Le groupe
Biographie :

Eye Of Solitude est un groupe de doom / death metal anglais formé en 2010 et actuellement composé de : Daniel Neagoe (chant / Bereft Of Light, Clouds, Colosus, Deos, Ennui, God Eat God, Mistralth, Pantheist, Shape Of Despair, Vaer, ex-My Shadow, ex-Fogland, ex-Gothic, ex-Imber Luminis, ex-Sidious, ex-Tiarra, ex-Unfathomable Ruination), Steffan Gough (guitare), Chris Davies (basse / Seed Of Detest), Remco Verhees (batterie / Akelei, Faal, Inhume) et Mark Antoniades (guitare). Après un premier album en 2011 ("The Ghost") et un EP sorti en 2012 ("Awoken By Crows"), "Sui Caedere" sort en Juin 2012 chez Kaotoxin Records. L'album "Canto III" paraît ensuite en Novembre 2013, toujours chez Kaotoxin Records. En Novembre 2014, Eye Of Solitude sort un nouvel EP, "Dear Insanity". Le quatrième album du groupe, "Cenotaph", sort en autoproduction en Septembre 2016. "Slaves To Solitude" sort en Juin 2018.

Discographie :

2011 : "The Ghost"
2012 : "Awoken By Crows" (EP)
2012 : "Sui Caedere"
2013 : "The Deceit" (EP)
2013 : "Canto III"
2014 : "Dear Insanity" (EP)
2016 : "Cenotaph"
2018 : "Slaves To Solitude"


Les chroniques


"Slaves To Solitude"
Note : 16,5/20

On retourne en Angleterre avec Eye Of Solitude qui nous a préparé un cinquième opus toujours aussi funeral doom. En effet, le funeral doom est toujours assuré avec la présence de Daniel Neagoe (Clouds, Deos...) aux commandes.

Ce nouvel album "Slaves To Solitude" suit les traces de son prédécesseur datant de 2016, "Cenotaph", en nous présentant une musique contemplative et atmosphérique s'éloignant ainsi des sonorités death des premiers albums. Certes il y a encore des passages plus "violents" comme dans le morceau "Confinement" qui nous met une belle giffle, mais le reste se situe plutôt dans un climat froid, proche de la folie. On a ainsi un superbe "The Blind Earth" qui est percutant. Cet album a beau ne pas être le plus rentre-dedans, il reste très accrocheur et nous garde en haleine.

Le style du groupe a également évolué en étant désormais plus sobre et épuré, il y a donc moins d'orchestrations. Le titre mélacolique "The Cold Grip Of Time" contient quelques parties de piano mais ça reste beaucoup moins exubérant que par le passé. Les growls de Daniel nous font toujours le même effet quand ils arrivent, avec cette puissance caverneuse qui nous saisit. Ils se marient à merveille avec les passages plus lumineux de "Still Descending", qui est d'ailleurs un morceau très intéressant, hypnotique et mélodique. Et on termine l'écoute avec un "Boundless Silence" qui fait le job, il est à la fois glacial, triste et sent le désespoir.

Eye Of Solitude pratique une musique de plus en plus personnelle qui s'écoute facilement, sans longueurs ni temps morts. "Slaves To Solitude" est un album complet et prenant, même s'il n'est sûrement pas le meilleur de la discographie des Anglais.


Nymphadora
Juin 2018




"Cenotaph"
Note : 16,5/20

Après un EP très spacial et spécial d'un seul titre durant 50 minutes et qui a eu un accueil assez mitigé, "Dear Insanity", un EP pour récolter de l'argent pour une association roumaine de personnes aveugles et malvoyantes et un split de qualité avec le groupe Faal, Eye Of Solitude nous présente son quatrième album "Cenotaph". Cenotaph étant un terme grec qui désigne une tombe "vide", qui ne contient pas de corps, élevé à la mémoire d'une personne ou d'un groupe de personnes. Cela présage un album vraiment gai qui respire la joie de vivre ! Ce n'est bien sûr pas le cas et c'est tant mieux !

Et c'est sur les traces de leur précédent album, "Canto III", mélangeant le doom funéraire avec du blast par touches, que nous faisons connaissance avec les quatre longs morceaux de "Cenotaph". En effet, on retrouve direct la patte d'Eye Of Solitude et de son membre fondateur Daniel Neagoe (Deos, Shape Of Despair, Ennui, Colosus, Pantheist, Clouds...) . C'est dans le premier titre, " Cenotaph ", que l'on constate que les riffs qui s'étendent à l'infini sont bien là, tout comme les growls inhumains provenant d'une crypte. La batterie, présente par à-coups, lourde et poignante, et les chorus discrets et funèbres sont aussi de la partie. Cependant, il y a des differences avec les travaux passés du groupe ou plutôt une évolution, comme un mélange de "Canto III" et de l'EP "Dear Insanity". Sans aller jusqu’à être identique ce dernier, on sent que cet album en est clairement inspiré. Il se trouve être bien plus atmosphérique, à l'image de "A Somber Guest", encore plus lent, sans être aussi ambiant et spacial néanmoins. Les passages plus rentre-dedans et rapides sont moins présents ici ou seulement par petites touches, souvent en fin de morceau. En tout cas, tout est bien ficelé et l'album reste tout de même bien percutant !

