Le groupe
Biographie :

Le groupe autrichien Edenbridge est formé en 1998 par Lanvall (guitariste et claviériste), Sabine Edelsbacher (chant) et par Kurt Bednarsky (basse). L’arrivée du batteur Roland Navratil complète le line-up, et Edenridge entre en studio en 1999, après avoir signé chez Massacre Records, pour enregistrer "Sunrise In Eden", leur premier album, mis dans les bacs en 2000. La même année, Georg Edelmann intègre le groupe au poste de second guitariste, mais sera rapidement remplacé par Andreas Eiblar. C’est sous ce line-up que sort "Arcana", en 2001. En 2002, Kurt Bednarsky quitte le groupe, et est remplacé quelques mois plus tard, après la sortie d’"Aphelion", par Frank Bindig. Edenbridge connaît également un autre changement de line-up lorsque c’est Andreas Eiblar qui décide d‘arrêter l’aventure. La seconde guitare est alors reprise par Martin Mayr. En 2007 expire le contrat avec Massacre Records. Edenbridge décide de ne pas le renouveler, préférant le contrat proposé par Napalm Records, permettant la sortie de "The Grand Design", sorti en 2006, aux Etats-Unis et au Canada. "MyEarthDream" est le premier album où Edenbridge se voit bénéficier du travail d’un orchestre : il s’agit du Czech Film Orchestra, composé de 65 musiciens venant du Prague Philharmonic Orchestra et du Czech State Opera Orchestra. Les soucis de line-up ne s’arrêtent pas là, car en 2008, Edenbridge perd son bassiste, et en 2009 sont annoncés les noms des deux nouveaux musiciens : Simon Holzknecht (basse) et Dominik Sebastian (guitare). Simon Holzknecht annonce en Février 2010 son départ, quelques mois avant la sortie de "Solitaire". Il est remplacé par Wolfgang Rothbauer. Un peu plus tard, l'album "The Bonding" sort en Juin 2013 chez SPV / Steamhammer. Le neuvième album, "The Great Momentum", sort en Février 2017. Stefan Gimpl arrive à la basse courant 2017. L'album "Dynamind" sort en Octobre 2019. "Shangri-La" sort en Septembre 2022 chez AFM Records.

Discographie :

2000 : "Sunrise In Eden"
2001 : "Arcana"
2003 : "Aphelion"
2004 : "A Livetime In Eden" (Live)
2004 : "Shine"
2006 : "The Grand Design"
2007 : "The Chronicles Of Eden"
2008 : "MyEarthDream"
2009 : "LiveEarthDream" (Live)
2010 : "Solitaire"
2013 : "The Bonding"
2017 : "The Great Momentum"
2019 : "Dynamind"
2022 : "Shangri-La"


Les chroniques


"Shangri-La"
Note : 17/20

Nous avons tous cet(te) ami(e) de longue date, à qui l’on ne parle peut-être pas assez souvent, mais que chaque fois que l’on se retrouve, c’est comme si nous nous étions jamais quittés. Cette entrée en matière témoigne exactement du sentiment que j’ai chaque fois que j’écoute à nouveau Edenbridge. Ayant pourtant dix albums en carrière, le tout sur une période de plus de vingt-deux ans, je ne retourne pas assez souvent à leurs albums quand vient le temps d’écouter du metal symphonique, honte à moi.

"Shangri-La" pourrait bien être l’album qui me convaincra pour de bon. On y retrouve pas mal tout ce que je recherche dans une telle œuvre de metal symphonique : des arrangements grandioses, de la variété, et surtout, des mélodies hors du commun. Que ce soit les riffs plus power metal de "At First Light" ou "Freedom Is A Roof Made Of Stars" (j’adore ce titre), les lignes mélodiques hard rock de "The Call Of Eden" ou bien l’apothéose ultime de tout cela dans l’immense "The Bonding Part 2" (sur plus de 16 minutes !), tout dans "Shangri-La" est en place pour me satisfaire. Autre point fort de cet album c'est la ballade "Savage Land" et ses sections de flûte me rappelant "Holy Land" d’Angra ainsi que "I Remember" de Psychotic Waltz.

