Le groupe
Biographie :

Electrocution est un groupe de death metal italien formé en 1990, séparé en 1997, reformé en 2012, et actuellement composé de : Vellacifer (batterie / ex-Kreas, ex-Dark Secret, ex-Neurasthenia, ex-Stillness' Blade), Mick Montaguti (chant, guitare / Pay For Pleasure, Black Madonna), Matteo Grazzini (basse / Lehmann, Neurasthenia, ex-Kreas, ex-Nasty Tendency, ex-In Tormentata Quiete, ex-Mourn In Silence), Neil Grotti (guitare / Lehmann, Neurasthenia, ex-Kreas, ex-Animalator, ex-Furere) et Alessio Terzi (guitare). Electrocution sort son premier album, "Inside The Unreal", en 1993 sur le label Contempo Records. L'album est un succès et le groupe tourne alors avec Death, Carcass, Benediction ou encore Motörhead. En 1995, Electrocution devient un peu expérimental et finit par se séparer en 1997. En 2012, le groupe se reforme et écrit les 11 titres de son album "Metaphysincarnation" qui sort finalement en Mai 2014 chez Goregorecords / Aural Music. "Psychonolatry" sort en Février 2019.

Discographie :

1993 : "Inside The Unreal"

1994 : "Water Mirror" (EP)
1997 : "Acid But Suckable" (EP)
2014 : "Metaphysincarnation"
2019 : "Psychonolatry"


Les chroniques


"Psychonolatry"
Note : 18/20

Dans les années 90, les groupes avec le suffixe "tion" pullulaient. Immolation, Incantation, Suffocation, Mortification, Benediction, Dissection, etc. Il suffisait de trouver un mot "metal", et d’y apposer la terminaison miracle pour avoir un nom "tendance". Electrocution nous arrive aujourd’hui dans les enceintes, avec ce côté hyper rétro. Il faut savoir que ces Italiens sont tout à fait légitimes puisqu’ils font partie de cette vague de groupes précités. Leur première démo date de 1990, ils ont sorti un full length vraiment bien en 1993, puis "Metaphysincarnation" en 2014 a annoncé clairement le grand retour d’Electrocution. Entre temps, de nombreux splits, démos, singles ont pointé le bout du nez, juste pour prouver que le groupe existait, dans l’ombre.

Musicalement, nos amis bouffeurs de spaghettis (et bim, un cliché) jouent un metal qui se situe entre le death traditionnel saupoudré de brutal death et le technical. À la fois virtuose et mélodique, "Psychonolatry" s’impose pendant 44 minutes et propose pléthore de riffs, aussi groovy qu’alambiqués. De multiples relances s’engagent pour permettre aux morceaux d’évoluer sans cesse. De nombreux solos ponctuent l’album, le niveau des guitaristes est tout simplement phénoménal. Là encore, ils incorporent dans leurs interventions toutes les techniques possibles, tapping, sweeping, bendings bourrés de feeling, etc. C’est tellement énergique et chiadé que l’on pourrait clairement identifier le groupe comme jouant du technical death. Le couple basse / batterie est simplement parfait lui aussi et le chant, bien guttural sans sombrer dans la cochonnerie, est parfois renforcé par des interventions dans les aigus, ce qui ajoute de la puissance à l’ensemble.

Ce qui est vraiment bien avec "Psychonolatry", c’est que cet album conjugue à merveille des éléments classic death en les remettant au goût du jour. On y entend des mélodies dark à la Death (le groupe), quelques patterns bien sombres à la Morbid Angel également. Dans les cavalcades, on peut penser à Krisiun ou Hate Eternal et niveau complexité, certains aspects font penser à Atheist ou encore à Pestilence. On y trouve des éléments de l’école américaine, interprétés avec un feeling européen, comme si Anata avait fait des petits avec Malevolent Creation. Jamais pompeuses, les 13 compositions s’enchaînent à la perfection, embarquant l’auditeur dans un dédale de rythmiques puissantes et variées. Electrocution parvient à ne pas lasser et nous délivre ici un skeud hyper aéré grâce à une diversité de passages qui n’est jamais pesante. De ce fait, "Psychonolatry" est un album équilibré. Les leads sont superbes et les mid-tempos font mouche quand ils nous arrivent sur la gueule, Electrocution joue pied au plancher tout du long et négocie les virages avec beaucoup de fluidité dans la conduite.

