Le groupe
Biographie :

Emergeant de la scène death metal de Bordeaux en France, Empyreal Vault présente un death metal technique issu d'influences telles que Fallujah, Whitechapel et Rivers Of Nihil. Sylvain, guitariste d'Exocrine, a débuté la composition du premier album mi-2018, avec Sylver (guitare / composition - Death Lab). L’objectif était de rassembler une équipe solide pour façonner un premier album et jouer en live. Le groupe est actuellement composé de : Jordy Besse (basse, chant / Exocrine, ex-Slicer, ex-The Konversion), PJ Paoli (batterie), Sylvain Octor-Perez (guitare / Exocrine, Sons Of Senoka) et Tom Kaduk (guitare / Dystopian, ex-Ssanahtes). Le premier album, "Empyreal Vault", sort en Septembre 2019 chez Great Dane Records. Le deuxième album, "Judgement", sort en Juin 2021.

Discographie :

2019 : "Empyreal Vault"
2021 : "Judgement"


Les chroniques


"Judgement"
Note : 17/20

En 2019, Empyreal Vault nous avait gratifié d'un très bon album de death technique et mélodique et on s'était dit qu'il allait falloir suivre le groupe de près à l'avenir. Bonne nouvelle, le deuxième album est déjà là, il s'appelle "Judgement" et il promet une fois de plus de nous mettre une bonne claque derrières les oreilles.

"Harbinger Of Dismal Charges" nous accueille au piano pour distiller une ambiance assez pesante, inquiétante même et qui a pourtant quelque chose d'épique. Le death bien brutal revient en fin de morceau et nous blaste bien la tronche en plus de balancer quelques arpèges bien sombres eux aussi. Une introduction d'un peu plus de deux minutes qui confirme que le groupe ne se refuse rien, qu'il a évolué et que les ambiances de ce nouvel album vont se faire plus dures que celles du premier album. "Apocalypse" suit et laisse entendre dès les premières secondes qu'il porte très bien son nom tant les blasts ravagent tout ! On sent qu'Empyreal Vault a pris une direction plus noire cette fois, il y a quelque chose de plus imposant et de plus froid dans ce death qui reste parfois technique, souvent brutal et mélodique. On sent d'ailleurs aussi une agressivité plus présente que sur le premier album, que ce soit par la dureté des riffs qui se font très sombres et écrasants sur les passages les plus lourds ou la brutalité qui défonce vraiment tout quand le groupe lâche la bride. "Apocalypse" connaît même de brefs passages à la limite du black metal tant l'ensemble se fait froid. Ces explosions de violence sont contrôlées et quand elles interviennent l'effet est dévastateur et Empyreal Vault, malgré certaines parties plus techniques, garde une efficacité constante. Vous ne trouverez pas de débordements démonstratifs par ici et "Judgement" frappe droit au but pendant trente-trois minutes. Si le premier album était déjà impressionnant par sa qualité et sa maîtrise, on sent que cette fois Empyreal Vault n'a vraiment pas envie de plaisanter. Tout est plus dur, plus méchant, plus sombre et les passages aériens proches de Cynic que l'on pouvait entendre sur le précédent album ont laissé la place à des évocations cauchemardesques.

Le chant clair se fait entendre par moments et n'apporte pas quelque chose de plus lumineux comme chez la plupart des groupes qui l'utilisent, c'est plutôt le contraire, et les lignes de chant clair de "Suffering" plombent encore un peu plus l'ambiance avec une froideur que l'on croyait n'entendre que chez S.U.P. Il faut noter aussi le gros travail effectué aux claviers car même si ceux-ci restent assez discrets, il n'est pas rare d'entendre le piano placer des parties très intéressantes qui participent elles aussi à l'ambiance derrière les grosses guitares. Des orchestrations se font aussi entendre à plusieurs reprises et apportent elles aussi des mélodies plus dramatiques ou épiques, appuyant encore ce climat plus dur et plus froid de ce deuxième album. Si la patte du groupe est encore aisément reconnaissable, la différence de ton est flagrante et "Judgement" se fait bien plus revanchard et torturé que son prédécesseur. Les événements de ces derniers mois ont visiblement déteint sur la composition et Empyreal Vault n'avait jamais sonné aussi méchant, aussi sombre et aussi dur. Le résultat est en tout cas excellent une fois de plus et ce groupe a décidément du talent, prouvant en plus qu'il sait évoluer et que les surprises n'ont probablement pas fini de tomber à l'avenir. "Call Of Yggdrasil" fait même appel à du chant féminin lyrique et l'ambiance qui se dégage de ce morceau est réellement apocalyptique, il suffit de fermer les yeux pour voir le monde en ruines. La capacité du groupe a développer ce type d'atmosphères est impressionnante et insoupçonnée à l'écoute du premier album. Et si ce dernier nous avait déjà collé une bonne claque, "Judgement" y ajoute une rafale de droites et d'uppercut pour être sûr de mettre tout le monde d'accord.

