Le groupe
Biographie :

C'est en 1995 que commence l'histoire de cette famille. Une dizaine de lycéens d'une banlieue nord-parisienne se trouve et choisit le metal pour moyen d'expression. Le groupe sort alors quelques démos et se fait connaître sur Paris et sa banlieue grâce à l'autopromotion de rue. Les textes reflètent déjà une réalité sociale et une sensibilité urbaine proche du hip hop. Les choses s'accélèrent en 1999 et L'Esprit Du Clan marque les mémoires d'un "Chapitre 0" lourd, puissant et annonciateur. La production soignée place alors le combo de St Denis au rang de valeur sûre. Durant deux ans, L'Esprit Du Clan fait plus de 80 concerts à travers l'Europe, assure la première partie du groupe US Merauder leur tournée européenne, passe sur Canal + et en live sur Canal Jimmy, joue à l'Elysée Montmartre…L'engouement pour le groupe ne fait qu'augmenter et dépasse alors les frontières. Parallèlement, La Casta, association fondée et gérée par les membres du groupe, assure les interventions devant les concerts, manage le groupe et ne cesse d'investir les rues pour promouvoir L'Esprit Du Clan. Il aura fallu attendre 2001 et la rencontre de l'ex-Raggasonic, Big Red, pour voir les membres de L'Esprit Du Clan s'enfermer en studio et enregistrer leur premier véritable album, le très attendu ""Chapitre I"". Le style est encore plus puissant, les thèmes encore plus urgents. Ce 13 titres brûlant, produit par Smockaz, label de Big Red et La Casta, est distribué en France par Virgin. Trois ans plus tard et 200 concerts effectués, le groupe rejoint l'écurie Enragé Prod pour sortir son deuxième album "Chapitre ii : Reverence" début 2005. Deux ans après la sortie du cet album et quelques 300 dates en France et en Europe, L'Esprit Du Clan revient fidèle à sa réputation "gonflé à bloc !". "Chapitre III : Corpus Delicti" sort le 23 Avril 2007, toujours chez Enragé Prod. Deux ans après leur dernier album, l'EDC se dit avoir "besoin de renouer avec un style plus hargneux et vindicatif", ils nous offrent alors le "Chapitre IV : L'enfer, C'est Le Nôtre" (XIII Bis Records). Fin Août 2011, c'est "Chapitre V : Drama" qui voit le jour, toujours chez XIII Bis Records. Le groupe se met en pause fin 2012 avant de refaire surface au printemps 2016 avec "Chapitre VI" sorti chez Verycords.

Discographie :

2000 : Chapitre 0
2002 : "Chapitre I"
2005 : "Chapitre II : Reverence"
2007 : "Chapitre III : Corpus Delicti"
2009 : "Chapitre IV : L'enfer, C'est Le Nôtre"
2011 : "Chapitre V : Drama"
2016 : "Chapitre VI"


Les chroniques


"Chapitre VI"
Note : 16/20

Putain, déjà cinq ans que L'Esprit Du Clan nous avait délaissés pour vaquer à d'autres occupations. Mais voilà, les mauvaises choses ont une fin, et les voici de retour. La recette n'a pas changé depuis "Drama", et surtout le groupe n'a pas pris une ride. Même si personnellement j'aurai toujours ce petit pincement au coeur en écoutant leurs deux premiers albums, véritables bombes qui m'avaient à l'époque fait sombrer dans le monde du hardcore, je suis néanmoins ravi de voir que leur belle aventure continue, dans un style bien plus metalcore mais tout aussi réussi.

Les 13 morceaux sont fidèles au style du groupe, sans surprise j'ai envie de dire. La production est toujours impeccable, les pistes s'enchaînent comme il faut, c'est clair et net. L'ensemble se veut assez homogène, même si certaines mélodies nous restent parfois en tête. J'ai totalement craqué sur la violence de "Rat Des Villes", légèrement plus hardcore que les autres. À l'inverse, on trouve aussi des pistes comme "Hymne Au Silence", un peu plus dark et dont je vous recommande fortement le clip. Difficile de comparer L'Esprit Du Clan à d'autres formations, même si, fidèle à moi-même, je n'hésiterai pas à évoquer leurs potes de The Arrs, tant on ressent la même énergie malsaine au sein des deux groupes.

