"Osyrhianta"
Note : 15/20
Pour tout véritable amateur de power metal symphonique qui se respecte, 1997 n’est pas qu’une année parmi tant d'autres. En effet, celle-ci marquait la sortie de "Legendary Tales", album phare de Rhapsody, et qui allait changer le visage du power metal à jamais. Beaucoup d’eau s’est écoulée sous les ponts et bien des dragons ont été anéantis depuis et le maître fut maintes fois dépassé par ses disciples. Fairyland, fondé en 2003, se voulait l’un des plus prometteurs de ceux-ci.
Quand est-il 17 ans plus tard, avec "Osyrhianta", quatrième album seulement en carrière, pour le groupe ? Disons de prime abord que l’effort symphonique est tout aussi fort qu’à leurs débuts. Par contre, c’est au niveau de l’inspiration que tout s’effondre à mon avis. En effet, malgré que tous les ingrédients soient présents pour faire de cet album un immense succès, je me retrouve avec un sentiment de déjà entendu trop fort, venant du même coup saborder tout autre forme d’émotion que je pourrais ressentir face à cet album.
Il est fait mention dans la biographie accompagnant la copie promotionnelle que les grands moyens ont été déployés pour la production. Pourtant, je trouve que l’album possède un son plutôt mince, comme si les orchestrations ne parvenaient pas à atteindre le véritable côté épique que l’on leur aurait souhaité. Même chose pour les guitares et la batterie, l’ensemble se veut sans âme, sans énergie. On devine la puissance des pièces, mais au niveau du son, ce n’est vraiment pas le cas.
Niveau composition, les arrangements complexes au niveau des orchestrations ne parviennent malheureusement pas à outrepasser le fait que je sente un réel manque d’inspiration à l’écoute de cet album. Plusieurs passages instrumentaux sont de purs joyaux power metal mais le tout tombe trop souvent à plat, surtout au niveau des refrains, ordinaires et sans saveur. La force du power metal symphonique réside plus souvent dans la qualité des refrains justement, et tristement, aucun ici ne parvient à s’imprimer dans nos têtes.
Fairyland nous a habitué par le passé à mettre de l’avant des invités de marque. Elisa C. Martin, que j’adore d’habitude, offre ici une bien triste performance. Elle s’affiche sans âme et sans réelle conviction, le tout bien souvent près de sonner faux. Par chance, elle n’apparaît que l’espace d’une chanson. Bien dommage par contre, car elle est un des piliers du power metal. Francesco Cavalieri (Wind Rose) fait quant à lui office de chanteur principal et tire très bien son épingle du jeu.
"Osyrhianta" devrait me plaire et pourtant celui-ci rate la cible. J’ai beau l’écouté à plusieurs reprises, avec toutes les meilleurs intentions du monde, je ne ressens malheureusement rien comparé aux autres albums du genre.
"Score To A New Beginning"
Note : 18/20
Après un remaniement de line-up conséquent (dont le départ de la chanteuse Elisa C. Martin) le groupe de power metal symphonique était attendu au tournant. Mais, sur cet opus, Fairyland n’a rien perdu de sa puissance.
Loin de là. Très très loin de là.
Déjà, le livret est une pure merveille. Très travaillé, des dessins parfaits étant en adéquation avec l’univers Heroic-Fantasy cher aux Fairyland. La jaquette n’est que la cerise sur le gâteau tant le reste du livret est passionnant.
C’est donc avec une bonne bière a la main que j’écoute avec intérêt l’intro "End Game" très épique mais sachant rester mélodique en rajoutant un grand renfort de chœurs.
Les premiers riffs accompagnés de claviers du titre donnant le nom à l’album claquent directement. La voix de Max Leclerqc est très claire, très mélodique et parfaitement a sa place. Les envolées lyriques de ce dernier sont très surprenantes de qualité, gageons que la formation Française a gagné très bonne recrue, et cela est marquant tout le long de l’album. Ce qui frappe est la comparaison avec Rhapsody, certes, et elle est connue. Mais aussi avec certain passages d’Ensiferum, utilisant eux aussi les chœurs pour des lignes de chants entières, et pas seulement comme fond pour celle-ci. Et les chœurs sont un instrument à part entière sur "The Fall Of An Empire". Ce sont même certainement les meilleurs chœurs que j’ai peut entendre sur un album de metal. C’est à en oublier presque le reste. Les solos de grattes de toute beauté. La qualité de la batterie et de sa technique ainsi que les claviers. Tout est parfait, c’est impressionnant. Et ces chœurs, entêtants, toujours en train de pousser la compo plus haut encore.
Mais j’ai peu de temps pour m’en remettre et j’aurai l’occasion de les re-écouter tout le long de la claque que je vais prendre, chaque morceau semblant au final être le meilleur de l’album. Et cela s’accentue encore à chaque morceau. Tous les morceaux sont des pièces de maîtres. Des objets uniques qu’il faut re-écouter sans cesse. De ceux qui donnent de la lumière plein les yeux.
Je me suis même surpris à me dire a partir de "Eldanie Uelle ", "Allez, encore un morceau qui tue". Une ballade certes, mais de toute beauté. On oublie le temps, on rengaine les épées double-lames de la mort qui tue. Mais que ceux qui y sont allergiques se rassure, "Clanner Of The Light" remet les pendules à l’heure et les lames au clair. A grand renfort de riff déchaînés et de ces chœurs incroyables, l’un des morceaux les plus speed de l’album vous fait rapidement revenir sur terre. Avant de vous laisser choir au sol dans un déluge de claviers.
"To The Havenrod", "The Walls Of Laemnil" ou encore "Anmorkenta" sont du meme tonneau. "In Duna" attaque avec une voix de femme, un chant reposant dans le chaos ambiant pour un morceau plus calme, a grand renfort de choeur, là encore, véritable bijoux de l’album.
L’excellence est le fait de se démarquer des autres par une qualité rarement atteinte. Cela est d’autant plus rare que l’exercice est ardu. Débarrassé de toutes ses chaînes, ayant fait sienne ses origines et ses influences, Fairyland est devenu, sous mes oreilles ébahies, un groupe unique, loin, loin devant les autres. Tous les amateurs de power metal ou de metal symphonique devrait se jeter dessus et l’écouter en boucle. Et même ceux qui n’aiment pas ce genre de musique, croyez moi, cela vous ouvrira à des nouveaux horizons.
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