Amateurs de violence, voici votre pitance ! "Luciferous", le troisième album d’Enterprise
Earth, vient de nous être dévoilé, et les Américains sont restés fidèles à leurs origines tout en incluant
des nouveautés rafraîchissantes dans leur son. Créé en 2014 par Dan Watson (chant,
ex-Infant Annihilator) et Byron James "BJ" Sampson (guitare, ex-Takeover), le groupe accueille
également Gabe Mangold (guitare, Delusions Of Grandeur, The Harvest Colour) et Rob
Saireh (basse). Le batteur Aaron O'Toole (Confines) quitte le groupe après
l’enregistrement de ce troisième opus, qui va très probablement vous ravir autant qu’il m’a
donné des courbatures à la nuque.
L’album démarre en trombe avec "Behold, Malevolence", un morceau à l’intro inquiétante qui
enchaîne sur des riffs pachydermiques, saccadés et des hurlements bestiaux comme on les
aime. Mais à cette violence pure et dure, le groupe incorpore également une certaine dose
de technicité, que ce soit dans le jeu de batterie ou dans les harmoniques qui ponctuent
parfois la rythmique. Après cet excellent début, on passe à "Sleep Is For The Dead", un autre
titre qui va vous donner envie de danser avec les deux pieds en avant dans une fosse. Les
influences slam sont rejointes par une guitare lead visiblement très inspirée pour ce solo
alors que c’est à nouveau une rythmique assommante qui est à l’oeuvre pour "He Exists". Une
véritable déferlante, qui va vous laisser pantois si vous n’êtes pas habitués à ce mélange
deathcore / brutal death, alors que ce sont des influences plus aériennes qui surgissent pour
l’introduction de "Scars Of The Past". Et c’est également là que l’on se rend compte de la
richesse du groupe, qui n’hésite pas à piocher dans un thrash énervé pour garnir ses riffs.
Retour de guitares plus puissantes que jamais avec "Ashamed To Be Human", un morceau
qui va sans aucun doute lancer un mosh intense dès ses débuts en live. Rien ne semble
pouvoir arrêter Enterprise Earth, et surtout pas Dan Watson qui passe d’un scream vicieux à
un growl profond en une fraction de seconde, comme s’il nous contait l’histoire de la
déchéance de l’humanité. Petite pause douceur avec "Requiem", une rapide instrumentale
acoustique à laquelle la formation ajoute des samples mystiques avant de reprendre sur "The
Failsafe Fallacy", qui renoue avec le blast et la rythmique lourde. A nouveau, quelques
samples épiques sont de la partie, mais c’est principalement sur ces riffs violents et
inquiétants que le titre se base. Et le break ne fera que confirmer mes dires. A entendre
l’intro, on pourrait penser que "Infernal Suffering" serait plus calme, mais il n’en est rien,
puisque ce morceau est au contraire plus rapide, et il exploite encore plus les capacités de
la guitare lead, alors que les autres instruments envoient une rythmique surpuissante.
Titre éponyme de l’album, "Luciferous" est le meilleur exemple de l’évolution du son de la
formation, puisque c’est avec une guitare acoustique et un sample à la limite du mystique
que le morceau démarre, avant d’arriver sur les riffs gras et lourds que l’on apprécie tous. Et
ce mélange, bien qu’étrange défini ainsi, passe parfaitement bien ! Et le mélange se poursuit
jusqu’à la fin du morceau, juste avant que "Nightfallen" ne débute. Un peu plus “classique”
que le titre précédent, cette composition est également dopée par de nombreuses influences
comme le death old school, mais joyeusement arrosées d’un blast beat monstrueux. Un
peu court, le morceau nous lâche sur l’introduction acoustique de "We Are Immortal". Et à
nouveau, c’est le chaos le plus total qui suit, avec des riffs ultra rapides, des samples
épiques et surtout un break et une rythmique entraînante au possible. Dernier morceau de
l’album, "There Is No Tomorrow" est également le plus long. L’introduction est calme et
mélancolique, le sample de voix est inquiétant, et les riffs qui suivent sont beaucoup plus
planants que d’habitude. Mais ne vous inquiétez pas, car la rapidité et la lourdeur reviennent
vite dans le mélange, provoquant un headbang incontrôlable. Mais un chant clair cristallin et
des riffs doux sont également au programme, et je dois admettre que la surprise est de
taille, tant elle est parfaitement exécutée !
Très riche et diversifié, "Luciferous" joue autant sur des bases lourdes que des prises de
risque de la part d’Enterprise Earth. Et ça fonctionne, puisque l’album est excellent de bout
en bout ! Pour avoir déjà vu le combo à l’oeuvre sur scène, vous allez en prendre plein la
vue en permanence.
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