On se laisse porter, malgré les longs moments répétitifs, et on ne perd jamais le fil. Même pendant "This Goodbye, The Goodbye" qui nécessite un peu de concentration pour rester focalisé sur la musique tellement ce titre est monochrome et pachydermique, cela reste prenant et bouleversant ! Et ce n'est pas le dernier titre, qui est aussi le plus long avec 16 minutes à son compteur, que l'on va être déçu ! Ce petit dernier, "Loss", est une vraie pépite immersive et mélodique et peut-être un peu plus simple d'écoute.

Ce "Cenotaph" n'est peut-être pas aussi parfait que le second album "Sui Caedere" mais, dans un style quelque différent, cet opus nous transmet ce sentiment d'abandon, de solitude extrême, de désolation, et surtout de tristesse. C'est terne et lumineux à la fois, le tout dans une ambiance nostalgique et glauque où règne le désespoir.


Nymphadora
Septembre 2016




"Dear Insanity"
Note : 15/20

Le groupe anglais Eye Of Solitude est vraiment prolifique ! Après l'EP "The Deceit" sorti il y a quelques mois, ils reviennent avec un autre EP intitulé "Dear Insanity", toujours chez le label français Kaotoxin. Daniel est toujours aux commandes et il y a eu quelques changement de line-up dont Steffen Gough (Sidious) à la guitare.

Pour commencer, le format de cet EP est plutôt particulier avec un titre unique durant tout de même 50 minutes ! Une bonne concentration est donc nessaissaire pour ne pas décrocher, surtout pour du doom. On ressent dès le début un changement dans leur musique marqué par des nappes très atmosphèriques et spatiales, collant d'ailleurs à merveille avec l’artwork. Les 8 premières minutes sont alors linéaires et planantes avec des cris semblant venir d’une galaxie lointaine. Puis, la voix abyssale de Daniel met fin à cette léthargie. Les instruments aussi lourds que le chant se partagent l’espace dans une extrême lenteur. Ils deviennent ensuite plus présents et comblent les vides. La fin (9 dernières minutes) est sans aucun doute la meilleure partie, pleine de force et de mélancolie dans une splendide simplicité. Les Anglais se sont quelque peu éloignés de leurs productions passées, doom / death orchestral, pour nous offrir ici un doom plus funéral et atmosphérique. Cette tournure musicale est-elle définitive pour leur prochains albums ou est-elle expérimentée rien que pour cet EP ?

Après écoute, on ne peut que regretter l’extrème longueur du morceau car l’on perd forcément le fil à un moment. Il faut rester dedans et en conséquence ne penser à rien d’autre durant ses 50 minutes. C’est possible mais pas simple. Leur musique est, elle, toujours prenante et magique. On peut féliciter leur prise de risques, même si certaines personnes risquent de ne pas accrocher.


Nymphadora
Novembre 2014




"Canto III"
Note : 18/20

Eye Of Solitude est un jeune groupe car il a été formé en 2010, mais voilà, malgré ses 3 années d’existence et quelques changements de line-up, il n'a rien d'un débutant ! Au contraire, ses musiciens expérimentés font une musique mature et réfléchie qui leur est propre. Et ils n'ont pas chômé en mettant au jour 2 EPs et aujourd'hui un troisième album chez le label français Kaotoxin Records. Ce nouvel opus se nome "Canto III", il est superbement mis en valeur par la splendide pochette réalisée par Giannis Nakos de Remedy Art. L'artiste, qui a déjà réalisé leurs précédents artworks, a encore utilisé des couleurs frappantes et des corbeaux représentant le passage vers la mort, comme la faucheuse représentée. Ainsi, le doom funéraire / death orchestral de "Canto III" est dans la lignée de son prédécesseur "Sui Caedere" ayant eu un franc succès à sa sortie en 2012.

