"Persona Non Grata"
Note : 16/20
Maintenant que Gary Holt n'est plus occupé par Slayer, son véritable groupe peut reprendre du service plus facilement et Exodus revient donc avec "Persona Non Grata" qui nous gratifie d'une bonne heure de thrash pour se décrasser les oreilles. Si "Blood In, Blood Out" ne recelait pas de surprises, il balançait la sauce comme il fallait et ce nouvel album semble suivre le même chemin teigneux et direct.
Ce que l'on retrouve aussi ce sont les morceaux longs et le morceau-titre qui ouvre l'album attaque directement avec sept bonnes minutes et une envie d'en découdre qui saute à la gorge dès les premières secondes. Les guitares nous tricotent des riffs bien velus et la batterie est pied au plancher avec des roulements bien brutaux et des coups de double écrasants. C'est classique certes mais bordel ce que c'est efficace ! La voix de Zetro est toujours aussi particulière et ne plaira toujours pas à ceux qu'elle rebute mais pour le reste Exodus est en forme et balance un thrash couillu dans la veine de ces derniers albums et s'il ne surprendra personne, il va tout de même encore briser quelques nuques. Pour une entrée en matière, c'est plutôt brutal et le reste de l'album ne va pas vous ménager non plus et si "Blood In, Blood Out" laissait de la place au mid-tempo, ici Exodus est pied au plancher. Le groove est toujours là dans les passages les plus lourds et on peut faire confiance au groupe pour les placer là où il faut et pour faire le plus de dégâts possibles. "Elitist" coupe cette brutalité avec un esprit plus fun et groovy avant d'enchaîner sur le plus sombre et très lourd "Prescribing Horror". Deux morceaux bien placés pour varier un peu les ambiances après une première partie d'album furieuse et sans pitié qui aura remis les pendules à l'heure. Une boucherie qui revient vite montrer ses litres de sang avec le bien nommé "The Beatings Will Continue (Until The Morale Improves)" qui nous renvoie un thrash teigneux dans la tronche avec ce qu'il faut de riffs vicelards. Pour faire simple, Exodus fait du Exodus et le fait bien, c'est tout ce qu'on lui demande et pour le coup, "Persona Non Grata" ne trompe pas sur la marchandise.
Pour le son de l'album, c'est toujours Andy Sneap aux manettes donc si vous trouvez ça trop lisse, propore ou uniforme, vous ne changerez pas d'avis cette fois, mais bon ça donne quand même ce qu'il faut de puissance et ça fait le boulot pour ce type d'album. Un album qui se termine d'ailleurs par de longs morceaux un peu plus chargés en ambiances, notamment "Lunatic Liar Lord" qui se montre assez sombre et lourd et qui atteint quand même les huit minutes. Le groupe nous laisse quand même une bonne dose de thrash au milieu et le morceau est suffisamment vivant pour ne pas faire sentir sa durée. Un équilibre qui est plutôt bien géré une fois de plus sur "Persona Non Grata" qui arrive à nous tenir en haleine pendant une bonne heure avec en plus de ça un tempo globalement plus relevé que sur son prédécesseur. Donc pour ceux qui se posaient la question, la réponse est oui, Exodus a toujours la patate et nous le fait entendre sans détour sur ce nouvel album. Mais comme avec pas mal de groupes, le retour du live fera du bien parce que ces nouveaux morceaux sont taillés pour faire des ravages sur scène et vu la violence de l'ensemble ça va laisser quelques cratères. En attendant, le headbanging de salon est autorisé et "Persona Non Grata" a justement tout ce qu'il faut pour vous inciter à cette pratique. Profitons-en pour souhaiter un bon rétablissement à Tom Hunting qui se bat contre un cancer depuis l'année dernière et qui a fait un boulot de malade avec ses parties de batterie sur ce nouvel album.
Exodus nous livre donc une nouvelle boucherie avec "Persona Non Grata" qui balance une grosse dose de thrash velu et teigneux qui ne fait pas de prisonniers. On retrouve plus de patate et de hargne que sur "Blood In, Blood Out" et ceux qui attendaient un groupe plus énervé devraient être comblé à l'écoute de ce nouveau pavé.