Lanvall, fondateur et principal compositeur du groupe, se doit d’être reconnu comme l’un des plus grands du genre. Son sens de la mélodie, de la création avec soin d’arrangements ainsi que son talent à la guitare sont magistraux. On ressent vraiment derrière son travail le souci de créer le meilleur morceau possible le tout avec une passion sans retenue. Il explore de multiples influences, incluant du metal néo-classique, qui font de son travail une riche expérience d’écoute. Et que dire de la voix de Sabine Edelsbacher ? Je dirais que celle-ci a quelque chose de distinctif, difficile à décrire, mais qui fait du bien à l’âme, de par sa pureté et sa manière de livrer les mélodies, de manière posée certes, mais avec une puissance sous-jacente.

Comme je le mentionnais en début de chronique, avec un album de la trempe de "Shangri-La", je crois bien que je devrai "prendre des nouvelles" d’Edenbridge plus souvent à partir de maintenant.


Mathieu
Septembre 2022




"Dynamind"
Note : 15/20

Depuis la sortie de "Sunrise In Eden", il y a de cela maintenant vingt ans, Edenbridge est un groupe qui me laisse encore aujourd’hui perplexe. Étant amateur de tout ce mouvement "groupe metal symphonique à chanteuse", j’étais aux premières loges lors de l’éclosion suivant le succès de Nightwish. Que ce soit les After Forever, Delain, Epica et l’ultime Within Temptation, ce genre, ne s’étant jamais essoufflé, a tout de même laissé dans son sillon de multiples albums de qualité variable.

Vingt ans d’existence donc pour Edenbridge, avec sous sa ceinture dix albums complets et autant de lives et d’EPs. Et pourtant, sans avoir écouté, j’en confesse, l’ensemble de ceux-ci, j’ai la plupart du temps eu la même sensation en bouche : un semblant d’insatisfaction. Comme si le potentiel était là, que la troupe possédait plus que le talent nécessaire, que Sabine était au même échelon que ses consœurs et pourtant, mon enthousiasme ne s’élevait jamais au niveau recherché.

Cette sensation, je la retrouve malheureusement avec "Dynamind". N’allez pas croire que l’album est mauvais en soi, loin de là. La production est sublime, Lanvall, le principal maître d’œuvre derrière le groupe, est un sacré bon musicien, cependant, il n’en demeure pas moins que l’ensemble sonne trop mécanique, trop "sécuritaire" à mon goût, avec le résultat final que l’on oublie rapidement ce qui vient de passer dans nos oreilles. Pourtant, ce n’est pas par manque d’efforts, comme en témoigne la sublime et magistrale "All Our Yesterdays", avec son amalgame de guitares puissantes et rapides, d’un refrain accrocheur aux arrangements grandiloquent avec une Sabine en très grande forme. Également, un autre point positif ressort de la tonalité des guitares de Lanvall et Dominik Sebastian. J’adore ce son incisif et grave, précis et puissant à la fois.

Le problème, selon mon opinion, réside dans l’offre beaucoup plus grande que la demande. En soi, cela en devient également une force. En effet, il y en a pour tous les goûts, et si je me permets un peu d’empathie et me mets à la place des amateurs de la formation, clairement que ceux-ci ne seront pas déçus. Il y a dans la musique d’Edenbridge tout ce dont le metal mélodique à saveur symphonique a de meilleur à offrir. C’est au niveau de la sacro-sainte originalité que le bât blesse. Et pourtant, lorsque le groupe s’efforce de sortir des sentiers battus, cela a pour résultat la sympathique "On The Other Side" et son petit côté Irlandais pas piqué des vers. Le tout accompagné d’un refrain aux guitares "downtuned" et l’on a droit à un moment fort sympathique, aux saveurs Ayreon  pas déplaisantes du tout.

En somme, "Dynamind" se veut une suite logique dans la discographie d’Edenbridge, avec des passages audacieux malheureusement trop clairsemés au sein d’un environnement plutôt sans risques.


Mathieu
Janvier 2020




"The Great Momentum"
Note : 16/20

Voilà un groupe que je découvre plus en profondeur avec ce dernier opus. Je n’avais jamais pris le temps de réellement l’écouter avant donc ca sera d’une oreille neuve que cet avis prendra forme.

