Le groupe
Biographie :

Gorgon est un groupe d'epic death metal symphonique originaire de Paris formé en 2013 et actuellement composé de : Paul Thureau (chant, guitare, bouzouki), Aurel Hamoniaux (basse), Julien Amiot (guitare) et Charles Phily (batterie / choeurs). Gorgon sort son premier album, "Titanomachy", en 2016 en autoproduction, suivi de "Elegy" en Janvier 2019 chez Dusktone.

Discographie :

2016 : "Titanomachy"
2019 : "Elegy"


Les chroniques


"Elegy"
Note : 18/20

Gorgon, les plus grecs des Parisiens, reviennent sur le devant de la scène avec un nouvel album. Créé en 2013 par Paul Thureau (guitare / chant / orchestrations) avec une idée bien précise en tête, il recrute un premier line-up. C’est donc Aurel Hamoniaux (basse), Julien Amiot (guitare) et Hervé Besson (batterie) qui rejoignent l’aventure, et enregistrent le premier album de la formation en 2016. Mais Hervé quitte le groupe après cet enregistrement, et le groupe comptait sur Aurélien Joucla (Quantice) pour assurer ce poste en live jusqu’en 2017, année où Charles Phily (Chabtan, Lutece) rejoint l’aventure. C’est donc "Elegy" qui concrétise cette alliance, avec l’aide de Safa Heraghi (ex- Esther Suen, ayant participé à quelques titres pour Dark Fortress, Devin Townsend et Schammasch) aux choeurs féminins et Felipe Munoz (Frosttide, Avenie) aux claviers. Vous êtes prêts à voyager ?

L’album débute par "Origins", un titre qui nous plonge directement dans l’univers de Gorgon. Les influences du death mélodique sont évidemment présentes, mais les claviers, le bouzouki et les choeurs féminins poussent le côté symphonique à l’extrême, flirtant entre mélodies orientales et rythmique martiale. Même lorsque la jeune femme nous conte l’histoire du titre, les riffs lourds ne cessent pas. "Under A Bleeding Moon" prend la suite, et ce sont ces mêmes influences qui se mêlent pour une guitare lead qui ramène presque immédiatement à cette partie rythmique imposante, mais les orchestrations occupent également une part proéminente de la musique, et contraste parfaitement avec le chant caverneux de Paul et les choeurs hurlés de ses camarades. Si le titre semble prendre fin, c’est pour revenir plus puissant encore avec un ouragan mené par le blast et la double pédale, alors que "Nemesis" joue également sur le côté inquiétant de ce titre épique. Car oui, l’instrumentale est toujours aussi puissante, mais elle est également plus sombre, et c’est dans ce registre que Gorgon se plaît à évoluer de plus en plus par rapport au premier album. La tendance va d’ailleurs se confirmer avec "The Plagues" dont l’introduction nous fait revenir en plein péplum pour finalement nous assommer à nouveau sous cette rafale de violence. Cependant, les guitares distillent plus d’harmoniques qu’à l’accoutumée, mais le groupe sait revenir aux passages lourds et épiques lorsque c’est nécessaire.

Aucun temps mort avec "Into The Abyss", qui comble les passages calmes avec un chant massif, qui avance finalement accompagné de guitares hurlantes, qui se renforceront avec quelques parties lead perçantes. Le silence final laisse place à la douce "Ishassara", titre que le groupe avait déjà dévoilé en 2017 et qui avait déjà fait headbanguer de nombreux amateurs du style grâce à cette progression au niveau de la guitare qui m’avait également séduit dès la première écoute. Deuxième titre déjà dévoilé, "Of Divinity & Flesh" est connu depuis moins longtemps et prend le temps de se lancer avant de frapper tel une avalanche de coups de massue sur le sol. Les guitares se répondent mutuellement, et savent cependant abandonner les harmoniques pour remettre une couche de puissance au titre. Dernier morceau de cet opus, "Elegy" est un sample mystérieux sur lequel Safa vient poser sa douce voix pour clore l’album.

L’évolution de Gorgon est palpable avec "Elegy" : là où l’album précédent était magnifique, celui-ci devient magistral et s’enfonce dans les ténèbres tout en martelant en permanence l’auditeur sous des mélodies épiques et des samples prenants. Assez distants de la scène ces derniers temps, on espère un retour des Franciliens sur les planches très rapidement pour pouvoir savourer cette épopée avec eux.


Matthieu
Février 2019




"Titanomachy"
Note : 18/20

S’il y a bien un genre très peu représenté dans le PMF (paysage métallique français), c’est bien le death sympho épique. A ce titre, Gorgon constitue une découverte qu’on aurait tort d’ignorer. Fondé il y a à peine deux ans, les Franciliens nous proposent un premier album phénoménal voire mythologique, d’une puissance et d’une barbarie musicale qui les place au même niveau que les grosses pointures internationales. Les huit titres parfaitement mixés, aux arrangements saisissants, évoquent différents thèmes en prenant soin de les développer dans la durée, une volonté de sublimer la narration en prenant le temps de proposer plusieurs variations dans ce qui s’annonce comme une odyssée dantesque.

"Oros Othrys", intro musicale romanesque et martiale aurait pu intégrer les OST de Gladiator, 300 ou encore Le Choc des Titans"Arising Thunderlord" est le titre phare de l’album, mystique, massif, les qualificatifs ne manquent pas, la voix de Paul Thureau est remarquable, le travail d’Hervé Besson sur les fûts impressionnant de maîtrise notamment sur la double. La basse d’Aurel Hamoniaux sait se faire discrète tout en contribuant à l’effet abyssal tendance power, inhérent à l’album. Le travail d’orfèvre réalisé par Julien Amiot est également saisissant, à base de riffs distillés avec intelligence, six minutes de bonheur à l’état pur ; c’est bien simple, la dernière fois que j’ai éprouvé pareille jouissance dans un genre similaire, c'était sur le "Face The Colossus" de Dagoba. "Valley Of Redemption" poursuit dans cette dynamique, avec une rythmique tantôt black sur les fûts, tantôt heavy notamment sur les riffs, deux propositions qui se complètent à merveille. Un titre simple mais efficace, un hymne au circle pit version viking comme un Alestorm le serait version pirate. "Ashes And Blood" propose un death plus violent, propice à un headbang inévitable, et des chœurs bibliques qui foutent les poils. Le côté épique est mis en retrait par une approche plus Behemoth, un côté brutal pur mais avec une mélodie sur les refrains qui permet au quatuor d’imposer sa propre identité. "Titan Unleashed" continue sur la même voie, un mix entre Symphony X et Dimmu, traditionnel mais toujours aussi efficace. Intermède musical judicieux et finalement justifié car mettant en avant le travail des musiciens, "Oracles" possède également cette qualité de ne durer que 2min20. Approuvé ! "Everlasting Flame Of Olympus" embraie sur un rythme cadencé très speed, question de s’assurer au besoin que l’auditeur reste éveillé, et de ce côté-là, c’est sans problème. Bel hommage à Rhapsody Of Fire.

"Elysium" vient clore ce premier album avec encore une fois, un très gros travail au niveau des fûts. Des solos très heavy pour un titre en forme d’épilogue guerrier dépassant les 11 minutes. De chapitre en chapitre, Gorgon crée son œuvre, construit son Iliade… La révélation de début d’année ne restera pas sans lendemain.


Braindead
Janvier 2016


Conclusion
L'interview : Paul Thureau

Le site officiel : www.gorgon.fr