Le groupe
Biographie :

Fractal Universe est un groupe de death metal progressif de Nancy fondé en 2013. Les membres du groupe sont : Vince Wilquin : guitare lead / chant (Amoeba, Scarred), Hugo Florimond : guitare lead (Slatsher), Valentin Pelletier : basse (The Hat-Rack Quartet) et Clément Denys (batterie / ex-Amnega, ex-Nihilism). Fractal Universe présente son premier EP de 4 titres et de 25 minutes, "Boundaries Of Reality", au printemps 2015. C'est au printemps 2017 que Fractal Universe sort son premier album, "Engram Of Decline" chez Kolony Records. En Avril 2019, Fractal Universe sort son deuxième album, "Rhizomes Of Insanity", chez Metal Blade Records. Le troisième album, "The Impassable Horizon", sort en Juin 2021.

Discographie :

2015 : "Boundaries Of Reality" (EP)
2017 : "Engram Of Decline"
2019 : "Rhizomes Of Insanity"
2021 : "The Impassable Horizon"


Les chroniques


"The Impassable Horizon"
Note : 17/20

Les excellents Fractal Universe sont de retour avec leur troisième album, "The Impassable Horizon", et leur death progressif, technique et mélodique devrait une fois de plus faire effet. Pour ceux qui n'auraient pas déjà écouté "Engram Of Decline" et "Rhizomes Of Insanity", je ne peux que vous conseiller de foncer tant ces deux premiers jets étaient maîtrisés. Une maîtrise qui s'exprime de façon encore plus flagrante sur "The Impassable Horizon", l'occasion parfaite de vous plonger dans l'univers du groupe.

"Autopoiesis" nous accueille de façon bien directe avec de bons gros blasts et toujours ces superbes mélodies presque spatiales et ces ambiances puissantes qui vous chopent à la gorge d'entrée de jeu. Les riffs techniques ne tardent pas à montrer le bout de leurs gammes et Fractal Universe nous prouve en quatre petites minutes qu'il n'a pas perdu son talent, bien au contraire. Sa capacité à mélanger harmonieusement les passages les plus techniquement tordus avec des mélodies magnifiques et planantes tout en balançant des passages bien brutaux à coup de gros blasts est toujours aussi impressionnante ! "The Impassable Horizon" arrive une fois de plus à être très brutal et technique sans jamais devenir hermétique, il y a toujours suffisamment d'ambiances et de mélodies pour accrocher l'oreille. Si des influences Obscura ou Cynic pouvaient encore s'entendre sur les deux premiers albums, c'est terminé, le cap du troisième album est paraît-il symbolique et important et Fractal Universe le passe avec brio sans transpirer. La personnalité que l'on sentait s'imposer progressivement est cette fois déployée et marque de son empreinte ces dix nouveaux morceaux (les deux dernières pistes étant une version edit de "A Clockwork Expectation" et une version acoustique de "Flashes Of Potentialities" dont l'original se trouve sur le précédent album). "A Clockwork Expectation" est d'ailleurs un bon exemple de ce mélange parfait de technique et de mélodie qui arrive à rester accrocheur et puissant émotionnellement tout en plaçant des passages bien corsés techniquement et des cassures rythmiques dans tous les sens (on y entend même un solo de saxo !). On entend beaucoup de groupe s'amuser de cette façon ces dernières années, mais peu savent le faire avec autant de maîtrise en restant systématiquement abordable.

Les quelques interventions du saxo appuient encore le côté jazzy que le groupe laissait déjà sentir dans certains soli ou riffs. Cela n'empêche pas Fractal Universe de rester accrocheur, "Withering Snowdrops", malgré ses gros blasts, vous reste d'ailleurs dans le crâne instantanément tant son refrain accroche l'oreille ! Une fois de plus, le groupe réussit à nous balancer une musique profonde, riche, technique et exigeante sans jamais être inaccessible. Un équilibre très difficile à atteindre mais que "The Impassable Horizon" maîtrise sur le bout des doigts. D'ailleurs, en dehors de "Godless Machinists" qui ferme l'album avec huit minutes au compteur, le groupe reste assez direct. La plupart des morceaux tournent en gros entre trois et cinq minutes et Fractal Universe ne prend jamais le risque de se perdre en s'étalant sur des morceaux inutilement longs. Si le chant clair prenait plus de place et que le groupe levait un peu le pied sur "Rhizomes Of Insanity", j'ai l'impression qu'il a remis un peu de brutalité cette fois, même si ce nouvel album reste très mélodique et efficace. L'étiquette death progressif est d'ailleurs presque restrictive pour la musique du groupe maintenant, on sent encore les sonorités habituelles du genre mais ce nouvel album s'émancipe tellement qu'il devient finalement difficile de le ranger dans une case. On retrouve la patte Fractal Universe que l'on connaît bien mais le groupe a poussé tous les éléments un cran au-dessus et affirme encore un peu plus sa personnalité. La progression est constante et on sent que chaque album repousse encore quelques barrières, ce qui laisse penser que nous ne sommes pas au bout de nos surprises et que "The Impassable Horizon" n'est probablement pas la dernière claque que le groupe va nous balancer.

