"Undying Light"
Note : 16/20
Fallujah revient de loin. Créé en 2007 aux Etats-Unis, le groupe est passé d’un deathcore
brut à un death technique / progressif. En 2022, Scott Carstairs (guitare) et Andrew Baird
(batterie, Muldrotha), membres fondateurs, recrutent Evan Brewer (basse, ex-The
Faceless) et Kyle Schaefer (chant, Archaeologist) pour la sortie d’"Empyrean", leur
cinquième album.
Le groupe est aidé par Tori Letzler et Katie Thompson (Chiasma) pour les choeurs
féminins.
L’album débute avec "The Bitter Taste Of Clarity", une composition qui laisse une douce
introduction nous préparer à la tornade à venir. On y découvre la voix massive du nouveau
chanteur du groupe, qui est également capable de proposer des cris viscéraux sur cette
rythmique saccadée qui laisse des leads lancinants apaiser la rage avant que "Radiant
Ascension" ne vienne l’alimenter à nouveau. Le chant clair fait son apparition, tout comme les
racines prog entêtantes qui permettent à l’ambiance de varier, puis "Embrace Oblivion" nous
rappellera les bases deathcore groovy du combo tout en proposant des choeurs féminins
envoûtants. Le contraste avec les riffs agressifs est saisissant, laissant les harmoniques
folles les lier avant qu’"Into The Eventide" ne vienne nous proposer des vagues mélodieuses
et lancinantes. Les hurlements répondent aux choeurs plus doux tout en laissant
l’instrumentale dévoiler une intensité pesante ainsi que des parties plus techniques avant
que la lourde "Eden's Lament" ne vienne nous écraser avec des riffs massifs.
Des breaks plus
doux sont également à prévoir, alors que "Soulbreaker" proposera des éléments mystérieux,
inquiétants et inattendus pour alimenter son groove dissonant. La lourdeur fera également
partie des moshparts écrasantes avant de s’apaiser pour laisser la violence renaître sur
"Duality Of Intent", une composition où le groupe laisse des parties de guitare à David Wu
(All To The Grave). On retrouve cette touche dissonante et progressive, mais également des
pointes de technicité aux influences jazz avant de relancer les vagues de saturation. Le
groupe accueillera Chaney Crabb (Entheos) pour un renfort vocal sur "Mindless Omnipotent
Master", l’un des titres les plus agressifs de l’album qui fera sans mal remuer les fosses, puis
"Celestial Resonance" nous propose un son plus lancinant et axé sur les influences prog
complexes. On remarque l’absence de chant, qui permet aux musiciens de développer leurs
parties respectives à l’extrême, avant qu’"Artifacts" ne fasse revenir le vocaliste pour ajouter
cette touche énergique prenante. On trouvera encore une fois ce contraste intéressant entre
la rage et la quiétude, donnant du relief au morceau qui laisse la douceur clore l’album.
Ceux qui ont connu Fallujah il y a dix ans ne reconnaîtront pas le groupe. Mais son
évolution a du bon, et elle permet aux musiciens de s’exprimer pleinement sans s’enfermer
dans un genre, faisant d’"Empyrean" un album diversifié et intense.
"Undying Light"
Note : 15/20
Créé en 2007 en tant que groupe de deathcore, Fallujah a su évoluer au fil du temps vers
un death metal tout aussi technique que progressif grâce à de nombreuses influences. Si
Andrew Baird (batterie) et Scott Carstairs (guitare) sont présents dans le groupe depuis le
début, Rob Morey (basse, Underling, ex-Rise Of Caligula) n’arrive qu’en 2009 pour
compléter le line-up. Mais "Undying Light", le quatrième album des Américains, est celui qui
signe l’entrée d’Antonio Palermo (Underling) au poste de chanteur, en remplacement
d’Alex Hofmann. Le mieux pour se faire un avis sur de la musique, c’est encore de l’écouter
non ?
