Qui se rappelle du groupe Europe ? Il faudrait vraiment avoir vécu sous une roche dans les années 80 pour ne pas connaître "Final Countdown" et son iconique riff de clavier. Ce bizarre prémisse n’est qu’un prétexte pour annoncer que Dragonland vient en quelque sorte de sortir un album dans l’esprit de "Final Countdown", mais sous un concept de treize morceaux, relatant les péripéties d’un peuple devant trouver un nouvel habitat au travers d’un voyage dans un univers hostile.

J’avais été fort impressionné par leur dernier opus, vieux déjà de dix ans, "Under The Grey Banner", et j’avais de grandes aspirations pour Dragonland, comme fier descendant et défenseur du power metal de type européen si on peut l’appeler ainsi. Force est de constater que je suis loin de m'être trompé. Tout comme Orden Ogan, Dragonland s’efforce de livrer un power metal réfléchi, respectant les codes du genre tout en évitant le plus possible les pièges et clichés.

Suite à une introduction typique des albums concept, avec petite narration (pas trop mauvaise pour une fois), l’album débute sur un standard power metal, "A Light In The Dark", avec un côté "space" et une approche plus populaire qu’à l’habitude pour Dragonland. Mais pour vous dire le sourire qui s’est dessiné sur mon visage dès le morceau suivant "Flight for Destruction", je retrouvais ce qui m’avait tout de suite charmé par le passé chez Dragonland, avec ce power metal déjanté, rapide, aux claviers fous furieux, telles les bonnes vieilles années de Stratovarius. La cerise sur le sundae viendra plutôt avec "A Threath From Beyond The Shadow" qui contient tout ce qui fait du power metal rapide un délectable plaisir à écouter, incluant en plus des influences de metal néo-classiques fort bienvenues, des growls et des blast beats !

S’ensuit une cascade de mélodies, toutes plus accrocheuses les unes que les autres, portées par l’incroyable voix de Jonas Heidgert, dans un format allant du pur power metal au metal mélodique, avec un soupçon de progressif lorsque requis. Un album de type "sci-fi" ne serait rien sans l’apport des claviers et les arrangements d'Elias Holmlid (Ia mélancolie sur l’interlude "Aphelion", frissons garantis) se veulent collaboratifs plutôt qu’écrasants, venant compléter avec soin la puissance des guitares de Heidgert, Olo Mörk et Jesse Lindskog. Qui dit power metal demande un son plus grand que nature, et rien de tout cela ne serait possible sans le travail soigné de Jason Hansen, qui se passe de présentation.

"The Power Of The Nightstar" possède le potentiel d’un album de l’année et devra être considéré dans le futur comme une pièce phare lorsqu’il sera question de discuter du meilleur du genre.