"Blood In, Blood Out"
Note : 19/20
Exodus qui se présente à nous avec un nouvel album, c'est toujours un plaisir, mais Exodus qui se présente à nous avec un nouvel album intitulé "Blood In, Blood Out" et avec Steve "Zetro" Souza de retour au chant, c'est carrément du délire. Ne nous en cachons pas, quand les Californiens ont annoncé cette nouvelle, on en a tous salivé. Aussi, inutile d'y aller par quatre chemins, "Blood In, Blood Out" est peut-être le meilleur album d'Exodus depuis très très longtemps.
Exodus, en plus d'avoir atteint le statut de groupe culte, est respecté et apprécié par de nombreux fans de metal, le groupe nous envoie en pleine figure un album qui, à l'image de "Bonded By Blood" ou "Pleasures Of The Flesh" va marquer les esprits, un album presque inespéré, tant attendu mais que voilà enfin. Certes cette attente aura été longue mais elle en vaut le coup, "Blood In, Blood Out" est une bombe H qui va exploser vos enceintes, écouteurs ou tout autre moyen que vous aurez pour l'écouter...
Quand on écoute "Blood In, Blood Out", on se rend vite compte d'une chose : il n'y a rien à jeter sur cet album, tout est bon, le groupe s'est surpassé et malgré le poids des années, les longues tournées ou les nombreux projets parallèles pour chacun des membres, Exodus a toujours la passion intacte et ses memebres tiennent une forme olympique, et ça s'entend sur ce nouvel album.
On est littéralement happé par les 11 titres ; 12 si l'on est l'heureux possesseur de la version limitée ; "Blood In, Blood Out" c'est plus d'une heure de thrash US à l'ancienne mais joué en 2014 ! On peut dire que ça fait beaucoup de bien, surtout si vous êtes fans de Testament, Slayer ou bien entendu Overkill ; les dinosaures triomphant du thrash. Pour cet album, on retrouve Lee Altus et Gary Holt aux guitares, Jack Gibson à la basse, Tom Hunting à la batterie et comme je l'ai dis plus haut, Steve "Zetro" Souza derrière le micro qui fait une petite infidélité à Hatriot, le groupe qu'il a formé avec ses deux fils.
"Blood In, Blood Out" a le mérite de remettre les pendules à l'heure, si certains albums d'Exodus n'avaient pas marqué les esprits, lui joue irrémédiablement dans un autre division, le groupe a tout remis à plat, s'est remis en question et s'est défoncé pour ce nouvel album. Il ne sera pas étonnant de lire dans quelques années que "Blood In, Blood Out" sera une grande influence pour de nombreux groupes et sera cité en référence.
Exodus nous livre un album impressionnant, le groupe a réussi son coup et Souza éclabousse cet album de sa classe, de son charisme, mais rassurez-vous, c'est tout le groupe qui s'est impliqué dans ce nouvel album . "Blood In, Blood Out" contient son lot de titres à tout casser comme le puissant "Blood In, Blood Out", "Body Harvest" ou le non moins excellent "My Last Nerve".
Exodus a mis les petits plats dans les grands, effectivement le groupe s'est enfermé avec le multi-récompensé producteur Andy Sneap (Opeth, Megadeth) au Backstage Studio, rien d'étonnant donc que "Blood In, Blood Out" soit un brûlot ardent. Exodus ne l'a jamais vraiment quitté, mais avec ce nouvel album il rejoint le panthéon des dieux du thrash metal.
Si tout comme moi vous trouvez l'édition digipack, jetez un œil au DVD bonus, il est bourré de surprises. Je ne vous en dis pas plus. Et puis quel visuel... à tomber !
"Blood In, Blood Out" est une grande claque, vous verrez, il est assez difficile de s'en remettre. La grande classe.