L’album démarre sur la douce introduction de "Glass House", un titre assez fantomatique et
qui fait la part belle aux sonorités lourdes mais aussi à la technicité du groupe, pendant
qu’Antonio hurle à pleins poumons. Premier constat pour les amateurs de Fallujah : le
timbre du nouveau chanteur est très différent de ce que nous avions l’habitude d’entendre.
Pourtant, ce n’est pas une mauvaise chose, et le groupe a su composer avec ce
changement assez radical. Les riffs sont évidemment très carrés et bourrés d’harmoniques,
mais ils passent un peu vite à mon goût. "Last Light", le titre suivant, semble bien loin des riffs
lourds, et s’approche plus d’une composition entièrement prog, avec ces structures
techniques et ces nuées de notes atmosphériques qui ont fait la réputation des Américains,
et même le break central, qui est cependant plus lourd, ne déroge pas à ce constat. Le
changement de style est moins marqué sur "Ultraviolet", avec cependant un contraste plus
marqué entre la rythmique rapide et précise et la guitare lead un peu plus douce.
C’est "Dopamine" qui prend la suite, avec une touche de post-metal dans la composition. Des
riffs dissonants, une rythmique lourde et des hurlements prenants qui durent nous frappent
de plein fouet, toujours avec cette technicité caractéristique de la formation américaine. Mais
la basse vrombissante est également mise en avant lorsque la rythmique s’apaise, alors que
"The Ocean Above" est un morceau plus direct. Même lorsque les riffs deviennent plus doux,
on sent une violence sous-jacente qui ne tarde pas à repartir pour frapper de plein fouet.
Bien qu’assez long, ce morceau passe rapidement, et Hollow prend la suite. A nouveau très
atmosphérique et avec des riffs oppressants, ce titre allie tout ce que l’on attend d’un
morceau de Fallujah, y compris cette petite pause syndicale qui relancera la machine.
Un blast furieux débute "Sanctuary". Beaucoup plus axé death Mélodique, ce titre ravageur
continue sa progression avec tout de même des incursions dans le “nouveau son” du
groupe, mais avec toujours ces relents de violence pure et dure qui s’éteint finalement dans
le néant avant "Eyes Like The Sun". C’est ce titre qui a pour moi la plus grosse influence prog
de l’album, mais les parties lead parviennent à rendre le titre intriguant, alors que la
rythmique nous assomme de temps à autres. On reprend avec "Distant And Cold", qui porte
parfaitement son nom. La fantomatique introduction ne parviendra malheureusement pas à
capter mon attention, et ce morceau est vraiment très différent du reste de l’album. Dernier
titre, "Departure" renoue avec des riffs planants mais lourds sur une batterie littéralement
enragée, qui ne laisse aucun doute : le groupe n’oublie pas ses racines.
"Undying Light" m’a laissé dubitatif, et j’ai été obligé de l’écouter plusieurs fois pour vraiment
en saisir toute l’essence. Fallujah est un groupe qui évolue en permanence, et leur
changement de chanteur doit probablement y être pour quelque chose. Un album à ne pas
mettre entre toutes les mains donc, bien qu’il paraisse plus accessible que les premiers
opus.
"Dreamless"
Note : 17/20
Lorsque le nom de Fallujah est lancé, vous êtes sûr de faire de l’unanimité. Depuis la sortie du surréaliste "The Flesh Prevails" en 2014, les Américains de Fallujah ont atteint un tel niveau de respectabilité – tant du côté death metal que progressif – qu’il est difficile d’imaginer un autre palier que la perfection elle-même. En d’autres termes, Fallujah s’encombre d’un véritable problème de riche : comment atteindre la perfection lorsque l’on a déjà gravi les cimes de l’excellence ? Des formations égrainent leur vie entière à franchir ce stade, Fallujah – lui - y parvient en seulement 2 albums et 1 EP.
Face à ce constat dithyrambique, Fallujah doit se poser la question suivante : comment contenter les hordes intraitables de fans de death et de prog’ ? Ces éternels blasés toujours à la recherche de l’idéal et de la perfection, les uns conservateurs, les autres progressistes. Telle est l’ardue mission de "Dreamless".