La marche funèbre commence avec "Act I : Between Two Worlds (Occularis Infernum)", le titre le plus long de l'album. On est happés par la beauté glaciale et solennelle qui émane dès les premières secondes de clavier. La chair de poule apparaît soudain quand le chant death de Daniel Neagoe et quand les guitares apparaissent et surprennent ainsi un silence trompeur. Un chant clair touchant et un chant black rageur viennent s'ajouter pour notre plus grand bonheur. On retrouve alors les riffs mélodiques et mélancoliques typiques du groupe. Jusqu'à la fin, on reste captivés voire abasourdis. Enormissime ! C'est ensuite que "Act II : Where The Descent Began" fait son entrée de façon magistrale et directe, même si le tempo reste lent et que ce soit atmosphérique. Le chant clair et les vocalises lancinantes venant ensuite imposent le silence et résonnent en nous. L'émotion palpable est d'une parfaite justesse. Puis, la double nous sort de nos réveries en nous offrant un passage plus rapide, typé black metal. L'introduction de piano dans "Act III : He Who Willingly Suffers" est plus personelle et minimaliste avec juste ce qu'il faut. Lourd et froid, le reste du morceau nous fait l'effet d'un poignard. On ressent le poids du malheur sur nos épaules, jusqu'à s'écrouler. La détresse et la peine nous sont parfaitement transmises. Ainsi, la tension et la mort arrivent à faire pleurer notre coeur. "Act IV : The Pathway Had Benn Lost" est différent car ses riffs sont plus typés post-rock, apportant de la lumière au titre, et cela tranche forcément avec ce que l'on a l'habitude d'entendre dans Eye Of Solitude. C'est une pause dans l'album avec une musique plus légère et donc moins dramatique. On revient ensuite vers un titre pesant et déchirant, "Act V : I Sat In Silence". On ferme alors les yeux et on se sent comme hypnotisés. Et c'est avec "Act VI : In The Desert Vast" que se termine l'album. Alternant de courts moments de rage et de longs passages instrumentaux, ce titre représente l'espoir, la dernière chance dans la désolation.

Eye Of Solitude devient d'album en album une référence. Ils ont ainsi leur place parmi les meilleurs, en combinant qualité de composition, originalité d'une musique émotionnelle et variée, et une très bonne production. "Canto III" est une réelle merveille, chamboulant et marquant. Tout simplement magnifique !


Nymphadora
Novembre 2013




"Sui Caedere"
Note : 17,5/20

Le funeral doom death-metal est à son apogée avec Eye Of Solitude, le groupe nous venant de Londres a sorti son nouvel album "Sui Caedere". Ils ont un style qui leur est bien propre évoluant au fil des albums. Le combo développe une musique d'une grande maturité et d'une richesse à la fois lugubre et brillante. A travers ces 10 titres, on est invités à la solitude dans un néant profond mais hypnotique.

Les deux premiers morceaux sont pour moi les meilleurs de l'album. Tout d'abord, "Awoken By Crows" (également présent dans l'EP du même nom) nous élève au milieu d'une nuée de corbeaux. Le chant de Daniel Neagoe est impressionnant et maîtrisé à la perfection ! Les riffs sont mélodieux et inquiétants, et l’ambiance générale est froide et lourde. On s'imagine facilement errant au milieu des stèles froides et silencieuses... Puis "The Haunting" commençant avec une intro planante et pleine de suspense nous embarquant dans une souffrance extrême. Le titre est plaintif et retourne le coeur avec sa rythmique lente et ses splendides passages instrumentaux. Le doom est au summum du génie ! Avec un début étrange (cri lointain, bruits de nature...), "Strigoi" se révèle progressif et original. Les guitares sont en retrait alors que le chant plus rageur et la batterie entraînantes sont mis en avant. "A Note To Say Farewell" est plus posé, voire lumineux, avec des sonorités plus enjouées. La composition du morceau est simple mais reste intéressante. La folie est bien représentée avec "Depths Of Sick Mind", on entre dans un espace malsain, peu rassurant, les orchestrations sont riches et tragiques, alternant avec des passages brutaux et rapides. Autre coup de coeur : "Performed In Graphic Pain" est plus rentre-dedans et le chant, à certains moments, nous étonne, rappelant le grindcore, mais ce titre se révèle aussi surprenant, avec des passages plutôt symphoniques. Et au milieu du morceau, une mélodie de piano vient épouser une guitare agonisante. Une bourrasque glaciale vient nous faire frissonner... Sublime ! "Totem Of A Pagan Thought" nous rappelle quelque peu My Dying Bride dans les ambiances tristes et froides et les riffs de guitares. Un cauchemar éveillé ! Ensuite, comme une failure, "Yet I Breath" vient faire grimper l'émotion de l'auditeur avec une rythmique très lente, en effet on ressent une fragilité intense. "Departure" vient terminer en beauté cet opus oscillant entre un début très atmosphérique et une fin captivante et dynamique, telle une valse macabre évoluant entre poésie et passion ! La seule fausse note pourrait être "Those Who Don't Return" qui est sûrement trop long (plus de 13 minutes) pour un titre manquant de rebondissements. La lassitude arrive plutôt vite. Dommage pour un album si intéressant...

En conclusion, les larmes ont été plusieurs fois refoulées lors de l'écoute de cette oeuvre d'un autre monde. C'est un album poignant et bouleversant qui s'écoute facilement et qui propose une large palette de gris dans la tristesse et l'isolement.


Nymphadora
Octobre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.eyeofsolitude.com