Le groupe
Biographie :

Evergrey est un groupe de heavy metal progressif et mélancolique formé en 1995 à Goteborg (Suède). Il est actuellement composé de Tom Englund, le chanteur / guitariste et seul membre d’origine, Henrik Danhage (guitariste), Johan Niemann (basse), Rikard Zander (clavier) et Jonas Ekdahl (batteur). Le premier album d’Evergrey est paru en 1998 et s’appelle "The Dark Discovery". Mais c’est avec les deux albums suivants que les membres se sont fait connaître : "Solitude Dominance Tragedy" (1999) et "In Search Of Truth" (2001). Quatre autres albums sont ensuite sortis confirmant leur talent : "Recreation Day" (2003), "The Inner Circle" (2004) et "Monday Morning Apocalypse" (2006) et "Torn" (2008). L'album "Glorious Collision" sort en Février 2011 suivi de "Hymns For The Broken" en Septembre 2014 chez AFM Records. Le dixième album, "The Storm Within", sort en Septembre 2016. "The Atlantic" sort en Janvier 2019. "Escape Of The Phoenix" sort en Février 2021. "A Heartless Portrait (The Orphean Testament)" sort en Mai 2022. Leur style est un mélange de puissance et de mélodies sombres et mélancoliques. Les thèmes traités sont la mort, la peur, la religion, la tristesse.

Discographie :

1998 : "The Dark Discovery"
1999 : "Solitude, Dominance, Tragedy"
2001 : "In Search Of Truth"
2003 : "Recreation Day"
2004 : "The Inner Circle"
2006 : "Monday Morning Apocalypse"
2008 : "Torn"
2011 : "Glorious Collision"
2014 : "Hymns For The Broken"
2016 : "The Storm Within"
2019 : "The Atlantic"
2021 : "Escape Of The Phoenix"
2022 : "A Heartless Portrait (The Orphean Testament)"


Les chroniques


"A Heartless Portrait (The Orphean Testament)"
Note : 17/20

"Escape Of The Phoenix" est sorti il y a à peine plus d'un an qu'Evergrey remet déjà le couvert avec "A Heartless Portrait (The Orphean Testament)", le manque de concerts et l'impossibilité de monter une tournée pendant un bon moment ayant évidemment laissé le temps à beaucoup de groupes de se remettre rapidement à composer. Vu la qualité des albums d'Evergrey, nous n'allons pas nous plaindre de retrouver le metal progressif sombre, puissant et mélancolique du groupe plus vite que prévu !

Certes la musique du groupe est reconnaissable entre mille et le groupe évolue petits bouts par petits bouts, ce qui fait que vous allez évidemment retrouver du Evergrey pur jus ici et que vous ne devriez pas crouler sous les surprises. Pour autant, le savoir-faire du groupe est indéniable, sa personnalité est marquée et aucun groupe ne sonne réellement comme lui donc on lui pardonne sans problème de ne pas chambouler sa formule toutes les cinq minutes. On plonge donc avec plaisir dans ce nouvel album en sachant pertinemment qu'Evergrey va une fois de plus nous distribuer une collection de baffes pendant une bonne cinquantaine de minutes avec ces dix nouveaux morceaux. D'ailleurs, le groupe ne perd pas de temps avec une quelconque introduction et nous envoie immédiatement les riffs puissants de "Save Us" dans la tronche. En quelques secondes, la magie opère une fois de plus avec la voix de Tom Englund qui trouve toujours les lignes de chant qui accrochent et frappent en plein cœur à la fois. Ce chanteur a décidément beaucoup de talent, à la fois par sa technique puisque c'est un excellent chanteur mais aussi par sa capacité à systématiquement nous toucher et à nous faire ressentir des émotions puissantes sans jamais en faire trop. Une voie que suit tout le reste puisque musicalement c'est toujours mélancolique et très beau mais sans jamais oublier cette puissance et cette agressivité qui passent par de très gros riffs. Il en résulte des morceaux qui prennent des allures de hits metal tant ils sont accrocheurs, mélodiques et puissants à la fois. Bref, c'est la formule Evergrey qui fait ses miracles comme d'habitude ! "Midwinter Calls" se fait lui aussi très puissant mais encore un peu plus sombre que son prédécesseur et c'est d'ailleurs ce qui marque sur les derniers albums du groupe, on reconnaît la patte mais on sent que ça devient plus dur et plus noir.

