Ce que j’aime dans l’univers metal, c’est sa diversité et le nombre incroyable de groupes qui existent sur le globe. Quel plaisir de se dire “Tiens, ça ne je connais pas !” après tant d’années. Et c’est ce qui m’est arrivé en découvrant Drops Of Heart. Créé en Russie en 2008, le groupe se compose actuellement de Denis Fakhrislamov (chant / claviers), Igor Sapkovsky (guitare), Evgeniy Ilyasov (batterie), Vadim Nizamov (guitare) et Semyon Avgustov (basse). Et le 22 Juillet est un jour spécial pour les Russes, puisqu’il voit l’arrivée de "Stargazers", leur deuxième album.

J’ai déjà évoqué la chose auparavant, mais certains pays sont propices à un certain type de son, et ce qui caractérise la Russie, c’est la froideur et la magnificence. En bon Français (oui, c’est un cliché), je ne parle pas russe, et je n’ai par conséquent aucune idée de ce que veulent dire les hurlements du vocaliste, et pour ma part… ça joue ! Le rendu est d’autant plus violent, brutal et acéré, conjuguant deathcore, death mélodique et des pointes de metalcore, comme lors des quelques passages en voix claire. Pour le reste, les riffs sont imposants, parfois surmontés d’orchestrations planantes et surtout très bien mixé. On le constate dès "Echoes", le premier morceau, puis le chant clair s’installe sur "Frost Vice", le titre suivant. Le clavier de "Knot" offre une touche de post-hardcore en s’alliant avec la violence soudaine de la rythmique, et il n’en faut pas plus pour me faire accrocher. Le titre est prenant, les riffs sont bien pensés, pour moi c’est un oui. Même constat pour "The Escapist", un morceau plus calme et mélancolique dans l’introduction, avant de déboucher sur une rythmique vindicative qui révèle sans aucun doute les influences d’Insomnium . Si vous avez déjà suivi mes chroniques, vous saurez que j’accroche immédiatement à ces hurlements lointains sur "Lull", un titre très contrasté mais ô combien jouissif, tout comme à la violence mélodique tranchante de "Starlight". Le mélange entre old school et influences modernes est parfaitement dosé, et les riffs se servent allègrement dans ce que les deux font de meilleur, sans oublier le duo vocal, entre hurlements massifs et chant clair planant.

On passe à "Modern Madness", qui est sans aucun doute le morceau le plus… eh bien oui, moderne. Pourtant, il s’inscrit parfaitement dans leur univers, avec ces coups d’harmoniques, cette batterie qui annonce la progression dans la violence, et cette lourdeur. "Coffin" prend la suite, et on remarque qu’il est clairement différent des autres. Pas mal d’effets sont au programme, des passages lourds, des nappes de clavier inquiétantes… C’est glacial, mais grisant. On observe à peu près la même chose pour "Exodus", un titre aux influences plus calmes, des choeurs ambiants et des riffs qui ne demandent qu’à exploser. On passe à "Death Lovers", un morceau dont les mélodies mélancoliques se heurtent à une rythmique imposante, puis à un break surprenant sur la fin. "Discoverers" reprend cette touche post-hardcore si planante, si jouissive, si violente et en même temps… si pure. Dernier morceau, "Stargazers" joue sur l’aspect atmosphérique de l’univers du groupe pour clore ce chapitre en douceur.

Pour être honnête, je ne pensais pas autant apprécier la musique de Drops Of Heart . Pourtant, "Stargazers" est prenant, captivant, glacial, tranchant, riche et plein de contraste. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, donnez-leur une chance. Vous ne le regretterez pas.