprise du culte "Forged In Fire" d'Anvil, titre le plus long car le seul à dépasser les quatre minutes, pesante et sinistre, donne du volume et un semblant de noirceur à l'album.

La mise en son est typique des productions de Rogga Johansson. On retrouve, comme sur peu ou prou toutes ses créations, le même son et les dynamiques. C'est un point que l'on critiquer, si ses projets se différencient par le style et le chanteur impliqué, le son ne diffère jamais et on se retrouve face une trop grosse prévisibilité et un manque de personnalité réellement préoccupant. Le son de batterie de ces albums, trop plastique et manquant de profondeur, lasse un peu. Un renouvellement sur cet aspect serait le bienvenu.

Néanmoins, cette nouvelle création du maître suédois nous donne une pensée positive sur la démarche globale de ce dernier : malgré la multitude de ses sorties, la qualité est toujours au rendez-vous, et malgré quelques redites ça et là. Le bonhomme parvient sans cesse à trouver l'inspiration et trouve toujours de nouvelles tournures et petites idées qui font que nous ne pouvons qu'applaudir un tel talent.


Man Of Shadows
Décembre 2015




"Down Among The Dead Men"
Note : 15,5/20

Lorsque deux icônes du death metal s'associent pour faire... du death metal, ça donne Down Among The Dead Men. Dave Ingram, si les plus jeunes ne connaissent pas j'espère que le nom de ce grand chanteur de death parle quand même à certains d'entre vous ; Celui qui a donné sa voix à BENEDICTION de 1990 à 1998, remplaçant Mark Barney Greenway, celui qui a hurlé sur "Honour, Valour, Pride" de Bolt Thrower lui-même, présente un album de death, avec des influences punk / crust qui ne sont pas sans rappeler son intérêt pour un groupe tel que Discharge. Mais ceci s'est fait en collaboration avec Mr Death Metal suédois alias Rogga Johansson (Paganizer, The Grotesquery, Revolting...). Les deux compères ont pondu un album de treize morceaux qui dure seulement une demi-heure, et je vous promets que c'est pas fait pour les fillettes. En plus d'être rapide, court et concis, c'est gras comme du beurre de baratte et visqueux comme un glomphide glutineux. Evidemment lorsqu'on parle de Rogga Johansson, on sait que le monsieur a pour habitude de jouer du death metal relativement similaire pour la plupart des groupes dans lesquels il officie. Mais il arrive que des variations se fassent sentir, c'est le cas pour The Grotesquery qui apporte sans doute beaucoup plus en matière d'innovation et d'atmosphères que n'a pu le faire le dernier Paganizer par exemple.

Avec Down Among The Dead Men, Dave Ingram a voulu faire ressortir la vieille école d'un death metal roots évidemment, mais dans lequel les sons crasseux très anarchiques de la musique punk/crust viennent terrasser l'auditeur grâce à des rythmiques dégeu-crades, simples mais très efficaces. Il ne faut pas chercher dans Down Among The Dead Men de la super technique avec des notes partout, non la place est faite simplement à du martelage basique mais qui ravage violemment. Ce premier album éponyme cache en son sein des titres très courts qui ne perdent pas de temps en fioriture, la production est salement propre, les guitares "graillonnent" de mille feux, et chaque morceau est un hymne de bestialité. On retrouve quelques petites anecdotes rappelant peut-être un Bolt Thrower par moments, avec "The Epoch", dont une des rythmiques est sensiblement proche d'un "Realm Of Chaos", mais l'ensemble puis sa source punk vers les Discharge évidemment ("Infernal Nexus") mais aussi vers du Napalm Death période "Fear Emptiness Despair". Les titres s'enchaînent dans un rythme effréné à toute vitesse alternant passage plus crust, mais aussi parfois très death metal avec "Adolescence Of Time" ou encore "A Hanfdul Of Dust" qui arrivent à nous desquamer les oreilles à vif. La patte typique de M. Johansson se reconnaissant facilement surtout sur un titre très suédois comme "Venus Mantrap".

Down Among The Dead Men aurait pu être un palimpseste de plus dans la discographie de Rogga Johansson, mais avec la voix de Dave Ingram et cette envie de créer quelque chose de plus punk, ça donne un mix entre death old school et énergie débordante qui permet de réécrire par dessus un canevas établi sans pour autant broder dans les mêmes emplacements.


Arch Gros Barbare
Novembre 2013


Conclusion
L'interview : Dave Ingram

Le site officiel : www.facebook.com/downamongthedeadmen