Pour autant, c'est toujours aussi accrocheur et le talent de composition est dingue, il n'y a pas un seul passage à vide et pas un seul morceau en dessous du reste. Ce qui est d'autant plus étonnant quand on pense que même pas deux ans se sont écoulés entre la sortie de cet album et le précédent. "Ominous" nous balance un très bon solo mélodique et lumineux au milieu d'un morceau plus lourd et très mélancolique. "Reawakening", quant à lui, remet pas mal de contretemps dans un morceau très accrocheur une fois de plus, ce qui le rend d'autant plus énergique. Pas besoin d'aller faire un track by track, vous savez à quoi vous attendre avec Evergrey et ce nouvel album est tout aussi bon et inspiré que ses prédécesseurs. On prend les mêmes et on recommence, c'est vrai, mais le groupe s'est créé cette patte et il est le seul à pratiquer ce metal puissant et accrocheur de cette façon avec en plus la voix particulière de Tom Englund. Le groupe nous envoie un excellent album dans les oreilles une fois de plus donc on ne va tout de même pas se plaindre. Si l'envie lui prend d'expérimenter légèrement à l'avenir, ce sera accueilli avec plaisir mais honnêtement si le groupe se contente de nous balancer des albums de cet acabit ça ira aussi. D'autant qu'il continue tout de même à évoluer, cela se fait doucement mais les sonorités modernes et plus dures se sont fait une place depuis quelques albums et s'expriment peut-être encore un peu plus cette fois. "The Great Unwashed", avec ce tempo assez lent, se fait presque rampant avec en plus quelques notes de claviers plus fantomatiques en fond. Le refrain est comme d'habitude très mélodique et accrocheur mais l'ambiance générale se fait plus sombre et plus dure encore une fois.

Bref, Evergrey fait toujours du Evergrey et le fait toujours aussi bien donc si les précédents albums vous avez convaincus et que le manque de surprises ne vous pose pas de problème, vous n'avez aucune raison de bouder "A Heartless Portrait (The Orphean Testament)". C'est toujours aussi accrocheur, sombre, puissant, mélancolique et ces cinquante minutes passent une fois de plus à une vitesse folle !


Murderworks
Août 2022




"Escape Of The Phoenix"
Note : 17/20

Après le très bon "The Atlantic" en 2017, Evergrey est de retour avec "Escape Of The Phoenix" dont le titre amène une petite note d'espoir dans une période bien morose. On ne présente plus le groupe et son metal progressif puissant mélodique et mélancolique, il n'est pas un nouvel arrivant et sa discographie est suffisamment conséquente maintenant pour que l'on passe directement au vif du sujet.

C'est "Forever Outsider" qui ouvre l'album sans perdre la moindre seconde en intro inutile, on se prend tout de suite de bons gros riffs très puissants et un refrain très accrocheur dans les dents ! Pas de doute, le savoir-faire d'Evergrey est toujours là et le groupe est forme. Délivré de sa trilogie conceptuelle, le groupe semble se faire plaisir et nous balance une palanquée de riffs de tueur et des lignes de chant à tomber par terre. Maintenant qu'il n'y a plus de concept à respecter et auquel il faut faire coller les ambiances, Evergrey se recentre encore plus sur l'efficacité et délivre un nouvel album très direct. "Where August Mourn" contient lui aussi tout ce que l'on aime chez Evergrey : riffs puissants, mélodies sublimes et lignes de chant accrocheuses. Le chant de Tom Englund est une fois de plus impeccable et les émotions que sa voix porte vous sautent au visage à chaque minute. Cela fait quelques albums que le groupe fait entendre un regain de puissance et les riffs que ce morceau fait entendre juste avant le solo sont très massifs et très puissants, un solo de guitare d'ailleurs aussi court que magnifique comme d'habitude. Il n'y a aucune place pour l'esbroufe sur "Escape Of The Phoenix", le groupe va droit au but et ces nouveaux morceaux sont encore une fois impressionnants par leur concision, leur efficacité et la puissance des émotions qu'ils véhiculent. Une recette qui peut paraître assez simple et immédiate au premier abord par son côté extrêmement accrocheur mais qui révèle justement une profondeur insoupçonnée grâce à ces fameuses émotions qui ont toujours habité la musique d'Evergrey. Même "Stories" aux aires de ballade évite le piège des mélodies guimauves et nous balance au contraire de beaux moments assez poignants avec là encore un superbe solo tout en feeling. Tom Englund s'y montre une fois de plus impérial et en profite pour devenir encore plus expressif.