Empyreal Vault nous amène donc avec "Judgement" un deuxième album impressionnant à tous les niveaux. Plus dur, plus méchant, plus sombre, il devient quasiment le négatif du premier album au niveau des ambiances qui sont bien plus torturées cette fois. Si vous aimez le death brutal, sombre, intense, avec une légère touche de technicité par moments et des ambiances puissantes, allez jeter une oreille là-dessus tout de suite ! Et même si cette description ne vous parle pas, allez-y quand même, vous allez vous prendre une mandale quoi qu'il arrive.


Murderworks
Septembre 2021




"Empyreal Vault"
Note : 16/20

Si Empyreal Vault est un nouveau groupe et que cet album éponyme est leur premier méfait, ces Français n'en sont pas des débutants pour autant puisqu'on y trouve entre autres deux membres d'Exocrine. Si vous n'avez jamais écouté ces derniers, vous allez me faire le plaisir de rectifier ça tout de suite. Mais revenons à nos moutons avec premier album d'Empyreal Vault qui va donc naviguer dans les eaux du death technique, après tout comme on dit, les chats ne font pas des chiens.

Après une petite intro très cinématographique dans l'âme, le groupe démarre les hostilités avec "Deathbringer" et on sent tout de suite que le death d'Empyreal Vault va être technique certes, mais surtout agrémenté d'ambiances prenantes et sombres. On y sent bien plus d'influences progressives que chez Exocrine et les mélodies se font un peu plus de place. La violence est présente mais les blasts ne sont pas utilisés à outrance et ne sont là que pour ajouter une dose d'agressivité lorsque les morceaux l'exigent. Techniquement parlant, c'est complexe mais pas démonstratif et si les musiciens vont prendre leur pied à l'écoute des plans les plus tordus, cela ne devrait pas non plus envoyer les néophytes au tapis. On doit ça à la volonté d'Empyreal Vault de faire des morceaux riches mais toujours mélodiques et bénéficiant d'un minimum de groove et d'accroche, de quoi donner une bonne durée de vie à un premier album qui ne se laissera pas dompter aussi facilement. Si les morceaux sont accessibles à des gens qui découvrent le death technique, ils n'en restent pas moins profonds et recèlent de multiples ambiances et changements de ton. Le groupe arrive en plus à créer un contraste intéressant entre les gros riffs de bûcheron et les parties techniques d'un côté avec de l'autre des mélodies aériennes et de rares passages qui ne sont pas sans évoquer un certain Cynic. En dehors de ces vétérans, il faut avouer que les sonorités utilisées par Empyreal Vault sont plutôt modernes et certaines saccades et cassures rythmiques flirtent avec une version extrême du djent. En tout cas, voilà un groupe qui tout en allant piocher dans de multiples influences a déjà su se faire une patte, on reconnaît les maîtres qui ont pu les influencer à une époque mais tout est suffisamment digéré pour que ce premier album montre une personnalité plutôt bien affirmée.

On sent une vraie puissance d'évocation dans les mélodies utilisées et dans les ambiances posées et on sent bien que ces gars-là ne sont pas du genre à laisser quoique ce soit au hasard. L'impact de tout ça est encore appuyé par le fait que les morceaux ne sont jamais trop longs et tournent en général autour des trois ou quatre minutes pour un totale d'un peu plus d'une demi-heure. Le groupe ne prend pas le risque de s'enliser dans des parties moins inspirées et n'étire pas ses morceaux outre mesure. Je ne sais pas si un concept se cache derrière ce premier album éponyme mais en tout cas il s'écoute d'un bloc et il y a à la fois un lien entre les morceaux et une cohérence indéniable dans l'ensemble. Les ambiances et certains arrangements electro donnent une impression de délire science-fiction ou spatial. Cela vient probablement aussi du fait que les ambiances sont assez froides et que le côté saccadé de la plupart des riffs associé aux différentes cassures rythmiques ajoutent un côté mécanique à l'album. En tout cas, sans jamais toimber dans la surenchère de blasts, ça envoie quand même bien comme il faut. Pas trop de violence frontale en dehors de certaines accélérations mais des riffs à tendance brise-nuque et un groove assez dévastateur qui ajoutent une bonne dose de puissance à ce death technique. La mélodie se trouve toujours une place au milieu de tout ça et Empyreal Vault arrive à atteindre un bon équilibre entre les deux extrêmes. Niveau production, c'est dans les standards du genre avec un son puissant, assez clair et une batterie sèche et froide mais moins synthétique que chez pas mal de leurs confrères.

Un premier album efficace, violent, technique et mélodique qui envoie déjà du lourd et qui ajoute un nom à la liste des groupes à surveiller. Empyreal Vault développe déjà une personnalité intéressante et ses ambiances froides et mécaniques ajoutent un peu de piment à leur death technique et moderne. De quoi sortir son épingle du jeu, du moins je l'espère.


Murderworks
Octobre 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/empyrealvault