La region de Tours possède elle aussi son lot de maboules qui ne font pas dans la finesse. Par contre, ils prennent un très gros risque en commençant leur album par une reprise de Suffocation, "Surgery O Impalement". Moi qui ne suis pas du tout fan des covers ou très rarement, d’autant plus si c’est Suffocation, un de mes groupes préférés depuis 1991, c’est aller au casse-pipe d’entrée de jeu. Pas la peine d’en ajouter plus, la cover de Suffocation n’apporte rien, à part sûrement l’hommage de Gargouyllas aux dieux du death metal.

L’influence des New-Yorkais est palpable sur la compo suivante, la production me fait un peu penser à l’album "Pierced From Within" en moins épaisse. Ceci dit, l’identité de Gargouyllas, bien que fortement imprégniée par Suffo sur certains passages, reste tout à fait honorable. "The Great Disorder" nous offre largement un aperçu de ce que peuvent fournir les musiciens qui composent le groupe, c’est du death metal carré, garni, intéressant. "Aeon Of Sleaze" confirme qu’il y a du talent au milieu des canettes de bières et des packs de 1664 qui ont assommé les gars de Gargouyllas. Déjà au niveau des solos de la compo, on sent que les gars ont carrément du bagage derrière eux, et pas seulement des binouzes vides ! Cette seconde compo est largement plus intéressante que "The Great Disorder" car elle sonne plus thrash / death metal avec une identité qui lui est propre. Le groupe serait-il en train de prendre possession des lieux ? Voilà, on y arrive, "From Dream To Reality" s’encre comme un excellent morceau dans cet océan de perdition et de décadence. En fait quand je vois le booklet superbement illustré de Gargouyllas, je les ai pris pour des mecs pas trés sérieux. Musicalement parlant, belle erreur de ma part car, hormis le fait que les deux guitaristes se partagent les super solos, les compos qui mixent le thrash / death sont carrément prenantes. Le jeu de basse est mixé en avant juste comme il faut afin qu’on découvre aussi que ce n’est possiblement pas un manche qui astique le bois de sa basse. Petit bémol, hormis la cover de Suffocation qui a failli les foutre directement en correctionnelle, sans toucher les 1000 de la case départ, je trouve que le chant accroche un peu... qu'il semble trop "forcé". D’ailleurs, le chanteur a dû se faire assasiner en cours d’enregistrement car "Consumed Voices Part 1" se passe de lui et se transforme donc en instrumental. Un très bon instrumental qui regorge d’envolées de guitares complètement hallucinantes. Putain de très grande compo ! "Consumed Voices Part 2" voit le retour du chanteur qui était sûrement parti s’enfiler un truc dans le gosier. Cette chanson me laisse un goût de scepticisme, sa première partie est plutôt plate, par contre vers les 3 minutes elle prend une autre dimension. Le côté mélodique du groupe est alors à l’œuvre et termine le titre de bien belle façon. "The Symphony Of Blasphemy" clôture "The Ocean Of Perdition And Decadence" à la maniere des morceaux de milieu de skeud. Donc rien à dire, ça tient la route.

Au final, la production est bonne, les guitaristes sont excellents, tout comme le bassiste et le batteur, le chant est à améliorer à mon avis. Au niveau des compos, les bases sont là, ainsi que la qualité. Peut-être y a-t-il trop d’inégalités dans les plans musicaux de certains morceaux. Ceci dit, Gargouyllas est bien loin d’avoir fait un album aussi indécent que leur posture de glandeurs avachis dans les bières. Ça ne marche pas avec moi, car ils ont le talent qu’il faut pour poursuivre l’aventure !

"Land Of The Extremos"
Note : 17/20

Gargouyllas... C'est quoi ce nom à coucher dehors, combien de litres de bière ont été nécessaires pour pondre cela ? Je ne sais pas et à la limite on s'en tape. Rajoutez à ça la pochette, dans un style qui m'a fait penser que le style du groupe serait typé hard rock à la Wednesday 13 avec ces imageries un peu zombiesques et rockabilly old school. Eh bien non mes amis, c'est du thrash / death melodique qu'on nous sert sur une galette de plastique. Faisons un petit tour d'horizon. La voix est dans un style bien sombre, caverneuse sans tomber dans le guttural. Les guitares riffent bien en alternant passages agressifs avec des passages plus mélodiques, à noter quelques solos bien tapés là où il faut pour bien faire plaisir. La batterie est très énergique et très inspirée et généreuse en double pédale comme je l'aime. Et pour une fois, car c'est assez rare, on entend la basse, ça fait aussi plaisir. Les titres sont très inspirés et très accrocheurs, suffisamment pour donner envie d'headbanguer généreusement. Malheureusement le son est correct sans plus, j'ai déjà entendu pire mais bon, n'oublions pas que c'est une démo... Un truc m'a frappé, j'écoutais le disque dans ma voiture, et au cinquième titre j'ai été interloqué, petit retour en arrière et hop, confirmation. Il n'y a pas vraiment 8 titres sur cette demo mais 4. En effet, les pistes 5-6-7-8 sont respectivement les versions instrumentales des pistes 1-2-3-4. Bon, le groupe ne le cache pas, en regardant le tracklist c'est bien indiqué mais ça fait bizarre. D'un côté ça donne une bonne manière de redécouvrir les titres et d'apprécier encore mieux le côté technique mais bon, je n'ai pas trouvé ça très judicieux. Au final, même si le côté artwork et sonore est moyen, le côté musical est parfaitement maîtrisé (sur 4 titres), donc pour un premier essai, je dis bravo...

Danivempire Mars 2010