Il semblerait que la notoriété du groupe ait tendance à décoller quelque peu ces derniers temps et c'est amplement mérité, cela fait tellement longtemps qu'Evergrey nous sort d'excellents albums qu'il serait temps qu'il récolte son dû. En tout cas, "Escape Of The Phoenix" est un coup de maître de plus dans une discographie qui en compte tout de même pas mal maintenant ! Sans avoir jamais perdu sa patte, le groupe montre qu'il reste à l'écoute et qu'il évolue avec son temps, pour preuve les nombreuses sonorités assez modernes qui se font entendre depuis quelques albums déjà et qui trouvent encore à s'exprimer ici. Quelques arrangements électroniques très discrets mais surtout de bons gros riffs de bûcheron et un son massif, puissant et clair qui donne une patate monstrueuse à un ensemble déjà bien vigoureux. Et comme s'il n'y avait pas encore assez de personnes talentueuses impliquées dans ce groupe, on a droit à un guest de choc sur "The Beholder" en la personne de James LaBrie. Ce n'est pas vraiment étonnant quand on connaît l'impact qu'a eu Dream Theater sur Tom Englund mais ça fait clairement du bien aux esgourdes. "In The Absence Of Sun", quant à lui, nous fait entendre quelques mélodies plus sombres voire même inquiétantes malgré ses faux airs de ballade. On pourrait passer les morceaux un par un tant ils apportent tous quelque chose de particulier mais ce sera plus rapide d'annoncer que ce nouvel album est une fois de plus excellent et qu'il est bien difficile de lui trouver la moindre faiblesse. Citons tout de même le morceau-titre qui se montre particulièrement méchant avec un couplet qui balance probablement les riffs les plus puissants et les plus durs de tout l'album sur fond de bons gros coups de double !

Un nouvel album toujours aussi mélodique, puissant et accrocheur pour Evergrey qui a décidément la patate ces derniers temps. "Escape Of The Phoenix" prend une direction un peu plus directe puisque le concept n'est plus là pour dicter la marche à suivre. C'est du Evergrey pur jus et ça tombe bien, c'est exactement ce qu'on demande !


Murderworks
Avril 2021




"The Atlantic"
Note : 17/20

Evergrey aura été plus rapide pour nous amener un nouvel album puisque, deux ans après "The Storm Within", le groupe sort "The Atlantic"," troisième et dernier volet d'une trilogie thématique commencée avec "Hymns For The Broken".

"A Silent Arc" ouvre l'album avec, comme sur "The Storm Within", des riffs assez agressifs et une rythmique nerveuse proche des courants du metal moderne avec une puissance bien marquée. Si la musique d'Evergrey n'a jamais été joyeuse, ce premier morceau présente une ambiance très pesante rarement entendue chez les Suédois, une preuve supplémentaire que le groupe a retrouvé la patate et l'inspiration et qu'il n'hésite pas à se renouveler. Le refrain est très mélodique comme toujours mais surtout poignant et bardé de lignes de chant aussi belles que bien pensées. Bref, Evergrey met tout le monde d'accord d'entrée de jeu avec un morceau fleuve (The Atlantic, mer, fleuve, bon ok... je sors ) de près de huit minutes qui frappe dans le mille et ne fait ressentir aucune longueur. "Weightless" a tout d'un tube en puissance et son refrain vous restera dans le crâne dès la première écoute et pourtant le morceau reste riche et suffisamment profond pour proposer autre chose qu'un single à chanter sous la douche. Je le répète mais ceux qui trouvaient qu'Evergrey avait perdu en inspiration il y a quelques années et qui n'avaient pas écouté les albums suivants peuvent revenir sans hésiter. "The Atlantic" est un concentré de tout ce que le groupe sait faire et on y trouve tout ce qu'on en attende : de la puissance, des mélodies accrocheuses, une ambiance sombre et mélancolique et un Tom Englund une fois de plus impliqué et touchant au micro. On retrouve ce côté très lourd, moderne, puissant et pesant sur tout l'album, "All I Have" par exemple dont le riff sur le couplet pourrait faire penser à du TesseracT dernière période en plus plombé. Je tiens aussi à noter que les soli sont systématiquement magnifiques et blindés de feeling, un plus non négligeable sur un album décidément inspiré de bout en bout !

