Formé en 2004, Eradicator fait partie de ces bons petits groupes de thrash qui collectionnent les chroniques élogieuses sans parvenir à sortir de l'ombre de leurs aînés. En 2018, les quatre Allemands reviennent à la charge avec un quatrième album constitué de dix titres pour une durée totale d'environs trois quarts d'heure. Un format classique pour un groupe qui promeut un thrash metal très traditionnel.

Pour ce quatrième album, Eradicator jouit d'une bonne production. La basse est bien présente, les guitares généreuses et le son de la batterie s'est beaucoup amélioré depuis "Madness Is My Name". Fidèle à lui-même, Eradicator nous propose toujours un thrash metal pur jus tout en parvenant à varier son propos d'un morceau à l'autre avec, par exemple, une bonne alternance entre des compositions rapides et quelques titres plus lents comme "Overcome The Blackness", "Into Oblivion" ou "Drown The Truth". L'écriture des morceaux est souvent audacieuse avec des structures plutôt originales. A titre d'exemple, on peut citer "Doomsday" qui propose des lignes mélodiques surprenantes sur les refrains avant de monter en puissance sur la deuxième moitié du morceau. Je pense aussi à "Decadance Remains" avec ses changements de signatures rythmiques sur les couplets. Ainsi, chaque titre apporte son lot de petites spécificités et parvient ainsi à conserver l'attention de l'auditeur durant toute la durée de l'album.

Deux points négatifs m'apparaissent tout de même à l'écoute de ce "Into Oblivion". Le premier vient de la voix de Sebastian Stober qui, malgré les années, garde une sonorité assez juvénile. Il y a une sorte de candeur naturelle dans son timbre vocal qui colle mal avec la violence qu'il tente d'insuffler à ses textes. L'autre petit point faible se trouve dans les soli que je trouve, dans leur grande majorité, assez pauvres et peu inspirés. Dans le monde du thrash metal, on nous a souvent habitué à beaucoup mieux. Ces deux détails n'ont cependant rien de catastrophique.

Au final, "Into Oblivion" reste un album solide et très bien construit. Pour peu qu'on ne tique pas trop sur la voix du chanteur, ces dix titres parfaitement exécutés nous feront passer un bon moment à tout amateur de thrash metal qui se respecte.

Eradicator, groupe tout droit venu d'Allemagne, sort cette année son nouvel album. Ce petit dernier se prénomme "Madness Is My Name", avec 11 morceaux aussi fous les uns que les autres. Evoluant dans un style thrash old school, le groupe se permet tout de même d’ajouter des consonances plus modernes.

Dès le début nous entrons dans le lard et dans le vif du sujet puisque le morceau éponyme de l’album ouvre le bal, et bordel ça chauffe sacrément dans les cages à miel, le thrash proposé a des consonances old school et moderne (dans le son utilisé), ce qui ajoutera une puissance non négligeable ainsi que des pistes plus propres. Mais à croire que le groupe n’oublie pas et ne renie pas les origines heavy metal, car on pourra dénicher un certain nombre de passages typés, notamment ceux contenus dans des titres comme "Final Dosage", "Born Of Hate", "Judgement Day", en fait ces sonorités se calent surtout dans les solos qui seront très travaillés et abordables, ce qui donnera tout son charme à ce groupe. "Last Days Of Defiance" sera probablement ma préférée de cet album, où puissance et hargne font connaissance, un break avant le solo à couper le soufle, et le côté très heavy s’en dégage (et la cadence rythmique qui s’accentue lors de la seconde partie du solo creusera encore ce côté perfectionniste se refusant à jouer les mêmes riffs).

Le mixage est excellent, les deux guitares se distinguent bien entre elles, et l’ensemble est propre, peut-être un peu trop à mon goût, mais cela ne gâchera en rien la puissance et le message transmis par le groupe. La batterie, quant à elle, sera superbe, pas trop fort, et accentuée comme il le faut pour les cymbales. Si je devais comparer le mixage, je dirais qu’il s’approche de "And Justice For All" des Mets, avec ce côté moderne bien entendu. "Twisted Evil Mind " et "Nuclear Overkill" clôturent cet opus qui, au final, se bonifie au fur et à mesure des titres, en effet, plus nous entrons dans le coeur de cet album, plus les compositions s’affinent et nous tiennent sérieusement en haleine, nous obligeant à écouter jusqu’à la fin ce "Madness Is My Name" pour ne pas en perdre une seule miette.

Un beau mélange, des compositions frôlant l’orgasme musical ainsi que la perfection, un gros coup de fraîcheur pour cette annéé 2012 !