"Shiantara" introduit l’album sympathiquement avec guitares en force et orchestrations qui arrivent petit à petit pour englober le tout. La voix de Sabine vient habiller l’ensemble de son timbre medium non dénué de charme. Le morceau rythmé est intéressant et l’introduction sonne comme un bon début à tout ça. J’apprécie également "The Moment Is Now" dans la même énergie, qu’on pourrait qualifier de "force tranquille". Exit le blast et la lourdeur, on est ici dans une légèreté appréciable et douce, sans en être molle. Il manquerait un chouïa de prise de risques dans le chant pour apporter un petit plus (vocalises de ci de là ou bien des accompagnements sur des hauteurs différentes éventuellement). "Return To Grace" porte bien son nom et la grâce se mélange aux riffs présents. Un petit arrière-goût de musique orientale donne une certaine magie au morceau et nous emporte pendant ces 5 minutes !

En bref, sans être aussi violent qu’un Epica dans ses dernières compos ni aussi orchestral que Nightwish et son grandiose "Endless Form Most Beautiful", Edenbridge nous offre ici un album facile à écouter, à apprécier dans une douceur sensuelle et mesurée. A l'avenir, j’attendrai un chant avec plus de passion même s'il est déjà très beau présentement. Les orchestrations justement dosées se mélangent et se croisent à la partie metal rythmée, sans que celle-ci ne soit agressive.

On est ici dans du metal très light pour les plus puristes du genre, mais quelques passages de solos de guitare et quelques parties instrumentales plus lourdes viennent donner le coup de pouce qui aurait pu manquer dans le dynamisme de l’album. J’apprécie la découverte !


Fianna
Juin 2017




"The Bonding"
Note : 13/20

Eh bien, trois ans d’attente entre deux albums d’Edenbridge, c’est un record ! Lorsqu’un groupe aussi prolifique a besoin d’une période prolongée pour préparer une nouvelle sortie, je n’ai pas tendance à voir cela d’un mauvais œil. Au contraire, peaufinez, les amis ! Le résultat est supposé ressortir grandi ! Supposé seulement, car les mauvaises surprises et les déceptions ne sont jamais loin. "The Bonding" fait malheureusement partie de la catégorie de ces disques qui laissent l’auditeur avec un arrière-goût désagréable. Pourquoi ? L’explication est simple, mais commençons tout d’abord par les points positifs. Et Dieu sait ce qu’il y en a !

Tout d’abord, le son : clair, net, il parvient à remplir la tâche pas si aisée que celle de mettre en valeur à la fois des musiciens et un orchestre. Heureusement, vu l’ambition d’Edenbridge a construire des titres longs et épiques, comme le morceau d’ouverture "Mystic River", ou encore le morceau-titre final. Pour sûr, le groupe a compris qu’il est primordial de soigner "son entrée et sa sortie", et effectivement, il n’y a aucune déception de ce point de vue-ci. Il n’y a pas à chicaner non plus lorsqu’on en arrive à la question des ambiances. Celles-ci, nous le savons déjà, ne sont définitivement pas évidentes à travailler, mais participent pleinement (et plus encore) à la qualité d’un disque. Nous connaissons surtout un Edenbridge joyeux et dynamique ; ici, il faudra nous habituer à une version plus posée et plus sombre ("Shadows Of My Memory"). Pourquoi pas ? Un peu de changement ne fait de mal à personne, surtout quand la réalisation est de qualité. Un autre point positif, désormais connu, mais qui vaut néanmoins la peine d’être mentionné : la voix splendide unique de la chanteuse, Sabine Edelsbacher. Brillante, touchante ("Death Is Not The End"), ses efforts constants et ses progrès méritent d’être spécialement salués.

Je le disais précédemment, il est très facile d’expliquer le problème duquel souffre "The Bonding". Celui-ci se résume en deux mots : le manque de vigueur et la facilité. D’une part, la perte faramineuse d’énergie d’un groupe pourtant connu pour son côté accrocheur ne manque pas de frustrer. Si quelques bons titres sortent du lot, l’ensemble de l’album se noie dans une linéarité affolante. Pour vulgariser mes propos, c’est lent, c’est monotone, non merci ! L’autre ennui, autrement plus perturbant, c’est le choix apparent du groupe de se reposer sur ses acquis. Parce que depuis le temps que les Autrichiens nous proposent des sorties si régulières, il va sans dire qu’ils connaissent maintenant leurs points forts. Mais ils devraient se souvenir à l’avenir qu’une bonne technique et un timbre vocal, aussi agréables soit-ils, ne pourraient pas relever le niveau de compositions répétitives et peu inspirées.

