Le groupe
Biographie :

Ectoplasma est un groupe de death metal grec formé en 2013 et actuellement composé de : Giannis Grim (chant, basse / Death Trap, Humanity Zero, Impure Desecration, Vultur, ex-Carnal Dread, ex-Benefactor Decease) et Dimon's Night (guitare, batterie / Blessed, Feeble, Gospel, Horrorgraphy, Humanity Zero, Inhibitions, Misanthropy Apotheosis, Serpent's Order, Skarz, Slough Of Despair, ex-Buried Emotion, ex-Primitive Winds, ex-Heathendom). Ectoplasma sort son premier album, "Spitting Coffins", en Avril 2016 chez Morbid Chapel Records, suivi de "Cavern Of Foul Unbeings" en Janvier 2018 chez Memento Mori, de "White-Eyed Trance" en Octobre 2019, et de "Inferna Kabbalah" en Janvier 2022.

Discographie :

2016 : "Spitting Coffins"
2016 : "Skeletal Lifeforms" (EP)
2018 : "Cavern Of Foul Unbeings"
2018 : "Cryogenically Revived" (EP)
2019 : "White-Eyed Trance"
2022 : "Inferna Kabbalah"


Les chroniques


"Inferna Kabbalah"
Note : 17/20

Ectoplasma fête ses dix ans avec un quatrième album. Créé en Grèce en 2012, le groupe composé de Giannis Grim (basse / chant, Vultur, Chaos Heresy, ex-Humanity Zero…) et Dimon's Night (batterie / guitare, Humanity Zero, Gospel, Feeble, Inhibitions…) nous propose "Inferna Kabbalah" pour débuter l’année.

Le groupe commence avec l’horrifique "God Is Dead, Satan Lives (Rosemary's Baby)", un titre de pur death metal gras et morbide. Les riffs sont accrocheurs au possible et proposent des harmoniques sanglantes pour accompagner cette voix putride, tout comme la pesante "Appalling Abomination" qui nous dévoile une lenteur martiale avant de revenir dans un déferlement de violence. Les leads hypnotiques créent un contraste avec l’agressivité évidente, puis "My Medieval Urges Materialized" accentue la puissance de frappe avec des patterns très old school. Le blast se mêle à la puissance brute mais également à des influences death / doom cadavériques et des harmoniques entêtantes avant qu’"Infestation Of Atrocious Hunger" ne vienne étaler ses riffs épais.

Le groupe intègre des éléments accrocheurs et des leads fantomatiques à cette base puissante et parfois épique, tout comme la mystique "Inferna Kabbalah" et ses tonalités envoûtantes. Le titre reste assez massif et emprunte toujours à ces influences grasses et sombres qui créent une tornade de morbidité qui donnera naissance à la groovy "Gruesome Sacred Orgasms". Le tempo est légèrement plus lent, et il permet à ces leads accrocheurs de s’intégrer à merveille dans la rage brute des musiciens, mais "Filth-Ridden Flesh" fait de nouveau appel à des riffs effrayants. Le titre reste très efficace et ancré dans les sonorités les plus putrides, surtout lors des accélérations et des parties groovy, puis "Desecration Of The Christian Existence" viendra clore l’album avec des tonalités lancinantes qui vous feront à coup sûr remuer la tête pour accompagner le blasphème.

La recette d’Ectoplasma est forgée dans le death metal le plus old school. Avec "Inferna Kabbalah", le groupe exploite à la perfection une base agressive et lourde, qu’il agrémente avec des éléments effrayants, des leads fantomatiques et cette énergie putride.


Matthieu
Février 2022




"White-Eyed Trance"
Note : 15/20

Depuis les tréfonds de la Grèce, Ectoplasma sort son troisième album. Créé en 2012, le groupe a rapidement compté dans ses rangs Dion K. Alastor, George Wolf (guitares), et Giannis Grim (basse / chant). Il faudra attendre 2016 pour voir l’arrivée d’un batteur titulaire, mais celui-ci laisse sa place après un premier album à Maelstrom (batterie, Thou Art Lord entre autres). Le groupe enregistre un deuxième album dans une veine death metal old school puis nous offre finalement "White-Eyed Trance" pour Halloween 2019. Tenez-vous prêts.

On commence avec "Eviscerated In The Howling Winds" qui suinte déjà la graisse auditive après quelques croassements de corbeaux. Le death metal putride des Grecs prend forme et les riffs sonnent comme aux débuts du style, avec la qualité d’un mix plus moderne en prime. Laissant une place importante à la basse, le groupe s’oriente vers quelques touches doom / death, et intégrant un chant caverneux. Le tempo accélère légèrement pour "Psychomanteum Immolation" et son blast ravageur, qui donne lieu à des hochements de tête naturels. La rythmique est efficace, et on se retrouve projetés dans un univers horrifique qui continue grâce à "White-Eyed Trance: Choronzonic Covenant". L’introduction plus douce et éthérée grâce au lead permet aux Grecs de retenir notre attention de nous assommer avec un rouleau de double pédale et des riffs motivants.

Avec ces murmures inquiétants en guise d’introduction, "The Oak Spewed Foul Whispers" intrigue, et nous absorbe finalement. Les guitares se complètent à merveille sur une rythmique lourde et qui n’offre aucun moment de répit, alors que les musiciens nous démontrent leur efficacité, mais c’est "Ghostly Emanations In The Mortuary" qui offre une petite échappée vers des influences thrash. En effet, le son tranchant des guitares dévoile de nouvelles influences complémentaires au combo, et leur permet d’atteindre un public plus large, tout en restant sur des bases death metal. C’est après un sample qui scande un nom impie que la basse débute "Alucarda, The Daughter Of Darkness". Un autre morceau très efficace composé de riffs gras, qui séduira inévitablement les amateurs de death metal, old school ou non.

