"Perdition Portal"
Note : 14,5/20
Il est rare aujourd'hui que je puisse écouter du melodeath qui ne soit pas redondant dans les
compositions. Fragments Of Unbecoming est un groupe qui arrive à mélanger plusieurs
influences en utilisant ses mélodies à bon escient. Au début de sa carrière, les
premiers albums ou "chapitres" étaient plus enjoués et racontaient une aventure. Depuis l'avant-dernier
album, on tombe dans une atmosphère plus sombre effleurant parfois même quelques sonorités
black. Et c'est encore plus le cas avec cette nouvelle galette, "Perdition Portal".
Nous sommes de suite submergés par des riffs heavy metal old school avec "Dismal". On y retrouve aussi un côté tech
death avec un chant guttural presque démoniaque. La présence d'un choeur renforce la vivacité de
cette piste. On ressent encore plus cette ambiance hard rock / heavy metal à la toute fin.
"Calamity Choir" sonne Motörhead, avec un growl brutal. Cependant, la batterie est discrète et on y
perçoit une certaine mélancolie avec le choeur qui reprend. Ce sera sans doute l'un des meilleurs
morceaux durant votre voyage musical.
Les riffs principaux de l'album sont très bien rythmés et vous resteront en tête. Et c'est
un peu ça le souci avec une bonne partie de l'album, c'est qu'on peut y interpréter une certaine
facilité. "Abyssphere" propose des riffs très techniques et secs. Des influences power et des airs d'Ensiferum sont perceptibles dans "Shadowfathers". Ce
passage est sans doute le plus intéressant car le growl du chanteur prend toute sa puissance, et
une légère atmosphère blackisante se fait sentir. On plonge dans cette même ambiance avec la
morceau éponyme. Malgré une guitare et une basse très thrash, on commence à avoir une impression
de déjà-vu par rapport aux précédents titres. "All Light Swallowed" baigne dans
une atmosphère triste et oppressante. On est ensuite immergés dans un environnement death old school
avec des riffs discontinus et les blasts les plus dynamiques de l'album, mais ce
morceau reste répétitif.
On peut remarquer que le chanteur joue un rôle prédominant avec une influence qui frôle parfois le
brutal death. "Towards The Leaden Sky" propose une succession de riffs thrash / heavy qui nous
transporte vers une violence brute, alors que "Golgotha" nous invite dans un univers plus sombre
avec un chant qui se perd dans les tréfonds des abîmes. La guitare est frénétique et virulente, suivie
d'une batterie pesante. Ce sont peut-être des riffs inspirés de Dying Fetus.
Finalement, on ne tombe pas dans du melodeath lancinant. Il y a des inspirations venant de tous
styles. Cependant, cela demeure trop répétitif dans l'ensemble, comme si le groupe prenait un riff et
en modifiait quelques notes sur l'ensemble des titres.
"The Art Of Coming Apart"
Note : 14/20
Fragments Of Unbecoming est un groupe allemand qui, d'après la biographie reçue par la maison de disques, est amoureux du metal suédois des années 90 tout en rajoutant une précision allemande meurtrière... Mouais... marketing quand tu nous tiens.
Pour faire simple, le groupe fait du death metal mélodique. C'est plus simple, non ?
La musique du groupe est très sombre, le côté mélodique se trouvera au niveau des guitares et absolument pas dans la voix. En effet, le monsieur a mal à la gorge, alors on aura du guttural point barre. A noter que cet album est sponsorisé par une marque de pastille pour la gorge dont je tairai le nom, je ne sais pas les clauses qu'utilise French Metal pour ce qui est de la publicité... Soit...
La batterie est assez classique, mais efficace, à grand renfort de double pédale et de blast beats. Mais ne vous attendez pas non plus à un déferlement de blast, en effet les titres alternent le rapide et bourrin avec le plus lent et lz plus lourd dans le type mid-tempo. Les guitares ont un très bon niveau technique ! On retrouvera pour notre plus grand plaisir des riffs bourrins et la mélodie au milieu de tout ça mais peu de solos à l'horizon, dommage ça aurait apporté un plus non négligeable à mon humble opinion car les quelques uns présents ne sont très intéressants.
Le problème de cet album, c'est qu'il a du mal à tenir l'auditeur en haleine durant ses 44 minutes et des poussières. Même le groupe a parfois dû se demander quoi mettre, en témoignent une intro acoustique, un break acoustique et une outro acoustique... Les titres sont bien construits certes, mais on navigue parfois entre le très très bon et le syndrome du "déjà-entendu-1000-fois-ma-bonne-dame".
Point de vue production, on a du très bon son sans être exceptionnel non plus et la pochette est juste assez bof... dommage...
Au final, un bon album mais qui aurait gagné à être plus court et plus concis.