J’ai sincèrement envie de continuer à croire en Edenbridge. Nous verrons si "The Bonding" n’était qu’une faiblesse avant de redémarrer en beauté.


Gloomy
Juillet 2013




"Solitaire"
Note : 15/20

Allez, en avant ! Et de un album de plus au compteur d’Edenbridge ! Dix albums en une douzaine d’années d’existence, on peut dire que c’est un "score" honnête (bon, d’accord… Il y a deux albums live et une compilation parmi eux, mais tout de même) ! Malheureusement, Edenbridge ne se montre pas aussi captivant que productif… pas toujours, tout du moins ! Séduite pas certains de leurs œuvres autant que déçue par d’autres, difficile d’imaginer à quoi m’attendre avec ce "Solitaire", septième album studio de leur carrière.

"Solitaire" et sa pochette chaude et lumineuse, à l’ouverture plongée vers un infini aussi éclatant que mystérieux ; illustration résolument positive, créant ainsi une curieuse opposition avec le titre froid donné à l’album. Bref regard sur les noms des onze pistes (notons tout de même que les fans pourront, s’ils le désirent, s’approprier la version de "Solitaire" agrémenté de deux compositions supplémentaires : "Eternity" et "Inward Passage") : "Entree Unique", "Bon Voyage Vagabond" (faisons fît du Français bancal afin que cet infime désagrément ne puisse atteindre le contenu à proprement parler), "Out Of This World, Further Afield"… Pas de doute : Edenbridge aspire à nous offrir un long et beau voyage ! "Entree Unique" est l’introduction de toute grandiloquence "obligatoire" dont je ne parlerai pas davantage avant que l’écoute ne soit véritablement entamée avec le morceau-titre "Solitaire". Edenbridge connaît "son" style depuis longtemps, et une fois encore, tous les éléments que l’on lui connaît sont rassemblés : des orchestrations à tout va –encore et toujours arrangées par Lanvall, guitariste et claviériste de son état–, un power metal toujours similaire aux premiers Nightwish, des chœurs parfois (trop ?) proches de l’emphatique, et, bien évidemment, la voix grave et ardente de la chanteuse, Sabine Edelsbacher, encore une fois tout simplement excellente (bien que l’on pourrait néanmoins lui reprocher la linéarité de son chant, mais soit ! Il n’empêche que sa voix demeure un plaisir à écouter d’un bout à l’autre : pour la lassitude, à ce point de vue là, on repassera… ou pas !) ! Est-ce que je surprendrai quelqu’un en annonçant que les sonorités orientales n’ont, pour ce nouvel album, pas été abandonnées ? J’en doute ! Cette petite particularité est et reste plaisante à retrouver sur des morceaux tels que "Skyline’s End", ou encore l’hypnotisant "Out Of This World", aux tonalités vaguement, mais curieusement comparables aux ambiances cotonneuses et sensuelles de la musique Indienne traditionnelle. Belle réussite, tant que j’y suis ! Sans doute la meilleure de l’album, aux côtés de "Higher", premier single dont le clip est d’ors et déjà diffusé. "Higher" se démarquant sans peine du reste de la matière de par son énergie et sa très forte accessibilité : belle mise en bouche pour les futurs auditeurs, cela ne fait aucun doute !

Oui, en fait, je crois bien que "Solitaire" fait bel et bien partie des albums d’Edenbridge qui me plaisent. Tout n’est pas parfait, malgré tout : "Solitaire" est prévisible. Trop prévisible, même. Il y a peu de choses que l’on a l’impression de découvrir, et, à l’inverse, beaucoup trop dont on a le sentiment d’entendre une énième redite : soli, orchestrations, lignes de chant comprises. Un opus sans surprise, donc. Mais qui, de ce fait, et malgré ses qualités multiples, ne peut s’empêcher de lasser avant que les quelques 52 minutes n’arrivent à leur fin. Sympathique, hein, ce "Solitaire" ! Mais ce n’est pas encore avec lui qu’Edenbridge atteindra le rang des "incontournables".


Gloomy
Juin 2010


Conclusion
Le site officiel : www.edenbridge.org