Fractal Universe passe donc le cap du troisième album tranquillement, en nous envoyant un concentré de technique, de mélodie, d'ambiances puissantes et de brutalité adroitement dosée. "The Impassable Horizon" met sur le cul à chaque minute et jongle sans problème avec un équilibre pourtant difficile à tenir. Le groupe affirme encore un peu plus sa personnalité et pousse son écriture encore plus loin, donc si les deux précédents albums vous avaient mis une bonne claque, chauffez-vous les joues parce que celle-ci va faire mal !


Murderworks
Juin 2021




"Rhizomes Of Insanity"
Note : 17/20

Je vous avais dit tout le bien que je pensais du premier album de Fractal Universe il y a quelques temps, "Engram Of Decline" était son petit nom et il proposait un metal aux frontières du death mélodique et du prog entre autres. Le groupe est de retour avec un deuxième album avec cette fois une signature chez Metal blade (rien que ça !) et on va voir de suite ce qu'a dans le ventre ce "Rhizomes Of Insanity".

"Oneiric Realisations" ouvre l'album sur une teinte presque djent avant de partir très vite dans une ambiance bien plus inquiétante aux airs plus feutrés, pour partir ensuite sur un metal extrême technique et aérien malgré les blasts qui tabassent en fond. Tout ça en moins d'une minute dans un morceau qui en dure quatre et qui ne se limite pas à ça, on y trouve aussi des passages plus mélodiques et accrocheurs en chant clair ! Bref, une fois de plus, Fractal Universe propose un metal d'une variété impressionnante tout en gardant une accroche indéniable et une capacité à vous embarquer dans son monde sans aucune difficulté. Une prouesse pour une musique aussi travaillée, complexe, technique et riche que celle proposée par "Rhizomes Of Insanity" ! C'est très simple en fait, tout est là, que vous cherchiez de la mélodie, de la brutalité, de la technique, de l'accroche, vous les trouverez sur ce nouvel album. Fractal Universe fait partie de ces groupes que personne n'a vu arriver avec leur premier album et qui distribuent des mandales à tous ceux qui vont égarer leurs tympans sur leurs albums. Un tel sens de la composition chez un groupe aussi jeune m'impressionnera toujours. On trouve quelques petites traces de Cynic dernière période sur "Flashes Of Potentiality" ou d'Obscura dans les moments les plus brutaux et techniques de l'album mais, globalement, Fractal Universe propose son propre univers et les influences s'effacent bien vite pour laisser place à une patte très personnelle. Des groupes au niveau technique élevé, on en entend beaucoup ces dernières années mais peu arrivent à créer une musique aussi riche et cohérente, les cinquante minutes passent toutes seules alors que le groupe nous a balancé un flot d'informations impressionnant du début à la fin.

Certes les gros bourrins et les personnes allergiques à certains courant modernes du metal trouveront peut-être des choses à redire, mais, bordel, quelle maîtrise et quelle variété ! Rien n'est à jeter, pas un passage n'est moins inspiré ou redondant, rien ne vient nous sortir de l'ambiance qu'installe "Rhizomes Of Insanity" sur ses onze morceaux. Malgré le niveau technique affolant de tous les membres, le groupe ne tombe d'ailleurs jamais dans la démonstration et ne se sert de cette technique que pour enrichir ses morceaux et leur donner plus de profondeur. D'ailleurs, comme son grand frère, ce nouvel album va demander plusieurs écoutes avant d'être totalement apprivoisé tant ces cinquante minutes sont riches. Les structures sont suffisamment tortueuses et les ambiances prenantes et variées pour vous tenir en haleine un bon nombre d'écoutes. Fractal Universe se fout des frontières musicales et si on sent clairement l'inspiration death mélodique, il n'hésite pas à franchir la limite qui le sépare du prog, ou d'autres styles plus brutaux mais tout aussi complexes. Sans surprise, la prod' est de bonne qualité et le tout sonne de façon claire et puissante, en tout cas suffisamment pour que l'album ait de l'impact tout en permettant à tous les instruments de se faire une place. On sent peut-être plus d'homogénéité que sur "Engram Of Decline" sur ce nouvel album, les diverses influences sont encore mieux intégrées et forment un bloc qui fait de Fractal Universe ce qu'il est.

