Le groupe
Biographie :

Exumer est un groupe allemand de thrash metal formé en 1985 à Wiesbaden. Le nom Exumer a été choisi après que le père de Mem von Stein leur ait suggéré de prendre Exhumer en retirant le "H" pour que ce nom leur soit propre. Le groupe s’est séparé après deux démos et deux albums mais s’est reformé en 2001. Le premier album, "Possessed by Fire" est comparable à "Into the Dark Past" d’Angel Dust, le deuxième quant à lui est plus marqué par l’influence de Slayer, surtout à cause de la voix de Paul Arakaki similaire à celle de Tom Araya. Après cet album, le groupe splitte mais se reformera en 2001 à l’occasion du Wacken Open Air. En 2009, Exumer réalise une démo appelé "Waking The Fire". Ils sortent un album en Avril 2012, intitulé "Fire And Damnation", leur premier album en 25 ans depuis "Rising From The Sea" (1987). Le quatrième album studio, "The Raging Tides", sort en Janvier 2016 chez Metal Blade Records. "Hostile Defiance" sort en Avril 2019.

Discographie :

1986 : "Possessed By Fire"
1987 : "Rising From The Sea"
2012 : "Fire & Damnation"
2016 : "The Raging Tides"
2019 : "Hostile Defiance"


Les chroniques


"Hostile Defiance"
Note : 14/20

Avec cinq albums en trente-quatre ans d’existence, Exumer n’est pas ce que l’on pourrait appeler un groupe prolifique. Il faut dire qu’il y a un trou de dix-sept ans sur le CV du groupe (si l’on excepte une réformation occasionnelle pour le Wacken Open Air en 2001) vu que le groupe a splitté en 1991 et n’est revenu aux affaires qu’en 2008. En d’autres termes, le groupe teuton est le genre à bénéficier d’un statut de formation "culte" sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Cependant, si on a vite fait le tour de la discographie des teutons, il est indéniable que ces derniers maîtrisent bien leur sujet.

A défaut d’être original, le thrash d’Exumer a tout pour convaincre, comme le prouve ce dernier opus sorti sur Metal Blade Records, "Hostile Defiance". Sur ce dernier, les Allemands restent fidèles au style radical et sans concession qui a toujours été le leur depuis le premier album "Possessed By Fire" (1985). Dès les premières notes du titre éponyme de l’album ("Hostile Defiance"), le groupe remet les pendules à l’heure. Si le son est résolument plus moderne et soigné que ce qu’il faisait dans les années 80, le tempo ne s’est pas ralenti. Bien au contraire même. Bien sûr, on retrouve l’héritage du Slayer de la grande époque de "Reign In Blood", sans doute l’influence majeure du groupe, dans les riffs incisifs de titres comme "Raptor", "King’s End", "Trapper" ou "Splinter". L’autre grande influence du groupe est l’âge d’or des Américains d’Exodus, notamment celui de l’époque de l’album "Impact Is Imminent" (1990), comme en témoigne des titres comme "Dust Eater", "The Order Of Shadows" ou "Vertical Violence". Au milieu de ce maelström sonore, on serait bien en peine de trouver quelques traces de mélodies, si ce n’est quelques solos de guitares qui viennent saupoudrer de temps à autres les compos du groupe.

Seule ombre à ce tableau jouissif : les deux reprises qui closent l’album. Tout d’abord, celle d’un vieux titre de Scorpions, "He’s A Woman She’s A Man", tiré de leur album de 1977 ("Taken By Force"= qui est tellement éloignée de l’originale que cela en devient presque grotesque. Enfin, on se dit que les Allemands auraient aussi pu s’abstenir de massacrer le vieux titre d’Entombed époque death metal old school, "Supposed To Rot", tiré de leur premier album "Left Hand Path" (1990) !

Pour conclure, on peut dire qu’"Hostile Defiance" est à l’image de la production de thrash actuelle : cela ne fait pas avancer le schmilblick mais on passe quand même un bon moment de détente !


M.B.
Avril 2019




"The Raging Tides"
Note : 15/20

Deuxième album post-reformation pour les thrasheurs vétérans allemands d'Exumer, "The Raging Tides" sort quatre ans après "Fire & Damnation" sur Metal Blade, qui a recueilli un bon accueil auprès de tous les thrasheurs mais n'a pas trop réussi à faire parler de lui malgré cela. Avec ce quatrième et nouvel opus, les fondateurs Ray Mensh (guitare) et Mem von Stem, qui a lâché sa basse pour prendre le micro, armés d'un line-up renouvelé, continuent sur leur lancée et nous offrent un nouveau bon disque de thrash Metal old school "right in your face".

