Le groupe
Biographie :

Eastern Front est un goupe de black metal anglais formé en 2006 et actuellement composé de : Holocaust (guitare / ex-Plague Ridden), Destroyer (basse / Deathdealers, Raw Noise, ex-Extreme Noise Terror, ex-Sanctorum, ex-Re/Volt), Blitz (batterie / Devilment, Sanctorum) et Marder (chant / Daemona). Eastern Front sort son premier album, "Blood On Snow" en Septembre 2010 chez Candlelight Records, suivi de "Descent Into Genocide" en Juillet 2014 chez Candlelight Records, et de "Empire" en Septembre 2016 chez Cacophonous Records.

Discographie :

2010 : "Blood On Snow"
2014 : "Descent Into Genocide"
2016 : "Empire"


Les chroniques


"Empire"
Note : 12/20

Le groupe anglais Eastern Front est de retour avec un nouvel album, un nouveau label, et un nouveau chanteur, Marder. Après plusieurs albums pas vraiment flamboyants, ils nous propose aujourd'hui "Empire". Alors que vaut cet opus ?

Eh bien pas grand chose... En effet, on a beau bien chercher, il n'y a pas énormément de points positifs. C'est loin d'être catastrophique mais ce n'est absolument pas le genre d'album qui nous fait de l'effet. Les premiers titres sont plutôt gentillets avec un black mélodique bien souligné dans "Veiled By Blood" avec ses riffs répétitifs, et même si ce n'est pas mauvais, les parties mélodiques se ressemblent bien trop de titre en titre et on se lasse très vite. On trouve également des parties plus brutales avec des guitares acérées et abruptes mais ça ne décolle toujours pas, à l'image de "The Fire Consumes".

Et cela devient encore plus gênant au bout du quatrième titre où le temps paraît de plus en plus long, cela étant dû à un manque flagrant de profondeur, d'inventivité, de reflexion et de travail. On n'a donc pas grand-chose à apprécier à l'écoute de cet album. De plus, le jeu de batterie nous laisse perplexes, notamment dans "Husks Of Kursk" qui est sans relief. Heureusement que les growls sont pas mal, même s'ils reste basiques, car la voix parlée est vraiment pataude et s'avère inutile.

En bref, ce n'est toujours pas ça avec ce "Empire" et la magie ne prend pas. Les Anglais nous livrent une musique sans saveur qui ne vaut pas le détour.


Nymphadora
Octobre 2016




"Tief.Tiefer."
Note : 09/20

Les Anglais d'Eastern Front revienne 4 ans après un premier album en demi-teinte et nous propose donc aujourd'hui ce "Descent Into Genocide", toujours chez Candlelight... A priori, le groupe a pris le temps de mûrir ce nouvel opus que l'on espère être celui de la consécration, ce qui est plutôt encourageant !!! Alors, fausse joie ou nouvelle référence dans le monde du black-metal ??? Réponse dans ces quelques lignes...

D'emblée, Eastern Front mise sur un titre "rouleau-compresseur" pour débuter ce nouvel album. Après une petite intro pouvant rappeler "Panzer Division Marduk", "Retribution Sky" donne l'impression d'un titre puissant où la double pédale s'en donne à cœur joie. Le son est plutôt sympathique, assez puissant... Du moins en apparence !!! Si on y fait vraiment attention, la batterie a tendance à couvrir les guitares rythmiques, la caisse claire mériterait d'être plus percutante pour plus d'impact, et la basse est bien trop "ronde" pour un tel style musical... Dommage, un bon son de tronçonneuse distordue aurait apporté un plus non négligeable !!!

Ainsi, dès le début de cet album de 55 minutes, on ressent un cruel manque de relief dans le son, et malheureusement aussi dans la musique du groupe, et le deuxième morceau "The Hanging Of Faith" va rapidement nous le confirmer... Les Anglais ont opté pour des morceaux assez mid-tempo aux riffs assez lancinants et de nature plutôt mélancoliques, morceaux qui atteignent très vite leur vitesse de croisière. Même si le batteur tente ici et là quelques blasts, ils sont beaucoup scolaires et pas assez maîtrisés pour faire monter la sauce... Malgré quelques leads mélodiques plutôt intéressants, ont assiste ici à un enchaînement de "nappes" de guitares agrémentées si l'on peut dire d'une rythmique sans âme !!!

Pour une groupe inspiré par la Seconde Guerre Mondiale, tout cela semble beaucoup trop gentillet !!! Surtout qu'avec une telle source d'inspiration, on pense immédiatement à Marduk, déjà cité précédemment, mais aussi et surtout à Endstille, maîtres incontestés du genre... Des groupes tellement plus percutants, sombres et parfois même dérangeants !!! La rage nécessaire à la composition et à la pratique d'un tel style musical semble totalement absente de ce "Descent Into Genocide", rappelant plutôt les morceaux les plus mid-tempo de Lord Belial, en bien moins inspiré... Les morceaux longue durée s’enchaînent ainsi sans surprise et sans relief, comme "du beurre étiré sur une tartine trop grande" !!! Rien de tel pour que la lassitude vous ronge l'âme...

