2019 et le néo metal existe encore. Aberration musicale pour certains, pans de vie d’adolescence pour d’autres, le néo (ou nu) des années 2000 aura marqué notamment avec ses superproductions américaines à la KoRn, Limp Bizkit, SlipKnot ou encore Linkin Park dans ses premières heures. Et l’Hexagone n’avait pas échappé à la règle avec toute une vague prolifique et surtout se démarquant largement des ricains par un grain de folie en plus. L’heure était donc à l’avènement des Pleymo, Unswabbed, Watcha et consorts. Nous passerons d’ailleurs rapidement sur toute la vague "2.0" qui a suivi aux prémices des années 2010 : Smash Hit Combo, Rãgarãja et Fear Mother Rage en tête. Alors devant une scène relativement complète et talentueuse, quid d’Elyx dans ce monde "nu" ?
Sept titres pour vingt-trois minutes, voici donc ce que nous réserve cette partie 1 d’"Annihilation". C’est après "Annihilation" justement, une intro qui rappellera à certains les plus grands heures de la fusion et des rues aux lampadaires qui tremblent au rythme des jumps, que la galette se révèle. Sa première track "Six Pieds Sous Terre" mêle electro, indus, dancefloor et riff gras. De là, difficile de ne pas faire un petit clin d’œil aux Toulousains de Sidilarsen. D’autant plus que, là aussi, nous avons affaire à une dualité vocale. Ni "Se Laisser Tomber" ni "Délivrez-Moi !" ne changeront la donne et la recette. Les cinq Elyxiens s’éveillant du côté remuant de la force. Ah et oui, précision utile : Elyx se chante bien évidemment en français. Ce qui, au passage, me fait esquisser quelques réserves sur certaines lignes de textes un peu trop utopistes ("On est tous dans le même bateau, ici nous sommes tous égaux"). Quoi qu’il en soit, après un EP six titres "Impact & Fracas" en Juin 2017, Elyx passe ici la vitesse supérieure ("Spectacle De Pantins", "Invincibles"). Après, évidemment, cela passe ou ça casse. Et je ne cacherai pas que certains passages m’ont mis à l’épreuve. Etant plus du côté gras et groove de la chose que de l’electro à la Hanibal Death Machine.
Ce premier volet d’"Annihilation" glisse à l’oreille un panorama complet de l’univers d’Elyx : du metal, de l’electro et des trucs assez inqualifiables. Toutefois, si l’enfer est pavé de bonnes intentions, regrettons de ne pas découvrir de suite le second chapitre pour se forger un avis bien plus complet sur ce qui est un premier album. Alors, comme d’habitude, chaque tympan aura sa propre vision des choses. Donc prenez vingt-trois minutes et forgez-vous votre propre opinion mes braves. La curiosité est maître de toute décision !
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