Amis de la violence, bonsoir ! Ou bonjour, c’est selon l’heure. Aujourd’hui, je me suis pris
une bûche en pleine face avec le premier album d’Enblood et comme je suis généreux, je
vais vous en mettre aussi plein la tronche. Formé en 2015 au Portugal, Enblood est
composé de César Moreira (chant / guitare), João Miguel (guitare), Daniel Torgal (batterie)
et Nuno Cruz (basse). Le groupe sort un single en 2016, mais celui-ci passe inaperçu. Sans
jamais se décourager, les Portugais composent d’arrache-pied pour arriver à onze titres
qu’ils regroupent sous "Cast To Exile". Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse le plaisir de
découvrir ça.
On commence avec "Pantheon Of Solitude", ce qui semble être un sample introductif jusqu’à
ce que la rythmique ne prenne d’assaut nos oreilles chastes. On sent que les quatre
gaillards ne sont pas là pour rigoler, mais "Cast To Exile" va littéralement vous clouer au sol.
Au fait, ce son de basse lors du solo, c’est celui de Linus Klausenitzer (Alkaloid,
Obscura…). La fretless de l’Allemand s’adapte parfaitement à cette véritable tornade
portugaise qui, en plus d’être d’une technicité rare, est d’une puissance incommensurable.
Coup de chance ? Non, parce qu’"Earth Raised Creation" fera également le même effet, et je
constate avec plaisir que le bassiste est tout aussi doué que son homologue allemand.
Chaque instrument est mixé à la perfection et le rendu final est une pure folie.
"Oblivious Hate" est le morceau qui était sorti il y a deux ans, et il est évident que tout est parti
de là. De la technicité à la puissance, le groupe a fait en sorte de développer un univers
violent et sombre, qui leur sied à merveille. On retrouve cette même noirceur sous-jacente
avec le tapping de basse qui introduit "Strayed Path In Dementia" mais qui sera rapidement
rejoint par des harmoniques tueuses à la guitare puis par un blast furieux. Le chanteur n’a
pas à rougir de ses hurlements qui égalent sans souci ceux de bon nombre de poids lourds
de la scène, alors que la rythmique se complexifie de plus en plus, comme sur "Leviathan". Je
suis particulièrement séduit par la manière dont ils amènent le refrain de ce titre, autant que
par l'intrigante introduction de "Abyssal Consolation Of Souls". Impossible de ne pas avoir
envie d’apprendre à jouer d’un instrument après avoir écouté ce titre !
"Awaken From The Depths" se recentre un peu plus sur les harmoniques à la guitare ainsi que
des breaks bien sentis, tout en gardant un niveau de technicité hors du commun, alors que
"Black Morning" nous écrase grâce à sa double pédale ravageuse. Mais la basse n’est pas en
reste, car nous allons nous faire lacérer à la fois par les harmoniques rapides des guitares,
mais également par le jeu de boucher de Nuno qui martyrise son instrument. Par contre,
suis-je le seul à sentir quelques influences black metal pendant "Under Werewolves' Skies" ?
Non pas à cause du titre, mais surtout à cause de la rythmique très sombre que les
Portugais ont créée. Le dernier titre, "Procession", est également de cet acabit, mais avec une
introduction plus atmosphérique, et dont l’atmosphère perdurera malgré la puissance
dégagée par le groupe.
Alors qu’en fin d’année dernière Archspire avait placé le niveau du death technique très
haut, Enblood a relevé le défi, et ils l’ont passé haut la main. Si vous êtes adeptes de gros
son au mix impeccable, mais également de prouesses techniques de haut vol, je me
demande sincèrement ce que vous attendez pour écouter cette perle ! Mais plusieurs fois,
parce que vous n’en aurez pas assez avec une seule écoute !
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