Centré autour du thème de la torture et de diverses méthodes de persuasions pratiquées par des organisation, politiques, religieuses ou autres, ce nouveau Exumer affiche d'emblée la couleur. Dix morceaux solides et impeccables (à l'image de la prod'), aux structures basiques et aux contours traditionnels, non sans compter quelques surprises comme des influences à chercher du côté du death metal, à l'occasion de quelques riffs bien sentis et très bien intégrés ("Sacred Defense"), amenant plus de saveur et une touche "evil" renforçant la brutalité des morceaux et du concept.

Les introductifs "The Raging Tides" et "Brand Of Evil" sont deux speederies diaboliques qui pourraient devenir deux futurs classiques du groupe. Le groupe aère intelligemment son propos avec "Catatonic", plus lent et aux riffs groovy écorchés. On retient également des titres tels "Sinister Souls", très affuté, sauvage et aux soli fusant de partout comme des balles, ou encore le mid-tempo "Shadow Walker". Les trois derniers morceaux, bien que honnêtes, sont un peu en deçà qualitativement parlant et l'attention retombe, mais rien de méchant.

En bonus, deux reprises viennent s'incruster : "Forever My Queen", classique des classiques, écrit par Pentagram et ici bien rendu et apportant de la fraîcheur, et "Hostage To Heaven", le titre le plus musicalement étoffé et mélodique du disque, apportant encore plus de diversité et s'avérant même plus convaincant que certains morceaux de la seconde moitié de l'album. "The Raging Tides" est donc un nouvel effort très satisfaisant de la part de ce groupe trop souvent dissimulé dans l'ombre des ses grands frères Destruction et qui mérite tout votre soutien.


Man Of Shadows
Février 2016




"Ride The Void"
Note : 12/20

Il est 3 heures du matin, et l’envie de faire une chronique me prend. Pourquoi je ne suis pas au lit à cette heure-ci ? C’est bien simple, la chaleur accablante m’empêche de dormir. Donc autant rester éveillé pour une bonne chose. Du thrash allemand ? Pourquoi pas ! C’est donc parti pour une session qui va durer environ 30 minutes avec les vétérans Exumer ! Certes moins connus que Kreator, Tankard, etc… mais tout aussi efficaces redoublant même d’un mongolisme unicellulaire plutôt intéressant !

Ce nouvel album "Fire & Damnation" inclut 10 titres, avec une pochette qui est dans la veine des anciens Exumer en un peu plus moderne. Autant être clair tout de suite, le thrash pratiqué n’a rien de bien spectaculaire, et n'est pas riche non plus. Et on le comprend dès le début avec "Fire & Damnation", "Venim Of The Sky" ou encore "A New Mortality". Les riffs s’enchaînent à une vitesse vertigineuse, me laissant peu de répis pour penser au morceau que je viens d’écouter. Plusieurs écoutes ont donc été nécessaires pour cerner un peu plus les titres qui, au bout de 20 minutes d’écoute, semblent similaires, alors que ce n’est pas le cas. Je remarque que la seconde partie est plus intéressante avec des riffs très sympathiques notamment avec "Crushing Point" qui me donne une pêche incroyable. Ca a beau être du simple thrash, ça prend aux tripes. Surtout quand "Devil Chaser" s’enchaîne avec cette intro à la double pédale qui me scotche à chaque fois ! Mais dans l’ensemble ça manque de quelque chose, peut-être de hargne ? La voix semble bien lisse et sans réelle conviction. C’est étrange, mais on s’attend à avoir peut-être un son plus pêchu de la part du groupe, mais le son des guitares est très bien travaillé, ainsi que de la caisse claire de la batterie, ajusté à la perfection.

On ne va pas dire que c’est mauvais, loin de là, mais ça reste du thrash traditionnel, dans la veine de Exumer. Ne pas changer la recette ça a souvent du bon. Au moins, là, on ne crie pas au scandale. On s’en prend plein les cages à miel pendant 30 minutes et le résultat reste le même, on ressort abasourdi par ces riffs, ne sachant plus où on habite.


Motörbunny
Juillet 2012


Conclusion
Le site officiel : www.exumer.de