Je pourrais presque faire un track by track tant chaque morceau apporte son petit grain de sel mais je vais me contenter de vous dire que "The Atlantic" ne connaît aucun passage à vide tout au long de ses cinquante-trois minutes. Encore une fois, le groupe est en forme et ce nouvel album est riche, percutant, efficace et relativement varié. On retrouve la mélancolie et les mélodies habituelles du groupe mélangées à ce côté plus moderne qui perçait déjà sur "The Storm Within" et qui apporte une dose d'agressivité supplémentaire à la musique d'Evergrey. Et il faut dire que ce visage plus énergique va très bien à la musique du groupe qui pouvait manquer d'un peu de dynamisme par le passé. "The Atlantic" montre un bon équilibre entre ces différentes facettes et si les morceaux s'approchent régulièrement des six minutes, ils n'en perdent pas d'impact pour autant, la preuve que le travail de composition a été soigné. Pour ce qui est de la production, ce sont Tom Englund et Jonas Ekdahl qui s'en sont occupés eux-mêmes, ne laissant que le mixage à Jacob Hansen et ils ont eu bien raison de s'en charger parce que l'album sonne foutrement bien ! C'était déjà le cas sur le précédent album et "The Atlantic" confirme que le groupe n'a maintenant plus besoin de qui que ce soit pour faire sonner sa musique correctement.

Un excellent nouvel album d'un groupe qui revient décidément très en forme et qui mériterait une reconnaissance bien plus importante. Que vous ayez apprécié certains album du groupe seulement, que vous ne connaissiez pas encore Evergrey ou que vous soyez déjà fans, foncez sur "The Atlantic", il y a vraiment peu de chances d'être déçu.


Murderworks
Mars 2019




"The Storm Within"
Note : 16/20

"Hymns For The Broken" avait marqué un retour gagnant pour Evergrey qui avait connu une petite baisse d'inspiration et quelques soucis de line-up quelques temps auparavant. Depuis que tout ça est réglé, le groupe est visiblement reparti sur de bons rails et nous livre donc un nouvel album, à savoir "The Storm Within".

"Distance" ouvre l'album sur un riff moderne et assez dur avec un côté presque djent (toute proportion gardée) qui succède à une intro très douce, idéal pour balancer une ambiance très sombre d'entrée de jeu même si évidemment la patte mélodique typique d'Evergrey est bien là elle aussi. On est en tout cas rassurés de retrouver un groupe inspiré, en forme et avec une certaine niaque que le groupe avait perdue sur ses précédents albums. "Hymns For The Broken" avait renoué avec tous ces aspects mais il y avait encore la crainte que ce regain de patate ne soit présent que sur un album avant de s'émousser à nouveau. Pas d'inquiétude, "The Storm Within" est un très bon cru et même si Evergrey ne bouleverse absolument pas sa formule, on écoute ce nouvel album avec un plaisir non feint tant les morceaux sont aussi beaux et poignants qu'accrocheurs. Le groupe se permet même des morceaux bien plus heavy et rentre-dedans, notamment sur "My Allied Ocean" qui est bien plus burné que le reste de l'album même si son refrain est toujours aussi mélodique. En tout cas, ça fait plaisir de retrouver un Evergrey dynamique et inspiré qui ne se contente pas de répéter sa formule ad vitam aeternam. Même si dans le fond la patte du groupe est toujours là, il a intégré quelques sonorités plus modernes et surtout retrouvé une énergie qui commençait à lui manquer à une certaine période.