Un deuxième album qui confirme tout le potentiel que l'on sentait déjà sur le premier album, la signature chez Metal blade n'en est d'ailleurs qu'une autre confirmation. Bref, si vous aimez autant le death que le prog, vous pouvez jeter une oreille attentive à "Rhizomes Of Insanity", vous devriez vite vous y sentir chez vous.


Murderworks
Mai 2019




"Engram Of Decline"
Note : 17/20

Groupe lorrain déjà auteur d'un EP en 2015, Fractal Universe revient avec un véritable album, "Engram Of Decline". Officiant dans un metal aux frontières du death technique et du progressif, ce premier album devrait intéresser les amateurs de musique complexe, technique et mélodique.

"Premiss To Reality" montre d'entrée de jeu la versatilité de la musique de Fractal Universe, commençant par un déluge de notes et de blasts avant de se calmer sur un couplet plus aérien et mélancolique. Un premier morceau qui prouve déjà que ces gars-là ont le sens de la mélodie et de la composition, les influences et émotions diverses se mélangent sans jamais perdre en cohérence. Si les passages blastés peuvent faire penser de loin à des groupes comme Obscura, cela reste léger et c'est surtout le mélange entre la technicité, la brutalité et la mélodie qui peut y faire penser. Fractal Universe a surtout une patte bien à lui, créant un univers personnel tout au long de ce premier album plein de surprises. Le groupe aime composer des morceaux à tiroirs et n'attaque jamais là où on l'attendait, entre les passages limite spatiaux, d'autres plus jazzy ou mélodiques et les riffs de bûcheron qui croisent des structures tortueuses, on peut dire qu'on est servi ! De l'acoustique vient aussi parfois s'intercaler au milieu de ce vivier d'influences extrêmement variées pour créer un climat encore plus particulier. Si on peut entendre beaucoup de groupes mélangeant le death et le progressif ces derniers temps, il y en a peu qui arrivent à créer quelque chose d'aussi personnel, la plupart se ressemblant quand même pas mal. En une petite heure, Fractal Universe montre plus de variété et de richesse que certains groupes du genre en plusieurs albums ! Cela devient de plus en plus rare dans cette scène d'entendre un groupe qui ne se contente pas de reprendre une formule et de la reproduire à l'identique, celui-ci en fait partie.

L'ambiance générale est assez sombre, mélancolique, même si certains passages plus accrocheurs amènent quelques rayons de lumière. "Scar Legacy Of Hatred" varie les plaisirs en balançant des riffs bien lourds sur un mid tempo écrasant, en dehors de quelques blasts bien entendu. "Parricidal Ghosts" présente des mélodies complètement barrées, des riffs tordus et une ambiance toute aussi décalée et folle. Vous l'aurez compris, Fractal Universe ne se pose aucune barrière et ne fait que ce qu'il a envie de faire, c'est d'ailleurs dans cette envie d'expérimenter que l'on sent le côté progressif. On entend même du saxo sur "Backworldsmen" qui, en dehors de ça, balance lui aussi des riffs et mélodies bien barrées. D'une manière générale et même si les morceaux sont tous très techniques, il y a une accroche constante et des ambiances prenantes qui font que même ceux qui ne sont pas habitués à une musique aussi riche ne devraient pas se sentir perdus sur "Engram Of Decline". C'est tout le talent du groupe de savoir distiller une musique complexe, profonde et mélodique sans sacrifier son côté plus direct et violent. Bref, pas de quoi décourager le profane en la matière mais beaucoup de choses à découvrir au fil du temps, ce premier album étant du genre à sortir tel un diable de sa boîte dans les moments où vous l'attendrez le moins. "Collective Engram", qui ferme l'album avec ses dix minutes, s'amuse à jongler avec toutes les facettes du groupe, passant d'une couleur à l'autre tel un caméléon sonore et donnant par là même un aperçu de ce que le groupe peut encore offrir dans le futur. Ajoutez à tout cela une production puissante, claire qui laisse de la place à tout le monde et qui va comme un gant au style pratiqué et vous avez tout ce qu'il faut pour que "Engram Of Decline" tourne en boucle !

Voilà donc un premier album d'excellente facture, varié, personnel et maîtrisé de bout en bout. Une preuve supplémentaire s'il en fallait que la scène metal française se porte décidément très bien en ce moment.