"Exhibit B: The Human Condition"
Note : 19/20
Depuis la sortie de "The Atrocity Exhibition... Exhibit A" en 2007, Exodus ne
chôme pas au niveau sortie discographique, ré-enregistrant le mythique "Bonbed
By Blood" avec le line-up actuel en 2008 sous le titre de "Let There Be Blood" (personnellement dispensable), nous livrant en début d'année un DVD live
issu de leur excellent prestation au Wacken 2009 (Shovel Headed Tour Machine). Pour cette moitié de 2010, les californiens nous pondent leur dixième album
studio et nous lancent carrément un pavé dans la gueule. Un album très long,
près de 1h et quart dédié au thrash ultime, avec une majorité de titres
dépassant les 6 minutes. Sur la longueur, les 12 titres auraient pu être
redondant et s'écrouler comme un soufflet, mais Exodus possède le talent de
toujours trouver le riff bulldozer, le break dévastateur pour faire repartir
l'ensemble.
"Exhibit B: The Human Condition" est une oeuvre fleuve au sens large du terme,
projettant la bizarre impressionnant d'écouter quelques chose de très
progressif dans son écriture et son approche, mais d'une spontanéité flagrante.
Il faut dire que la meilleur doublette du thrash mondiale (à savoir Gary Holt,
membre fondateur du combo, et Lee Altus ; également dans Heathen aux guitares)
arrive à maturité depuis quelques temps et sait où elle veut nous amener. Cette
sensation qu'on va s'en prendre une bonne est palpable dès l'intro du
fabuleux "The Ballad Of Leonard And Charles", morceau qui reprend les choses
là où les Californiens les avaient laissées sur "The Atrocity Exhibition", aux
riffs des 30 dernières secondes de "Bedlam 123". Une continuité relative
toutefois tant le ton employé ici s'est largement durci par rapport à son
prédécesseur. On sent donc une forte odeur de poudre investir les lieux dès la
saturation arrivée, la production glacial de Andy Sneap rendant toutefois l'ensemble un peu "mecanique" à mon goût. Rob Dukes nivèle vers le haut cet aspect
un peu froid par une prestation vocale époustouflante de haine sur les
excellents "Beyond The Pale" , "Downfall" et "Burn, Hollywood, Burn",
mais également tout en rage subtile sur les titres les moins rapides ("Nanking" ou "Democide"), Exodus mettant alors un côté rythmique plus heavy en avant.
On notera d'ailleurs la copie parfaite de Tom Hunting derrière les fûts,
enchaînant les différentes parties avec une justesse déconcertante (l'hallucinant "The Sun Is My Destroyer", le frénétique "March Of The Sycophants"). Son acolyte Jack Gibson n'étant pas en reste et nous gratifiant de ses
petits solos de basse toujours placés avec parcimonie et pertinence (la fin de
"The Ballad Of Leonard And Charles" notamment).
Au milieu de ce compresseur
rythmique, les guitares cisaillent l'air de riffs accérés, leur côté cristalin
se mariant à la perfection quand elles s'unissent dans un même effort (le solo
de "Hammer & Life", hommage à Paul Baloff, premier chanteur du groupe disparu en
2002). Le résultat de cet ensemble parfait est une machine à tuer qui prend
plaisir à laisser les titres se poser d'eux mêmes, laissant dérouler la classe
des grands pour mieux nous sauter à la gueule. S'embriquant naturellement
malgré la complexité de certaines structures, "Exhibit B..." excelle dans
l'art des parties speed combinées à des cassures mélodiques et à des solos
vertigineux de vitesse. Faisant tourbillonner une frenesis hypnotique jusqu'à
la transe (ceux-ci expliquant certainement la longueur de la majorité des
titres), les Californiens nous crachent à la gueule leur forme étincelante et
le génie d'un groupe qui n'a jamais recueilli le succès qui leur est dû.
Si
l'esprit de la Bay area retrouve une seconde jeunesse depuis quelques années
avec de jeunes loups au dents longues (Fueled By Fire, Violator, Gama Bomb et
consorts), Exodus prouve avec ce dixième album qu'il en reste le leader
incontesté et incontestable, malgré une carrière un peu chaotique, laissant la
gloire mieleuse et les billets verts au soit disant "Big four of thrash". Fuck
em all....