Cependant, je le répète, pas d'inquiétude, les amateurs retrouveront Evergrey comme ils l'aiment, ces quelques ajoutes n'ont en rien dénaturé la personnalité du groupe et ce nouvel album est dans la très bonne moyenne. Malgré sa durée d'une heure, les morceaux passent tout seul et on est bien tentés de se remettre l'album une deuxième fois à peine terminé, ce qui est très bon signe en général ! Evergrey arrive même à nous surprendre de temps en temps, quand on voit par exemple que "Disconnect" dure sept minutes on se dit que le morceau va être très atmosphérique mais non, le morceau a certes une fois de plus un refrain très mélodique et mélancolique mais débute sur un riff une fois de plus assez typé metal moderne et plutôt agressif. On a même quelques bons gros coups de double par dessus histoire de rajouter une couche d'agressivité dans ce metal très mélodique, l'effet est d'autant plus réussi que le reste est bien plus soft justement. Rien de bien violent dans ce morceau évidemment puisque ce n'est pas le propos du groupe, mais ça crée un contraste et apporte un dynamisme bienvenu dans une musique qui aurait pu s'enliser dans le dramatique à outrance comme ça a pu arriver dans le passé. "The Storm Within" est au contraire un album bien équilibré qui nous montre toutes les facettes d'Evergrey que l'on connaissait déjà avec quelques petites choses en plus, de quoi garder un intérêt sur le long terme.

Voilà donc un nouvel album qui confirme ce que "Hymns For The Broken" nous avait fait penser, à savoir qu'Evergrey est bel et bien de retour en forme ! Une bonne nouvelle pour un groupe qui n'a jamais réellement soulevé les foules mais a sorti pas mal d'albums très solides.


Murderworks
Décembre 2016




"Hymns For The Broken"
Note : 15,5/20

Après quelques années d'absence et un passage à vide, les Suédois d'Evergrey font leur grand retour avec la sortie de leur neuvième album "Hymns For The Broken", sorti le 26 Septembre 2014. En effet, leur dernier album "Glorious Collision" date de 2011 et le groupe a connu quelques soucis de line-up, étant encore à la limite de splitter il n'y a pas si longtemps. Hannes Van Dahl ayant délaissé Evergrey pour intégrer le groupe Sabaton en tant que batteur, et Evergrey ayant besoin d'un second guitariste pour assurer leurs derniers concerts, c'est tout naturellement que Tom S. Englund a fait appel à ses anciens musiciens, le batteur Jonas Ekdahl et le guitariste Henrik Danhage en renfort. Suite à cela, l'entente était au rendez-vous, un nouveau line-up constitué et Englund remotivé et inspiré pour finalement sortir une nouvelle galette, "Hymns For The Broken". Mixé dans le studio du producteur Jacob Hansen (Volbeat, Primal Fear, Amaranthe), le retour des Suédois s'annonce comme prometteur. Alors voyons à présent ce que vaut cet album et s'il sera à la hauteur de nos attentes.

L'album débute par "The Awakening" sur une intro assez sombre débutant sur une scène de torture avec des cris d'homme apparemment martyrisés et en souffrance, sur lequel on peut entendre une voix masculine s'exprimer sur des notes au piano. "King Of Errors" est le premier vrai titre de cet album et donne le ton dès le début. On retrouve la voix si particulière de Tom S. Englund, au chant clair déjà empli d'émotion. Les guitares sonnent elles très heavy, les riffs sont efficaces. Les guitaristes nous balancent des soli majestueux et mélodiques en milieu de piste. Le clavier est lui aussi bien présent tout au long de l'écoute. Un titre efficace et qui donne un aperçu de la qualité musicale de ce nouvel effort. "A New Dawn" est tout aussi efficace, avec une rythmique qui reste en tête, des riffs discontinus accrocheurs, accompagné par la présence de choeurs classiques, un clavier au son tantôt synthétique tantôt plus classique, et des parties de guitares tout aussi sublimées, sur une batterie puissante. L'ambiance qui se dégage de ce morceau a un aspect triste mais est recherchée, un très bon titre.

