Haha haaaaaaaaaarrrgh !!! Je l'avais bien dit que je ferais des éloges à Black Mark !!! Eh oui, c'est eux qui avaient signé ce bijou, ce joyau, ce rare album de death metal Suédois gras et mélodique en même temps !!
S'il y a un album qui sort au dessus du lot de tous les albums d'Edge Of sanity, c'est bien celui-ci.
"Purgatory Afterglow" est une référence, un must du must des albums des années 90's. D'ailleurs, cette année là a été marquée par la sortie de deux albums qui se sont succédés de près c'était celui-ci et le "Tales From The Thousand Lakes" d'Amorphis, et ils ont tourné pendant des mois et des mois sur la platine ces deux-là. Leur arrivée était quasi simultanée, il m'a longtemps été difficile de les départager, et de toute façon je n'en ai pas envie...
Et donc ce "Purgatory Afterglow" dominé par Dan Swanö vient comme un ovni, parce qu'on n'avait pas eu d'album de cette trempe encore , je veux dire avec une âme death metal mais avec un côté mélodique, c'est un peu le début de ce style qui se cherche, qui se construit, puisque c'est un an plus tard que le "The Gallery" de Dark Tranquillity viendra nous apporter une vague Suédoise de véritable death mélodique pur avec un style bien établi. Mais nous n'en sommes pas encore là...
En cette période, Dan Swanö est sur toutes les lèvres et Nightingale n'a même pas encore sorti d'album. En cette époque, tout le monde vient demander à Dan Swanö de travailler avec lui pour le studio, pour le chant, pour la guitare, il est un peu l'homme à tout faire du metal, partout on le cite constamment et il est actif un peu partout... Et le groupe qu'il a créé, sort alors son quatrième album. Bien que les autres soient très bons, "Unorthodox", "The Spectal Sorrows"... ce "Purgatory Afterglow" est sublime, et dépasse ses prédécesseurs par son côté mélodique plus prononcé.
Edge Of sanity annonce un tournant dans sa carrière, parce qu'après c'est un peu la débandade, deux albums plus tard Dan quitte le groupe, puis revient, du soap opéra dans tout son côté ridicule... Mais ce n'est pas notre affaire.
Bon, autant l'album est énorme que la pochette est bidon, et personne n'ira dire le contraire. Un vieux truc de montagne ou de cratère tout en rouge qui ne représente pas grand chose finalement, c'est complètement raté à côté de celle de "The Spectral Sorrows".
Le logo du groupe a disparu, juste une police d'écriture basique et blanche sans identité, alors que celui-ci ne reviendra que sur le dernier album en date "Crimson II".
Mais même si tout ceci n'est que détail, le plus important dans tout ça, c'est la musique. Le son Edge Of Sanity, ce son si typiquement Suédois, avec guitares grasses comme savent le faire les groupes tels que Dismember ou Unleashed, mais avec des mélodies envoûtantes, avec des mid-tempos, avec des accélérations brutales, avec du chant clair parfois, cet album c'est tout ça à la fois.
L'album débute sur une introduction au clavier avec la voix claire de Dan Swanö, cette voix claire si parfaite, ce chant masculin si juste, que j'en suis jaloux à mort, et juste après arrive tout le reste du morceau "Twilight", du gros son harmonisé pour toucher un public de métalleux extrêmes et les moins extrêmes en même temps.
On découvre dans toutes les chansons de véritables hymnes, des références du genre, "Twilight" en fait partie mais aussi "Of Darksome Origin", "Blood-Colored".... Le morceau qui tue dans toute cette galette Suédoise, c'est bien évidemment "Black Tears", chanson qui a été reprise par Heaven Shall Burn, avec beaucoup moins de feeling et plus d'agressivité. Mais ces derniers n'ont pu égaler Edge Of Sanity car cette chanson n'a pas été écrite pour y mettre de l'agressivité stérile, non elle est là pour aérer l'album, elle est là pour profiter de nouveau du chant clair de Swanö qui nous a perforé l'oreille interne depuis le début de l'album.
Tout l'album s'avale avec une facilité déconcertante tellement les titres sont efficaces, le pire c'est que c'est du death metal, du pur death metal évolutif, progressif et personnel. Après quinze ans, j'ai encore un énorme plaisir à le réécouter. Si vous devez posséder un seul album d'Edge Of sanity, c'est celui-ci. Vous y découvrirez de la brutalité, de la finesse dans les guitares, avec une voix death doublée grave et un peu plus aigue, del'ingéniosité dans la composition des chansons qui savent buriner le bitume en ajoutant la mélancolie qu'il faut pour donner à cet album le statut de tour imprenable...
Personne ne peut être déçu par cet album, à moins de n'écouter que du grind brutal crust post punk core ou du sleaze shoegaze glam emo scremo core, mais les ambiances des chansons, les thèmes, les atmosphères sont toutes et tous hautement inspirés. Le seul morceau moins mélodique dans tout ça , c'est le dernier "Song Of Sirens", largement plus death metal pur, aux airs de Dismember avec un chant de deux autres membres du groupe.
Et bizarrement, je me suis toujours demandé pourquoi à la fin du booklet, l'album était dédicacé à la mémoire de Kurt Cobain...
En tous les cas, si vous tombez sur cet album, je vous invite grandement à ce qu'il devienne votre, c'est une pièce principale de l'édifice metal...
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