Après trois années d’attente, Earth Rot revient nous déverser sa peine et sa violence. Créé
en Australie en 2013 par Tom Slaughterhouse (guitare / choeurs, Solemn They Await,
ex- Advent Sorrow) et Jared Bridgeman (basse / chant, ex- Advent Sorrow), le groupe
débute par du grind en duo, très vite abandonné, avant de s’axer sur un black / death aux
multiples influences. Et c’est à partir de ce moment que le combo recrute des musiciens.
Mais le line-up est sujet à changements, et ce sont Colin Dickie (guitare, ex-Xenobiotic) et
D.J. Maloney (batterie, Terra Australis) qui le solidifient en 2016. Et aujourd’hui, c’est avec
"Black Tides Of Obscurity" que le combo revient. Sorti chez Season Of Mist et avec une
pochette signée par Khaos Diktator Design (chanteur de Gorgoroth, Nadsvest et
Triumfall , ex-Terrörhammer, graphiste d’albums pour Asagraum, Blood Of Serpents,
Helleborus, Nordjevel, Saor, Thy Rites…), ça ne présage que du bon…
L’album débute avec "Dread Rebirth", et c’est sans perdre un instant que le groupe nous
replonge dans un black / death martial. Les riffs sont efficaces, le chant puissant, mais la
formation ne se contente pas d’un premier morceau efficace. Non, les ambiances plus
sombres et axées DSBM ressurgissent, et nous achèvent avant la mélancolie noire de "New
Horns". Si les premiers instants sont axés sur la noirceur pure, la part de death metal brutale
revient vite à la charge, et les deux univers s’entrechoquent. Un sample étrange introduit
"Towards A Godless Shrine", et les riffs qui suivent sont d’une efficacité impressionnante. Si la
rythmique est très imposante, la guitare lead et les ambiances sont plus hypnotiques, créant
à nouveau un contraste intéressant entre les deux styles. La deuxième moitié du titre est
axée sur de l’instrumental, et le groupe avance jusqu’à "Unparalleled Gateways To Higher
Oblivion". A nouveau très sombre, cette introduction lancinante nous relance sur un son
prenant et truffé de petites harmoniques. Et à nouveau, le black et le death s'emmêlent,
s’entrechoquent, et le résultat est détonant. Une sirène introduit "Ancestral Vengeance", et
c’est un black metal sanglant qui domine la composition. Criard, tranchant, malsain… Le
groupe maîtrise parfaitement la vitesse.
Plus originale et riche en sonorités diverses, "The Cape Of Storms" vient trancher avec les
morceaux ténébreux et violents en proposant des influences heavy / thrash très marquées
dans la rythmique, alors que "Serpent’s Ocean" reste dans un style plus traditionnel. Du pur
black / death comme on l’aime. Intransigeant, rapide, noir et tranchant. Dans le même esprit,
on retrouve "Mind Killer", un autre titre incisif et plutôt court par rapport aux autres morceaux,
et qui pioche un peu dans un grindcore traditionnel pour séduire. Une guitare lead sanglante
s’ajoute à ce mélange, et même si le titre ralentit sur la deuxième partie, l’intensité est
toujours présente. On ralentit un peu le tempo avec "Unravelling Vapour Of Sanity", mais le
blast sévit toujours sur des riffs au son de basse mis en avant. A nouveau, la deuxième
moitié du morceau s’axe plus sur un style ambiant, une musique éthérée mais toujours avec
cette noirceur caractéristique. Et en parlant de changement de style, "Out In The Cold", le
dernier titre, peut surprendre. Pas de saturation, des touches blues, une guitare aux
multiples effets… je vous laisse vous faire votre avis !
Si Earth Rot a pris le temps de composer ce troisième album, ce n’est pas pour rien. "Black Tides Of Obscurity" offre des compositions puissantes et totalement dans le style du groupe,
mais également des titres plus riches et recherchés, piochant dans des styles plus éloignés.
Dans tous les cas, le live me semble indispensable pour en prendre plein les oreilles !
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