"Fabulous Disaster"
Note : 18/20
Souvent pas mal de personnes disent que le chanteur d'Exodus c'était Paul Baloff. Avec tout le respect que je lui dois, paix à son âme, mais pour moi le chanteur d'Exodus c'est Steve Souza. De plus maintenant pas mal de monde critique Rob Dukes, qui, même si ce n'est pas Souza ou Baloff, apporte une patte singulière et a su rendre un côté plus brutal aux morceaux d'Exodus. Cela fait comme avec Anthrax, J'ai longtemps lâché ce groupe parce que pour moi le chanteur d'Anthrax c'était Belladona et pas Bush. Et puis quand j'ai redécouvert Anthrax avec le clip de "Safe Home" sur l'album "We've Come For You All", révélation Bush, rattrapage du temps perdu, Belladona trop vieux , à la trappe, sans regretter les premiers albums of course. Et donc quand Dan Nelson s'est pointé, on a dit oui, car bonne voix, mais ce n'était pas les autres. Pour Exodus c'est pareil, chacun sa période, chacun sa personnalité et chacun sa voix. Steve Souza était le maître sur ses albums.
"Fabulous Disaster" fait partie du trio gagnant d'Exodus ancienne période, avec "Bonded By Blood" et "Impact Is Imminent".
C'est clair que ce n'est pas l'album qui a brillé par temps de beauté au niveau de sa pochette. Un peu du style de "Pleasure Of The Flesh" puisque c'est encore une photo du groupe. Mais cette fois-ci au lieu d'être devant un comptoir, ils sont devant la télé. C'était la grande époque du thrash, un peu délire comme Tankard.
Pour l'album en soi, ben Exodus est Exodus. Une énergie communicante, avec des riffs de bombardier qui perforent l'esprit et qui restent en tête tout en étant décapants. C'est du désherbant autoroute cet album, ça décrasse le tube à caca, ça déchire le slip, personne n'y résiste.
Cela commence immédiatement , avec un discours parlé qui fait office d'introduction au titre "The Last Act Of Défiance". Mais c'est sur "Fabulous Disaster" qu'on se fait refaire le cul" (oui , je suis désolé , je ne voulais pas être vulgaire, mais je n'ai rien trouvé d'autre). Du blindage de solo de la mort qui tue sur un thème de fou, un thème comme ceux qu'on peut savourer tout au long de "Impact Is Imminent". Exodus sur cet album se lâche comme il faut , et arrive à vous tirer de votre léthargie journalière pour vous prendre par les cheveux, et vous la taper (la tête) contre le trottoir jusqu'à que vous disiez "pitié".
Steve Souza mène la barque vocale en mains de maître, tandis que Holt et Hunolt (tiens je viens de m'apercevoir que leur noms sont antagoniques, c'est marrant...) proposent des guitares saillantes, coupantes comme des lames de rasoir...
Je ne vous parle même pas de "Cajun Hell" ...Si ? ...Bon "Cajun Hell", comme son nom l'indique tire ses influences de la musique cajun, et vient comme une petite mare au milieu de l'album pour relâcher un peu la pression, les riffs sont aussi incisifs mais avec cette esprit cajun typiquement américain, les grenouilles, le marais, le maïs...
Ce n'est pas le seul cadeau que nous fera Exodus sur cet album, car ces messieurs ont eu la bonne idée de faire deux reprises. La première est la chanson "Low Rider". Reprise du groupe War qui avait sorti ça en 1975, et la seconde est "Overdose" qui vient clore l'album, une petite reprise sympatoche d'AC/DC. Le groupe doit apprécier AC/DC puisque sur "Tempo Of The Damned", ils reprennent également "Dirty Deeds Done Dirt Sheap".
De tous les albums d'Exodus, il est peut-être le meilleur avec "Impact Is Imminent" dans l'efficacité et le riff qui chauffe. Les sectaires contrediront ceci en disant qu'il n'y a que "Bonded By Blood", mais Exodus n'est pas le groupe d'un seul album, il a avancé, il a évolué, et ce monstre de thrash metal m'aura toujours fait triper. La seule baisse de régime qu'ils ont pu avoir c'est sur "Force Of Habit"...
"Fabulous Disaster" est une bombe nucléaire, du thrash comme on n'en fait plus, du savoir faire de connaisseurs.
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