Le groupe
Biographie :

Enterprise Earth est un groupe américain de deathcore originaire de Spokane, dans l'État de Washington. Le chanteur Dan Watson et le guitariste BJ Sampson ont formé le groupe mi-2014. Watson a trouvé le nom du groupe après des recherches sur les théories des Illuminati et du complot. Enterprise Earth sort son premier album, "Patient Ø", en Décembre 2015 chez Stay Sick Recordings, suivi de "Embodiment" en Avril 2017, et de "Luciferous" en Avril 2019 chez eOne Music.

Discographie :

2014 : "XXIII" (EP)
2015 : "Patient Ø"
2017: : "Embodiment"
2019: : "Luciferous"


La chronique


Amateurs de violence, voici votre pitance ! "Luciferous", le troisième album d’Enterprise Earth, vient de nous être dévoilé, et les Américains sont restés fidèles à leurs origines tout en incluant des nouveautés rafraîchissantes dans leur son. Créé en 2014 par Dan Watson (chant, ex-Infant Annihilator) et Byron James "BJ" Sampson (guitare, ex-Takeover), le groupe accueille également Gabe Mangold (guitare, Delusions Of Grandeur, The Harvest Colour) et Rob Saireh (basse). Le batteur Aaron O'Toole (Confines) quitte le groupe après l’enregistrement de ce troisième opus, qui va très probablement vous ravir autant qu’il m’a donné des courbatures à la nuque.

L’album démarre en trombe avec "Behold, Malevolence", un morceau à l’intro inquiétante qui enchaîne sur des riffs pachydermiques, saccadés et des hurlements bestiaux comme on les aime. Mais à cette violence pure et dure, le groupe incorpore également une certaine dose de technicité, que ce soit dans le jeu de batterie ou dans les harmoniques qui ponctuent parfois la rythmique. Après cet excellent début, on passe à "Sleep Is For The Dead", un autre titre qui va vous donner envie de danser avec les deux pieds en avant dans une fosse. Les influences slam sont rejointes par une guitare lead visiblement très inspirée pour ce solo alors que c’est à nouveau une rythmique assommante qui est à l’oeuvre pour "He Exists". Une véritable déferlante, qui va vous laisser pantois si vous n’êtes pas habitués à ce mélange deathcore / brutal death, alors que ce sont des influences plus aériennes qui surgissent pour l’introduction de "Scars Of The Past". Et c’est également là que l’on se rend compte de la richesse du groupe, qui n’hésite pas à piocher dans un thrash énervé pour garnir ses riffs. Retour de guitares plus puissantes que jamais avec "Ashamed To Be Human", un morceau qui va sans aucun doute lancer un mosh intense dès ses débuts en live. Rien ne semble pouvoir arrêter Enterprise Earth, et surtout pas Dan Watson qui passe d’un scream vicieux à un growl profond en une fraction de seconde, comme s’il nous contait l’histoire de la déchéance de l’humanité. Petite pause douceur avec "Requiem", une rapide instrumentale acoustique à laquelle la formation ajoute des samples mystiques avant de reprendre sur "The Failsafe Fallacy", qui renoue avec le blast et la rythmique lourde. A nouveau, quelques samples épiques sont de la partie, mais c’est principalement sur ces riffs violents et inquiétants que le titre se base. Et le break ne fera que confirmer mes dires. A entendre l’intro, on pourrait penser que "Infernal Suffering" serait plus calme, mais il n’en est rien, puisque ce morceau est au contraire plus rapide, et il exploite encore plus les capacités de la guitare lead, alors que les autres instruments envoient une rythmique surpuissante.

Titre éponyme de l’album, "Luciferous" est le meilleur exemple de l’évolution du son de la formation, puisque c’est avec une guitare acoustique et un sample à la limite du mystique que le morceau démarre, avant d’arriver sur les riffs gras et lourds que l’on apprécie tous. Et ce mélange, bien qu’étrange défini ainsi, passe parfaitement bien ! Et le mélange se poursuit jusqu’à la fin du morceau, juste avant que "Nightfallen" ne débute. Un peu plus “classique” que le titre précédent, cette composition est également dopée par de nombreuses influences comme le death old school, mais joyeusement arrosées d’un blast beat monstrueux. Un peu court, le morceau nous lâche sur l’introduction acoustique de "We Are Immortal". Et à nouveau, c’est le chaos le plus total qui suit, avec des riffs ultra rapides, des samples épiques et surtout un break et une rythmique entraînante au possible. Dernier morceau de l’album, "There Is No Tomorrow" est également le plus long. L’introduction est calme et mélancolique, le sample de voix est inquiétant, et les riffs qui suivent sont beaucoup plus planants que d’habitude. Mais ne vous inquiétez pas, car la rapidité et la lourdeur reviennent vite dans le mélange, provoquant un headbang incontrôlable. Mais un chant clair cristallin et des riffs doux sont également au programme, et je dois admettre que la surprise est de taille, tant elle est parfaitement exécutée !

Très riche et diversifié, "Luciferous" joue autant sur des bases lourdes que des prises de risque de la part d’Enterprise Earth. Et ça fonctionne, puisque l’album est excellent de bout en bout ! Pour avoir déjà vu le combo à l’oeuvre sur scène, vous allez en prendre plein la vue en permanence.


Matthieu
Juillet 2019


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/enterpriseearthband