Le groupe
Biographie :

Gehenna est un groupe de black metal norvégien fondé en 1993 par les membres Sanrabb, Dolgar et Sir Vereda, qui ont respectivement les rôles de chanteur / guitariste, bassiste / vocaliste et de batteur. Peu après la formation, le groupe sort une première démo, "Black Seared Heart". Pendant cette période, un vinyle du groupe, intitulé "Ancestors Of The Darkly Sky", sort sous le label Necromantic Gallery Productions. Peu après la sortie de ces deux productions, Sir Verada est renvoyé du groupe. Il est remplacé par Dirge Rep. En 1994, Sarcana rejoint le groupe en tant que claviériste. En Mars de cette année, le groupe entre en studio pour y enregistrer son premier album, "First Spell". Cet album leur a permis d'accroître leur notoriété et d'acquérir une certaine reconnaissance sur la scène metal. L'année suivante, Gehenna sort un deuxième album studio, "Seen Through The Veils Of Darkness". Peu avant la sortie du troisième album studio du groupe, Svartalv quitte le groupe. Il sera remplacé par Noctifer, qui quittera le groupe à son tour quelques mois plus tard, pendant l'enregistrement de l'album. L'album "Malice" est sorti en 1996 sous le label Cacophonous Records. E.N. Death (basse), qui était censé être un membre de session pour enregistrer l'album, intègre finalement le groupe. En 1998, Gehenna signe avec le label Moonfog Productions et y sort très rapidement l'EP "Deadlights", dont la sortie est très rapidement suivie par celle de l'album "Adimiron Black". Durant la période de contrat avec ce label, le groupe sort l'album "Murder" en 2000 et "WW" en 2005. Plus tard dans l'année 2005, le groupe signe avec le label ANP Records, contrat qui sera finalement rompu en Décembre 2007. Le groupe signera par la suite avec le label Indie Recordings pour la sortie de "Unravel" en Octobre 2013.

Discographie :

1993 : "Black Seared Heart" (Démo)
1993 : "Ancestor Of The Darkly Sky" (EP)
1994 : "First Spell"
1995 : "Seen Through The Veils Of Darkness (The Second Spell)"
1996 : "Malice (Our Third Spell)"
1996 : "Black Seared Heart" (Compilation)
1998 : "Deadlights" (EP)
1998 : "Adimiron Black"
2000 : "Murder"
2005 : "WW"
2013 : "Unravel"


La chronique


Gehenna est un groupe norvégien formé en 1993. Groupe qui avait légèrement disparu de la circulation depuis un petit moment. Les questions étaient donc nombreuses et se résumaient par "Où sont-ils ? Perdus dans la montagne ? Mangés par des chèvres ?!". Et non, après 8 ans d’attente, les revoilà avec "Unravel". Et ils ont de toute évidence décidé de nous gratifier de leur présence au Hellfest Open Air, ce qui devrait contenter les blackeux et les faire arrêter de râler sur le reste de l’affiche. Oui, j’avoue, c’est aussi adressé à moi-même.

L’album tant attendu est donc composé de 8 titres pour un total d’environ 42 minutes. Il débute avec "The Decision", un morceau d’introduction à l’ambiance lourde et pesante. Le genre de morceaux qui je dois le dire fonctionne très bien sur moi. Il y a un petit côté mélancolique qui donne son charme au morceau, qui monte lentement en intensité. Parlons des vocaux. Des cris étranglés très dans le thème, au final ça fait très lamentations désespérées, le tout se mixe très bien. Prometteur pour la suite de l’album.

Le morceau suivant a donné son nom à l’album "Unravel". Là changement de rythme total. On quitte notre petit monde de désespoir et de noirceur pour retourner dans le black haineux pur et dur. Pas vraiment très novateur, mais on est dans le thème. Du black norvégien. Pourtant le titre ne donne pas dans le cliché "j’envoie pour que ça donne du pâté mais ça ne sert à rien". L’atmosphère reste pesante et lourde, ce que j’apprécie. "Nothing Deserves Worship", le titre suivant, en rajoute dans le côté sombre. Le groupe a vraiment effectué un changement de direction. Ils ont sans doute trouvé une certaine stabilité dans un black plus "calme". On est dans une sorte de continuité depuis le début de l’album, rien ne dénote vraiment. Est-ce que c’est un mal ou un bien... ?

Vient le plus court des morceaux "Nine Circles of Torture" qui est sans doute ce qui se rapproche le plus de leurs anciens travaux. Plus incisif, plus mordant et plus aggressif. Plus fidèle à ce qu’on pourrait attendre de Gehenna au final. Mais pas le temps de s’attarder sur cet aspect brutal, on est de nouveau projetés dans cet univers de désespoir avec "A Grave Of Thoughts". On visualise très bien un lieu sombre et glacé... pour rester raccord avec le titre, un cimetière ? J’ai toujours tendance à voir des forêts en écoutant ce genre de choses, je dois appartenir à un groupe de forêts addicts en opposition avec ceux qui voient des cimetières. Légère disgression. Dans tous les cas, ce titre s’impose comme mon favori de l’album. Peut-être le plus abouti de l’album dans la nouvelle ligne artistique de Gehenna.

"Lead To The Pyre" réattaque avec un tempo plus rapide, et des guitares plus appuyées. Les vocaux sont extrêmement convaincants. Enragés et furieux, ils apportent la dimension brutale au titre. On imagine assez bien la scène : quelqu’un se faisant tirer vers un autel pour y finir brûlé vif. Avec "End Ritual", on approche de la fin de ce voyage à travers les ténèbres. Titre qui n’apporte rien de nouveau, mais qui reste agréable à écouter néanmoins. On termine l’album avec "Death Enters", l’ovni de l’album. Le début m’a donné l’impression que quelquechose ou quelqu’un m’observait, et qu’il allait se passer quelquechose de dramatique. Mais bon, ça c’est moi ! Une conclusion toute en déchirement, bien dosée et qui clôt l’album en beauté.

Alors que retenir de cet album ? La dimension plus mélancolique, et "posée" de Gehenna au détriment d’un black plus agressif ce que certains regretteront peut-être. Autant le dire tout de suite, ce n’est pas mon cas. J’ai vraiment apprécié ce petit côté dégueulasse associé à ce sentiment subtil de haine désespérée. Après, pour être objective, le groupe n’innove pas vraiment dans ce qui se fait dans le black metal actuel. Mais au final, ont-ils réellement encore quelquechose à prouver ? Gehenna a trouvé sa voie, c’est certain. Et on aime, ou on aime pas.


Velgbortlivet
Janvier 2014


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.ludewigs.net/gehenna