"White-Eyed Trance: Ensnared In Devilry" et son introduction au son clair nous apporte finalement une rythmique massive, sous des frappes martiales et un chant tout aussi gras qu’à l’accoutumée. Le combo manie ses armes avec dextérité, et c’est un peu (trop ?) rapidement que nous arrivons sur "Skeletal Lifeforms". On retrouve à nouveau les influences thrash rapides et les harmoniques acérées des Grecs, qui semblent définitivement motivés à nous faire remuer le crâne jusqu’à la dernière minute. Mais la rythmique entraînante laisse place au dernier morceau, "Souls Of Sacrifice". Une reprise de Devastation, une formation américaine de death metal pur jus dont la carrière s’est arrêtée il y a une dizaine d’années. Pourtant vieux de près de trente ans, ce titre est toujours aussi efficace, et la touche des Grecs lui donne une seconde jeunesse.

Alors que le style dans lequel évolue Ectoplasma a déjà dépassé la trentaine, l’énergie du groupe lui permet de perdurer. Si "White-Eyed Trance" suit à la lettre les codes du genre, il le fait bien, et permettra aux amateurs de profiter encore longtemps de riffs puissants.


Matthieu
Janvier 2020




"Cavern Of Foul Unbeings"
Note : 16/20

Si, à la base, le metal a été créé pour être une “musique qui fait peur”, certains groupes s’en sont totalement éloignés, mais pas Ectoplasma. Créé en Grèce en 2013, le groupe peine à se lancer avec une simple démo en 2014, mais qui marque leur engagement prononcé dans un death old school bien gras et qui sent littéralement la mort. Depuis les débuts, le groupe est composé de Dion K. Alastor (guitare lead, également dans Vultur), George Wolf (guitare rythmique, jouant aussi avec Dismal Chant , Vultur) et Giannis Grim (basse / chant, Humanity Zero), et si un premier batteur les a aidés à enregistrer leur premier album, c’est maintenant Maelstrom (Dephosphorus, Thou Art Lord) qui frappe les fûts derrière ces rythmiques horrifiques, et qui a enregistré "Cavern Of Foul Unbeings", leur second album. Ne prenez pas peur avec la pochette…

"Amorphous Atrocity", l’introduction de l’album, vous mettra directement dans l’ambiance. Entre le vent lugubre, les cris de banshees et autres âmes damnées, impossible de ne pas être terrifié jusqu’à ce qu’arrive "Entanced In Blood". Un death metal gras et sans concession nous saute dessus sans crier gare, et le blast beat ne s’arrêtera que lors du break plus atmosphérique, mais qui reste effrayant. La voix de Giannis reviendra en force sur "Mortified And Despised", un titre plus lent et qui emprunterait presque au doom / death son côté lancinant, mais la guitare lead hypnotique nous laisse nous évader de cette rythmique massive.

Après un court sample, "Seized In Cimmerian Darkness" propose une rythmique nourrie aux harmoniques avec quelques inspirations black très sales, mais bien old school comme on les aime, et ce n’est pas le duo de guitares qui prouvera le contraire. Le groupe continue avec "Cavern Of Foul Unbeings", le titre éponyme, qui s’introduit par un son de cloche avant de dévoiler des riffs massifs à souhait. Une fois encore, les harmoniques tranchantes et la basse vrombissante permet aux Grecs de distiller leur son sur la longueur, avec quelques choeurs impies. Sur la fin, c’est une rythmique plus éthérée qui prend le pas, avant de laisser place à "Primeval Haunting". "It’s him", nous prévient une voix avant de lancer la composition au son rocailleux. La voix de Giannis, toujours aussi brute, nous accompagne tout au long de ce massacre, jusqu’à la fin qui joue beaucoup plus sur les harmoniques. "Reanimated In Trioxin" abuse, peut-être un peu trop, des pauses et grands coups d’harmoniques dans sa rythmique, mais le titre reste entraînant, bien qu’un peu trop thrash par moments pour moi.

On reprend avec "The Unspeakable One" et la dérangeante impression que les riffs vont exploser d’un moment à l’autre, mais c’est le solo qui réhaussera littéralement le mouvement. "GhoulSpawn" repart fort avec une rythmique puissante et qui joue autant sur une basse imposante que sur une guitare lead endiablée pour convaincre, alors que "Disembodied Voices" s’annonce plus vers le doom / death que le groupe nous présentait au début. Enfin, le groupe décide de clore son album avec "The Immortals", une cover du groupe suédois Unleashed, qu’ils ont magnifiquement adaptée à leur univers, tout en conservant celui des Suédois. Une réelle prouesse, quand on sait à quel point leurs deux univers sont forts !

Ectoplasma m’était totalement inconnu, et j’ai cru devoir écouter un autre de ces jeunes groupes qui fait du old school pour la frime, mais j’avoue m’être totalement planté. Les Grecs maîtrisent réellement leur style et se permettent d’ajouter des touches black, thrash et doom lorsqu’il le faut.


Matthieu
Mars 2018


Conclusion
Le site officiel : www.ectoplasma187.bandcamp.com