Le groupe
Biographie :

Fister est un groupe de doom-sludge originaire de St Louis dans le Missouri. Il est actuellement composé de Kenny Snarzyk au chant et à la basse, de Kirk Gatterer à la batterie ainsi que de Marcus Newstead à la guitare. Depuis sa formation en 2009, Fister a sorti pas moins de sept splits et trois EPs. Le premier album du groupe quant à lui, "Bronsonic", est sorti en 2011. Le second, "Gemini", sorti en 2013 a été suivi par "IV" sorti en 2015. En 2018, Fister sort son quatrième album, "No Spirit Within", chez Listenable Records. Pour ses dix ans, Fister sort une compilation de reprises, "Decade Of Depression", en Septembre 2019.

Discographie :

2011 : "Bronsonic"
2013 : "Gemini"
2015 : "IV"
2018 : "No Spirit Within"
2019 : "Decade Of Depression" (Compilation)


Les chroniques


"Decade Of Depression"
Note : 08/20

À peine un an et quelques mois après "No Spirit Within", les doomeux-sludgiens de Fister reviennent avec "Decade Of Depression". Un nouvel album ? Pas réellement. En fait, "Decade Of Depression" est avant-tout une compilation de reprises réalisées par la bande originaire de St Louis. Avant d’attaquer le gros du morceau, rappelons à titre liminaire que "Fister" est prononcé "Fisteur". Ce qui aura toute sa saveur un peu plus tard dans cette chronique (qui, elle, n’est pas une reprise de Fabio Frizzi).

C’est donc après un "City Of The Living Dead" totalement instrumental et tout autant soporifique que "Decade Of Depression" enchaine avec "For Whom The Bell Tolls" dénué de tout le punch originel qui l’animait. Il faut dire que "Decade Of Depression" porte réellement bien son nom : rien n’est joyeux ni même enjoué dans cet opus. Pire ! (Presque) aucune des huit pistes ne tente un tantinet de vitesse. Oui, je sais que le doom n’est pas réputé pour son mitraillage de notes, mais le coup d’une note tous les cinq battements à répétition... Peu importe. Laissons ! En termes de setlist, Fister entend revisiter une palette assez large de classiques : de Slayer à Darkthrone en passant par Danzig ou Hellhammer. Notons au passage une "réelle" composition, "The Failure", qui n’aura certainement jamais autant révélé un Fister torturé et s’abandonnant purement tout aussi que simplement à ses démons. Si "The Failure" fut une agréable surprise émotionnellement très instable, le reste de l’album me laissera bien plus de marbre. Bref, je n’aurai qu’une chose à ajouter : Fister arrête de fister, Fister arrête de fister, Fister... [Oh mince !]

Alors, "Decade Of Depression" fait-il mieux que "No Spirit Within" ? Non, clairement pas. Si "No Spirit Within" ne transcendait pas non plus l’oreille, il avait au moins le mérite d’être propre au groupe. "Decade Of Depression", de son côté, semble simplement prendre des titres fétiches des membres de Fister et simplement les ralentir en y ajoutant une basse distordue. Un opus de "l’entre deux albums" à vite oublier. Tout comme avec la Sainte-Vierge, j’aimerais me rabibocher avec Fister. Mais à quand le renouveau de l’amour fou ?


Rm.RCZ
Décembre 2019




"No Spirit Within"
Note : 12/20

En m’aventurant à chercher le site officiel de Fister sur le net, je suis d’emblée tomber sur une correction automatique de mon cher moteur de recherche qui pris la liberté de me proposer diverses images, non pas de Fister, mais de fist-fucking. Avant même qu’elle ait le temps de commencer, je sais donc d’ores et déjà que cette chronique tournera mal. Alors amis du bon goût et de la bienséance, au revoir ! Si sexuellement, le "fist-fucking", aussi appelé "érotisme brachiovaginal" ou "brachioproctique", est une pratique consistant à pénétrer le vagin ou le rectum avec le poing (plus ou moins violemment), alors sexuellement le fister, a contrario du fisté, introduira ses cinq phalanges dans un conduit plus ou moins exigu. Si, musicalement cette fois, le "fist-fucking" peut renvoyer de façon très imagée à un album qui déchire ou qui fissure des anus, musicalement Fister renvoie au trio sludge-doom mené par le sieur Kenny Snarzyk (Dakessian, ex-Black Dwarf etc).

Même s’il n’a pas tué Kenny (enfoiré !), ce quatrième "vrai" album des Américains, "No Spirit Within" comprend sept titres pour près de quarante-neuf minutes de son. Plus exigu, plus mature et plus sombre que ses prédécesseurs, "No Spirit Within" s’appuie de façon flagrante sur l’expérience engrangée par Fister avec les différents splits auxquels il a pu participer ses dernières années pour proposer un son plus abrupt et vif. En cela, il n’est pas anodin de retrouver un petit côté Dopethrone dans le rendu de la production ni même un côté en dents de scie à la CHRCH, Fister ayant collaboré avec les deux formations le temps d’un split respectivement en 2016 puis en 2017 ("Disgraced Possession", "I Am Kuru"). Si cette nouvelle galette commence de façon plutôt atmosphérique, oppressante et vilaine, "Frozen Scythe" ne fait qu’annoncer la sombre destinée qu’empruntera "No Spirit Within". Toujours à pimenter ses lyrics d’un satanisme flagrant ou encore d’une adoration presque dérangeante pour Charles Bronson, le trio en provenance de St. Louis (Missouri) ne lésine pas à en faire des tonnes quand il s’agit de rajouter une part d’ombre sur sa discographie. "No Spirit Within" est donc relativement oppressant mais surtout très lent avec des titres tels que "Cazador" ou "Star Swallower" qui plongent facilement l’oreille dans une espèce de cauchemar auditif usant de notes flottantes et de frettes très lourdes. Si "No Spirit Within" fait parfois, et avec parcimonie, dans la redite excessive, le tout évolue de lui-même et parfaitement dans une veine progressive qui n’atteindra jamais de lueur ni même n’entreverra la lumière. Tout reste donc sombre, tout est donc profondément sludge sauce antichrist et tout est donc presque aussi noir que dans l’trou d’cul d’un blanc-bec comme dirait l’autre !

Difficile d’en dégager plus de cette nouvelle sortie de Fister si ce n’est que le trio doit avoir le poing sacrément sale de l’avoir mis aussi profond à la production... Quoi qu’il en soit, Fister se dégage une espèce de maturité vis-à-vis du reste de sa discographie mais il reste inlassablement dans le ventre mou du sludge-doom, dans celui qui propose des groupes sonnant exactement de la même façon. Alors non ce n’est pas excellent, car rien ou pas grand-chose distingue Fister des autres fistés du genre, mais ce n’est pas catastrophique non plus car bien qu’usant de sonorités et d’inspirations déjà fort exploitées, Fister maitrise plutôt son sujet. Et pour clôturer nos propos, soyons francs : cette chronique s’est plutôt bien tenue finalement, non ? Bandes de coquins amateurs de relations brachioproctiques, ça vous en bouche un coin hein ?!


Rm.RCZ
Mai 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/fisterdoom