Pour la remplir au mieux, la formation ne cherche pas à réaliser un miracle. Elle fait le choix de rester dans les traces de "The Flesh Prevails" tout en gardant une ouverture vers l’avenir et le changement. Une sage décision.
Dès les premières notes de "Dreamless", vous reconnaîtrez immédiatement la signature sonore du groupe. Pour les nouveaux auditeurs, sachez que vous n’aurez aucun mal à vous en souvenir tant le son des leads aériens si singuliers de Fallujah s’imprimeront dans votre tête. De plus, la base reste la même : la batterie typée death metal est une véritable sulfateuse, les guitares passent de la brutalité à la virtuosité avec une facilité déconcertante, et bien sûr les nappes atmosphériques sont toujours aussi présentes, voire plus.
A ce propos, le terme "atmospheric death metal" cristallise assez bien cette idée. En effet, "Dreamless" reprend le travail où "The Flesh Prevails" l’avait laissé et concentrera sa seule part d’innovation au niveau des atmosphères. En outre, le groupe n’ira pas plus loin dans la nouveauté, et restera dans les balises tracées par sa précédente référence.
De ce fait, "Dreamless" est indéniablement et fatalement sur le fil entre quelque chose d’absolument génial et d’ennuyeux à la fois, dans la mesure où il n’apporte rien d’innovant. Malheureusement, c’est un peu la malédiction d’un style musical aussi intransigeant et avide de progrès qu’est le death prog’.
En résumé, les fans étant déjà séduits par "The Flesh Prevails" seront plus critiques, les autres vous allez tous adorer cet album sans exception. Eh oui, rien que ça !
"The Flesh Prevails"
Note : 17/20
Fallujah nous revient en cet été bien orageux avec son nouvel album "The Flesh Prevails" en partenariat avec le label américain spécialisé dans le death metal, Unique Leader.
Depuis 2007, année de leur formation, les Américains nous assène un death metal progressif de haute volée. Autant vous dire que Fallujah avec ce nouvel album nous livre 9 titres d'un death metal très riche, parsemé de blasts dévastateurs mais également de nombreux passages progressifs dignes de Animals As Leaders ou Dream Theater !
Fallujah a rarement déçu, pour ainsi dire, jamais, tellement son death metal est inspiré mais surtout très bien construit. Il est juste incroyable d'entendre se mélanger autant de styles et d'influences. Impressionnant.
"The Flesh Prevails" c'est du pur death metal comme les Américains en ont seuls le secret, c'est hyper technique, ultra carré, ultra puissant, mais en même ultra mélodique, une énorme baffe sonore. Mais pour Fallujah, on peut dire que cela devient une habitude. Pour ce nouvel album, Fallujah nous gâte en invitant entre autres Christian Muenzer (guitariste d'Obscura et Necrophagist) à venir tâter du manche avec ses amis le temps d'un morceau. Un featuring extra mais qui n'est pas le seul, ça c'est à vous de les découvrir... !
Unique Leader, une nouvelle fois, nous propose un album d'un groupe hors du commun, écoutez sur leur Bandcamp les titres "Sapphire" ou "The Flesh Prevails"... Si vous êtes fans de death metal technique et sacrément bien burné, Fallujah vous ouvrira ses bras.
Petit détour vers le visuel de l'album qui est tout simplement époustouflant et qui est un travail de collaboration entre l'artiste polonais Tomasz Alen Kopera et le frontman de Fallujah, Alex Hofmann.
Pour résumer, Fallujah nous offre avec "The Flesh Prevails" un album très déconcertant, novateur, inspiré, qui s'avère être un pur plaisir. A l'heure où vous lirez ces lignes, Fallujah sera sur les routes en compagnie de Morbid Angel, Origin et Dying Fetus (quelle affiche !).
Les amis, avec "The Flesh Prevails" vous ne risquez qu'une chose : la dépendance !
|
|