Evangelist, avec un nom pareil, je crois que ce groupe va nous faire changer de registre après toutes ces sorties black metal ! Et effectivement cette fois on a affaire à un groupe polonais porté sur le christianisme et qui officie dans le doom traditionnel. Déjà le deuxième album avec ce "Doominicanes" qui fait suite à une première galette que je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter, qui est sortie en 2011 et qui répond au doux nom de "In Partibus Infidelium".

Musicalement ce n'est pas très compliqué à situer, imaginez une sorte de croisement entre du Candlemass et du Solitude Aeturnus et vous avez une bonne idée de ce que fait Evangelist. Vous allez me demander où est l'originalité dans tout ça et je vous répondrez qu'elle n'est nulle part, comme tous les groupes faisant du doom traditionnel c'est... ben traditionnel. Les adeptes du genre ne demandent pas du neuf, ils demandent du bon, et à ce niveau-là on est plutôt bien servi. Le chant clair premièrement est très bon et colle parfaitement au style, il se révèlera peut-être un poil trop plaintif pour certains mais c'est tout. D'ailleurs je suis peut-être le seul à y avoir pensé, mais par moments la voix du chanteur (oui parce que j'ai oublié de préciser que les membres veulent rester incognito) me fait penser à Warrel Dane dans ses moments les plus plaintifs justement. L'autre point fort du groupe ce sont les soli du ou des guitaristes qui sont rares, brefs mais toujours excellents ! C'est blindé de feeling et on a juste ce qu'il faut pour terminer les morceaux en beauté.

Pour le reste, comme je le disais, si vous êtes familiers du doom trad' il y a peu de risques que vous soyez surpris, c'est dans la droite lignée des classiques du genre. A la limite, ce que je pourrais reprocher, même si je sais que ça fait partie du doom, c'est que les riffs sont souvent répétés jusqu'à plus soif et qu'un tout petit peu plus de variété aurait été la bienvenue. Bon, les morceaux n'ont pas tendance à s'éterniser donc ça passe bien quand même, ça tourne en général autour des 6-7 minutes. Niveau prod' par contre, c'est nickel, c'est gros, c'est puissant, c'est propre bref pas un poil qui dépasse. Le seul morceau qui se démarque un peu du reste c'est le dernier, "Militis Fidelis Deus" qui déjà dure 12 minutes 49. Il voit le chanteur s'aventurer dans des montées bien plus aigues que sur le reste de l'album, les riffs et les mélodies se font bien plus épiques et des chœurs religieux viennent réhausser le tout. Evangelist profite de cette fin d'album pour nous montrer une voie qui lui va très bien et si le groupe prévoie à l'avenir de faire un album complet dans ce genre, je signe !

Bref, on est donc en présence d'un bon album de doom trad', dont le plus gros défaut est sûrement de marcher un peu trop dans les clous. Evangelist montre avec la fin de l'album qu'il est capable d'explorer d'autres terres, si un prochain album varie un peu plus les plaisirs de cette façon ça permettrait sûrement au groupe de sortir un peu du lot. En dehors de ça, l'album est tout de même très recommandable pour les dingues de doom trad'.