Le groupe
Biographie :

Gomorra est un groupe de heavy / power metal suisse formé en 2019 (anciennement The Gonorrheas et Gonoreas) et actuellement composé de : Stefan Hösli (batterie / ex-Gonoreas, ex-Green Labyrinth, ex-Drunken Warlock), Dominic Blum (guitare / Judge Minos, ex-Comaniac), Damir Eskić (guitare / Destruction, ex-Gonoreas), Jonas Ambühl (chant / Atlas & Axis, ex-Firesnake, ex-Gonoreas) et Arman Hadzic (basse / Ambros). Gomorra sort son premier album, "Divine Judgement", en Mai 2020 chez Noble Demon, suivi de "Dealer Of Souls" en Décembre 2022.

Discographie :

2020 : "Hope For The Righteous" (EP)
2020 : "Divine Judgement"
2022 : "Rule Of Fear" (EP)
2022 : "Dealer Of Souls"


Les chroniques


"Dealer Of Souls"
Note : 15/20

Fondé à la base sous le nom The Gonorrheas en 1994, et par Gonoreas» de 2000 à 2019, le groupe a plutôt opté pour le nom Gomorra en 2020, sûrement parce que les deux premiers leur causaient des démangeaisons… Trêve de plaisanterie, Gomorra nous vient de la Suisse et présente ici son deuxième album complet sous cette appellation.

En toute honnêteté, nous les métalleux avons cette propension à étiqueter les sous-genres du metal avec beaucoup trop d’imagination. Par chance, avec la musique de Gomorra, l’exercice est plutôt simple. Aucun crossover, aucune expérimentation douteuse, "Dealer Of Souls" se veut du pur thrash metal à haute teneur power metal. Voyez-le comme un mélange entre les premières armes de Blind Guardian et d’Iced Earth (s’il est encore permis de nommer cette ex-formation). "Dealer Of Souls" sera surtout le paradis des amateurs de guitare. Celles-ci sont massives tout au long de l’album, avec des riffs simplistes certes, mais résolument efficaces, ceci surtout grâce à l’excellente production de l’album. Toute en puissance, elle met de l’avant les guitares, mais sans pour autant lésiner sur la voix, qui est bien en avant-plan, évoluant entre des lignes agressives et des cris haut perchés. Je mets au défi quiconque de ne pas reconnaître des similarités entre Jonas Ambühl et Mattew Barlow sur "Lost In Darkness" tant la ressemblance est subjuguante.

Sous près d’une heure de musique, au-delà du mur de son auquel nous sommes confrontés, malheureusement, c’est plutôt du réchauffé qui nous est servi sur "Dealer Of Souls". Non pas que l’album soit ennuyant en soi, seulement le tout fut si souvent entendu par le passé que l’on finit par perdre un peu le fil, comme un bruit de fond plutôt qu’une écoute attentive. Le groupe s’efforce tout de même de varier la cadence question de ne pas offrir un album linéaire au final. Un bon exemple est la pièce "Green Gold" qui alterne entre une approche metal traditionnelle et du pur thrash. Et il y a aussi des moments forts comme la frénétique "Rule Of Fear" et son épique introduction. Difficile de ne pas se laisser aller à une intense session de headbanging sur celle-ci.

"Dealer Of Souls" fait donc partie de ces albums dont le verdict final reviendra aux véritables fans du genre. Pour la masse, il se pourrait que l’album passe tout droit malheureusement.


Mathieu
Décembre 2022




"Divine Judgement"
Note : 16/20

Il ne va pas sans dire que ce premier album des Suisses de Gomorra démarre sur les chapeaux de roues avec l’éponyme "Gomorra" qui laisse présager un thrash metal intelligent, proche de Watchtower, les prouesses techniques un tantinet moins intenses par contre. Le tout se poursuit sur la frénétique "Flames Of Death", laquelle démontre l’étendue du talent des guitaristes à produire d’étourdissants riffs. Vocalement, Jonas Ambülh s’époumone sans vergogne n’hésitant pas à pousser bien haut la note dans les aiguës.

Thrash certes mais flirtant dans les bras du power metal, Gomorra rappelle dans ses moments plus lents, mais malgré tout pesants, les Brainstorm et Symphorce de ce monde. Sans pour autant être décevante, cette approche se heurte à celle entendue en début d’album, où l’espoir d’un niveau d’originalité élevé s’amenuise avec des morceaux de facture plus traditionnelle. Le retour aux hostilités s’inscrit dans l’excellente "Brother We’re Damned", avec un amalgame entre une section rythmique rapide et une ligne vocale lente et appuyée, démontrant à nouveau l’étendue vocale de Ambülh.

"The City Must Fall" est pout moi la représentation exacte de ce qu’est la musique de Gomorra. Un mur de guitare appuyé par une section rythmique dynamique, le tout chapeauté par les cris d’Ambülh. Avec ce morceau de première qualité, on en vient à oublier les pièces plus ordinaires et au final nous avons ici affaire à un album bien ficelé. Les amateurs de guitare et de solos à n’en plus finir se doivent d’écouter avec attention cet album, tant la six-cordes n’aura jamais autant été mise de l’avant. Produit par P.O. Pulver (responsable de l’excellent son derrière Destruction, Burning Witches et Nervosa, pour ne nommer que ceux-ci), le groupe s’est assuré d’un son à la hauteur des ambitions de l’album. Le tout demeure moderne sans pour autant renier les célèbres productions du Big Four du thrash.

Il serait bien dommage que Gomorra ne s’en tienne qu’à ce seul album et souhaitons-nous, amateurs de thrash et de power metal, que le groupe soit là pour durer.


Mathieu
Octobre 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/gomorraband