Difficile de trouver des reproches à faire à ce "Chapitre VI". Cet album s'adresse tant aux fidèles qu'aux petits jeunes en manque de sensations fortes. Même si personnellement, L'Esprit Du Clan restera pour moi un groupe qui se savoure avec gourmandise lors d'un live, on ne peut vraiment pas le limiter à cela, tant la simple écoute de cet album confirme leur capacité à créer du bon son qui peut aussi s'écouter à la maison. Toujours ces bons gros riffs entraînants et cette voix hargneuse qui nous laminent le cul non stop, voilà de quoi s'envoyer cet album en boucle pour encore quelques jours. Youpi !


Grouge
Mai 2016




"Chapitre V : Drama"
Note : 16,5/20

L’Esprit Du Clan c’est un peu notre serpent de mer. Il revient régulièrement, avec des chapitres toujours nouveaux et un style toujours aussi violent. Pour ce chapitre 2011, rien de bien neuf à se mettre sous la dent. Toujours autant de textes engagés, toujours autant de grosses guitares, et ce punch qui caractérise les Parisiens. Leur style hardcore / metal reconnaissable entre tous fait toujours autant fureur.

La recette est simple, un mélange subtil de hardcore, de metal, de chant en Français. Les guitares sont toujours aussi énormes, ça blaste toujours autant, avec une science du riff propre au groupe. On retrouve les mêmes chants engagés et puissants. Rien n’a vraiment changé au fil des années, si ce n’est une production toujours plus puissante et qui est vraiment de qualité. On parle toujours de pouvoir, d’oppression, de domination, de puissance, d’assassin, de solidarité, le tout saupoudré d’une pleine assiette de grosse caisse. Avec ces inimitables dissonances et autres solos, "Drama" ne déroge pas aux règles de la série EDC. Le CD se décompose en 11 plages pour autant de morceaux de violence. Certes, on ne redécouvre pas EDC, ce sont des recettes qui marchent, avec des alternances de couplets faisant la part belle aux deux chanteurs, et des refrains ultra violents calqués sur des gros riffs puissants et une batterie, il faut le dire, dantesque. Il est vrai que les refrains n’ont rien à envier aux plus grands classiques de ce hardcore metal, autant par leur puissance que par leur composition et leur groove inimitable. Au fil des compositions, on retrouve des traces des anciens albums, autant au niveau du son que des compositions. Le chant en Français s’approprie très bien aux morceaux, et avec les compères de The Arrs, EDC reste un des précurseurs du genre dans le domaine et l’un des seuls représentants en dehors de l’Hexagone. Quelque chose d’assez rare pour être souligné.

Les 11 titres sont donc bien compacts, groovants à souhait, on ne déroge pas à une règle qui marche et qui a fait ses preuves auparavant avec les autres chapitres. Néanmoins, malgré sa grande qualité, à la fois dans la composition, dans le son et dans la production en elle-même, EDC aurait peut-être dû changer quelques règles de composition pour se donner un nouvel élan. Mais malgré cela, il est sûr que les fans iront mettre le feu sur la prochaine tournée et que, de par sa puissance, l’album aura probablement un très bon accueil, car il n’y a rien à lui reprocher dans l’ensemble, c’est un album très haut de gamme, avec un son digne des plus grands et des riffs plus tranchants que jamais, mais, et malgré tout cela : à l’Ouest rien de nouveau.


Sam
Septembre 2011




"Chapitre IV : L'enfer, C'est Le Nôtre"
Note : 18/20

Tout débute par le bruit d'une eau déchaînée, un orage gronde, le tonnerre donne la sentence... L'EDC ouvre sur un morceau entièrement instrumental, très progressif, avec un riff lead qui tourbillonne comme le vent et des solos plus intimistes. Surprenante de part sa construction circulaire, cette compo ne fait qu'annoncer un départ plus que prometteur pour ce "Chapitre IV".