Seul "Ghouls Of Leningrad" arrive à relever un tant soit peu le niveau, le titre ne dépassant pas 3 minutes et nous offrant des riffs et une rythmique plutôt efficace... Même si ce morceau n'est pas révolutionnaire, il fonctionne parfaitement et on a même l'impression que les musiciens sont parvenus à un peu plus lâcher les chevaux !!! Après une longue succession de morceaux timides, ça fait du bien de retrouver un étant d'esprit un minimum guerrier et combatif !!! Le groupe fait définitivement fausse route, à mon avis, avec le reste de l'album, et devrait repartir sur des bases plus saines s'inspirant de ce titre plutôt réussi... Car oui, pour moi, ce nouvel album des Anglais sent plus la guimauve que le souffre et c'est bien regrettable !!!

Ainsi, malgré ses nombreux défauts et ses quelques erreurs de jeunesse, le premier album "Blood On Snow" est sans conteste plus avenant, plus efficace, ou bien tout simplement, plus black-metal !!! "Descent Into Genocide" conviendra probablement aux amateurs de morceaux à rallonge, plutôt ancrés dans la mélodie et la mélancolie. Les plus extrêmes d'entre vous, ceux qui sont fascinés par la guerre, resteront fidèles à Endstille, dont le dernier album ne souffre encore une fois aucune concurrence, et passeront sagement leur chemin... Eastern Front se cherche encore et à intérêt à mettre le paquet s'ils ne veulent pas tomber dans l'oubli !!! Un troisième album sale, haineux et malsain serait le bienvenue..


Carcharoth
Septembre 2014




"Blood On Snow"
Note : 12/20

Eastern Front est un nouveau venu sur la scène black-metal, tout droit sorti du Royaume-Uni et directement signé chez Candelight. En fait, le groupe s'est tout simplement construit une réputation live avant de s'attaquer à son premier album "Blood On Snow"... Voilà qui est assez rare pour être souligné et qui, à la lecture de la bio, m'est apparu assez attrayant et motivant pour que je me lance dans cette nouvelle chronique avec, je ne vous le cache pas, l'eau à la bouche et les oreilles aux aguets. D'un point de vue visuel et thématique, on se rapproche des Allemands de Endstille : warpaints, imagerie typiquement black-metal basée sur le noir et blanc, images d'archive de la Seconde Guerre Mondiale pour alimenter l'artwork du Cd et du premier clip du groupe basé sur le morceau-titre "Blood On Snow", bref, rien de bien surprenant, tout au plus l'attente d'un point de vue quelque peu différent venant de cinq valeureux Anglais. Mais ce qui est sûr, c'est qu'avec un album traitant du front Est de la Guerre, on est en droit de s'attendre à quelque chose de froid, sale et martial.

Dès les premières notes, l'album semble tenir ses promesses, renforcé dans son propos par un son typiquement suédois de bon aloi, et c'est certain qu'Andy La Rocques et Anders Backelin y sont pour quelque chose. Pourtant, avec un son proche de Lord Belial et une thématique aussi forte, le soufflé retombe vite, très vite... Non que cet album soit raté, mais il ne colle pas du tout au sujet traité, trop propre, trop lissé comme s'il cherchait en rentrer dans un moule, bref, quelque part trop Suédois pour transmettre à l'auditeur le douloureux malaise de cette dramatique page d'Histoire. Bien que les morceaux tournent souvent autour d'un blast-beat lancinant, l'ensemble paraît bien mou avec riffs mélodiques et passages mid-tempos à la clé et où s'égarent de purs moment doom avec un chant death des plus caverneux. Qu'un album, même de black-metal, soit varié est pour moi une qualité car cela rend l'écoute moins ennuyeuse et stimule l'auditeur... Quand les styles abordés sont maîtrisés !!! Or avec Eastern Front, on a affaire à un album beaucoup trop scolaire et immature, ce qui diminue rapidement la portée du propos.

Bien sûr, "Blood On Snow" n'est pas un mauvais album et on y retrouve quelques bons moments de bravoure, mais l'ensemble reste bien trop poussif pour évoquer une charge de Panzers. A force d'écoutes, cet album sombre même dans le cliché black-metal et même s'il parvient parfois à blesser sa cible, aucun corps ne jonche le champ de bataille, et ce n'est pas des mares de sangs que l'on retrouve sur la neige mais seulement quelques gouttes clairsemées... Qui dit Anglais dit rugby, et voilà un essai qui est loin d'être transformé !!! Techniquement maîtrisé, cet album manque d'âme et de profondeur, et surtout, il n'arrive pas à plonger l'auditeur au cœur du front Est, ce qui est très dommageable lorsque c'est ici le but avoué des fondateurs du groupe. Ce "Blood On Snow" aurait déjà recueilli plus de suffrages s'il s'était agit de nous parler de forêts enneigées, de lacs gelés et de montagnes majestueuses. Dans ce cas, la musique d'Eastern Front aurait été à propos, mais pour entendre parler de guerre, Endstille reste une référence, de même que Vreid et Loits dans leurs styles.

Bref, pour marquer les esprits, les Anglais devront revoir leur copie sur le deuxième album. Bon point pour le son avec un bon choix de studio, mais pitié, moins de trigg sur la batterie, dont le jeu est d'ailleurs abrutissant tellement il est scolaire. Un peu de folie et d'envie feront l'affaire... Et puis qu'importe le thème abordé, il faudra que la musique s'accorde avec histoire de posséder littéralement l'auditeur au lieu de le laisser seul sur le bord de la route. La technique est là, mais il manque encore maturité et cohérence pour faire d'Eastern Front un grand d'Europe.


Carcharoth
Septembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.wartornblackmetal.co.uk