"Wake A Change" est, quant à lui, plus mélancolique, plus lent que le précédent, on ressent toute l'émotion qui ressort du chant de Englund, renforcé par les leads de guitare et les claviers qui ajoutent à ce sentiment. Avec "Hymns For The Broken", Tom S. Englund nous livre un album personnel, aussi bien au niveau de la musique que des textes, dans lequel il confie ses doutes et ses questionnements sur lui-même, là où il n'y a plus d'espoir, et cela se ressent fortement dans la musique d'Evergrey et particulièrement sur cet album, tant au niveau du chant de Englund que des ambiances et de certains parties de guitare notamment. "Wake A Change" reste tout de même un titre bouleversant mais un peu trop "mou" pour accrocher suffisamment. "Archaic Rage" suit un peu le même schéma que la piste précédente. Après avoir démarré sur des notes sombres au clavier, on poursuit avec le dark metal mélodique que l'on a pu entendre dès les premiers titres, avec des passages se rapprochant du power metal. En fin de piste, une voix et des pleurs de femme apeurée, gémissant, clôt ce morceau. Un titre plus accrocheur mais qui manque encore d'énergie. "Barricades" se veut plus progressif. On reste dans le même genre que les pistes précédentes pour un morceau assez lent, à l'ambiance sombre et mélancolique, sublimé toutefois par des parties de guitares heavy superbement interprétées, sur lequel s'ajoute des parties au clavier au son un peu "industriel". "Black Undertow" démarre sur une intro au clavier dans une atmosphère sombre, plutôt lente, assez mélancolique. Un titre semblable à ses prédécesseurs, mais qui traîne un peu en longueur et pourrait vite devenir un peu lassant à long terme. Heureusement, les guitares énergiques et la batterie rendent ce titre plus puissant que ce que l'on a pu entendre précédemment, le chant renforçant cet aspect d'excès d'émotion.

La piste suivante, "The Fire", est plus énergique, on revient à quelque chose de plus agressif en début de piste, les riffs de guitare sont puissants, mais ça reste mélodique, avec notamment la présence de choeurs d'enfants sur le refrain. Un des titres que l'on retiendra le plus à l'écoute de cet album, que du bon. Le chant et les ambiances sont forts en émotion sur "Hymns For The Broken", ajoutant à la mélancolie qui se dégage de ce morceau. Les guitares se veulent mélodiques, les soli magnifiques. Le choeur d'enfants intervient à nouveau en fin de piste. "Missing You" est une sorte de ballade, un titre calme et lent, dont la voix de Englund est uniquement accompagnée du piano. Certes c'est beau mais ça reste un peu trop mou et mièvre pour accrocher pleinement. "The Grand Collapse" possède lui aussi quelques influences plus progressives, de par sa longueur notamment, approchant les 8 minutes. Mais aussi de par certains passages plus lents et "ambiancés" se rapprochant du genre. Une voix de femme et une autre masculine interviennent en milieu de piste dans une ambiance plus lourde. Les riffs de guitare sont agressifs et une certaine énergie se dégage de ce titre. On approche doucement de la fin avec cet avant dernier titre. Les morceaux défilent, les compositions sont très personnelles et un véritable travail a été fait tant au niveau des textes que de la musique, l'ensemble est bien composé, les titres bien exécutés et la production énorme, le son de qualité. En effet, c'est le producteur Jacob Hansen qui s'est occupé de l'album, autrement dit, vu la qualité de son travail et la renommée de celui-ci, ça envoie, il a fait un superbe travail. "The Aftermath" termine l'écoute de "Hymns For The Broken" sur un dernier morceau qui mise une nouvelle fois sur l'émotion avec un piano énormément présent qui renforce la mélancolie et appuie la mélodie du morceau. Les passages de guitares sont touchants et font ressortir toute la sensibilité qui se dégage de la musique, sur laquelle la voix de Tom Englund achève de nous faire ressortir toute une panoplie d'émotions, de par son chant à la limite du désespoir, laissant penser en cette fin d'album qu'il a enfin retrouvé cet espoir et cette rage de vivre et de vaincre.