La piste suivante nous lâche dans l'arène. On retrouve alors tout ce qui fait la force de l'EDC et surtout tout ce qui contribue à notre passion pour ce groupe. "Nouvelle Drogue", le titre correspond tout à fait avec le ressenti que l'on peut avoir au sujet de cet album : des riffs ennivrants, des paroles transperçantes avec ce double chant qui sait se compléter et jouer des nuances à merveille, une double pédale qui martèle en arrière plan chaque morceau pour lui en donner une puissance ravageuse, une alternance de rythmes entre passages accélérés saccadés et passages davantage en mid-tempo avec quelques mots parlés. Tout y est ! Mais pour moi, plus encore. "La Nuit" représente à la fois l'essence même de l'EDC et son savoir-faire à trouver les tonalités, les façons de construire ses morceaux pour nous apporter une touche de nouveauté qui lui est propre. Dans cette compo, il y a un remarquable passage qui vous prend aux tripes, non pas par une brutalité assourdissante, mais par une technique très bien maîtrisée et des riffs vous serrant la poitrine. Le chant fait ressentir et ressortir à la fois sa haine et sa sensibilité. Ce mélange est comme une grosse bouffée d'oxygène parmi ces ambiances malsaines. L'EDC a réussi quelque chose de particulièrement difficile, retranscrire les contradictions humaines, les vertus et les vices de tout être humain... en notes de musique. Cet album est puissant, fort, mais aussi touchant, de part cette musicalité et ces paroles si... justes. Les titres s'enchaînent telle l'histoire de nos vies, pour se clôturer par "L'enfer, C'est Le Nôtre". Une dernière explosion qui me fait remarquer la qualité indéniable de la production, une force et une agressivité comme rarement il est donné d'entendre.

L'EDC est en constante évolution, cet album à un goût d'introspection qui fait vraiment du bien car la sincérité des mots et des sons nous permet d'apprécier l'oeuvre de manière complète. Un dernier mot sur l'artwork, très belle pochette digne d'un tableau aux couleurs rougeâtre et noir, laissant apparaître un bateau, seul au milieu de l'océan. Belle métaphore de l'homme traversant l'océan des souffrances de façon courageuse. Et surtout, belle représentation de ce "Chapitre IV" ! Grande hate de voir ce dernier chapitre en live, mais pour l'instant, c'est à vous de traverser cet océan dévastateur !


br0k n'd0ll
Mars 2009




"Chapitre III : Corpus Delicti"
Note : 15/20

Je pense qu’il n’est plus nécessaire de présenter l’Esprit Du Clan. Les parisiens nous reviennent avec "Chapitre III : Corpus Delicti" signé encore fois Stéphane Buriez. L’artwork m’a tout de suite marqué par sa réalisation vraiment réussie donnant ainsi encore plus envie d’écouter l’album. Il annonce d’ailleurs parfaitement le style de l’album. Les onze titres sonnent très thrash metal, contrairement à son prédécesseur "Chapitre II : Reverence". De plus les textes sont intégralement en Français et mieux articulés permettant ainsi de les comprendre plus facilement et de pourquoi pas, s’y reconnaître par la suite. Les riffs délivrés à la fois par les deux guitares et par le combo basse / batterie sont toujours aussi lourds et ne perdent pas en efficacité. Techniquement, il n’y a rien à dire, l’Esprit du Clan a fait fort avec notamment ses solos qui me plaisent particulièrement. Ayant eu l’opportunité de les voir en live dernièrement, je ne peux que confirmer ce que j’ai écrit précédemment. "Chapitre III : Corpus Delicti" est sans doute l’album de la maturité pour l’Esprit Du Clan.


