Le groupe
Biographie :

Apparu en 2005, Fiend est une entité musicale vivant en marge des bas-fonds de l'underground parisien. Baignant dans une atmosphère mystique et occulte autant que désertique et lunaire , le son du quatuor franco-anglo-americain est difficile à catégoriser mais les mots stoner, doom, sludge et psyché semblent être les plus usités. Après l'accueil dithyrambique du premier enregistrement "Agla" sorti en 2009 Fiend sortit son premier album "Onerous" en 2014, poussant encore plus loin le mélange de lourdeur opprimante et de lyrisme éthéré tout en passant par les fantômes du blues et la magie LaVeyo - Crowlienne. Composé de musiciens jouant ou ayant joué dans Senser, Treponem Pal, Les Tigres du Futur, Ministry, Lodestar et 13 Zealots, Fiend est devenu un fix musical dont le venin emporte peu à peu les membres du groupe dans un vide existentiel.

Discographie :

2009 : "Agla" (EP)
2013 : "Onerous"
2018 : "Seeress"
2019 : "Onerous" (Réédition)


Les chroniques


"Onerous"
Note : 18/20

Nous avions découvert le groupe parisien Fiend en 2018 avec son album "Seerers" qui fut une excellente trouvaille ! C'est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous jetons une oreille attentive sur leur nouvel album, "Onerous", qui n'en est pas vraiment un car il s'agit en fait d'une réédition de l'opus de 2013 par le label Deadlight Records.

On pourrait donc penser que le niveau est en dessous car il a été composé avant mais ce n'est pas du tout le cas. Au contraire, cet opus est tout aussi professionnel et mature. On ressent comme pour "Seerers" une forte personnalité musicale de la part du groupe, ce qui rend forcément la musique plus intéressante. Il n'y a que quatre morceaux si l'on enlève l'introduction et l'intermède, cela fait peu et même si deux d'entre eux dépassent les 10 minutes, on n'en a pas assez ! En effet, à la fin de l'écoute, on est un peu frustré parce que l'on en veut plus... C'est aussi bon signe et montre à quel point on a plus qu’apprécié cet album.

Mais bon, parfois il faut se contenter de peu mais de bonne qualité, et c'est donc avec quatre morceaux que Fiend nous embarque dans sa musique intense et profonde. Tout d'abord, il y a "The Widow" qui envoie une bonne dose de dynamisme, que ce soit avec le chant, les riffs de guitare, la basse ou la batterie. Le tout fonctionne à merveille dans une cohésion parfaite, on ressent une forte tension du début à la fin qui nous garde en alerte. Ensuite, on enchaîne sur "The Broken Ships Of Osiris" qui est plein de rebondissements et qui nous emmène dans un paysage épique, chaotique et psyché. Comment peut-on s'ennuyer avec un tel titre ?

"The Potion I & II", qui sont rassemblés ici en un seul morceau de 12 minutes, se construit de façon plus progressive avec de petits airs de Tool tout en étant très différent bien sûr. Et enfin, "Boabdil" nous livre une musique plus doom, donc plus lourde et ralentie, mais plus posée aussi avec une ambiance plus calme mais très sombre. Tout le début du titre laisse présager une suite qui est plus énervée et captivante !

Pas de doute, le groupe Fiend a de quoi compter parmi les plus grands et nous le démontre encore une fois. Avec des compositions si rigoureuses, créatives, riches et variées, mêlant le post-rock, le doom, le stoner et le prog, le contraire aurait été impossible. C'est donc avec d'impatience que nous attendons dès à présent la suite !


Nymphadora
Octobre 2019




"Where Am I ?"
Note : 15/20

C'est au travers d'un sublime artwork que nous faisons connaissance avec le groupe parisien Fiend. En effet, la pochette de leur troisième opus, "Seeress", provoque une envie folle d'écouter la musique qui y est enfermée ! C'est donc sans attente que nous commençons l'écoute des sept morceaux.

C'est déjà très agréable de découvrir d'emblée que le combo a de la personnalité avec des compositions uniques, c'est toujours un réel plaisir de voir un groupe se démarquer comme ça. Surtout que les quatre membres opèrent dans un style doom / stoner assez varié qui nous emmène dans différents univers. L'énergie des morceaux est également changeante, on en a ainsi certains bien dynamiques comme "5th Circuits" ou "Morning Star", et totalement à l'opposé il y a "aCrownOfBirds" qui se classerait davantage dans le doom traditionel avec un chant ultra morne. Tout le reste est bien coulant et ralenti comme il faut. Toujours dans un style plus posé, le titre "The Gate" fait son effet et se révèle ultra captivant et un poil déjanté, sans parler de cette fin magistrale qui met tout le monde d'accord. "Morning Star" est, quant à lui, plus oppressant et tortueux, tout en tabassant tout sur son passage avec une basse loin de passer inaperçue. Les différents chants de Heitham Al-Sayed allant d'un chant clair bien mélodique à une voix plus écorchée renforcent ce côté bien sombre. Mais Fiend, qui est plein de surprises, en a en réserve et arrive à nous surprendre avec un côté psyché et hypnotique dans "Pillars" et dans le bien perché "Vessels".

En voici une musique personnelle qui fait mouche ! Les 52 minutes de cet album sont un réel plaisir et même si parfois on est un peu perdu car les differents éléments s'embrouillent légérement, on arrive toujours à sortir la tête de l'eau pour apprécier "Seeress".


Nymphadora
Janvier 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/fiendband