Bref, à quoi bon vous convaincre avec cette chronique ? Si vous êtes fans de death, je crois bien que vous n’avez pas d’autre choix que de faire fumer le portefeuille et soutenir Electrocution. Avec un nom et un logo aussi vintage, tout en faisant une musique de qualité, ce groupe mérite de sortir des abysses de l’underground qu’il arpente depuis trop longtemps.


Trrha'l
Février 2019




"Metaphysincarnation"
Note : 14/20

24 ans de cuisson pour Electrocution, 24 ans d’ignorance pour ma part, car le groupe m’est totalement inconnu. A priori, musicalement, c’est plus qu’honorable je dirais. Il faut dire aussi que le groupe a splitté en 97 pour revenir en 2013 et pondre "Metaphysincarnation", qui est leur second album. Ils ont eu le temps de réfléchir de leur côté histoire de proposer un bon matos.

Le chant est un flux quasi ininterrompu, je n’ose même pas imaginer la taille des textes, le chanteur est bavard comme un italien !! Bon, je vais avouer, avant d’avoir besoin d'un avocat, le chant avec un débit aussi important devient vite lassant, et j’ai du mal à me concentrer sur la musique. "Wire Worm" ouvre la danse, un peu comme le fait Deicide dans ses morceaux calmes. L’ensemble du titre est carrément bon à écouter, on retrouve tous les ingrédients classiques d’un morceau de classic death metal (solo, break.. il n' y a personne pour débrancher le chanteur là ??). "Phylogenesis" commence de façon un peu plus relevée, la voix écorchée reprend, au bout de deux morceaux j’ai déjà du mal avec cette voix rocailleuse qui m’irrite l’oreille. C’est vraiment dommage car la compo n’est pas si mal que ça, bien produite comme l’ensemble de l’album de toute façon. Le death metal ou thrash death d’Electrocution n’a pas une envergure folle, il est joué à petit tempo, avec parfois quelques légers blasts, pas bien rapides. "Abiura" commence bien, mais retombe aussitôt, pour garder un tempo basique jusqu’au break. Il faut oser les gars !! Ah ça y est, un peu plus loin dans le morceau, le jus revient, et une décharge de six mille volts vient de gicler (Comment ? Ca vous rappelle quelques chose ?). Electrocution ose, les riffs sont plus incisifs, la batteur accélère... mais toujours personne pour débrancher le chanteur. "Bloodless" enchaîne sur un rythme plus lent, bercé par une bonne rythmique, bien que le titre soit plus mélodique, j’ai l’impression que le pilonne s’apprête à balancer une nouvelle décharge. Bien que peu fournie, elle a lieu, et les tressaillements sont de toute beauté. Voila le premier bon morceau ! Voici "As A Son To His Father", sans ramollir outre mesure, et après avoir réussi à adopter le chant, mes oreilles profitent un peu plus de l’ensemble musical. Il n’y aura hélas pas de nouvelle décharge car ce titre ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur. On appelle ça la phase en "plateau". C’est plat. Arrive "Panopticon", c’est marrant comme les compos commencent superbement bien pour ensuite s’évaser et devenir plus mornes. Le groupe adopte désormais une sorte de technique du squeezing, il semblerait qu’il retienne le jus pour l’électrocution finale. C’est vraiment décevant car, en poussant plus loin la chose, il pourrait s’enfoncer plus loin dans des sentiers inconnus qui ne demandent qu’à s’épanouir. Les compos sont pourtant bonnes dans l’ensemble, faitchier quoi ! "Logos", autre excellente compo où il manque ce petit plus, cède sa place à "Aliento Del Diablo" qui fait retomber le pilonne à terre pour cause de morceau d’une minute acoustique, totalement inutile.

J’arrive au bout des onze titres, qui sont très bien mixés, avec une basse bien en avant, de ce côté-là, la prod' est irréprochable, voire exceptionnelle. Les compositions sont pleines d’idées plutôt bien exploitées. Hélas, il manque la petite touche d’inspiration nécessaire ainsi qu’un chant moins rocailleux (dans le mauvais sens du terme) pour que ce groupe de milieu de tableau inonde le visage de l’auditeur avec une dose massive de jus. Si tous les morceaux avaient été dans la veine de l’énorme "Anthropocentric",la dose massive se serait transformée en dose éléphantesque. Je termine donc de façon rétrograde, avec un squeezing quasi insoutenable. Point de pollution nocturne pour moi ce soir.


Davidnonoise
Juin 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/electrocution.band