Gretscheuse
Août 2007




"Chapitre II : Reverence"
Note : 16/20

Trois ans et deux cents concerts, c'est ce qu'il aura fallu attendre avant que L'Esprit Du Clan nous ponde le successeur de l'excellentissime "Chapitre I". "Chapitre II : Reverence" se présente d'emblée comme un album noir, sombre, mystérieux... ça sent le changement radical. Une fois l'album écouté, j'en arrive au constat que le changement n'est pas radical mais le groupe a en tout cas pris un sacré virage. Autrefois connu et reconnu comme un groupe de hardcore de "cité" ou un "gang hip-hop / hardcore ", L'Esprit Du Clan s'est tourné d'avantage vers le metal et je dirais même par moment le power-metal à la Machine Head. N'attendez surtout pas un "Chapitre 1" bis, la voix est la même mais les morceaux sont beaucoup plus posés ("Le Venin", "Talion") et les ambiances sont mises en avant, des ambiances très sombres à l'image de la pochette. Malgré tout il subsiste un côté hardcore comme sur "Babylone" (feat. Es La Guerilla) mais à présent tout est contrôlé, tout est carré, tout comme la production signée Stéphane Buriez et le mastering signé JP Bouquet. Ce soin professionnel a néanmoins un inconvénient de taille, les compos sont comme formatées et donnent une impression de linéarité. "Reverence" et "Babylone" sortent clairement du lot mais pour le reste, on retrouve une certaine lenteur, des riffs et des breaks assez similaires et des refrains qui manquent de folie. Ceci dit, il est clair que L'Esprit Du Clan nous a sorti là un album de classe internationale, tant au niveau de la composition que de la production, et tout le travail accompil n'est absolument pas à remettre en question. Les paroles sont toujours autant engagées et le groupe sur scène a gardé toute sa rage. Une pochette noire et un titre "Chapitre II : Reverence", serait-ce une façon de dire qu'il n'y aura pas de "Chapitre III" ? L'avenir nous le dira... En attendant, savourez cette grosse pièce de metal Français car on risque d'en entendre pas mal parler cette année !


Petebull
Juillet 2005




"Chapitre I"
Note : 15/20

A l'heure où le combo de la banlieue Parisienne s'apprête à sortir son quatrième chapitre, effectuons donc un petit retour dans le passé afin de parler du premier chapitre paru en 2002. A ses débuts, L'Esprit Du Clan est, comme son nom l'indique, un "clan" davantage qu'un groupe... rap et ragga font partie des influences, et quand le hardcore s'en mêle on pense immédiatement à un groupe comme Biohazard, qui s'est imposé comme le fer de lance du rap-hardcore Outre Atlantique. Les textes en Français ne font pas dans la poésie ("on va tout niquer", "on en a rien à foutre"), ici les mots sont cash et directs, à la manière d'un rap revendicatif, pour dénoncer et pour faire ouvrir les yeux sur la réalité de la vie dans les cités. "On Rase Pas Les Murs" et "Ecole De France" insistent par exemple sur l'intégrité et sur les valeurs. Finalement, des textes assez proches du mouvement hardcore pur et dur. Musicalement, la voix saturée manque quelque peu de charisme mais heureusement les quelques incursions rap et ragga apportent un peu de diversité ("On Rase Pas Les Murs", "Universel"). Le dernier titre, "Smockaze", est d'ailleurs exclusivement ragga / hip-hop... aussi bien au niveau de l'instru qu'au niveau vocal. Certes cet album peut-être paraître simpliste, mais il n'en reste pas moins efficace, à condition d'avoir parmi ses disques du Biohazard, du Madball ou encore du Cypress Hill. A noter que par rapport aux disques sortis à cette même époque, L'Esprit Du Clan se démarque assez nettement de la masse "néo-metal Française", même s'il y sera pourtant assez souvent associé. L'avenir montrera que l'EDC n'est pas qu'un groupe de passage, mais un groupe véritablement implanté dans le paysage musical, qui n'a jamais renié son passé et qui sait évoluer au fur et à mesure de ses influences.


Petebull
Janvier 2009


Conclusion
A écouter : Circus Frenesie (2007)

L'interview : Arsène

Le site officiel : www.facebook.com/lespritduclan