Murderworks
Août 2017




"Boundaries Of Reality"
Note : 16/20

Jeune groupe lorrain formé par des musiciens issus de diverses formations de death technique lorraines (Slatsher, Amoeba, Scarred...), Fractal Universe est surtout l'œuvre de Vince Wilquin qui, en 2013, s'est décidé à créer un projet musical ambitieux, inspiré par les Grands que sont Death, Nocturnus et Atheist. C'est sous la forme d'un trio que Fractal Universe a enregistré ce premier jet intitulé "Boundaries Of Reality", un premier brûlot qui nous littéralement retourné, et nous fait saliver en attendant la suite.

Impressionnant de technique, de maîtrise et surtout d'inspiration, le death metal progressif des jeunes loups lorrains nous entraîne dans un voyage intersidéral vers d'étranges nébuleuses musicales. Fractal Universe (à ne pas confondre avec les Parisiens de Fractal Gates qui donnent également dans le metal technique d'outre-espace mais dans un registre plus thrash), apparemment branché S-F, joue un metal ultra-précis mais aussi ultra-mélodique ; les guitares sont au premier plan et offrent de véritables moments de bonheur. Les enchevêtrements mélodiques (on ne peut véritablement parler de "riff" dans le sens généralement accepté), en version saturée ou claire, sont foisonnants de détails et montrent une créativité et un travail renversants. Attention, nous n'avons nullement affaire ici à un groupe faisant de la technique une fin. Non, Fractal Universe propose de vraies compositions, solides et bien écrites, où la technicité exacerbée des musiciens est parfaitement contrebalancée par une volonté de proposer des structures cohérentes et simples, sans aucun déballage technique sans queue ni tête ou longueurs instrumentales insipides. Tel l'univers qui est régi par des lois physique immuables et universelles, Fractal Universe tend à développer un discours harmonieux et équilibré.

Les quatres compos de cet EP doivent autant à Death, Obscura et Atheist. "Mourning the Loss Of A Dim Glance", à l'intro orchestrale légèrement cheap mais bien foutue, nous le montre d'emblée. Ce titre de 8 minutes est un véritable tour de force qui allie brutalité et mélodie, le tout dans un enrobage progressif qui nous scotche (en parlant de ça, évitez d'être trop imbibé lorsque vous écouterez l'EP, il vaut mieux être concentré à 100%). Les rythmiques concassées modernes ajoutent de la couleur et de la diversité au propos et accroissant même par le fait la dimension froide et stellaire de la musique. On pense à Augury pour le côté "cosmo-mélodique" et la frappe de batterie, rappelant celle d'Etienne Gallo. Le son de guitare très "synthé", voire parfois jeu vidéo (notamment le premier morceau "Mourning The Loss Of A Dim Glance", proche de ce que peut proposer Norrin Radd). Des dires de Vince, l'écriture de ce morceau remonte à bien avant la naissance de FU. On veut bien le croire tant le monstre est impressionnant.

Le second morceau, "Tears Of Misanthropy", est plutot varié. Aux calmes et ambiants passages succèdent de terribles blast beats où un riff fracasseur nous réduit à l'état de poussière. Le morceau-titre est énorme avec cette lead introductive entêtante qui fricotte avec les étoiles et son groove de martien. L'intro de "Starless Aether", faite de guitares claires à l'écho abyssal, est glaçante et reflète l'infini des espaces intersidéraux. L'atmosphère oppressante de ce titre en fait un des plus réussis du lot. Délicate, fourmillante d'idées, et calculée au millimètre près, la musique de FU ne laisse place à aucune approximation. Paradoxalement, les compositions sont fluides et laissent apprivoiser toute seules, sans grand effort. Chaque instrument évolue sur son propre chemin mais n'oublie pas la destination finale. Les parties de basse enrichissent les rythmiques tarabiscottées ("Mourning The Loss...", "Starless Aether"). La production, sans faille (c'est une évidence vu le style), se veut claire et précise. La batterie programmée par le chef d'orchestre Vince est utilisée avec une grande intelligence : elle évité de se perdre dans des méandres techniques imbitables et reste sobre (Vince a visiblement pensé au futur batteur, Clément en l'occurrence, qui devra restituer tout ce bazar en live). Elle soutient parfaitement le travail de composition et ne vient pas écraser la musique. Bien que synthétique, le rendu ne fait nullement tâche et renforce même le côté futuristique de la musique du groupe.

On espère que nos quatre amis feront de Fractal Universe une priorité dans leur carrière musicale, car le potentiel énorme mérite d'être exploité et porté au firmament de la scène metal. Tel un Gorod ou un Benighted, ces jeunes gens ont les capacités de s'imposer et de marquer un large auditoire. Les portes du metal international sont grandes ouvertes devant eux.


Man Of Shadows
Mai 2015


Conclusion
L'interview : Vince

Le site officiel : www.fractaluniverseband.com