Evergrey a effectué avec "Hymns For The Broken" un retour gagnant. Là où son leader Tom S. Englund pensait que tout était fini et était à deux doigts de tout laisser tomber, il a su retrouver la force et l'inspiration avec le retour des anciens du groupe Jonas Ekdahl et Henrik Danhage de nous offrir un album personnel, inspiré de son propre vécu, où l'émotion est un élément fort dans la musique et la composition des morceaux. Certes, certains titres traînent parfois en longueur de par leur lenteur et leur atmosphère plus sombre et mélancolique, l'ensemble manquant un peu de pep's et de morceaux plus énergiques, plus rentre dedans, mais l'émotion est là, c'est l'effet principal recherché ici je pense. De plus, la qualité de ce nouvel album est bien présente. La production et le son sont excellents, leur collaboration avec le producteur Jacob Hansen n'y étant pas étrangère, il a fait un travail remarquable sur l'album. Le travail effectué dans la composition des morceaux ainsi que les ambiances créées et les arrangements, sans oublier les musiciens qui nous ont offerts le meilleur d'eux-mêmes à travers leur interprétation musicale et vocales, est impressionnant, un album pro et mature qui marque un retour en force de Evergrey. La preuve en est avec ce groupe et ce nouvel album que rien n'est jamais perdu et qu'il faut toujours garder espoir et se relever alors, même lorsqu'on pense que tout est fini et que l'on est arrivé au bout. Continuez les gars, vous êtes sur la bonne voie !!


Alexandra
Décembre 2014




"Glorious Collision"
Note : 10/20

Oeuvrant dans le power metal, Evergrey sort un nouvel album "Glorious Collision". On commence donc par "Leave It Behind Us", "You", "Wrong" qui ne vont pas se révéler excellentes, en effet la multitude de changements de rythme entre les riffs est trop importante, ce phénomène s’accroît encore plus lorsque que le synthé fait son apparition, ajoutez à ça une voix mielleuse, et un mixage pas top, cela ne rend pas la tâche facile dès les premières morceaux. La suite s’annonce désastreuse, mais finalement "Frozen" va davantage me mettre dans le bain, avec des changements de rythme bien maîtrisés, ainsi que des riffs de guitare très puissants et très power, c’est ce que j’attendais bien sûr en lançant l’album. "Restoring The Loss" et "To Fit The Mold" confirmeront mes propos sur "Frozen", car contrairement aux trois premiers morceaux, on a vraiment l’impression que tout est fluide, les solos sont placés au bon moment, tout en gardant une certaine "improvisation" dans le morceau, on est toujours surpris par quelque chose. "Out Of Reach", "The Phantom Letters", "The Disease" me font retomber sur ma toute première impression, en effet "Out Of Reach" est totalement dans le même style que les trois premiers morceaux avec des riffs pas cohérents. "The Phantom Letters", quant à lui, est une power ballade lors de laquelle je n’aurais tenu qu'une minute, tandis que "The Disease" est plutôt cohérent, avec un synthé bien maîtrisé, et le duo guitare / batterie est très solide rythmiquement. "It Comes From Within" et "Free" auront le mérite de me surprendre positivement, c’est mélodique, et riche en sonorités. "Free" aura eu le don de me faire frissonner grâce à une certaine osmose entre les instruments. "I’m Drowing Alone" et "… And The Distance" clôturent cet album, je n’ai rien de spécial à ajouter si ce n'est que j’ai failli m’endormir à la fin du disque. Bref, vous l’aurez compris, cet album ne m’aura donc pas satisfait, à cause d’un mixage trop surfait, et des compositions bien plates mis à part quelques unes qui ne sont pas assez nombreuses. Ce n’est pas une "Glorious" mais une "Boring" Collision.


Motörbunny
Février 2011


Conclusion
L'interview : Jonas Ekdahl

Le site officiel : www.evergrey.net